Métropolite Ioann (Snytchev). Ce que lui coûta son intransigeance.

Éléments biographiques

Le texte ci-dessous est dû à l’actuel Métropolite Nikon d’Oufa et de Sterlitamak. En 1983, il fut ordonné diacre et ensuite prêtre par Vladika Ioann, qui était à l’époque archevêque de Kouibychev et Syzran (Actuellement, Samara). La première publication du texte eut lieu dans le N°29-32 du journal «Radonège.Revue Orthodoxe», en 1996. Il a ensuite été repris aux pages 546 et 547 du livre «Il était un homme envoyé par Dieu…» (Il n’en existe pas de traduction en français), dont l’édition utilisée ici date de 2015. Ce bref témoignage résume la position du Métropolite Ioann (Snytchev) vis-à-vis des gens «du pouvoir», et le prix qu’il eut à payer pour cela. L’exemple précis avec lequel le texte débute illustre la période post-communiste de 1990-1995, mais la posture s’applique à toutes les périodes de la vie de Vladika Ioann, comme on peut le lire dans l’ouvrage précité.

«Évidemment, les autorités de la ville, et à leur tête, le maire Anatoli Sobtchak, le détestaient. Les appels à la pureté spirituelle, à la vie en Christ, que Vladika adressait à tous non seulement leur paraissaient étranges, mais les gênaient, et ils les voyaient comme des accusations. Et la position patriotique qu’adoptait le Métropolite allait à l’encontre de toutes les activités de ces hauts-fonctionnaires. Il ne caressait pas les puissants dans le sens du poil. Leurs rapports avec le Métropolite devinrent ouvertement hostiles, bien souvent jusqu’à la mesquinerie.
D’Occident et d’Orient déferlaient les prédicateurs de sectes de toutes sortes, et en échange de dollars, toutes les portes s’ouvraient devant eux. Vladika ne pouvait s’accommoder de cela. Et de nouveau conflits émergèrent. Sa ténacité et sa fermeté suscitèrent inévitablement des affrontements avec les autorités.
Le résultat de ces luttes harassantes fut le décès prématuré de Vladika1.
Mais en dépit de son intransigeance dans ses relations avec les hommes de pouvoir, Vladika se distinguait, dans les relations personnelles, par une remarquable humilité. Il vivait dans une humilité totale. Il n’aimait pas les galas et réceptions; il les fuyait. Sa vie était une vie pour Dieu et pour le troupeau qui lui avait été confié.»
Traduit du russe

Anne de Kachine, Princesse deux fois sainte

Le texte ci-dessous a été composé et traduit à partir de trois articles originaux publiés en russe : «La Princesse Anne de Kachine : Drame personnel sur fond du joug de La Horde» (Княгиня Анна Кашинская: личная драма на фоне Ордынского ига. 10 juillet 2018), «La Princesse deux fois sainte» (Дважды святая княгиня. 3 août 2012) et «Vie d’Anne de Kachine» (Житие Анны Кашинской. Sans date, sur le site ‘Kachine Orthodoxe’).
Au cours de sa vie, la Princesse de la Principauté de Tver la Grande, Anna de Kachine, perdit quasiment tous ses parents proches. Ces temps étaient caractérisés par le joug de la Horde et les guerres intestines entre les principautés russes. Et son destin ne fut pas plus simple après sa mort. Pour commencer, on la considéra comme sainte et elle fut glorifiée. Ensuite la reconnaissance officielle de sa sainteté fut infirmée et on interdit ses offices et les prières qui lui étaient adressées. Et enfin, elle fut glorifiée à nouveau.

Court bonheur d’épouse et mère

Anna Dmitrievna naquit en 1280, dans la Maison Princière de Rostov. Le Prince Dmitri Borissovitch ayant, par son impétuosité, perdu ses terres, le pouvoir et la richesse, s’efforça de donner ses filles en mariage à une famille influente de la Rus’. L’aînée fut donnée à Ivan Dmitrievitch, neveu d’Alexandre Nevski, la puînée et la cadette furent données en mariage en même temps, la double noce fut célébrée en 1294.

Mikhaïl de Tver et Anne de Kachine

Anne, âgée de quatorze ans fut donnée au jeune Prince Mikhaïl de Tver et Vassilissa, à un veuf, le Grand Prince de Vladimir Andreï Alexandrovitch de Gorodets, troisième fils d’Alexandre Nevski. Seule Anne, parmi les filles de Dmitri de Rostov, fut destinée à une longue vie. Ses sœurs moururent jeunes, l’une après l’autre. Mais le temps du bonheur fut bref pour Anne. Sa vie d’épouse de Mikhaïl Iaroslavovitch, se déroula sous d’excellents auspices. Elle donna à son mari quatre fils et une fille. Dmitri aux Yeux Terribles (né le 15 septembre 1298), Théodora (née le 11 octobre 1299), Alexandre (né le 7 octobre 1300), Constantin (né en 1307) et Vassili (né entre 1307 et 1318). Mais le quatorzième siècle avait débuté, et ce fut un temps au cours duquel les princes ne pouvaient même rêver d’une vie tranquille.
Ambitions moscovites
Le Prince Mikhaïl de Tver avait reçu de droit la Grande Principauté de Vladimir, mais toute sa vie, il dût lutter contre Youri Danilovitch de Moscou qui ne voulait pas se résoudre à renoncer définitivement au pouvoir suprême sur les terres de la Rus’ parce qu’il n’avait pu accéder au trône de la Principauté de Vladimir suite à la mort de son père Daniel Alexandrovitch. Suite à ce décès, les enfants de Daniel perdirent à jamais le droit de devenir Grand Prince de la Rus’ de Vladimir. Youri Danilovitch combattit, intrigua, tricha.
Les escarmouches se multiplièrent entre les principautés. Youri finit par prendre femme au sein de La Horde d’Or, et pas une simple femme, mais Agathe, sœur du Khan Ouzbek Kontchaka. Au cours d’une des escarmouches, lors de la bataille de Bortenev, Agathe fut abandonnée aux gens de Tver et empoisonnée, pour provoquer la colère d’Ouzbek contre Mikhaïl de Tver. Youri, qui avait tout manigancé, se frotta les mains. Maintenant, Ouzbek lui donnerait la Grande Principauté!
Les pertes encourues par la Princesse Anne
A l’été 1318, Mikhaïl de Tver fut convoqué par le Khan Ouzbek pour être jugé. Il fut exécuté le 22 novembre 1318. Le 6 septembre 1319, son corps fut ramené à Tver, et plus tard, il fut accueilli dans le chœur des saints. Anne était veuve. En 1325, son fils aîné, Dmitri aux Yeux Terribles qui séjournait temporairement à La Horde, ne put supporter le sourire insolent de celui qui avait manigancé le meurtre de son père, et il occit Youri Danilovitch de Moscou. Parce qu’il s’était fait justice, Dmitri aux Yeux Terribles fut à son tour condamné par le Khan Ouzbek à être exécuté.
Alexandre Mikhaïlovitch, second fils d’Anne et du Saint Prince Mikhaïl devint Prince régnant. En 1327, il apporta son soutien au soulèvement des habitants de Tver contre les émissaires de La Horde dirigés par Tcholkan . La réaction fut écrasante. Tver fut ravagé par les troupes de La Horde soutenues par celles d’une alliance de princes russes, dirigée par Ivan Kalita. Et le Prince Alexandre s’exila de longues années à Pskov. Pardonné par Ouzbek en 1338, il put rentrer à Tver. Mais Moscou, rivale de Tver, était puissante. Cette fois, ce fut Ivan Danilovitch Kalita qui intrigua et corrompit les dignitaires de La Horde. Et en 1339, Alexandre Mikhaïlovitch de Tver et son fils aîné Fiodor furent traîtreusement mis en pièces à La Horde.
Constantin Mikhaïlovitch devint Prince régnant. Par mesure d’humiliation, Tver fut obligée d’envoyer ses plus lourdes cloches à Moscou. Les habitants de Tver qui les transportèrent pleuraient, et pleura la Princesse Anne, qui avait perdu son mari, deux fils et un petit-fils. Son fils Constantin était marié à Sophie Yourievna, fille de celui qui avait manigancé la mort de son mari . Anne survécut à son fils Constantin. Et elle survécut également aux luttes de son fils cadet Vassili contre les neveux de celui-ci, les enfants du défunt Alexandre. Et elle souffrit quand moururent de la peste quasiment tous ses petits enfants.
Seul Mikhaïl Alexandrovitch Mikouline, le plus jeune de ses petit-fils , fut pour elle source de joie ; il avait hérité du nom de son grand-père, de la lutte contre Moscou et de l’amour du peuple de Tver.
Monachisme et péripéties post-mortem
Anne reçut, la tonsure monastique, et le nom de Sophia au cours des dernières années de sa vie. La date exacte de la tonsure est inconnue, mais dès 1358, elle est mentionnée sous ce nom de Sophia dans des documents du Monastère Saint Athanase à Tver, monastère pour femmes. Au cours de l’été 1367, le Prince Vassili Mikhaïlovitch, fils d’Anna, voulut s’emparer de Tver, mais les troupes lituaniennes qui accoururent le forcèrent à quitter la ville. Anna quitta Tver en compagnie de son fils. Le lieu de ses exploits spirituels fut dès lors la ville de Kachine. Après avoir vécut 88 ans, elle mourut en 1368, recevant le grand schème avant sa mort, retrouvant Anne pour nom.
L’invention de ses reliques incorrompues eut lieu en 1611. Le lieu de sépulture d’Anne de Kachine fut en effet découvert en 1611. C’est ce que raconte le récit du «Miracle du Sacristain Gérassime». Dans l’ancienne église de l’Assomption en bois, très délabrée, le plancher de l’église s’était effondré, de sorte qu’un ancien cercueil avait fait surface. Ne sachant pas de qui il s’agissait, les habitants de la ville de Kachine le traitèrent sans la crainte appropriée. Une nuit, Anne de Kachine apparut au sacristain Gérassime de l’église de l’Assomption et lui dit: «Pourquoi ne protégez-vous pas mon cercueil ne m’accordez-vous aucune attention? Combien de temps allez-vous encore me piétiner?». Elle ordonna également à Gérassime de mentionner l’apparition au recteur de l’église.
De nombreux miracles et guérisons ont alors commencé à se produire près du cercueil d’Anne de Kachine. Au total, 41 miracles furent enregistrés avant la glorification de Sainte Anne. Des malades de diverses villes russes furent amenés à Kachine. En 1645, le boyard V. I. Strechnev, un parent du Tsar Mikhail Fiodorovich, séjourna à Kachine. Il transmit ensuite au Tsar une supplique sollicitant la glorification de Sainte Anne. En 1647, le Tsar Mikhaïl Fiodorovitch mourut sans avoir eu le temps de donner des dispositions à cet effet. La Princesse Anne de Kachine fut glorifiée en 1649, pendant le règne du Tsar Alexis Mikhaïlovitch, et le patriarcat de Nikon. Le 12 juin 1650 eut lieu la translation solennelle de ses reliques, de l’ancienne église, en bois, de la Dormition à Kachine, vers la nouvelle église, en pierre, de la Résurrection.
Mais bientôt survint… les réformes nikoniennes, et le signe de croix à deux doigts fut proscrit. Dès lors, en 1677, il fut décidé de «déglorifier» Anne, créant de la sorte un précédent dans l’histoire de l’Église Orthodoxe russe. Ses icônes furent détruites, les ‘vies’ d’Anne de Kachine et les prières qui lui étaient adressées furent anathématisées, et il fut interdit de célébré des molieben en la commémorant.
Cette interdiction fut largement provoquée par la politique. Les Vieux-Croyants soulignèrent que les doigts de la main droite étaient pliés dans un signe à deux doigts chez la Sainte qui venait d’être glorifiée. Par la suite, la Commission ecclésiastique réfuta cette affirmation. Cependant, les Vieux-Croyants firent appel de cette réfutation, essayant de prouver que, la Sainte princesse adhérant aux anciens rites, on ne pouvait changer ceux-ci. Le Synode, agissant également dans l’arène politique voulait s’opposer au raskol, et il empêcha la vénération de la Saint Princesse Anne par l’Église.
Bien sûr, même à des fins politiques, pareils actes ne peuvent pas être commis, car une personne glorifiée dans le chœur des saints est déjà un homme de Dieu. On touche dès lors ici, à des domaines complètement différents de la relation de l’homme avec Dieu.

Sainte Anne de Kachine

La restauration de la vénération ecclésiastique de Sainte Anne de Kachine eut lieu en 1908 [à l’initiative du Saint Tsar Martyr Nicolas. Il convient de noter que la vénération populaire de la Sainte Princesse n’a jamais cessé, même en dépit de l’interdiction officielle.
Toutefois, la justice fut restaurée [ à l’initiative de l’Archevêque Dmitri de Tver et à l’instigation du Saint Tsar Martyr Nicolas. N.d.T.] en 1909. Anne fut glorifiée à nouveau, on construisit des églises qui lui furent dédicacées, et les pèlerins en quête de guérison recommencèrent à affluer vers ses saintes reliques.
La mémoire de Sainte Anne de Kachine est vénérée trois fois l’an: le 2/15 octobre, jour de sa natalice, le 12/25 juin, le jour de sa seconde glorification en 1909, et le 21 juillet/3 août, le jour de l’invention de ses saintes reliques.
Sainte Mère Anne, prie Dieu pour nous !
Traduit du russe
Sources : 1, 2, 3.

Le Saint Hiéromartyr Hilarion raconte son emprisonnement aux Solovki. (2/2)

La traduction ci-dessous est celle d’un texte intitulé Je me suis habitué à la prison comme on s’habitue à son appartement, et sous-titré : Le Saint Hiéromartyr Hilarion raconte son emprisonnement aux Solovki. Il fut publié à l’origine le 28 décembre 2019 sur le site de l’Éparchie de Saratov, et rédigé par le hiérodiacre Serapion Zalesny. La première partie se trouve ici.

Il s’adressait à tous avec amour et compréhension. En chaque homme il voyait l’image et la ressemblance de Dieu. Il s’intéressait sincèrement à la vie de chaque personne. Il pouvait converser pendant des heures avec un officier ou un étudiant ou un professeur, ou un membre de la pègre, n’importe quel voleur notoire, et il questionnait son interlocuteur avec curiosité au sujet de ses «affaires» et de sa vie.

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Le Saint Hiéromartyr Hilarion raconte son emprisonnement aux Solovki. (1/2)

La traduction ci-dessous est celle d’un texte intitulé Je me suis habitué à la prison comme on s’habitue à son appartement, et sous-titré : Le Saint Hiéromartyr Hilarion raconte son emprisonnement aux Solovki. Il fut publié à l’origine le 28 décembre 2019 sur le site de l’Éparchie de Saratov, et rédigé par le hiérodiacre Serapion Zalesny.
Le nom du Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski), archevêque de Verey, est écrit en lettres d’or dans l’histoire de l’Église russe du XXe siècle. On fête sa mémoire le 28 décembre. Il fut tout à la foi écrivain spirituel, talentueux prédicateur, éminent théologien, un des défenseur de la renaissance du patriarcat dans l’Église Russe lors du Synode Local de 1917-1918, et dans les dernières années de sa vie, un des plus proches collaborateurs de Sa Sainteté le Patriarche Tikhon. Il fut envoyé aux Solovki en novembre 1923, pour activité contre-révolutionnaire, c’est-à-dire, ses activités contre les schismatiques «rénovationnistes». Read more

Métropolite Barsanuphe : Vladika Ioann était un homme lumineux.

Portrait par Philippe Moskovitine

Portrait

Depuis de nombreuses années, à dates régulières, le site Ruskline propose des articles, souvenirs et réflexions au sujet du Métropolite Ioann (Snytchev). Ce fut le cas en octobre 2017. Le 9 octobre 2017, le Métropolite Ioann de bienheureuse mémoire aurait atteint l’âge de 90 ans. La série d’articles proposée à cette occasion s’intitulait : «Vladika Ioann, tel qu’il fut…». Dans le texte ci-dessous, le Métropolite Barsanuphe (Soudakov), qui dirige aujourd’hui encore l’Éparchie de Saint-Pétersbourg et Ladoga, partage ses réflexions et souvenirs. Le texte fut mis en ligne le 3 octobre 2017.

C’est au Monastère de Pioukhtitsa que je fis la connaissance du Métropolite Ioann. J’étais alors étudiant à l’Académie de Théologie de Moscou et moine de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Je séjournais à Pioukhtitsa pendant les vacances d’été lorsque Vladika Ioann y vint, accompagné de nombreux collaborateurs. Je me souviens de ce que nous avons célébré ensemble au monastère, en l’église de la Dormition. Je me souviens qu’il prononça pour les sœurs une superbe homélie, dans le réfectoire. Il y enseigna les vertus monastiques : humilité, obéissance et prière. Tout le monde l’écoutait comme on écoute un starets, en retenant son souffle. Chaque mot de Vladika allait droit au cœur de toutes les moniales et de tous les moines présents. Read more

Le Métropolite Ioann (Snytchev) : Notes d’un jeune pèlerin. (7)

Écrits

Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du journal du Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga. Il fut publié le 22 novembre 2005 sur le site Ruskline.ru. Il a en outre été repris dans divers ouvrages biographiques relatifs au Métropolite Ioann. Ce texte lève un petit coin du voile couvrant l’histoire de l’Église Orthodoxe en Russie à cette époque. Et ce coin de voile est levé par un des acteurs les plus notables de cette tranche d’histoire. Nous lisons par la même occasion la découverte naïve de la capitale par un jeune provincial au cœur pur, auquel le père spirituel avait donné pour obédience de tenir le journal de son pèlerinage. Voici la septième partie du texte. Le début du texte se trouve ici.

La Laure

Vendredi 17 mai. Le matin, j’ai visité l’église du Saint Martyr Triphon, une petite église, mais très belle. Elle compte trois autels. C’est là que se trouvait l’icône miraculeuse du Saint Martyr Triphon. Une partie de ses saintes reliques étaient intégrées dans cette icône. La chasuble de celle-ci était richement ornée ; elle venait d’être restaurée. Le sol était couvert de dalles de marbre. Les fresques avaient été nouvellement reconstituées et l’église en était toute resplendissante. Je parvins à participer tant aux matines qu’à la liturgie. Mais j’étais peiné de voir comment ils célébraient. Ils omirent la grande ekténie, l’encensement lors de «Mon âme magnifie le Seigneur», ainsi que la première prière du renvoi lors des matines. A la fin du moleben, je pus vénérer les saintes reliques du Martyr Triphon, et je rentrai en paix chez Tante Nina. Le soir arriva Tante Lelia, et nous l’accompagnâmes au cimetière où ses parents étaient enterrés. C’était un très beau cimetière, mais il était très endommagé ; il ne restait pas même le tiers de ce qu’il fut à l’origine. Les grillages avaient été enlevés, et de nombreuses pierres avaient été emportées. Sur une butte s’élevait une petite église entourée d’arbres desséchés. Nous cherchâmes la tombe de l’inoubliable Hiéromoine du grand schème Aristocle. Elle était entourée d’une grille, proprement entretenue, et couverte d’herbe verte. Au bas de la croix de bois, on avait collé une photographie du Père Aristocle. Que sa mémoire soit éternelle dans les cœurs de ceux et celles qu’il fit renaître à la vie spirituelle. Le soleil était couché, déjà. Nous rentrâmes sans encombre à l’appartement. Read more