Saint Luc de Crimée. L’Esprit et la Chair.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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L’homélie ci-dessous est intégrée dans le recueil intitulé «Tome 1» des Homélies de Saint Luc de Crimée, édité par l’Éparchie de Simferopol et de Crimée.

Je sais que vous êtes nombreux à lire les Saintes Écritures, et je sais aussi que vous lisez surtout l’Évangile ; les épîtres et les Actes des Apôtres, vous les lisez peu. Pourquoi les lisez-vous peu? Tout d’abord, parce que vous ignorez combien de sagesse élevée ces épîtres contiennent ; vous les considérez comme secondaires par rapport aux Évangiles. C’est la première raison. Et la deuxième raison est que les épîtres de l’Apôtre Paul, qui sont les plus nombreuses parmi les épîtres apostoliques, sont écrites dans une langue très difficile. Sa pensée se déploie très singulièrement, pas comme les gens pensent habituellement. L’Apôtre Pierre lui-même, dans l’une de ses épîtres dit que dans les épîtres de Paul, il y a des choses difficilement intelligibles. Et il est vrai que de nombreux passages des épîtres du Saint Apôtre Paul sont difficile à comprendre. Vous ne sauriez les comprendre sans aide, sans guide. Je vais aujourd’hui vous expliquer un passage de grande importance dans l’Épître de l’Apôtre Paul aux Romains : «Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais» (Rom.7;15). «Car le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais» (Rom.7;19). «Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort?» (Rom.7;24).
Malheureux sommes-nous, vous et moi! Qui va nous délivrer de notre corps de mort?
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Saint Luc de Crimée : Il y a de nombreuses demeures dans la maison de Mon Père.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le 13 août 1948, le vendredi de la septième semaine après la Pentecôte. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «Hâtez-vous à la suite le Christ» (Спешите идти за Христом

«Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi» (Jean 14,1). Votre cœur ne se troublerait-il pas ? Ne se troublerait-il quand vous regardez ce qui se passe autour de vous ? Ne se troublerait-il pas quand vous tombez en tentation, quand le Seigneur vous envoie une épreuve, quand vous avez à supporter l’affliction, quand la tristesse domine votre cœur? Oui, alors, votre cœur se trouble.
Mais le Seigneur dit : «Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi». Cela seulement est nécessaire : seulement croire en Dieu, croire en notre Seigneur Jésus Christ. Cette foi chassera de nous tous les troubles. Elle constitue le seul refuge au milieu de vos afflictions, de vos tentations, de vos troubles.
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Saint Luc de Crimée. Le Royaume des Cieux est en nous.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le 30 mai 1954. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «Homélies Tome III» (Проповеди. Том 3.(Войно-Ясенецкий) Архиепископ Лука) , édité par les éditions de l’Éparchie de Simféropol et de Crimée en 2003

Je sais que tous vous croyez en la vie éternelle, je sais que vous aspirez à entrer dans le Royaume des Cieux, mais je ne suis pas convaincu que vous compreniez correctement ce qu’est la vie éternelle et ce qu’est le Royaume des Cieux. Je sais qu’il en est quelques-uns qui se représentent le Royaume des Cieux de façon tout à fait erronée. La représentation qu’ils s’en font est proche de celle des musulmans; ils pensent que le Royaume des Cieux est la vie festive dans de délicieux jardins paradisiaques où ils seront enchantés par des hymnes, des danses, de la musique, de jolies jeunes filles et où ils pourront se gaver de mets luxueux. Mais l’Apôtre Paul dit que «le Royaume de Dieu ce n’est pas le manger et le boire mais la justice et la paix et la joie dans l’Esprit-Saint»(Rom.14;17).
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Saint Luc de Crimée. Homélie pour la Fête de l’Esprit-Saint.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le lundi de la fête de l’Esprit-Saint en 1957. Le texte original a été publié dans le Tome II des Homélies de l’Archevêque Luc (Voïno-Iasenetski)

Nous reconnaissons les forces de la nature matérielle à travers leurs manifestations plus ou moins puissantes.
Une brise douce qui caresse nos joues et un terrible ouragan qui détruit des villes entières ne sont que le mouvement de l’air avec une force toute faible ou très élevée. Le scintillement à peine perceptible de la moindre étoile et la lumière éblouissante du soleil de midi ne sont que la manifestation de la même énergie lumineuse dans la mesure la plus faible ou la plus forte. Read more

Saint Luc de Crimée. La commémoration des défunts.

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée,le 11 avril 1948. Le texte original a été publié sur le site Na gore.ru

A mon plus grand chagrin, certains d’entre vous on commencé à fréquenter les assemblées des sectateurs et y ont été contaminés par leurs enseignements mensongers. Certains ont été infectés par l’enseignement mensonger selon lequel il ne faudrait pas prier pour les défunts et ne pas offrir d’aumônes pour le repos de leur âme. Mais vous savez très bien que pendant le Grand Carême, on commémore les défunts chaque samedi. Par conséquent, vous devez vous affermir dans la doctrine orthodoxe au sujet de la commémoration des défunts, et il est nécessaire que vous ne croyiez pas ce que vous entendez de la bouche des renégats sortis de l’Église.
Qu’enseigne l’Église? Nous disposons de preuves anciennes, très anciennes, selon lesquelles même les Saints Apôtres commémoraient les défunts et priaient pour eux. Dans les ouvrages des Pères de l’Église qui sont parvenus jusqu’à nous, nous avons des preuves que déjà dès le début, dès les tout premiers siècles du Christianisme, on priait pour les défunts et ils étaient commémorés. La première liturgie dont il est fait mention est la liturgie dite de Saint Jacques, le frère du Seigneur. Et écoutez quelle prières contient cette liturgie pour ceux qui se sont endormis: «Souviens-toi, Seigneur, Dieu des esprits et de toute chair, des orthodoxes dont nous avons fait mémoire ou pas. Donne-leur le repos dans la terre des vivants, dans les délices du Paradis, dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, là où il n’y a ni douleur, ni chagrin et ni gémissements, où la lumière de ton visage veille et brille sur nous pour toujours. Et donne une fin chrétienne à nos vies, agréable, sans péché et en paix, Seigneur, nous rassemblant autour du trône de tes élus, dans la honte et avec transgressions, quant tu veux et comme tu veux, par ton Fils Unique-engendré, notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus Christ, car il est le seul sans péché qui soit apparu sur terre.» Voyez comme cette antique prière est semblable à celle que vous entendez lors de chaque liturgie : «Dieu des esprits et de toute chair…». Nous y retrouvons les mêmes mots. Comprenez ainsi que la coutume de la commémorations des défunts par l’Église remonte aux temps apostoliques et qu’à toutes les époques de l’histoire de l’Église, on a commémoré les défunts.
Et dites-moi donc, qui convient-il d’écouter, les renégats qui se sont éloignés de l’Église, les sectateurs ou Saint Jean Chrysostome? Écoutez les paroles de celui-ci : «Ce n’est pas en vain que les apôtres ont établi de commémorer avant les Saints Mystères ceux qui se sont endormis : ils savaient que les Saints Mystères présentaient un grand bénéfice pour les défunts, une grande bénédiction. Les offrandes pour les défunts ne sont pas vaines, les prières ne sont pas vaines, les aumônes ne sont pas vaines, tout cela a été établi par l’Esprit-Saint, souhaitant que nous recevions les faveurs des uns les autres». Souvenez-vous de ces paroles, et soyez convaincus que la commémoration de ceux qui se sont endormis a été instaurée par les apôtres et, comme le dit Saint Jean Chrysostome, par l’Esprit-Saint Lui-même.
Et ce n’est pas seulement à l’époque du Nouveau Testament, mais déjà à celle de l’Ancien Testament , qu’on commémorait les défunts et pratiquait des offrandes pour eux.Voici les paroles du Prophète Baruch : «Seigneur, Souverain de l’univers, Dieu d’Israël, écoute donc la prière des morts d’Israël, des fils de ceux qui ont péché contre toi,(…)» (3;4). Comme vous le constatez, le prophète parle des prières des défunts eux-mêmes, cela ne signifie-t-il pas que nous devons soutenir la force de leurs prières par nos prières pour eux?
Dans l’Écriture Sainte, on trouve des affirmations claires de la pratique d’offrandes pour les défunts des siècles avant la Nativité du Christ.
Vous ne connaissez malheureusement pas la grande histoire des guerres de partisans lancées par les frères Maccabées emmenés par le premier d’entre eux Judas, contre le roi Épiphane d’Antioche, qui s’était fixé pour objectif de détruire la foi du peuple juif, de les convertir tous au paganisme. Cette histoire est frappante: leur courage est frappant, l’aide de Dieu à leur cause est frappante. De façon générale, le Seigneur les a tous préservés. Mais un jour, plusieurs hommes tombèrent au combat. Judas était très confus: «comment, Seigneur, Tu nous as quittés?». Mais quand ils examinèrent les cadavres des victimes, ils trouvèrent des objets volés à ceux contre lesquels ils combattaient. Affligés profondément, tous se sont tournés vers la prière, demandant que le péché commis par leurs soldats déchus soit complètement effacé. Et le vaillant Judas, après avoir collecté jusqu’à 2000 Drachmes d’argent, les envoya à Jérusalem pour offrir un sacrifice expiatoire pour leur péché, afin qu’ils soient tous absous de ce péché (2 Mac. 12:32-45). N’est-ce pas une preuve vivante que l’Ancien Testament ne rapporte pas seulement les prières, mais aussi les offrandes pour les pécheurs morts?
Sur quel fondement reposent les doutes de ceux qui écoutent les sectaires, qui écoutent les luthériens? Ils sont basés sur le fait que, comme l’indiquent les sectaires baptistes, les évangélistes, il n’y a pas d’indications directes dans les Saintes Écritures invitant à prier pour les morts, mais cela signifie-t-il que ces prières soient inutiles et même qu’elles ne plaisent pas à Dieu? Cela ne le signifie pas, car le Saint Apôtre Jacques, dans l’épître conciliaire, dit de prier les uns pour les autres (5;16). Cela ne veut pas dire que nous ne devons prier uniquement pour ceux qui sont vivants, qui sont autour de nous, car vous savez que «Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants» (Mc.12:27). Car Il a témoigné Lui-même que tous sont vivants devant Dieu.
Quand un homme vient à mourir, cela ne signifie as que son âme cesse d’exister : le corps se désintègre mais l’âme est immortelle, elle est vivante, même si elle ne vit pas ici avec nous mais dans l’autre monde, tout comme les saints vivent dans l’autre monde, ces saints auxquels les luthériens et les sectateurs ne veulent rendre aucun hommage ni adresser aucune prière. Ne s’agit-il pas d’incroyance en l’immortalité de l’âme? Car s’ils croyaient que tous sont vivants devant Dieu, que «Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants», ils ne croiraient pas qu’ils ne faut pas commémorer ceux qui se sont endormis. Ils croiraient alors qu’il faut comprendre le commandement de l’Apôtre Jacques comme nous intimant de prier aussi pour ceux qui sont dans l’autre monde. Nier l’immortalité de l’âme, cela veut dire nier le Christianisme lui-même, car l’enseignement du Christ est l’enseignement de la vie éternelle. La vie éternelle serait-elle possible sans l’immortalité? Nier l’immortalité signifie mettre à rien les paroles directes et claires du Seigneur Jésus, prononcées dans la parabole du riche et de Lazare, qui décrit le sort dans l’au-delà tant du riche que du pauvre Lazare (Lc. 16:20-31). Eh bien, si certains ne reconnaissent pas, comme les matérialistes, l’immortalité; nous devons être affermis dans l’idée qu’il y a de l’espoir aussi pour les frères qui se sont éloignés de nous.
Vous entendez souvent, chaque samedi, dans la liturgie les paroles de Saint Paul: «Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu emmènera avec Jésus ceux qui se sont endormis en lui. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : Nous, les vivants, laissés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car, au signal donné, à la voix de l’archange, au son de la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Puis nous, qui vivons, qui sommes restés, nous serons emportés avec eux sur les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur.» (1Thes.4:13-17).
«Ceux qui se sont endormis en Jésus», ce sont ceux qui se sont endormis avec la foi en Christ, et Dieu les emmènera Lui-même là où Il est. Dites-moi, seraient-ils rares parmi nous, ne sont-ils pas la grande majorité, les pécheurs, ceux qui n’ont pas encore eu le temps de laver leurs œuvres pécheresses avec des larmes de repentir? C’est la grande majorité, et l’Apôtre Paul dit qu’ils ne s’affligent pas, car Dieu peut les emmener avec Lui à cause de leur foi en Jésus. Et que, dans la vie future, dans la vie outre tombe, avant le Jugement Dernier, les péchés peuvent être pardonnés à ceux qui n’ont pas eu le temps de produire les fruits dignes du repentir. N’en trouve-t-on pas un témoignage direct dans les paroles du Christ: «C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera remis aux hommes ; mais le blasphème contre l’Esprit ne leur sera pas remis. Et quiconque aura parlé contre le Fils de l’homme, on le lui remettra ; mais à celui qui aura parlé contre l’Esprit-Saint, on ne le lui remettra ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir.» (Mat.12;31-32). Dieu ne pardonnera pas le blasphème contre l’Esprit-Saint, ni en ce siècle, ni dans le siècle à venir. Mais s’il en est ainsi, si dans le siècle à venir, dans la vie outre-tombe, il est possible d’obtenir le pardon de péchés moindres que le blasphème contre l’Esprit-Saint, cela signifie que nous devons croire que le sort de nos proches qui se sont endormis tout en étant chargés d’impuretés, de beaucoup de péchés, peut être allégé car Dieu est miséricordieux, tous sont aimés par Dieu. La même pensée est contenue dans d’autres paroles de notre Seigneur Jésus Christ : «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous apprendre qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, craignez celui-là.»(Lc12;4-5) Le Christ n’a pas dit qu’il fallait craindre celui qui après la mort jette le corps dans la géhenne. Il a dit «celui qui a le pouvoir de jeter dans la géhenne». Le corps peut donc être jeté, mais il peut aussi être épargné. Luther et les sectateurs fondent leur rejet de la commémoration des défunts sur les paroles de la Sainte Écriture qui affirmeraient que chacun recevra exactement selon ses mérites. «Car nous tous, il nous faut comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qu’il a mérité étant dans son corps, selon ses œuvres, soit bien, soit mal»(2Cor.5;10). Ils affirment que ce passage dit clairement que chacun recevra selon ses mérites, et pourquoi donc prier si on reçoit selon ses mérites? Mais ce passage ne parle pas du tout du jugement qui sera prononcé lors du Jugement Dernier. Il parle du jugement provisoire prononcé sur chaque défunt lors de sa mort, et qui peut être très différent de celui du Jugement Dernier. Les luthériens et les sectateurs disent ce que disaient les anciens hérétiques : «S’il était vrai que la prière allège le sort des défunts, alors tout le monde serait sauvé». Quelle malice dans ces mots. Comme si cela leur était désagréable, que tous soient sauvés!
Mais c’est agréable à Dieu. Le Seigneur ne souhaite la perte d’aucun homme. Dieu veut que tous soient sauvés. Et s’il est possible d’alléger le sort de nos proches qui se sont endormis par des offrandes pour eux, cela ne procurera-t-il pas de la joie à Dieu, à nous et aux anges de Dieu? Seul l’ennemi du genre humain ne veut pas le salut des hommes. Dieu veut les sauver tous. Mais à celui qui nie qu’il faille prier pour les défunts, cela lui est désagréable, comme s’il ne voulait pas que tous soient sauvé. Ils se basent sur les paroles du psaume : «qui te louera dans le schéol?»(Ps.6;6). Ils disent que c’est une indication certaine du Psalmiste qu’en enfer on ne peut plus se confesser. Oui, se confesser dans le sens où on le fait quand on vit sur terre, c’est réellement impossible, car quelle est la vraie confession qui lave nos péchés? C’est cette confession qui, après la confession des péchés devant le prêtre, fixe pour tâche obligatoire de corriger son chemin, de s’éloigner du chemin du péché, de ne pas répéter le péché duquel on s’est repenti. Une telle confession est impossible pour les morts, car tout est fini: la vie ne peut plus être changée, car cette vie n’est plus. Nos frères malheureux, qui sont morts dans les péchés et qui se sont présentés devant Dieu lors du jugement préliminaire, souffrent, pleurent et regrettent de ne pas avoir produit les fruits dignes du repentir durant leur vie. Leurs soupirs, leurs afflictions, leurs remords, bien sûr, ils peuvent les adresser à Dieu. Aidons-les donc par nos prières pour eux, car la prière pour eux exprime notre amour pour eux, et l’amour est une force toue puissante et irrésistible. L’amour vient de Dieu, l’amour ne cesse jamais, et tout don d’amour, et toute prière d’amour pour nos proches endormis, et toute offrande d’amour pour eux sont agréables à Dieu, comme toutes les manifestations de l’amour Lui sont agréables. Nous devons donc continuer à prier constamment pour nos morts. Pour tous? Non, pas tous. La Sainte Église indique qu’il y a des pécheurs pour lesquels on ne peut pas prier, et il ne faut pas: ce sont ceux qui sont morts dans l’endurcissement contre Dieu, contre le Christ, qui sont morts dans l’incrédulité, qui ont commis de graves péchés. Saint Jean le Théologien écrit à leur sujet: «Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, [à tous ceux dont le péché ne va pas à la mort]. Il y a tel péché qui va à la mort ; ce n’est point pour ce péché-là que je dis de prier»(1Jean 5;16). Celui qui a commis des péchés mortels ou des péchés qui ne seront pas remis dans cette vie ni dans la vie future, qui a blasphémé contre Dieu, nié Son existence, bafoué Sa loi, on ne peut alléger son sort dans la vie outre-tombe.
Il existe encore d’autres moyens très efficaces d’alléger le sort des morts. La Sainte Église depuis les temps anciens attache une grande importance à toutes les œuvres de charité accomplies en mémoire des défunts. Et l’Église attache la plus grande importance à la commémoration des défunts lors de la célébration de la liturgie, lorsque pendant la Proscomédie, les parcelles sont extraites pour les défunts, et à la fin de la liturgie, quand elles tombent dans la Coupe du Sang du Christ, et le prêtre dit: «Remets, Seigneur, les péchés de ceux qui ont été commémorés ici, par Ton Sang Très Pur, et par les prières de Tes saints.» Le Sang du Christ serait donc impuissant? Les péchés de ceux que nous commémorons ne seraient-ils pas lavés?
Rappelez-vous ces moyens essentiels, rappelez-vous que la prière pour le repos des âmes de vos proches qui se sont endormis est très importante, rappelez-vous que vous devez faire de bonnes œuvres, des œuvres de miséricorde, des œuvres d’amour en leur mémoire.
De tels œuvres, chacun de vous en a beaucoup à faire, voyez vous-même, vous trouverez vous-même. Mais je vais vous indiquer une chose par laquelle vous pouvez alléger le sort de vos proches endormis. Vous avez entendu l’appel du recteur à manifester de l’amour chrétien à ces malheureux petits enfants qui sont tous abandonnés. Vous savez combien d’orphelins ont eu leurs parents tués pendant la guerre. Vous savez que notre gouvernement organise pour eux un orphelinat et une maison d’accueil des bébés, mais il y a tellement d’orphelins qu’on n’a pas le temps d’organiser tout pour tous ces petits, il y a encore beaucoup de petiots que vous rencontrerez dans les rues et les gares.
Ceux qui sont placés dans des orphelinats vivent, pauvres, sans amour et affection maternels. Aujourd’hui, j’ai été très ému d’entendre que des femmes au bon cœur se sont rassemblées et sont allées les voir. Les petits enfants se sont précipités à leur rencontre en criant: «Maman, maman est venue!». Il est nécessaire que parmi vous, les chrétiennes, il y ait de telles mères. Il faut qu’il y ait de bonnes personnes qui prennent soin de ces enfants malheureux pas encore adoptés et placés dans des orphelinats, et même, peut-être, qu’elles les adoptent.Amen
Traduit du russe
Source 

Saint Luc de Crimée. Homélie pour la fête de la Nativité du Christ

«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le jour de la fête de la Nativité du Christ en l’année 1957. Le texte original russe est la première homélie du Tome 2 des Homélies de Saint Luc de Crimée, publiées par l’Éparchie de Simféropol en 2004.

Je vois un Mystère étonnant qui dépasse l’entendement:une grotte est devenue le Ciel et la Vierge remplace le trône des Chérubins;la crèche est la demeure où repose celui que l’univers entier ne pouvait contenir, le Christ notre Dieu infini que nous chantons et magnifions (Irmos de la Nativité, neuvième ode)
En ce grand jour, la Sainte Église se souvient d’un grand événement profondément mystérieux et incompréhensible, devant lequel tous les autres événements de l’histoire du monde sont complètement insignifiants : la Nativité du Fils Coéternel de Dieu dans la chair humaine par la Toute Sainte Vierge Marie, pour le salut du genre humain tombé dans les péchés. La crèche dans laquelle ce profond mystère a eu lieu est devenue vraiment le ciel, car Dieu y est apparu. La petite crèche, à partir de laquelle les animaux se nourrissaient, abrita le Dieu de l’univers entier. Du prophète Isaïe, du Psalmiste David, dans les Livres des Rois, nous lisons que Dieu est assis sur les chérubins, comme sur Son trône, et maintenant nous voyons le Fils Coéternel de Dieu reposer sur une humble couchette et sur les bras de sa Très Pure Mère terrestre, Qui est maintenant en vérité nommée Trône des Chérubins.
Prosternons-nous devant la crèche de Bethléem, dans laquelle le Roi des cieux, en Son Image d’Homme-Dieu, s’est manifesté au Monde dans les conditions les plus misérables.
Insondable pour nous est cette immense humilité, insondable, ce mépris du Seigneur Jésus né maintenant, envers toute gloire de ce monde. Mais rappelez-vous les paroles de Dieu annoncées par le prophète Isaïe: «Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, – oracle de Yahweh. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées» (Is.55, 8-9).
Et non pas à notre manière, mais à Sa manière, le Seigneur notre Dieu, Jésus-Christ, a souligné la grandeur de Sa Nativité dans la crèche de Bethléem.
Quel miracle, cette faculté propre à Dieu seulement, d’annoncer Sa naissance terrestre aux proches et à ceux qui étaient loin, au simple et à l’analphabète comme au sage et au savant. Les simples étaient proches de lui. C’est de leur milieu que plus tard, Il élit Ses Apôtres. Ils appartenaient au peuple qu’Il avait choisi, ils croyaient en le Vrai Dieu, ils comprenaient la langue des de la Sainte Écriture. A eux, Il envoya au milieu de la nuit profonde, Son ange, qui leur dit: «Ne craignez point, car je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple une grande joie. Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Et voici ce qui vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche.»(Lc.2,10-12). Et soudain, le ciel s’ouvrit devant les yeux des bergers, et une foule d’anges apparut devant eux, confirmant ce qui venait de leur être annoncé par un chant céleste étonnant: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre et aux hommes, bienveillance»(Lc.2,14).
Tout à fait différente, mais tout aussi miraculeuse, est la révélation par le Seigneur Dieu du grand secret de la descente sur la terre de Son fils Coéternel à d’autres gens, très éloignés, les mages de l’Orient, savants sages, gens nobles qui ne connaissaient pas encore Le vrai Dieu. Par l’apparition miraculeuse de l’étoile, il les convainquit de parcourir un long chemin et aller adorer le Fils de Dieu Qui venait de S’incarner, le Sauveur du monde.
Qui étaient ces mages de l’Orient? Des scientifiques très éminents du monde antique, des observateurs profonds et incessants du ciel étoilé, du mouvement et du courant des étoiles.
Les moyens dont disposait leur science étaient très primitifs. Ils n’avaient pas de télescopes et d’autres instruments optiques puissants dont disposent les astronomes actuels, mais ils connaissaient profondément les mathématiques, cette science très importante, car sans elle, il est impossible de comprendre le mouvement des étoiles et des planètes. Leur science, l’astrologie, est maintenant considérée comme une fausse science, car ils croyaient que, par le mouvement des étoiles et surtout par l’apparition de nouvelles étoiles, il était possible de reconnaître et de prédire les événements historiques, la naissance et le destin des grands hommes.
Il plut à Dieu d’attirer l’esprit et le cœur de ces anciens savants vers la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, de la Deuxième Personne de la Sainte Trinité, qui prit chair à leur époque, le Sauveur du monde.
Comme je voudrais que de tout cela, des anciens savants, les mages, de la miraculeuse étoile qui les amena à Bethléem, se souviennent aussi les savants actuels, qui, pour la plupart, ont remplacé la foi en Dieu par la foi en la science; afin qu’ils se souviennent qu’il y a deux sphères d’existence: l’existence matérielle et l’existence spirituelle. La puissance de la science est extrêmement grande, pénétrant de plus en plus profondément dans les mystères de l’être matériel, et on ne voit pas la fin de ses grandes réalisations. Mais que les savants ne tirent pas fierté de leur sagesse! Et je rappellerai à ceux qui ne vivent que par la foi scientifique la parole étonnante du Seigneur Jésus-Christ: «Je contemplais satan tombant du ciel comme la foudre»(Lc.10,18). On ne tombe que de haut en bas, et la chute de satan du ciel sur terre montre que les cieux, cette sphère de l’être spirituel, sont bien au-dessus de l’existence matérielle. Cela nous est également confirmé lors de la tentation de notre Seigneur Jésus-Christ par le diable après son jeûne de 40 jours dans le désert. Le diable a emmené le Seigneur Jésus sur une haute montagne, et Lui a montré en un instant tous les royaumes de la terre et leur gloire, il a dit: «Je Te donnerai toute cette puissance et toute la gloire de ces royaumes; car elle m’a été livrée, et je la donne à qui je veux. Si donc Tu Te prosternes devant moi, elle sera toute à Toi» (Lc.14,6-7).
Il est fort possible que la science si puissante révèle un jour tous les mystères de l’existence matériel. Mais comme le diable, rejeté du ciel pour son orgueil, fut privé de sa participation aux grands mystères de la sphère spirituelle, aux orgueilleux savants qui ont perdu la foi en Dieu, sera inaccessible tout ce qui se rapporte à la sphère supérieure de l’être spirituel, dans laquelle existent et agissent ses lois propres, inaccessibles à l’esprit humain. Ces lois ne sont accessibles qu’aux saints qui sont devenus des temples de l’Esprit de Dieu, des amis et même des frères du Seigneur et Dieu Jésus-Christ, descendu maintenant du ciel sur la terre pour sauver le genre humain par Sa divine prédication, et non seulement par elle, mais même, et il est terrible de le dire, par Sa Chair et Son Sang. Vous et moi, marchons à Sa suite, vous tous, frères et sœurs.
Amen.

Traduit du russe.