Le livre de Geronda Ephrem de Philotheou «Mon Geronda Joseph, l’Ermite et Hésychaste» fut publié en 2008 à Athènes. Cette publication constitua un véritable événement dans la vie spirituelle des Orthodoxes grecs. Il fut lu pendant le repas dans tous les monastères de Grèce. En 2011, avec la bénédiction de Geronda Ephrem, le livre fit l’objet d’une traduction, ou plutôt d’une adaptation en russe, et y furent intégrés de nombreux éléments qui n’avaient pas été inclus dans la version originale. (Le livre russe ne porte d’ailleurs pas le même titre que le livre grec, et son organisation en chapitres est différente). Le texte lui-même du livre est la transcription des enregistrements de récits et souvenirs narrés par Geronda Ephrem à ses enfants spirituels. La Lorgnette de Tsargrad propose la traduction d’extraits de la version russe du livre, qui s’intitule «Ma Vie avec Geronda Joseph» (Моя жизнь со Старцем Иосифом).
Chapitre Premier. Dans le Monde.
Pendant les premières années de la catastrophique occupation allemande, alors que j’avais arrêté d’aller à l’école pour pouvoir travailler, un hiéromoine de la Sainte Montagne vint à Volos desservir une des deux églises paroissiales des zélotes vieux-calendaristes. Son père spirituel était Geronda Joseph l’Hésychaste, comme il l’appelait. Ce hiéromoine athonite devint pour moi un précieux conseiller, une aide dans la vie spirituelle. Je lui demandai d’être mon père spirituel et grâce à ses conseils et à ses récits, je ressentis bientôt combien mon cœur s’éloignait du monde et aspirait à la Sainte Montagne. Quelque chose de particulier brûlait en moi quand il me narrait la vie de Geronda Joseph, et en moi s’enflamma la prière de pouvoir faire rapidement sa connaissance. Je tentai, pour autant que cela fût accessible à un enfant, de mener un combat ascétique et, âgé, de quatorze ans, décidai de devenir moine. Mon père spirituel, Ephrem, me dit «Yannakis, tu ne pas encore devenir moine, tu es encore trop jeune. Grandis encore un peu, alors nous verrons». Read more
Au début du mois de juin 2016 s’est tenue une assemblée du Saint Synode de l’Église de Grèce, préparatoire au Saint et Grand Concile qui a été annoncé. Le Métropolite Hiérotheos de Naupacte y a prononcé un discours dense, dont voici un deuxième extrait. Le premier se trouve ici. La question de la personne n’est pas une question oiseuse, c’est-à-dire scolastique. Elle revêt la plus haute importance. Dans notre terminologie s’est introduite une habitude fréquente; nous parlons de «la personne humaine» et de sa «sainteté», de la différence entre «personne et individu», et de beaucoup de choses qui sont la négation de la théologie de nos Pères.
J’ai lu le communiqué commun écrit à Mytilène par le Pape, le Patriarche et l’Archevêque d’Athènes. Il fait mention de la «protection de la vie humaine», de la «violation de la dignité humaine des libertés et droits humains fondamentaux», mais pas de la personne humaine. Read more
L’entretien ci-dessous fut enregistré par des moines et moniales, enfants spirituels de Geronda Ephrem de Philotheou, qui résident en Grèce, lors d’une visite qu’ils effectuèrent au Monastère de Saint Antoine le Grand en Arizona, en Mai 2014. A l’origine, il a été publié sous le titre ; La Grèce va souffrir car elle a tourné le dos au Christ. (Γέροντας Εφραίμ της Αριζόνας: «Η Ελλάδα θα υποφέρει γιατί γύρισε την πλάτη της στο Χριστό»)
Geronda Ephrem : Regardez cette photographie de Geronda Joseph l’Hésychaste. J’ai eu un grand père spirituel. Il était tout feu tout flamme, un phénomène d’homme ! Il ne pensait qu’aux choses célestes, voilà comment il vivait. Les deux mots qu’il prononçait sans relâche étaient patience et prière, car c’est ainsi que la Providence Divine nous aide autant qu’Il le permette. Nous lui étions soumis et ne nous querellions jamais. D’autres, de l’extérieur, nous ont créé des problèmes et ont sali Geronda, l’accusant faussement. Mais Geronda Joseph disait : «Laissez-les parler, je ne dirai rien».
Enfant spirituel : Geronda, nous sommes très faibles en tout. Que va-t-il advenir de nous ?
G.E. De nos jours, nous vivons des temps différents. Dieu a d’autres critères pour aujourd’hui. Geronda Joseph tenait une université spirituelle. Je suis déjà heureux que vous soyez au lycée spirituel. Il règne une telle confusion spirituelle. Une gigantesque tornade emporte tout. Accrochez-vous fermement à la Tradition que je vous ai donnée, et sachez qu’aujourd’hui, c’est une véritable confession que de dire que Jésus Christ est notre Dieu. Les forces sombres ne veulent pas cela.
E.S. Geronda, qu’est-il resté dans votre âme, de toutes ces années de lutte ?
G.E. Tout cela est secondaire, tout cela est accessoire. L’essentiel est le nom de notre Christ. Et maintenant, après toutes ces années qui se sont écoulées, je vois concrètement que c’est seulement avec l’amour que l’homme peut vaincre. J’ai vécu une vie de labeur et de souffrance, dans la pauvreté, sous les Allemands, la faim s’y ajouta pendant l’occupation, et puis les tentations et les peines dans les monastères. Une lutte intense. Seuls les noms du Christ et de notre Panagia m’ont permis de traverser cela. Celui qui ne récite pas chaque jour le nom du Christ et de notre Panagia n’est pas un Chrétien.
E.S. Ce qu’il y a de plus grand, c’est la prière du Christ ?
G.E. Oui, car alors on se souvient de notre Christ en permanence. Les Saints Pères furent illuminés et nous léguèrent cette petite prière. Juste quelques mots. «Seigneur Jésus Christ, aie pitié de nous» et «Très Sainte Mère de Dieu, sauve nous». Il n’est pas nécessaire de lire des encyclopédies, ni de nombreux livres. Avec ces deux petites prières, tous les Chrétiens peuvent assurer leur salut. Les moines et les moniales, qui sont débarrassés des préoccupations du monde, prient beaucoup, et ils peuvent atteindre des cimes. Notre Panagia y contribue beaucoup. C’est comme s’ils parlaient à l’oreille de notre Christ. Ils se consacrent à la prière, elle est leur tâche principale. Et celui qui a reçu le don de la prière du cœur ne sera pas importuné par les péages après la mort. Immédiatement après celle-ci, ils vont droit au Christ. Il n’existe aucun obstacle car le nom du Christ est puissant. Dieu est feu.
E.S. Et l’Acathiste à notre Theotokos, est-ce aussi une prière puissante?
G.E. Oui, elle l’est. Quand on la psalmodie, on reçoit joie et illumination de la part de notre Panagia. Elle m’aide vraiment beaucoup. Elle me sort de nombreuses impasses.
E.S. Aujourd’hui, nous souffrons beaucoup du désespoir et de l’impatience.
G.E. Le désespoir provient toujours du diable, et quiconque désespère perd ses forces. Le fondement de la vie, c’est la patience. Si nous n’en avons pas, notre vie se dissout.
E.S. Geronda, le monde, nous, sommes dans une situation difficile, avec tout ce qui se passe et tout ce qu’on entend. La peur règne.
G.E. Oui, je sens que des catastrophes surviendront ; elles surviennent déjà, chaque jour. C’est la raison pour laquelle on se précipite vers les monastères et les églises. Mais il ne faut pas avoir peur. Réfléchissez donc ; si un seul ordre angélique s’est transformé en démons et cause tant de dégâts, combien d’aide ne recevons-nous pas des neuf autres ordres angéliques ? Un jour, j’ai vu le Christ sur Son trône. A Ses côtés se tenait notre Panagia, les ordres angéliques et les saints. Et tous attendaient un hochement de tête du Christ pour venir en aide à l’humanité dans cette situation nouvelle. Si nous remplissons chaque jour notre cœur avec le Christ, notre foi se renforce, et nous pouvons faire face à tout. Notre Panagia plaide et intercède en notre faveur, de façon incessante, afin que nous recevions force et optimisme.
E.S. Geronda, à votre âge, priez-vous comme aux premiers jours ou est-ce différent ?
G.E. Je prie mieux aujourd’hui qu’à mes débuts. Ma prière n’a évidemment pas la densité de celle de Geronda Joseph l’Hésychaste, mais elle est toutefois puissante et cela réconforte ma petite âme dans tout ce qu’elle doit endurer.
E.S. Souvent, un parfum se dégage des saintes reliques.
G.E. C’est comme si elles disaient que nous sommes parents.
E.S. Le cancer est très répandu aujourd’hui.
G.E. Les patients qui souffrent du cancer sont des martyrs. Je m’emploie à leur donner de la force, par mes prières et mes conseils. Et quand je le peux, je leur rends visite.
E.S. Nombreux sont ceux qui traversent de dures épreuves, dues soit à la malice d’autrui, soit à leurs propres méfaits. C’est si dur, comme s’ils vivaient ici en enfer.
G.E. Ceux qui vivent l’enfer ici et donnent un sens à cette situation en fonction de critères spirituels ne seront pas jugés lors de leur mort ; ils iront directement dans les bras du Christ. Mais s’ils ne donnent pas un sens à cela selon des critères spirituels, ils souffriront cet enfer dans la vie prochaine aussi.
A propos du Paradis, je souhaite raconter ceci. Avant que je n’atteigne quatre-vingts ans, je suis souvent allé au Paradis. Maintenant aussi, bien sûr, mais l’âge joue son rôle. Un jour le Seigneur me prit par la main et me dit : «Ici, tu as fondé une église, là tu as confessé et sauvé une âme, ici tu as réconforté, là tu as admonesté… ». En d’autres termes, Il me racontait tout et Ses paroles me remplissaient de joie à un point tel que je dis : Mon doux Christ, je ne peux pas supporter cela. Je n’en peux plus. Je vais exploser, renvoie-moi». Et je me retrouvai dans ma cellule. Une autre fois, au Paradis, je vis un gentilhomme. A ses côtés se tenait un cheval superbe, à la queue tressée en spirale. J’en fus jaloux, je voulais aussi en posséder un pareil. Le gentilhomme me cria sur un ton de commandement : «Va dire à l’armée que son arrière garde n’est pas protégée ; les rebelles (c’est-à-dire les démons) vont l’attaquer». Je me hâtais d’aller les prévenir et revins en courant annoncer que je les avais prévenus. Il me serra dans ses bras, enfourcha sa monture et s’en alla tout sourire.
E.S. En d’autres mots, Geronda, beaucoup de choses se déroulent sur un autre plan et nous ne le voyons pas ?
G.E. Bien sûr. C’est pourquoi nous devons toujours être prudents. Il faut faire très attention. Nous serons soumis à un jugement terrible.
E.S. A quoi ressemble l’enfer ?
G.E. A quoi il ressemble? L’horreur. L’horreur. Puisse même un seul oiseau ne jamais avoir à y aller. Les gens se noient dans les tourments infernaux, en compagnie des démons, de la même manière qu’ils se noient dans la mer. Nous devons prier pour les morts. C’est un grand acte de miséricorde. Ma mère fut une femme vertueuse. J’ai fondé mon enfance sur ses paroles. Avant de mourir, elle fut alitée pendant deux ans, et elle disait : «Père, dis à Dieu de me reprendre, je suis fatiguée». Mais avant de partir, elle lutta.
E.S. Contre qui lutta-t-elle ?
G.E. Contre les démons.
E.S. Vous les avez vus ?
G.E. Oui, de la même façon que je vois les gens.
E.S. Et il n’y avait pas d’Archange pour l’aider ?
G.E. Il se tenait derrière elle. Il restait en retrait afin qu’elle combattit seule et gagna ainsi une couronne.
E.S. On entend parler de tous ces désastres qui s’annoncent. Qu’adviendra-t-il de nous qui cherchons l’aide de Dieu ?
G.E. Dieu agira avec chacun selon son plan de salut pour sauver tout homme. Mais ! Quelles épreuves nous attendent ! Quelles grandes difficultés! Athènes a de nombreux saints cachés, mais ce sont le Mont Athos et Saint Dimitri qui soutiennent la Grèce du Nord. J’éprouve un amour particulier pour Saint Dimitri. Je dors avec son Saint Myrron. La Grèce a tourné le dos au Christ. C’est pourquoi elle souffrira beaucoup. Les enfants de la Grèce sont soit très lumineux, soit très noirs. Les enfants de parents vertueux sont le levain du Christ et le futur de la Grèce.
E.S. Dans les familles, de nombreuses femmes souffrent, de nos jours.
G.E. Le Christ est proche des âmes méprisées.
E.S. Certains jouissent d’un don spirituel particulier. Comment de telles choses se produisent-elles?
G.E. Soit ont-ils été maltraités et calomniés, soit ont-ils atteint un tel degré de profondeur dans un domaine, qu’ils ont reçu ces dons. Au plus nous luttons pour Dieu, au plus Il chante pour nous.
E.S. Dernièrement des choses extraordinaires se sont produites à Jérusalem.
G.E. J’aurais moi aussi voulu les voir. C’est là qu’est la base de notre Christ. Le Saint Tombeau est éclairé chaque jour par la Sainte Lumière. Et à Pâques, ce cadeau est généralement offert à tous. Vous devriez aller à Jérusalem. Là on voit ce que le Christ a enduré pour nous. Et nous l’en remercions, autant que nous puissions répondre à Son amour. Jadis, j’y suis allé, moi aussi.
E.S. Parfois des malentendus surgissent entre nous.
G.E. C’est humain. Ils ne disparaîtront jamais. Nous devons les dépasser et courir vers le Christ. Nous devons penser à ce que le Christ a préparé pour nous, dans le très bon Paradis, après Sa seconde Parousie. Maintenant nous avançons vers le narthex du Paradis, l’esprit de l’homme ne peut concevoir ce à quoi ressemble le très bon Paradis. Tout lumière ! Tout parfum ! Une joie indicible! La béatitude! Rien n’y vieillit! Le Christ veut toutes choses nouvelles en Son Royaume, rien d’incongru. Ma mère est décédée à l’âge de 95 ans, et je la vois au Paradis, à trente ans.
Pendant la guerre, j’avais des voisins handicapés mentaux. Deux petits gars. On jouait ensemble et ils venaient vers moi. On est partis en même temps. Je les ai retrouvés au Paradis ; ils étaient morts jeunes, à cause de la faim. Je leur dis : “Mais que faites-vous ici ? A quoi passez-vous votre temps?». Ils me répondirent : Ephrem, ici, nous ne causons pas, ici, nous étudions». Ils avaient été incapables d’écrire seulement leur nom, et au Paradis, voilà qu’ils étudiaient. Cela témoigne de la perfection du Paradis.
E.S. Nombreux sont ceux qui aident les monastères à faire face à leurs besoins.
G.E. Tout ce qu’ils auront fait sera écrit dans les cieux. Puissent-ils avoir la paix, une bonne santé, et que la bénédiction soit sur leurs maisons.
E.S. A l’église, il y avait des gens du monde entier. Votre œuvre est merveilleuse, Geronda, pareille à celle des Saints Apôtres. «Enseignez les Nations ».
G.E. Je ne suis qu’une coquille de noix creuse. Je n’ai rien fait.
E.S. A quoi pensez-vous, maintenant, à votre âge ?
G.E. Je pense à cimenter mon œuvre ici. Beaucoup de gens ont été sauvés, beaucoup de petites âmes. Mais comment puis-je aller au-devant du Seigneur ? Où irai-je, moi, le misérable?
E.S. Le Seigneur enverra Ses Anges vous chercher.
G.E. Je ne sais ce que décidera le Seigneur. (…)
E.S. Geronda, Monsieur P… est mort, le jour de la fête d’un grand saint.
G.E. Celui-ci lui a ouvert les portes du Paradis, et il pourra y entrer. Quand quelqu’un meurt et que sa petite âme est sauvée, le saint que l’on fête ce jour-là l’accueille au Paradis, car c’est leur fête.
E.S. Nombreux sont ceux qui meurent soudainement.
G.E. C’est vrai. Chaque jour, nous devons avoir notre billet de sortie en main. Nous ne savons ce qui peut se produire. Un jour j’ai confessé quelqu’un dans un hôpital, au moyen de hochement de tête. Tout de suite après il est mort. Il avait fait une bonne chose au cours de sa vie, et il fut sauvé au dernier moment. Dans ma vie, j’ai traversé bien des épreuves, et j’ai pu voir que la Divine Providence dirige tout pour le bien de l’homme. Puisse le rappel de la mort ne jamais nous quitter. Lisez dans le Gerontikon le dialogue entre Saint Macaire et le crâne.
Un jour j’eus une vision de moi-même. J’étais habillé somptueusement, avec des habits de cérémonie et je me tenais sur une plate-forme. Des filles que j’avais confessées se trouvaient en contrebas de celle-ci et elles criaient : «Geronda, Geronda, nous aussi, nous voulons être là avec vous», mais ce ne leur était pas permis. Cela témoigne de ma responsabilité et de la grâce de la prêtrise. C’est pourquoi vous devriez prier pour moi. Et soyez ordonnés et soigneux. Luttez chaque jour, tant que vous pouvez. Notre Christ aime les moines car ils forment son armée.
E.S. Geronda, lorsque vous serez au Paradis, intercéderez-vous pour nous, vos moines et moniales, et pour ceux qui demandent votre aide ?
G.E. Bien entendu, je le ferai.
E.S. Mais comment répondra-t-Il ?
G.E. Ne vous en faites pas, je veillerai, ne vous inquiétez pas.
E.S. Geronda, quand vous mourrez, alors que nous serons encore en vie, ne nous oubliez pas au milieu des bienfaits dont vous jouirez avec notre Christ pendant que nous continuerons à lutter.
G.E. (Riant) Non, une telle chose ne se produira pas.
E.S. Geronda, demain, nous partons, dites-nous encore une dernière chose.
G.E. Que votre voyage soit paisible et bénit. Vous avez ma bénédiction. Puissiez-vous conserver une bonne santé et revenir ici auprès de moi. Chacun connaît sa croix, mais le Testament que je vous lègue est de connaître l’Esprit Saint. Œuvrez à construire cette connaissance en vous, gardez les commandements de l’Evangile, et puisse votre âme demeurer en paix. Ayez de l’amour, de la concorde et criez le nom du Christ et de la Panagia. Que les Anges vous accompagnent.
G.E. Comment appellent-ils ceux qui se marient illégalement ici ?
E.S. Vous parlez des homosexuels ?
G.E. Oui, eux. L’Ancien Testament dit : «Mon Esprit ne restera pas avec les hommes car ils sont de chair». Ces mots s’appliquent aujourd’hui. Sodome brûla, comme par les effets d’une bombe nucléaire. Le Christ ne tolère pas de tels péchés. On voue aujourd’hui un culte à tous les péchés de la chair. Il n’y a aucun repentir. Sainte Marie l’Égyptienne se repentit. Tous les homosexuels seront éliminés. Tout va devenir sale, nucléaire, tout sale. La guerre va survenir, à cause de nos péchés.
Traduit de l’anglais et du grec.
Geronda Gabriel est l’un des ‘anciens’ athonites contemporains les plus connus. Il mène sont exploit ascétique dans la kellia Saint Christodoulos, proche de Kariès. Des centaines de pèlerins y vont recevoir sa bénédiction, et ils sont bien plus nombreux encore à l’approcher quand il sort des limites de la Sainte Montagne. Ce message de Geronda Gabriel a été publié en russe sur le site Tsargrad.tv.
Que la Grâce de Dieu soit avec les dirigeants de la Russie et avec le peuple de Russie!
A mon humble avis, le peuple de Russie est digne d’admiration. C’est un peuple éminent, remarquable, brillant, beau, doué et béni de Dieu. C’est le nouveau peuple de Dieu, le nouveau peuple d’Israël sur lequel est la grâce de Dieu. Parmi tous les peuples de la terre, le peuple russe est le plus béni de Dieu. Dieu a marqué le peuple russe d’une multitude de grâces et de dons. La joie éternelle du peuple russe, c’est son armée d’innombrables saints, saints moines et saints martyrs.
A mon humble avis, par comparaison aux autres peuples vivant aujourd’hui sur terre, le peuple russe est le plus parfait, le plus remarquable, dans la mesure où il est doué d’amour, de toutes sortes de vertus, de grandeur et de bonnes mœurs. Il s’agit en outre du peuple le plus humble et le plus modeste et il se distingue par sa piété et sa consécration à Dieu et au prochain. Le peuple russe est incomparablement plus digne d’être admiré et imité que n’importe quel autre peuple vivant sur terre. Le peuple russe est incomparable, insurpassable, unique en son genre sur la terre entière.
Les dirigeants de Russie doivent veiller avec attention à ne promulguer aucune loi qui soit contraire à la Loi de Dieu, pour que ne soient pas légalisés la prostitution, l’adultère, l’avortement, la cohabitation libre, le mariage civil, la crémation, les unions de même sexe, car tout cela mène à la dépravation et à la privation de la Grâce de Dieu. La renaissance spirituelle du peuple de Russie viendra de ce qu’il ira à l’église, se confessera, priera, jeûnera, apprendra les Saintes Écritures et fera l’aumône. Alors, Dieu sera toujours avec le peuple de Russie et l’aidera toujours. Mais si comme nous le mentionnions, les dirigeants de Russie venaient à légaliser la prostitution, l’adultère, l’avortement, la cohabitation libre, le mariage civil et le unions de même sexe, et si un rapprochement devait s’opérer avec le Pape et aller vers une union, alors, Dieu ne donnera plus sa bénédiction et commencera alors un mouvement de destruction. Je souhaite que le Patriarche de Moscou et de Toute la Russie observe la Parole de Vérité et n’entretienne pas l’amitié avec le Pape. Nous ne pouvons pas nous réunir. Le Pape est l’ennemi du Christ et de la Très Sainte Mère de Dieu.
Le «huitième Concile Œcuménique» est illégitime. Nous ne devons pas accepter tout ce dont on essaie de nous convaincre. Les hiérarques russes sont insuffisamment informés. Il est nécessaire de les mettre au courant. L’essentiel est qu’il ne faut pas se coaliser avec le Pape. Nous ne pouvons entretenir de relation avec les hérétiques, ni prier ensemble. Nous admettons dans l’Église des partisans du Pape et nous prions avec eux. Le quarante-cinquième canon apostolique dit : «L’Évêque, ou le prêtre, ou le diacre qui prie avec des hérétiques, qu’il soit excommunié. S’il leur a permis d’exercer la fonction de clerc, qu’il soit déposé».
Par référence à ce canon, notre patriarche est déjà déposé et excommunié car il a par deux fois invité le Pape lors d’une célébration officielle et l’a fait entrer dans le sanctuaire, lui permettant de proclamer la prière du «Notre Père…» et de bénir le peuple. Les canons des apôtres sont toujours en vigueur, c’est pourquoi le Patriarche est potentiellement excommunié et déchu de sa dignité. Il suffirait pour ce faire, de convoquer le Saint Synode.
De tout cœur je prie pour que la bénédiction de Dieu soit sur vous et sur vos familles. Je prie aussi pour que notre Dieu, le seul et unique vrai Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, protège toujours la Russie et le peuple russe sur la terre entière. Je prie Dieu de donner paix et repentance à l’humanité, afin qu’au jour de la Seconde Venue, tous soient placés à Sa droite, et afin que nous entendions Son ordre ardemment désiré : «Venez, bénis de Mon Père, héritez le royaume qui a été préparé pour vous». Je prie Dieu de renforcer dans ces temps présents la foi sainte et immaculée des Chrétiens orthodoxes et Sa Sainte Église, comme Il l’a fait au cours des siècles quand vivaient nos saints pères.
Le peuple russe est digne de toute admiration. Il s’est dressé et a enduré de nombreuses épreuves à travers lesquelles il conserva héroïquement sa foi, sans s’effondrer, au cours de plus de septante années d’athéisme communiste. Au contraire, il a manifesté de nombreux saints, parmi lesquels on compte les membres de la famille du dernier tsar, Nicolas II; toute entière elle endura une fin martyre, le Tsar lui-même, son épouse Alexandra et leurs enfants, Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et le jeune Alexis.
Des liens spirituels étroits unissent les peuples russe et grec. On compte de nombreux Grecs parmi le Chœur des Saints en Russie, comme Saint Maxime le Grec, dont on vénère les reliques dans, pardonnez du peu, le plus célèbre des monastères russes : la Laure de la Trinité Saint Serge. Ou le Saint Moine Aristokles, supérieur du métochion moscovite du Saint Monastère russe de Saint Panteleimon. De même en Grèce, on vénère de nombreux Saints russes, comme Saint Seraphim de Sarov et le Saint Évêque Luka de Crimée. Des liens particuliers unissent la Sainte Montagne et la Russie. C’est pourquoi nous nous réjouissons d’accueillir des pèlerins venant de Russie. Au cours des dernières années, nous avons eu l’honneur de recevoir des dirigeants politiques de Russie, et surtout, le Président Vladimir Poutine.
Ce lien qui nous unit a été particulièrement renforcé par Saint Païssios l’Athonite envers qui on fait preuve en Russie, nous le savons, d’une grande piété. Je prie le Seigneur de permettre que d’autres pères suivent cette tradition que Saint Païssios l’Athonite a rendue vivante.
Dans l’éparchie d’Ekaterinbourg s’est déroulée du 27 au 29 mai 2016 une conférence monastique internationale «L’héritage patristique à la lumière de la tradition athonite : la guidance spirituelle», à laquelle ont pris part des archimandrites et higoumènes de Russie, de Grèce, de Chypre, de France, d’Allemagne et d’Ukraine. Le 28 mai, son Éminence le Métropolite Athanasios de Limassol, arrivé en Russie pour participer à la conférence, a également rencontré le clergé, les moines et des laïcs de l’éparchie. Cette rencontre fut consacrée à l’importance pour le Chrétien, particulièrement en ces temps de crise, de s’en remettre à la Providence Divine et de se sentir proche du Christ. Voici la traduction de son intervention, publiée sur le site Pravoslavie.ru le 06 juin 2016.
Notre époque connaît de nombreuses difficultés et de nombreux problèmes. Il y en eut beaucoup aussi en d’autres époques. De nombreux nuages s’amoncellent à l’horizon et les cœurs des hommes sont habités par de grandes inquiétudes. Dans le monde se produisent beaucoup d’événements difficiles, des «crises», mais nous, Chrétiens, nous devons nous occuper d’une seule crise, la crise du jugement de Dieu (En grec, jugement et crise peuvent se traduire par le même terme κρίση). Toute société reçoit une récompense en fonction de la vie qu’elle mène. Il en va de même en ce qui concerne chaque homme. Et dans toutes ces difficultés, nous entendons une voix, la voix de l’Évangile, la voix de notre Seigneur le Christ, Qui nous dit «Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j’ai vaincu le monde» (Jean 16:33). Read more
Saint Athanase revint à la vie le deuxième jour après sa mort, et vécut ensuite douze années. Le texte ci-dessous est traduit des pages 302 à 305 du recueil «Vie et Exploit Ascétique des Saints de la Laure des Grottes de Kiev», Жития и подвиги святых Киево-Печерской Лавры, complété par des éléments recueillis sur le site Catalogue of Good Deeds, du Monastère de Sainte Élisabeth de Minsk.
Un pieux moine du nom d’Athanase vint à décéder à la suite d’une longue maladie, après une vie monastique pieuse. Deux moines lavèrent son corps, le préparèrent pour les funérailles et se retirèrent. D’autres frères vinrent le voir et ayant constaté qu’il était décédé, partirent eux aussi. Son corps demeura toute la journée là où il se trouvait sans que qui que ce fut l’emmène pour l’enterrer, car ce moine étant très pauvre, et ne possédant aucun bien, personne ne s’en occupa. Les gens aiment à servir les riches pendant qu’ils vivent et surtout à l’approche de leur mort, afin d’en tirer quelque héritage.
A la fin de la nuit suivante, l’higoumène vit arriver à lui un étranger, qui lui dit : «Tu te réjouis, alors que le corps d’Athanase l’homme de Dieu gît sans sépulture pour la deuxième journée d’affilée». Suite à cette apparition, le matin du troisième jour l’higoumène se hâta, accompagné de tous les frères, vers la cellule d’Athanase afin de procéder à l’inhumation.
Lorsqu’ils arrivèrent, ils le trouvèrent assis et pleurant. Terrifiés face à cette résurrection, ils lui demandèrent : «Mais comment as-tu pu revenir à la vie? As-tu vu ou entendu quelque chose?» Ne répondant à aucune question, il répétait sans cesse : «Sauvez-vos âmes!» Les frères l’implorèrent : «Raconte-nous, afin que cela nous soit utile à nous aussi!» Il leur dit alors : «Si je vous le dit, vous ne me croirez pas et vous ne m’écouterez pas». Ils lui promirent alors tout ce qu’il voulait. «Respecterez-vous ce que je vais vous dire?» Les frères répondirent «Nous observerons tout ce que tu nous diras». Athanasios dit alors «Obéissez à votre higoumène, vivez en permanence dans le repentir et, en respectant notre typikon, priez Notre Seigneur Jésus Christ, Sa Très Sainte Mère et nos Saints Pères, Antoine et Théodose, afin qu’il vous soit donné de finir votre vie ici et d’être inhumé dans les grottes près de nos Saints Pères Antoine et Théodose. Voilà les trois choses les plus importantes pour vous. Observez-les scrupuleusement et ne vous en vantez pas. Et maintenant, ne m’interrogez plus, et pardonnez-moi».
Ensuite, il entra dans une grotte et en ferma l’entrée. Il y vécut douze années durant lesquelles il ne prononça plus un mot à qui que ce soit. Quand vint le moment, il appela les frères et leur répéta ce qu’il leur avait dit douze ans auparavant, à propos de l’obéissance et du repentir, et il mourut.
De nombreux miracles eurent lieu devant ses reliques. Depuis des années, un des moines souffrait beaucoup des jambes. Les frères l’emmenèrent auprès des reliques de Saint Athanase, et lorsque le moine les vénéra, les serrant contre lui, il fut instantanément guéri et plus jamais il ne souffrit. Son nom était Babylas. Après sa guérison, il expliqua : «J’étais allongé et gémissais sur mon lit de souffrance. Et soudain, ce bienheureux arriva et me dit «Viens à moi, je te guérirai». J’ai voulu lui demander comment et quand je devais aller à lui, mais il avait disparu. Je vous ai donc demandé de me conduire auprès de ses reliques».
Les frères comprirent qu’Athanase avait plu à Dieu par son exploit ascétique. Pendant douze années, il vécut dans la grotte sans voir la lumière du soleil, priant avec larmes et se nourrissant de pain et d’eau, en petite quantité et pas tous les jours.
Ceux qui prétendraient que de telles choses sont impossibles doivent lire le récit de la vie de nos Saints Pères Antoine et Théodose qui fondèrent le monachisme à Kiev. La parabole du Seigneur s’est réalisée: «Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc: quand elle fut levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait point d’humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines…» Les soucis du monde étouffent les hommes. Il est écrit à leur propos : «le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux», et encore «Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Qui a reconnu le bras de l’Éternel?» (Isaïe 53,1) Toi, mon fils, ne suis pas leur exemple… Source web