L’icône miraculeuse du Saint Empereur Nicolas II (1/2)

Le Saint Tsar Nicolas II
L'icône miraculeuse du Saint Tsar-Martyr Nicolas II, dont s'écoule du myrrhon, bénéficie d'un protecteur: le médecin-chirurgien moscovite Oleg Ivanovitch Beltchenko. Il voyage avec elle d'église en monastère, quand son emploi du temps chargé le lui permet. Et lorsqu'il ne peut le faire, d'autres gens prennent soin de la sainte icône. Des donateurs assument le coût de l'impression de petites icônes en papier, et les revenus que la distribution de celles-ci produisent sont consacrés à la peinture1 de nouvelles icônes sur bois. Oleg Ivanovitch offre alors ces nouvelles icônes aux églises, dans l'espoir que, dans un proche avenir, chaque église aura son icône du Saint Souverain.

Oleg Ivanovitch, racontez-nous s’il vous plaît l’histoire de cette icône du Tsar-Martyr Nicolas II.

Icône Miraculeuse du Saint Tsar , par l’iconographe N. Tikhomirov

Triste paradoxe du XXe siècle: l’icône du dernier Empereur de Russie, le Tsar-Martyr Nicolas II, fut peinte de l’autre côté de l’océan, aux États-Unis d’Amérique, avant que le Souverain ne soit glorifié en Russie. Une histoire surprenante… C’était en 1997. L’émigrée russe Ia Dimitrievna Schmit, Podmochenskaia de son nom de jeune fille, eut un songe dans lequel elle vit une icône, représentant l’Empereur-Martyr Nicolas II en uniforme de Grand Prince. Quelques jours plus tard, cette dame entra en possession d’un petit héritage et décida de le consacrer à une bonne cause. Quant à savoir laquelle, elle n’éprouva aucune difficulté. Sa décision était prise. Elle demanda à l’iconographe Pavel Nikolaevitch Tikhomirov, qui vivait en Californie, de lui peindre l’icône qu’elle avait vue en songe. Ensemble, ils étudièrent les photographies de Nicolas II, recherchant l’expression du sujet vu en songe. Le Tsar devait porter la coiffe du Monomaque, tenir le sceptre et l’orbe.
Du côté gauche de l’icône était représenté le Saint et Juste Job qui endura maintes souffrances, dont on célèbre la mémoire le jour où naquit Nicolas II, et à droite, le céleste protecteur du Souverain, Saint Nicolas le Thaumaturge. En bas, on lit l’inscription: «Cette Sainte Icône fut peinte quelques années avant la Glorification des Martyrs Impériaux». Cette icône a été conservée jusqu’à ce jour dans la maison d’Ia Dimitrievna. Celle-ci commença à vendre des lithographies exécutées à partir de l’original, dans le but de venir en aide aux émigrés russes en difficultés. Read more

Starets Élie. Le Tsar, les bandits, la foi, le jeûne.

Crédit Photo

Le Starets Élie (Nozdrine), Archimandrite du grand schème, est né en 1932. Il commença à prier à l’âge de trois ans. Après avoir terminé l’Académie de Théologie, il entra, en 1966 dans la communauté monastique de la Laure des Grottes de Pskov, à partir de 1976, il séjourna sur la Sainte Montagne, et à la fin des années ’80, il contribua à la renaissance du Monastère d’Optina, et il en encore  le père spirituel et est le confesseur de Sa Sainteté le Patriarche Kyrill.
La version originale russe du texte traduit ci-dessous fut publiée le 16 mars 2017 sur le site de la chaîne de télévision russe «Tsargrad», (et repris ensuite sur le site Pravoslavie.ru). «Le jour du centième anniversaire du renversement de la monarchie en Russie, Tsargrad s’est entretenu de cette date lugubre avec l’Archimandrite du Grand Schème Élie (Nozdrine, l’un des starets les plus vénérés de notre époque, et confesseur du Patriarche de Moscou et de Toutes les Russie».

Aujourd’hui, le 15 mars, c’est le centième anniversaire du jour où Nicolas II «abdiqua» son trône. Que représente cet événement pour vous, et que représente la révolution de février?
Le pays était tellement colossal et si riche, comme les gens qu’il produisit; pendant des siècles, la Terre de Russie donna naissance à ses propres Platons, à ses Newtons à l’esprit vif, à ses grands chefs d’armées, ses grands savants, ses grands inventeurs. Ce qu’il advint finalement de la Russie est évidemment effroyable. Ce fut, on peut le dire, un immense malheur pour la Russie. Il coûta la vie à des millions, non pas des dizaines ou des centaines ou des milliers, mais bien une centaine de millions de victimes, d’hommes dont il priva la Russie. Read more

Le Saint Tsar Nicolas II Portrait (4)

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous est extrait d'un très long essai rédigé par Nicolas Obroutchev, écrivain russe de l'émigration, publiciste et collaborateur des «Éditions Panslaves» à New-York. L'essai fut intégré dans le recueil intitulé «Le Souverain Empereur Nicolas II Alexandrovitch» (Государь император Николай II Александрович) publié par les Éditions précitées (Всеславянское издательство) en 1968. La traduction des deux premiers extraits est accessible ici. Plusieurs extraits de ce texte seront présentés afin de proposer un portrait aussi complet que possible du Saint Tsar Nicolas II, basé sur le texte de N. Obroutchev, qui en a annoncé l'objectif: «Le but du présent essai, consacré à la lumineuse mémoire du Tsar-Martyr Nicolas Alexandrovitch, est de révéler Son Portrait authentique, en tant qu'homme, en tant que Chrétien et en tant que dirigeant, sur base des faits historiques et événements véridiques et de l'opinion des hommes justes et intègres qui le connurent de près.»

Dans son livre «Les Nouveaux Martyrs de Russie», l’Archiprêtre Mikhaïl Polskii écrit que «le Souverain était torturé par le peu de foi, l’incroyance et l’apostasie des membres de la société russe, devenus étrangers aux principes de la Sainte Rus’ dont il était le garant. Il fut martyrisé parce que, serviteur de Dieu, limité dans sa volonté et son pouvoir par la seule loi de Dieu, la loi de la justice et de l’amour, il servit celle-ci jusqu’à la mort. Mais aussi pour sa fidélité au serment qu’il prêta, à l’engagement solennel pris lorsqu’il accéda au Trône.Et pour sa foi en la sainteté de son Onction impériale et la responsabilité devant Dieu qui en découla. Il fut martyrisé pour sa piété et le témoignage de la Vérité du Christ que fut toute sa vie, et grâce auquel il devint différent de la société dépravée qui l’entourait. Et pour la justesse de la vie et de la culture russe, dont l’Orthodoxie est l’esprit». Read more

Le Saint Tsar Nicolas II. Portrait (2)

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous est extrait d'un très long essai rédigé par Nicolas Obroutchev, écrivain russe de l'émigration, publiciste et collaborateur des «Éditions Panslaves» à New-York. L'essai fut intégré dans le recueil intitulé «Le Souverain Empereur Nicolas II Alexandrovitch» (Государь император Николай II Александрович) publié par les Éditions précitées (Всеславянское издательство) en 1968. La traduction du premier extrait de ce texte est accessible ici. Plusieurs extraits seront présentés afin de proposer un portrait aussi complet que possible du Saint Tsar Nicolas II, basé sur le texte de N. Obroutchev, qui en a annoncé l'objectif: «Le but du présent essai, consacré à la lumineuse mémoire du Tsar-Martyr Nicolas Alexandrovitch, est de révéler Son Portrait authentique, en tant qu'homme, en tant que Chrétien et en tant que dirigeant, sur base des faits historiques et événements véridiques et de l'opinion des hommes justes et intègres qui le connurent de près.»

Le Tsar-Martyr Nicolas II en tant qu’homme.
Éducation et Formation.

Le Grand Duc Nicolas (debout derrière son père), ses parents, frères et soeurs

Le Tsar-Pacificateur éduqua ses enfants de façon austère, dans une simplicité spartiate. Ils dormirent dans des lits de bois simples, dotés de matelas et oreillers durs. La nourriture, sans excès, était constituée des plats les plus simples : pain noir, kachas diverses, et œufs bouillis formaient le menu de leurs petits-déjeuners. Au déjeuner, pris en commun avec leurs Augustes Parents, les enfants recevaient leur part après que le dernier des hôtes eût été servi. Et dès l’instant où le père se levait de table, les enfants se levaient eux aussi. On exigeait d’eux l’accomplissement strict de leurs obligations et l’observation précise de l’ordre du jour et des occupations prescrites. Chaque matin, ils se levaient à sept heures et prenaient une douche d’eau froide. Read more

Le Saint Tsar Nicolas II. Portrait (1)

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous est extrait d'un très long essai rédigé par Nicolas Obroutchev, écrivain russe de l'émigration, publiciste et collaborateur des «Éditions Panslaves» (Всеславянское издательство) à New-York. L'essai fut intégré dans le recueil intitulé «Le Souverain Empereur Nicolas II Alexandrovitch» publié par ces Éditions en 1968. Il a par la suite été repris dans plusieurs autres recueils publiés en Russie, comme par exemple «Nicolas II à travers souvenirs et témoignages» (Николай II в воспоминаниях и свидетельствах) des Éditions Vétché, en 2008, et «Tsar et Russie», (Царь и Россия, Размышления о Государе Императоре Николае II) des Éditions Otchyi Dom, en 2017. Plusieurs extraits de ce texte seront présentés afin de proposer un portrait aussi complet que possible du Saint Tsar Nicolas II, basé sur l'essai précité, dont l'auteur annonce l'objectif: «Le but du présent essai, consacré à la lumineuse mémoire du Tsar-Martyr Nicolas Alexandrovitch, est de révéler son Portrait authentique, en tant qu'homme, en tant que Chrétien et en tant que dirigeant, sur base des faits historiques et événements véridiques et de l'opinion des hommes justes et intègres qui le connurent de près.»
Cet essai est également précédé de l'envoi suivant, paroles du Saint Tsar Nicolas II:«Je possède la foi inébranlable de ce que le destin de la Russie, mon propre destin et le destin de ma Famille, sont entre les mains du Seigneur, Qui m'a placé à l'endroit où je me trouve. Quoiqu'il arrive, je m'incline devant Sa volonté, convaincu de ne jamais avoir d'autre pensée que servir ce pays qu'Il m'a confié».

Le Tsar-Martyr Nicolas II en tant qu’homme.
Le Souverain Empereur en ses années d’enfance.

Le Grand Duc Nicolas (debout derrière son père Alexandre Alexandrovitch), ses parents, frères et sœurs

Le 28 octobre 1866, le Tsarévitch Héritier et Grand Duc Alexandre Alexandrovitch épousa la Princesse Sophie Frédérique Dagmar, fille de Christian IX, Roi du Danemark et de la Reine Louise. Avant cela, la Princesse Dagmar s’était convertie à l’Orthodoxie, recevant comme prénom Maria; elle fut dès lors nommée Grande Duchesse Maria Feodorovna. Leur premier fils, (…) le Grand Duc Nicolas Alexandrovitch, le futur Empereur de toutes les Russie, Nicolas II, naquit le 6/18 mai 1868 (…). Read more

Le Saint Tsar Nicolas II. Lettres de la Sainte Impératrice Alexandra Feodorovna.

Le Saint Tsar Nicolas II
Les extraits ci-dessous de cinq lettres de la Sainte Impératrice Strastoterptsa Alexandra Feodorovna à son époux le Saint Tsar Nicolas II, sont empruntés directement au livre «Lettres de l'Impératrice Alexandra Feodorovna à l'Empereur Nicolas II» Payot, Paris, 1924, 560 pages. Le nom de celui ou celle qui a réalisé la traduction vers le français n'y est pas mentionné. On ne sait si cette traduction française a été effectuée à partir de la correspondance originale, rédigée par la Sainte Impératrice en Anglais, ou à partir de la version russe. Les extraits sont empruntés aux pages 43-44, 121-122, 430-431, 433, 450-451 de l'ouvrage précité. Cette correspondance n'a malheureusement fait l'objet d'aucune nouvelle édition en français.

Tsarskoïe-Selo, 20 novembre 1914.
Mon cher, mon adoré Nicky,

La Sainte Impératrice Alexandra,Infirmière- Sœur de la Charité

Un moucheron attardé vole autour de ma tête pendant que je t’écris. Donc, je suis allée au Grand Palais assister au pansement de ce pauvre garçon, et il me semble que les bords de la grande blessure sont plus fermes. La Princesse trouve que l’épiderme n’a pas l’air mort. Elle a examiné aussi sa jambe,et a dit qu’il fallait l’amputer tout de suite avant qu’il ne soit trop tard. (…) au grand hôpital, à 5 heures un quart, il y a eu une amputation (au lieu du cours). Ce matin, nous avons assisté (moi, j’aide toujours, je passe les instruments et Olga enfile les aiguilles) à notre première grande opération: on a amputé un bras. Ensuite on a fait des pansements dans notre petit hôpital, et d’autres pansements très sérieux dans le grand. J’ai vu des malheureux qui avaient des blessures épouvantables(…). C’est horrible à voir! J’ai lavé, nettoyé badigeonné d’iode et de vaseline. Je les ai pansés tous. Ça allait très bien et je me sens beaucoup mieux quand je travaille tranquillement, seule, sous la direction du docteur. J’en ai pansés trois dans le même état. (…) Le cœur saigne pour eux. Je ne t’écrirai pas d’autres détails; c’est si triste! Moi, comme épouse et comme mère, je souffre particulièrement pour eux (…) nous voudrions donner tout ce que nous pouvons à ces pauvres hommes, grands ou petits blessés, avec la même affection. Mon nez est plein des odeurs horribles de toutes ces blessures pourries.(…) Je t’embrasse tendrement et reste pour toujours ta vieille petite femme qui t’aime.

Tsarskoïe-Selo, 12 juin 1915.

Mon bien-aimé,
(…) Mais Dieu tout puissant nous aidera, et des jours meilleurs viendront, j’en suis sûre. Quelles épreuves il te faut supporter, mon soleil! Je voudrais tant être près de toi, savoir comment tu te sens moralement, – courageux, comme toujours, cachant tes souffrances comme toujours. Que Dieu t’aide, mon cher martyr, et te donne la force, la foi et le courage! Ton règne a été plein de terribles épreuves, mais la récompense viendra un jour; Dieu est juste. Les oiseaux chantent joyeusement; un vent doux entre par la fenêtre. Quand j’aurai terminé ma lettre, je me lèverai; ces jours de repos ont été salutaires pour mon cœur. Je te bénis sans fin, mon amour et couvre de baisers ton cher visage.

Tsarskoïe-Selo, 4 août 1916.

Mon cher ange,

Oratoire de la Sainte Impératrice Alexandra Feodorovna

(…) Dans mes veilles je vis avec tout ce que tu fais dans la journée, mon cher petit oiseau. Hier encore nous étions ensemble et maintenant il me semble qu’il y a si longtemps. N’as-tu pas oublié de donner l’ordre d’ajourner l’appel de la jeune classe jusqu’au 15 septembre si possible pour qu’ils puissent partout terminer les travaux des champs?
Je te remercie tendrement pour ta chère lettre. Oui, la joie d’être ensemble est immense et je vis maintenant de souvenirs. Pour toi c’est encore plus triste, pauvre cher ange. Mon chéri, pendant ces jours de jeûne, je désire communier, probablement lundi matin, car ce soir il y aura un service et également demain matin, demain soir et dimanche matin; ensuite je commanderai encore deux services; ce sera une grande consolation. Au revoir, mon soleil, ma joie; je te serre tendrement sur mon cœur (…)

Tsarskoïe-Selo, 6 août 1916.

Mon chéri,
(…) J’espère recevoir lundi la sainte Communion. De cœur et d’âme je te prie de me pardonner, mon unique, mon tout, pour chaque mot ou acte par lesquels, involontairement, j’aurais pu t’attrister. Je suis si heureuse de communier. J’ai hâte d’avoir ce réconfort moral. On vit tant et on dépense tant de forces. Confession dimanche soir à 10 heures.(…)

Tsarskoïe-Selo, 11 septembre 1916.

Mon ange adoré,
Il pleut, il fait gris, je te remercie tendrement de ta chère lettre, mon petit oiseau, et de ton télégramme. C’est bien, je prendrai les mesures pour que mon septième train-dépôt soit envoyé au Caucase dès qu’il sera prêt. Le train sanitaire de ta sœur Olga a été fortement bombardé; le wagon des officiers est complètement démoli et la pharmacie est toute détériorée; mais grâce à Dieu, il n’y a pas eu de victimes. Je ne suis pas allée à l’église, parce que j’étais trop fatiguée. Ensuite, Loman m’a priée de dire à notre pauvre prêtre que son fils aîné (le préféré) a été tué et qu’on a été forcé d’abandonner son corps. Je n’avais encore jamais accompli une pareille mission. Il a accepté cette nouvelle en chrétien courageux: de grosses larmes coulaient sur son visage. Je suis allée ensuite à l’hôpital où j’ai fait quatre pansements, puis j’ai tricoté et causé longtemps avec Taube.
Maintenant au revoir, mon tout, mon unique, mon trésor. Je te bénis. Que Dieu soit avec toi! Mille tendres baisers (…)