L’Higoumène Boris (Khramtsov) (5)

Rares
furent
en tous temps
les authentiques
vénérateurs de Dieu.
(Métropolite Innocent de Penza)

Aujourd’hui encore, nous ne réalisons pas combien nombreux furent les justes et les saints dans la Russie du XXe siècle, et notamment dans la Russie de la fin du XXe siècle. Certains seront glorifiés par l’Église, le podvig des autres restera connu seulement d’un cercle restreint, plus local. Le texte ci-dessous est la traduction de la vie d’un de ces héros de l’ascèse très peu connus en Occident. L’Higoumène Boris (Khramtsov) fut un fils spirituel de l’Archimandrite Naum (Baïborodine) de bienheureuse mémoire. Un saint homme, lui aussi. L’original russe est accessible librement sur l’internet, mais il fut également publié en 2005 sous forme de livre intitulé «Крестный Путь Игумена Бориса» (Le chemin de croix de l’Higoumène Boris) aux éditions Palomnik. La traduction ci-dessous ouvre la deuxième partie du livre précité, intitulée : A la suite du Christ. Il s’agit de souvenir de prêtres qui connurent le Père Boris. Le début du texte se trouve ici.

Souvenirs du Hiéromoine Marc (Koutasevitch)

De nos jours, c’est par le chagrin et la maladie que le Seigneur amène beaucoup de gens à l’église. C’est comme cela que je suis venu du lointain Kazakhstan pour recevoir l’onction de la part du Père Boris. Le prêtre des lieux m’a béni à la Laure de la Trinité-Saint Serge, et de là, on m’ envoya à la Skite de Tchernigov, où le Père Boris s’entretint avec moi, pendant une longue confession. Il m’ interrogea au sujet de ma vie, avec beaucoup de tact. Dans sa communication avec son interlocuteur, il y avait de l’amour et, je dirais, comme un soin maternel. Après cette entretien, je suis allé deux fois encore recevoir l’onction des mains de Batiouchka, et ma santé a commença à s’améliorer. Read more

L’Higoumène Boris (Khramtsov) (4)

Rares
furent
en tous temps
les authentiques
vénérateurs de Dieu.
(Métropolite Innocent de Penza)

Aujourd’hui encore, nous ne réalisons pas combien nombreux furent les justes et les saints dans la Russie du XXe siècle, et notamment dans la Russie de la fin du XXe siècle. Certains seront glorifiés par l’Église, le podvig des autres restera connu seulement d’un cercle restreint, plus local. Le texte ci-dessous est la traduction de la vie d’un de ces héros de l’ascèse très peu connus en Occident. L’Higoumène Boris (Khramtsov) fut un fils spirituel de l’Archimandrite Naum (Baïborodine) de bienheureuse mémoire. Un saint homme, lui aussi. L’original russe est accessible librement sur l’internet, mais il fut également publié en 2005 sous forme de livre intitulé «Крестный Путь Игумена Бориса» (Le chemin de croix de l’Higoumène Boris) aux éditions Palomnik. La traduction ci-dessous ouvre la deuxième partie du livre précité, intitulée : A la suite du Christ. Il s’agit de souvenir de prêtres qui connurent le Père Boris. Le début du texte se trouve ici.

Souvenirs du Hiéromoine Anatoli (Berestov). Un Don de Dieu
Un Grand Starets Russe. Il fut un grand starets entre quarante et quarante-six ans. Imposteur ou don de Dieu à la Terre de Russie ?
Un imposteur qui couvrait de son amour les malades, ceux qui étaient tourmentés par les souffrances et les tentations terrestres, les affligés et les offensés? Un imposteur dont le sourire et la parole affectueuse et douce adoucissait les cœurs durs? Un imposteur qui, par son amour et sa gentillesse, guérissait les malades en phase terminale?
Non, une telle personne ne peut pas être un imposteur spirituel. Dieu n’aurait pas permis que se produise pareille tromperie. Un homme vers qui venaient de toute la Russie et d’autres pays des gens déchirés par la malice humaine et la souffrance, et qui reçurent la douceur, la paix et la joie spirituelle. Je expérimenté cela moi-même, c’est pourquoi j’en parle si ouvertement.
«Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai» (Mat.11;28), nous disait le Seigneur, et Il nous appelait à être «parfaits comme votre Père Céleste est parfait»(Mat.11;48).
Alors, ces gens qui souffraient vinrent vers l’Higoumène Boris, chargés de péchés, de douleurs, de tentations et ils repartaient apaisés. Sa bonté s’étendait à tous : bien-portants et malades, souffrants, adultes, adolescents, enfants, à tous ceux qui eurent besoin de lui. Il n’écartait personne, sacrifiant sa propre santé. Combien furent-ils les malades du corps et de l’âme qui bénéficièrent de son aide? Parfois on aurait dit que Varnitsa, ou Ivanovo, là ou il séjournait, c’était une paroisse d’aliénés, d’alcooliques, de toxicomanes. Et effectivement, nombreux furent les toxicomanes qui trouvèrent refuge auprès de lui et guérirent. Les toxicomanes Alexandre D., Pavel K., Alexis, Evgueni, Georgi, Grigori, Georgi, Léonide et beaucoup d’autres, que j’ai envoyés auprès du Père Boris, il les libéra de leur satanique dépendance.
Quand la vie me semblait trop dure, quand j’étais épuisé de travailler à corriger et soigner l’âme de sorciers, de magiciens et de toxicomanes, quand le contact avec ces «frères» pesait trop lourd sur mes pensées et que survenaient alors les problèmes, j’allais chez le Père Boris. Et après avoir parlé avec lui, m’être confessé, dans mon âme, tout devenait léger et lumineux, et revenait la force de combattre à nouveau la vermine satanique, et les passions me quittaient pour longtemps.
Il n’était pas un imposteur, mais bien un don de Dieu. Il était et demeure un starets d’un peu plus de quarante ans, l’Higoumène Boris. Dans l’Orthodoxie, starets, cela signifie beaucoup.
Igor K. Smolich, qui a étudié la paternité spirituelle définit ainsi le starets: «le starets est un moine âgé qui a pratiqué le chemin difficile de l’abnégation et qui a pris sous sa direction spirituelle de jeunes moines et laïcs. Sa tâche, il la voit, avant tout, dans la direction et le soin de l’âme, l’éducation de la volonté de ceux qui n’ont pas beaucoup d’expérience spirituelle, cherchant à les guider à travers toutes les tentations et les peines de cette vie. Par sa propre vie et son expérience, il connaît la variété des chemins sombres sur lesquels l’adversaire nous attend. Aux étrangers venus de l’extérieur, il donne des conseils afin de les protéger des erreurs. Le starets est la volonté de perfectionnement du cœurs de ces croyants…»
On ne peut ranger l’Higoumène Boris parmi les moines les plus âgés, néanmoins, Dieu le dota d’une connaissance spirituelle si remarquable qu’elle l’éleva au niveau du ministère des anciens. Par sa vie, il fut un starets, par l’amour, la miséricorde, la compassion et le service à Dieu et aux hommes, il plut à Dieu. En vérité, il fut un don de Dieu à la Russie.
Ceux que Dieu a appelés, Il les a aussi justifiés ; et ceux qu’Il a justifiés Il les a glorifiés.(Rom. 8 ; 30). Dieu a appelé le Père Boris au service de l’Église et des gens, Il l’a appelé et l’a justifié, justifié par des œuvres d’amour, de miséricorde, de bonté. Et l’amour, il est vrai, est sacrificiel. Et le Père Boris se sacrifia: son temps, ses forces, sa santé, pour aider les gens. Et il aida tellement. Des gens de tous les coins de la Russie et d’autres républiques de l’ex-Union venaient à lui pour obtenir du réconfort dans leurs souffrances, pour obtenir de bons conseils et des instructions pour accomplir des œuvres bonnes. Et ils reçurent…. Le Seigneur a justifié le Père Boris et l’a glorifié — Il a glorifié à travers la reconnaissance des gens, à travers un immense amour, à travers le don de clairvoyance , et le don de l’amour. Ainsi, les paroles du grand apôtre Paul s’appliquent en vérité à l’Higoumène Boris. L’apôtre Luc (14; 24) cite les paroles de notre Seigneur Jésus-Christ: «…beaucoup d’appelés, mais peu d’élus». Il y a beaucoup de clercs appelés au service de Dieu. Mais y a — t-il beaucoup d’élus pareils au Père Boris? Quelques cas isolés solitaires. Et ceux-ci font la gloire de la Russie.
Car il fut seul, Saint Serge de Radonège, il fut seul, Saint Seraphim de Sarov, seul, Saint Jean de Kronstadt, seule, la Bienheureuse Folle-en-Christ Xénia de Péterbourg, seule la Bienheureuse Matrone de Moscou… et seul, l’Higoumène Boris. Mais de tous ces «seuls» naquit et grandit le chœur des saints russes. Pareil au phénix le juste prospérera (Ps. 91, 13). Et il prospéra. Je sais à quel point il est difficile de sortir les toxicomanes de la dépendance. C’est une entreprise qui dépasse les capacités de l’homme. L’homme n’est pas en mesure de corriger le toxicomane, de le sortir de sa dépendance à la cause démoniaque, de le guider sur le chemin de la foi, d’en faire un homme, une femme et un citoyen décents. C’est Dieu qui le fait, mais Il le fait à travers les hommes, Ses élus. Le Père Boris fut un de ces élu de Dieu.
Quand je commençais tout juste à aider les toxicomanes, le Père Boris m’aida beaucoup. En 1997, je lui ai envoyé un de mes pupilles, Artème. Il vécut plusieurs mois avec le Père de Boris, à Ivanovo, à Eliounine, à Antouchkov. Il revint à moi transfiguré, un chrétien fidèle. Il a commencé à chanter au choeur, reprit contact avec sa famille, retourna à l’Université, commença à aider d’autres toxicomanes à sortir de la dépendance. Et il devint mon bon assistant.
Quelques années passèrent. Et ici, nous avons eu un deuxième Artème, également toxicomane. Le premier Artème et moi avons décidé d’envoyer le deuxième Artème à Pereslavl au Monastère Saint Nikita, auprès du frère du Père Boris. Alors qu’Artème traversait Deulino, il croisa un immense cortège funèbre. On inhumait le Père Boris. C’est ainsi que le deuxième Artème rencontra son Père Boris. Depuis lors, en passant devant la tombe du Père Boris, nous venons toujours à lui pour prier, embrasser la Croix, sous laquelle se trouvent les reliques du Père Boris, et lui demander aide et prière.
Et le fait que le flot des cœurs aimants ne cesse pas d’affluer vers la tombe du Père Boris dans le village de Deulino, près de Serguev Posad, témoigne de la justesse des paroles: Ceux que Dieu a appelés, Il les a aussi justifiés ; et ceux qu’Il a justifiés Il les a glorifiés.(Rom. 8 ; 30). (A suivre)

Traduit du russe

Vladika était un starets

Portrait par Philippe Moskovitine

Portrait

Le soir du 20 octobre/02 novembre 1995, vers 20h 30 le Métropolite Ioann de Saint-Pétersbourg et Ladoga décédait subitement d’un infarctus, à l’âge de 68 ans, dans un des vestibules de l’Hôtel Septentrional, sur l’Île Petrogradski, à Saint-Pétersbourg, s’y étant rendu par obligation, afin y rencontrer, pour défendre les intérêts de l’Église, le maire de la ville, qui avait refusé de le recevoir pendant deux ans. Nous célébrons donc le vingt-quatrième anniversaire de la natalice du saint Vladika Ioann dont de nombreux Russes attendent la glorification officielle. Le texte ci-dessous a été publié le premier novembre 2017 sur le site Russkaia Narodnaia Linia. Il s’agit de souvenirs de l’Archimandrite Pacôme (Tregoulov), ‘assistant’ de Vladika Ioann et Supérieur du Monastère de la Sainte-Trinité de Zelenets, situé à une centaine de kilomètres à l’Est de Saint-Pétersbourg.

Vladika reçut de Dieu le don de simplicité. Celle-ci se manifestait en tout, dans son mode de vie, dans sa nourriture, dans ses relations, qui jamais ne firent place à la familiarité, avec qui que ce fût. Il était en effet archevêque. Sa résidence de Métropolite ressemblait à un musée, mais Vladika ne s’en rendait pas compte du tout, se sentant à l’aise dans tous les environnements. Il y avait emmené son ancien lit métallique. Il vivait modestement. Ni son transfert dans l’ancienne capitale, ni son ordination épiscopale ne se reflétaient en son comportement. Il avait toujours été un homme simple et il le demeurait, tout en répondant aux exigences élevées du rang de métropolite, en ayant la main ferme que requiert la direction d’une éparchie. Il ne craignait rien ni personne. Il prenait ses décisions en fonction des canons et de la pieuse Tradition de l’Église. Read more

Paroles de Batiouchka (37)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers. Celles et ceux qui apprécient les «Paroles de Batiouchka» pourront également se tourner vers le livre paru aux éditions Sofia en 2015 : «Le plus important. Toutes les façons de croire se valent-elles ?». Madame Laurence Guillon y a traduit en français une série d’entretiens et d’enseignements, toujours remarquables, du Père Valerian.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 199 et 200.

Le livre dont l’extrait est tiré

La guidance spirituelle est nécessaire et importante, mais les exigences auxquelles doit faire face le père spirituel sont élevées. Un jour, une femme accourut vers moi :
Batiouchka, que dois-je faire ? Mon père spirituel m’a dit : «Je ne veux pas finir en enfer à cause de toi!»
A ce moment, je m’apprêtais à partir sur le Mont Athos. Lorsque j’y arrivai, je rencontrai un starets. Il recevait justement un père spirituel qui avait été disciple de Saint Païssios l’Athonite pendant vingt ans. Il s’entretinrent, et voilà que le starets me dit ces paroles importantes : «Seul peut être père spirituel celui qui est prêt à aller en enfer pour ses enfants spirituels ». Ce qui était extraordinaire, c’est que je ne lui avait rien dit de la question que m’avait posée cette femme, et lui, il répétait le propos de celle-ci dans un sens opposé. Si le prêtre dit qu’il n’est pas prêt à aller en enfer pour vous, c’est qu’il ne peut être père spirituel. Tellement cette mission est élevée. Elle est fondée avant tout sur l’amour qui se sacrifie, l’amour divin. Mais si le Seigneur donne ce saint sentiment, alors, tout se met en place.
Il existe un livre de l’Évêque Arsène Jadanovski au sujet de la prêtrise. Il y est écrit : «Quand le Seigneur installa Pierre dans sa dignité apostolique, Il n’exigea rien de lui, sinon l’amour : «Aime Moi et pais Mes brebis» Et donc, s’il y a l’amour, il peut y avoir le prêtre et le père spirituel. Sans amour, il n’y a pas n’est pas d’authentique prêtrise».

Traduit du russe

Le Starets Athonite Jérôme (Solomentsov) (7)

Le texte ci-dessous, propose la première traduction en français de la longue biographie du Saint Starets Jérôme (Solomentsov). En 2012, le Saint Monastère athonite de Saint-Panteleimon a publié un épais «Paterikon des Athonites Russes des XIXe et XXe siècles». Ce texte en est extrait. Le 27/14 novembre 1885, le Starets et Père spirituel de tous les agiorites russes, Jérôme (Solomentsov) s’en est allé auprès du Seigneur. Ce puissant guide spirituel, élu par la bénédiction particulière de la Très Sainte Mère de Dieu, dirigea la communauté russe du Monastère Saint-Panteleimon. Il devint par la suite le père spirituel de tous les moines russes de l’Athos. La Providence divine le chargea d’une obédience particulière et colossale: la restauration du monachisme russe sur le Mont Athos, non pas formellement, mais en profondeur, conformément aux meilleures traditions de la piété monastique. Le début du texte se trouve ici.

Notre examen de la vie monastique du Père Jérôme, visant à mieux évaluer ses œuvres et prendre mesure de la grandeur et de la dignité de ce grand personnage, se limitera à ses activités dans deux sphères fondamentales. Premièrement, le Starets Jérôme fut avant tout confesseur et guide de la fraternité, et deuxièmement, il intervint en qualité de ktitor, gestionnaire et administrateur. Ces deux domaines d’activités se situent dans des dimensions radicalement différentes et exigent des aptitudes capacités et talents particuliers complètement différents. Mais dans la personnalité du père Jérôme, sont tissés ensemble tous les talents et toutes les compétences nécessaires à ce que les composantes économique et spirituelle de son activité se transforment en outils au service d’un grand objectif — la Renaissance du monachisme russe sur le Mont Athos. Il parvint à utiliser ces deux instruments dans sa poursuite exclusive d’objectifs spirituels. Avec l’aide de Dieu, sans porter préjudice ni à la fraternité, ni à l’économie monastique, ni à lui-même, il devint à la fois un excellent administrateur et un confesseur aux vues profondes. Mais cela ne se produisit pas immédiatement, et pas non plus subitement; seulement après qu’il se soit complètement sacrifié et consacré aux affaires du monastère et de la fraternité avec le plus grand dévouement. Telle est la puissance du sacrifice de soi, inspiré par la foi en notre Seigneur Jésus Christ. Avec l’aide de celle-ci, l’homme réalise l’impossible. Son activité en tant que confesseur et chef de la fraternité russe, il l’envisageait tout d’abord dans la préservation et, autant que possible, dans la multiplication des bonnes traditions du monastère, la préservation inflexible des règles de la cénobie, qui avaient porté en cet endroit de si bons fruits, et ensuite dans l’incitation de ses frères russes à rejoindre la fraternité cénobitique, se souvenant que leur réticence à le faire fut responsable de l’anéantissement des œuvres du Père Anikita. Connaissant par expérience personnelle les avantages de la vie cénobitique, il sera le défenseur zélé de celle-ci jusqu’à la fin de ses jours. Read more

Le Starets Athonite Jérôme (Solomentsov) (6)

Le texte ci-dessous, propose la première traduction en français de la longue biographie du Saint Starets Jérôme (Solomentsov). En 2012, le Saint Monastère athonite de Saint-Panteleimon a publié un épais «Paterikon des Athonites Russes des XIXe et XXe siècles». Ce texte en est extrait. Le 27/14 novembre 1885, le Starets et Père spirituel de tous les agiorites russes, Jérôme (Solomentsov) s’en est allé auprès du Seigneur. Ce puissant guide spirituel, élu par la bénédiction particulière de la Très Sainte Mère de Dieu, dirigea la communauté russe du Monastère Saint-Panteleimon. Il devint par la suite le père spirituel de tous les moines russes de l’Athos. La Providence divine le chargea d’une obédience particulière et colossale: la restauration du monachisme russe sur le Mont Athos, non pas formellement, mais en profondeur, conformément aux meilleures traditions de la piété monastique. Le début du texte se trouve ici.

Le Moine du grand schème Jérôme

Lorsque le Père Joannice et se disciples rentrèrent à leur kelia, ils y arrivèrent en même temps que les envoyés du monastère russe. Ces derniers les invitèrent à se rendre à Karyès où les attendaient une importante délégation du monastère, composée des moines les plus anciens. Voyant arriver le starets que Dieu leur avait envoyé, ils tombèrent à ses pieds, et au nom du Père Higoumène Gérassime et de toute la fraternité en Christ, ils implorèrent le Père Joannice de venir vivre dans leur monastère et d’accepter à tout prix la dignité de confesseur de la fraternité russe. N’ayant pas encore perdu tout espoir d’un avenir érémitique, il fit part aux pères de son souhait de recevoir plus tard la bénédiction de vivre dans le silence. Les anciens moines le promirent, et lui dirent : «Rassemble une communauté de moines russes, établis-la dans la piété, et par la suite, tu pourras te retirer dans le silence». Ayant accepté tous ses souhaits et planifié les événements en conséquence, les émissaires proposèrent au Père Joannice, ainsi qu’à ses disciples, de s’asseoir sur les mules de la communauté et de se rendre au monastère pour y rencontrer le père higoumène et toute la fraternité qui l’attendaient et étaient impatients de le voir. Read more