Le site «l'Aigle Bicéphale» («Двуглавый Орёл») a mis en ligne le 12 février 2018 un article élaboré à l'aide d'extraits d'un des nombreux livres de l'historien spécialiste de la vie et du règne du Saint Tsar Nicolas II, Pëtr Multatuli: «Внешняя политика Императора Николая II» (Moscou FIV, 2012) («La Politique Extérieure de l'Empereur Nicolas II»). Cet article met en lumière le rôle essentiel joué par l'Empire de Russie, et plus particulièrement par le Saint Tsar Nicolas II dans la défense de l’Éthiopie, considérée comme un pays frère orthodoxe, contre les menées des colonisateurs italiens, et britanniques.
En 1889, le Gouvernement italien déclara que dès lors, il représenterait les intérêts de l’Abyssinie dans l’arène internationale, s’appuyant sur la signature, le 2 mai 1889, du Traité d’Uccialli «relatif à l’amitié et au commerce», et selon lequel l’Éthiopie accepterait soi-disant que l’Italie exerce sur elle une forme de suprématie. En même temps, les diplomates italiens modifièrent de fait l’article 17 de ce Traité rédigé en deux exemplaires, un en italien et l’autre en amharique. Read more
Le texte ci-dessous a été publié dans sa version russe le 17 juillet 2017 sur le site «РУССКИЙ МОНАРХИСТ» (Le Monarchiste russe), sous le titre ‘Soixante faits concernant le dernier empereur russe Nicolas Alexandrovitch et son règne’. Il circule toutefois depuis des décennies, soit précisément, soit approximativement, sous la forme ci-dessous. Son intérêt réside dans sa dimension synthétique et dans sa contribution directe à l’esquisse de la personne du Saint Tsar Nicolas II et des activités qu’il mit en œuvre et caractérisèrent son règne. Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de version française, ou elle a échappé à notre attention.
28. En 1898, l’assistance médicale gratuite fut introduite. Pour en bénéficier, il suffisait simplement d’être citoyen de l’Empire. Ce citoyen n’était pas comme aujourd’hui, laissé à la rue. Il subissait un examen médical soigneux et recevait des instructions et prescriptions pour ses soins. «L’organisation médicale, créée par les zemstvo russes, fut l’une des réalisations les plus importantes de notre époque dans le domaine de la médecine sociale, comme la mise en place de l’assistance médicale gratuite, ouverte à tous, et exerçant une signification pédagogique profonde», dit le Suisse Erisman. Le collectif médical de la Russie occupait la deuxième place en Europe et la troisième au monde. Read more
Le texte ci-dessous a été publié dans sa version russe le 17 juillet 2017 sur le site «РУССКИЙ МОНАРХИСТ» (Le Monarchiste russe), sous le titre ‘Soixante faits concernant le dernier empereur russe Nicolas Alexandrovitch et son règne’. Il circule toutefois depuis des décennies, soit précisément, soit approximativement, sous la forme ci-dessous. Son intérêt réside dans sa dimension synthétique et dans sa contribution directe à l’esquisse de la personne du Saint Tsar Nicolas II et des activités qu’il mit en œuvre et caractérisèrent son règne. Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de version française, ou elle a échappé à notre attention.
1. Il connaissait cinq langues étrangères. L’éducation brillante (études supérieures militaires et études supérieures juridiques) s’unissait chez lui à une religiosité profonde et une connaissance de la littérature spirituelle. Il servit à l’armée et atteint le grade de Colonel. Lorsque les généraux et feld-maréchaux tentèrent de le convaincre de s’octroyer, fut-ce le grade de général, il répondit: «Vous, Messieurs, ne vous inquiétez pas de mon grade, pensez plutôt à votre carrière». Read more
Le Saint Tsar Nicolas II a tenu un journal depuis sa jeunesse jusqu'à la veille de son assassinat. Il s'agit d'un rapport très factuel et toujours bref des événements du jour, sans commentaire ni digression, sans considérations spirituelles, philosophiques ou politique, mais émaillé tout de même d'une série «d'états d'âmes». Ceux-ci sont particulièrement présents dans les extraits ci-dessous car ils couvrent la veille, le lendemain et le jour-même du mariage du Saint Tsar avec la Sainte Tsarine Alexandra. Une semaine auparavant, le 7 novembre, avait eu lieu l'inhumation d'Alexandre III, père de Nicolas II, décédé le 20 octobre à la résidence impériale de Livadia en Crimée, à l'âge de 49 ans. Les dates sont celles du calendrier julien. A la traduction du 'journal' est ajoutée, à titre de contrepoint, la traduction de l'extrait d'une lettre du Saint Tsar Nicolas II à son frère le Grand Duc Georges1 .
13 Novembre. Dimanche.
Pour moi, jour de repos – ni rapport à étudier, ni personne à recevoir. A 11 heures, je suis allé à la Liturgie, pour la première fois, dans notre douce petite église. Quelle tristesse, quelle peine de me tenir en cet ancien lieu, sachant qu’une place y demeurera vide à jamais. Les mots ne sont pas à même d’exprimer comme cela est dur et pénible pour ma chère Maman! Nous avons déjeuné comme toujours; moi, seul dans le cabinet de travail de Papa, les autres, à la salle à manger. Nous nous sommes baladés dans le parc et avons fait une promenade avec les vélos; le soleil s’est montré et le temps a refroidi. J’ai vu ma douce Alix lors du thé; je l’ai raccompagnée et nous nous sommes séparés vers 8 heures. Nous ne pouvons plus nous voir! Jusqu’au mariage. Il me semble que ce mariage est celui de quelqu’un d’autre. Il est étrange de penser à mes noces en pareilles circonstances! J’ai dîné et passé la soirée calmement, auprès de Maman.
14 novembre. Lundi.
Jour de mon mariage! Après avoir pris le café avec les autres, je suis allé me changer; j’ai revêtu l’uniforme des Hussards. A 11.30 h, je suis allé avec Micha2 au Palais d’Hiver. Tout le long de la perspective Nevski, les soldats montaient la garde pour le passage de Maman en compagnie d’Alix. Pendant qu’elle terminait sa toilette dans la Salle Malachite, nous attendîmes tous dans la Chambre Arabe. Dix minutes plus tard, les premiers entraient dans la grande église, dont je sortis en tant qu’homme marié! Mes témoins étaient Micha, Georgie, Cyrille et Serge. Dans la Salle Malachite, on nous amena un énorme cygne d’argent, cadeau de la famille. Lorsqu’elle fût prête, Alix prit place à mes côtés sur le char harnaché à la russe et mené par un postillon et nous avançâmes en direction de la Cathédrale de Kazan. Il fallut fendre la foule dans les rues; c’était à peine si on pouvait avancer! Quand nous somme arrivés au Palais Anitchkov, nous reçûmes les honneurs du Régiment des Uhlans de la Garde Impériale de l’Impératrice. Maman nous attendait dans nos chambres avec l’offrande de pain et de sel. Nous avons passé la soirée assis à répondre aux télégrammes et nous avons dîné vers 8h. On est allé se bâcher tôt, elle souffrait d’une très forte migraine.
15 novembre. Mardi.
Ainsi donc, je suis un homme marié! Personne, heureusement, ne nous a dérangés pendant la journée, passée à répondre tranquillement aux télégrammes! Après le café, Maman nous a rendu visite. L’aménagement des nouvelles chambres lui plaît. Ce que nous préférons, c’est de nous installer dans le coin. Nous avons déjeuné à une heure. Youri également (Il est officier de garde). Nous sommes allés à la forteresse3 , prier sur la tombe de mon cher et inoubliable Papa; le peuple y était présent en masse! J’ai fait du vélo dans les jardins. A 5h, la famille est arrivée chez nous, chargée de cadeaux pour mon Alix et ils sont restés pour le thé. Avec Ernie4 , nous avons dîné à trois. Ensuite je l’ai raccompagné, ainsi qu’Irène et Henri, à la gare. Ils partirent à 8h45. Le soir, nous nous assîmes à l’étage pour lire, jusqu’à 11 h, le courrier arrivé de l’étranger.
Lettre de l’Empereur Nicolas II à son frère puiné, le Grand Duc Georges Alexandrovitch :
«Le jour de la noce fut un martyr affreux tant pour elle que pour moi. La pensée que notre cher, inoubliable et bien-aimé Papa n’était pas parmi nous, et que toi, tu étais seul et loin de la famille, ne m’a pas quitté de toute la cérémonie. J’ai dû faire appel à toutes mes forces pour ne pas éclater en sanglots devant tout le monde dans l’église. Maintenant, j’ai retrouvé un peu de calme. Une vie complètement nouvelle a commencé pour moi… Je ne puis suffisamment rendre grâce à Dieu pour le trésor qu’il m’a envoyé en la personne de mon épouse. Je connais un bonheur sans mesure avec Alix et je sens que nous vivrons dans ce bonheur partagé jusqu’à la fin de notre vie.»
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la treizième et dernière partie de ce long article. Les précédentes se trouvent ici.
Oui, voici un an, nous les Russes, espérions célébrer aujourd’hui le Triomphe de l’Orthodoxie avec eux, non pas comme l’antique Rus’ portant le joug, mais comme une Rus’ Orthodoxe libre et unie. Et nos souhaits ne s’arrêtaient pas seulement là. On avait déjà dessiné la croix qu’il allait falloir élever en haut de la coupole de Sainte Sophie à Constantinople. On était proche de l’accomplissement de la promesse faite par le Tsar de Moscou, Alexis Mikhaïlovitch, au nom de sa postérité et de tout le peuple russe, au Patriarcat d’Orient, la promesse de libérer les peuples orthodoxes du joug des infidèles mahométans et de rendre aux Chrétiens toutes les anciennes églises transformées en mosquées musulmanes. Read more
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la douzième partie. Les précédentes se trouvent ici.
Le Général Tikhmenev, Commandant des communications militaires sur le théâtre des opérations pendant la Grande Guerre, a partagé ses souvenirs des derniers adieux du Souverain avec ses collaborateurs de l’État-major général. Il souligne, entre autres, les paroles que le Souverain lui adressa ainsi qu’au commandant en chef de l’intendance de campagne, le Général Egoriev. Quelles paroles caractéristiques! Leur ayant serré la main à tous deux, le Souverain eut l’air pensif, une seconde, raconte Tikhmenev «ensuite, tournant son regard vers moi et me regardant avec insistance, il me dit ‘Souvenez-vous, Tikhmenev, ce que je vous ai dit, faites transférer sans faute tout ce qui est nécessaire à l’armée‘, et se tournant vers Egoriev:’Et vous, assurez-vous que tout soit reçu. C’est plus important maintenant que jamais. Je vous dit que je ne peux dormir quand je pense que l’armée a faim». Et l’adresse d’adieu du Tsar à l’Armée? On ne peut la lire sans être envahi par l’émotion. Quelle abnégation sans précédant y résonne, quelle dévotion au devoir de défendre le pays! Quel reproche terrible a dû constituer cet adieu du Tsar aux soldats, pour ceux qui luttaient contre le Tsar, le renversèrent et prirent sa place. Cela n’expliquerait-il pas pourquoi cette communication du Tsar remise par le Général Alekseev à l’Armée, ne fut pas communiquée au Gouvernement Provisoire pour diffusion?… Voici ce document : «Pour la dernière fois, je m’adresse à vous, mes soldats que j’aime chaleureusement. Après l’abdication du Trône de Russie, me concernant moi-même ainsi que mon fils, le pouvoir est remis au Gouvernement Provisoire, établi à l’initiative de la Douma d’État. Que Dieu aide à conduire la Russie sur le chemin de la gloire et de la prospérité. Que Dieu vous aide, remarquables soldats, à éloigner de notre Patrie l’ennemi maléfique… Cette guerre inouïe doit être poursuivie jusqu’à la victoire totale. Celui qui maintenant pense à la paix est un félon, un traître à la Patrie. Je sais que chaque honnête soldat pense ainsi. Remplissez votre devoir, protégez bravement notre Grande Patrie, obéissez au Gouvernement Provisoire, écoutez vos supérieurs, souvenez-vous de ce que tout affaiblissement de l’ordre ne peut que servir l’ennemi. Je crois avec fermeté que l’amour inconditionnel pour notre Grande Patrie n’est pas éteint en vos cœurs. Que le Seigneur Dieu vous bénisse et que Le Saint Georges, le Mégalomartyr Porteur de la Victoire, vous conduise à la victoire. Huit mars 1917, État-major général». Read more