Paroles de Batiouchka (13)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Réflexions avant la confession», pages 31-32

Les gens qui menaient une sainte vie disaient : «Hâtez-vous de faire le bien!». Et une journée vécue par un homme sans qu’il ait accompli une seule bonne action ou supporté l’une ou l’autre affliction, était considérée par les Saints Pères comme une journée perdue.

Le livre dont a été tiré l’extrait.

Un héros de l’ascèse demanda à Dieu de lui révéler ce qu’il convenait de faire en ce monde pour hériter la vie éternelle. Et il lui fut montré que tous ceux qui avaient hérité la vie éternelle avaient dû endurer certaines choses. Il comprit:il faut avoir la patience d’endurer, il faut supporter certaines choses.
Mais qu’est-ce que la patience? La patience est un art spirituel : comment, dans certaines circonstances, dans les relations avec les autres, moins pécher. On peut l’exprimer plus simplement ainsi : la patience est l’art de vivre sans pécher. Mais comment acquérir cet art ? L’Apôtre Paul en a parlé : «Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la parole du Christ» (Gal.6,2). C’est en cela que consiste le simple principe du salut. C’est-à-dire qu’il est nécessaire de s’efforcer de supporter sans irritation les faiblesses et les défauts de ceux qui nous entourent, et surtout, sans ressentiment et sans jugement. Et celui qui parvient à vivre de la sorte, et bien, c’est suffisant. Tout à fait suffisant. Ce n’est pas énorme, ce qui nous est demandé.
Il est remarquable de constater que les Saints Pères donnaient l’instruction suivante, même aux confesseurs et pères spirituels, à ceux donc qui étaient des anciens. Voici, par exemple, ce qu’ils disaient à un higoumène, supérieur d’une communauté : «Tu dis qui tu endures patiemment les défauts de ceux qui sont placés sous ton autorité. Et bien, rien que cela peut assurer ton salut. Tu arriveras et tu diras :’Seigneur, je les ai supportés, supporte-moi!».
Traduit du russe

Paroles de Batiouchka (12)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 56-57

Le livre dont l’extrait est tiré

La foi véritable exige du courage, elle exige que l’homme ne l’échange pas contre les choses éphémères du monde, des futilités, de la vaine gloire terrestre, semblables à des bulles de savon, qui brillent et sous le soleil, jouent avec toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et puis, éclatent. Et il n’y a plus rien.
L’homme qui perd sa vie à de telles futilités finit par ressentir un effroyable désespoir : «Mais quoi? Qu’ai-je fait? Qu’ai-je atteint?». Quand l’homme poursuit la vérité, quand cette vérité est le support de sa vie, rien ne peut le troubler. La foi est l’aspiration de l’homme à la vérité. Et elle attire à lui la grâce de Dieu. Et la grâce de Dieu dévoile la vérité à l’homme, à travers sa foi. Et au plus on s’efforce d’aller vers la vérité, au plus on reçoit. L’essentiel est d’avoir la foi et de s’efforcer de vivre selon la foi, afin d’hériter la vie éternelle.
Traduit du russe

Paroles de Batiouchka (11)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 49-50

Le livre dont l’extrait est tiré

En tous temps, les passions liées au corps dominèrent l’homme, mais ce n’était pas considéré comme une situation normale. Ainsi, la tromperie, la trahison, le manque de chasteté, l’infidélité maritale étaient condamnés, dans le monde entier. Mais progressivement, tout cela est devenu courant, dans l’ordre des choses, et l’homme, composé d’une âme et d’un corps, tomba dans l’esclavage du corps, l’esclavage des passions. Toutefois, il a en lui aussi l’esprit, et celui-ci a été complètement oublié. Ce n’est pas par hasard que Saint Seraphim éleva la voix, depuis la cellule où il était reclus et accomplissait son podvig de prière : «Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint», disait-il. Mais justement, l’aspiration à l’acquisition de l’Esprit Saint s’est éteinte. Comme disait F.I. Tioutchev, au XIXe siècle : «De nos jours, ce n’est pas le corps, mais l’esprit, qui est corrompu».

Traduit du russe.

Batiouchka Valerian. Un demi-siècle à l’autel de Dieu. (3/3)

Ceci est la traduction d’un publié le 11 janvier 2019 sur le site Pokrov.pro. Entretien accordé par l’Archiprêtre Valerian Kretchetov à Mesdames Olga Orlova et Olga Kameneva, et Monsieur Dmitri Simonov. «Le Pokrov a protégé toute ma vie sacerdotale», explique Batiouchka, qui a servi un demi-siècle à l’autel de Dieu, dans l’église du Pokrov de la Très Sainte Mère de Dieu du village d’Akoulovo, dans l’oblast de Moscou. Pendant toutes ces années, Matouchka Natalia Konstantinova porta la croix d’argent particulière au service. Et à la veille du jubilé, le Père Valerian octroya ses instructions paternelles et pastorales à ses sept enfants, adultes, ses trente-cinq petits-enfants et à ses enfants spirituels… Chaque semaine, la série ‘Paroles de Batiouchka’ permet de prendre connaissance avec les enseignements spirituels dispensés par le Père Kretchetov au cours de ses cinquante ans de sacerdoce. Le début du texte se trouve ici.

Père Tikhon Kretchetov et sa famille. Photo : Pravoslavie.ru

Batiouchka, comment votre paroisse a-t-elle évolué en cinquante années?
Tout d’abord, grâce à Dieu, il y eut de plus en plus de fidèles. Et des jeunes ont commencé à arriver. Et ensuite le pourcentage d’hommes a augmenté. Au début, en fait, il n’y avait que des petites vieilles. La jeunesse avait peur de venir. Et on ne l’y autorisait pas ; il y avait des cordons autour de l’église à Pâques et à la Nativité. Et au travail, ils avaient des ennuis. C’est pourquoi des jeunes et des gens d’âge moyen, il y en avait peu, particulièrement des hommes. Aujourd’hui, c’est bien. Et au sujet des petites vieilles, à l’école, on dit un jour à mon fils, devenu aujourd’hui le Père Tikhon, «Que vas-tu faire à l’église, il n’y a que des petites vieilles». Il répondit : «Les personnes âgées ne peuvent aller nulle part d’autre». C’était une très bonne réponse. Jusqu’aujourd’hui encore, ils essaient de jongler avec ces stéréotypes : l’église, c’est pour les vieillards. Read more

Paroles de Batiouchka (10)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», page 47

Le livre dont l’extrait est tiré

Récemment, un jeune prêtre demanda à des élèves d’une école ce qui les dérangeait dans la foi orthodoxe. Ils répondirent :
Beaucoup trop d’interdits.
Alors Batiouchka leur répondit :
Mais l’avertissement «Ne pas approcher. Danger. Haute Tension!», c’est également un interdit. Et il sert à vous protéger de la mort ou de dommages physiques qui feraient de vous des infirmes.
Traduit du russe.

Batiouchka Valerian. Un demi-siècle à l’autel de Dieu. (2/3)

Ceci est la traduction d’un publié le 11 janvier 2019 sur le site Pokrov.pro. Entretien accordé par l’Archiprêtre Valerian Kretchetov à Mesdames Olga Orlova et Olga Kameneva, et Monsieur Dmitri Simonov. «Le Pokrov a protégé toute ma vie sacerdotale», explique Batiouchka, qui a servi un demi-siècle à l’autel de Dieu, dans l’église du Pokrov de la Très Sainte Mère de Dieu du village d’Akoulovo, dans l’oblast de Moscou. Pendant toutes ces années, Matouchka Natalia Konstantinova porta la croix d’argent particulière au service. Et à la veille du jubilé, le Père Valerian octroya ses instructions paternelles et pastorales à ses sept enfants, adultes, ses trente-cinq petits-enfants et à ses enfants spirituels… Chaque semaine, la série ‘Paroles de Batiouchka’ permet de prendre connaissance avec les conseils spirituels dispensés par le Père Kretchetov au cours de ses cinquante ans de sacerdoce. Le début du présent texte se trouve ici.
Comment et où avez-vous été ordonné prêtre?

Laure de la Trinité-Saint Serge

Moins de deux mois après avoir été ordonné diacre, le samedi 11 janvier 1969, au soir, je suis allé aux vigiles à la Laure de la Trinité Saint Serge. De nombreux prêtres et séminaristes avaient quitté les lieux. C’était la Nativité, la semaine de la Nativité. Dans le sanctuaire, il n’y avait que des diacres, six environ, et entre autres, l’archidiacre Herman (Doubov), qui célébrait au Monastère des Danilov. Il est décédé il y a peu de temps. L’archiprêtre bénit chacun et puis disparut quelque part. Nous avions revêtu le sticharion, et nous attendions. Il n’y avait pas de prêtre pour commencer l’office. Je dis à Herman : «Il y a tellement de diacres. Il suffirait d’en ordonner un et on pourrait commencer». Et il me répondit : «D’accord, vas-y». Nous plaisantions en attendant… Read more