Le Christ est ressuscité des morts,
par la mort Il a terrassé la mort,
et à ceux qui sont dans les tombeaux
Il a donné la vie.
Le texte ci-dessous est la fin de la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.
Madame A. d’Igoumenitsa était mariée depuis huit ans, mais n’avait pas d’enfant. Elle demanda à Gerondissa de venir lui rendre visite et de prier avec elle. Elle vint et demanda qu’on la laisse seule dans la pièce où se trouvaient les icônes afin qu’elle y prie. La femme fit comme il lui était demandé et monta à l’étage. Le sol y était fait de planches. La femme ôta un bout de planche qui n’était pas fixé et se mit à observer Gerondissa. Celle-ci releva le bas de son vêtement pour poser ses genoux nus sur le sol rugueux et pria longtemps, le visage appuyé sur le sol. Ses larmes se mêlaient à du sang qui s’écoulait de ses genoux. Soudain Gerondissa se releva, rendit grâce à Dieu et appela la maîtresse de maison. «Le Christ m’a dit que dans ta maison la naissance d’enfants apportera beaucoup de joie», dit-elle. Et il en fut ainsi. Deux mois plus tard, la femme était enceinte. Elle donna naissance à une petite fille, et plus tard, aussi à un garçon.
Le beau-père de Constantin Mavromati, chantre d’église, avait de gros problèmes suite à des litiges dans le cadre d’un héritage. Il tomba soudainement malade et fut envoyé par les membres de sa famille (des héritiers) dans un hôpital psychiatrique. Son épouse arriva en sanglot au Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges. Elle voulait prendre conseil auprès de Gerondissa. Après avoir prié, celle-ci lui dit : «Ton mari n’est pas malade. Il va bien. Sors-le de cette clinique et ramène-le à la maison. Alors, sors la couverture de l’armoire (elle précisa de quelle armoire il s’agissait). Cette couverture a été lacérée treize fois avec des formules de magie. Brûle-la immédiatement». La femme mit en œuvre les instructions de Gerondissa, et son mari guérit, libéré des forces démoniaques qui le persécutaient.
Madame Georgia Chrissovitsanou raconta ce qui suit. «Je me rendis dans un désespoir total auprès de Gerondissa pour lui demander de m’aider en priant au sujet de mon problème. Je n’étais pas encore parvenue à lui expliquer de quoi il s’agissait qu’elle me disait avec force et conviction : «Ne te tourmente pas, tu donneras naissance à deux enfants». Et il en alla ainsi». Son premier enfant, Constantin Chrissovitsanos est maintenant prêtre.
Voici le témoignage du Docteur Spyridon Chrissikopoulos, qui passa toute son enfance «aux pieds de Gerondissa Anastasia» : «Je me souviens du cas d’une femme nommée Antonia, qui n’avait pas d’enfant. Les médecins avaient arrêté leur diagnostic : stérilité. Elle alla voir d’autres médecins, jusqu’à Londres. Elle était désespérée quand elle arriva au monastère. Gerondissa l’appela et lui dit : «Ne désespère pas mon enfant, je vais aller demander à ‘mes docteurs’ ce qu’ils peuvent faire». Ma curiosité enfantine me poussa à entrer de suite dans l’église. Je me faufilai dans l’autel et me cachai derrière les ornements du prêtre qui pendaient au mur. Je me cachai pour entendre comment elle allait discuter avec ‘ses docteurs‘. Il n’y avait personne d’autre dans l’église, mis à part elle et moi. Elle ferma l’église et avança jusqu’à l’iconostase. Arrivée devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, elle se signa, se mit à genoux et commença à prier avec ardeur. C’était un chuchotement ininterrompu, dont je ne comprenais pas le sens. Soudain, l’église s’emplit du son de nombreuses voix, comme si beaucoup de monde priait ensemble, mais je n’y comprenais toujours rien. Je vis son visage, radieux de lumière, rempli de joie, et ses lèvres continuaient à prononcer la prière. Des larmes de joie coulaient sur son visage épuisé par la vie ascétique. J’observais avec enthousiasme. La seule chose dont je me souvienne, c’est mon incompréhensible peur quand un parfum connu, rappelant l’odeur de la marjolaine,se répandit partout. Je ne me rappelle plus combien de temps était passé quand j’entendis la voix de Gerondissa me disant : ‘Sors. Un jour tu comprendras tout quand tu ausculteras tes patients’. Évidemment, je ne compris pas ce qu’elle voulait dire. Gerondissa sortit de l’église et dit joyeusement à Antonia : «Tu les amèneras ici tous les deux pour les faire baptiser!» Instantanément, le visage sombre et fatigué d’Antonia fut illuminé par le bonheur et la gratitude envers la Très Sainte Mère de Dieu et Gerondissa. Et elle vint, dans les années qui suivirent, faire baptiser ses jumeaux. Après le Mystère du Baptême, Gerondissa Anastasia demanda à Antonia en me regardant, ‘tu vois, mon enfant? La foi et tes larmes ont fait grandir les ailes de mes amis, les Anges de la Dame, et par reconnaissance, ils t’ont offert ce cadeau. Crois en Dieu de toute ton âme, mon enfant, et adresse-toi à Lui, et rends-Lui gloire tous les jours. Aime-Le sans limite et toujours Il t’aidera‘».
Depuis le décès de Gerondissa, des pèlerins du monde entier viennent sur sa tombe pour rendre hommage à son podvig et lui demander d’intercéder devant Dieu comme elle le faisait de son vivant. Ils emmènent trois petites pierres de sa tombe en promettant de les y ramener quand leur demande sera exaucée. Beaucoup sont venus ramener les cailloux et beaucoup viendront encore…
Traduit du russe
Source
Le texte ci-dessous est la suite de la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.
Épuisée par les persécutions, Gerondissa Anastasia emménagea dans un autre monastère, au Nord de l’Île de Corfou, mais rapidement, elle eut une vision: un hiérarque mitré lui ordonnant de retourner d’où elle était venue. Les persécutions furent remplacées par les railleries des juges. Elle fut souvent maltraitée par la police parce qu’elle refusait de quitter le Monastère de la Panagia Kira. Mais Anastasia pouvait-elle aller contre la volonté de Dieu?
Sa patience angélique finit par porter ses fruits. En dépit de toutes les difficultés, le Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges existe encore de nos jours et est préservé par une autorisation gouvernementale d’installer un monastère. Pendant toutes ces années, Gerondissa n’avait pas reçu la tonsure monastique. Elle demeurait simple novice. A cette époque l’institution monastique avait faibli en Grèce et ceux qui dirigeaient l’Église n’accordaient de l’importance qu’au monastères principaux. De façon générale, les monastères de village étaient laissés à leurs fonds propres, autonomes, mais c’est justement dans leurs terribles privations et leur dur labeur que purent apparaître des saints, les piliers de l’Orthodoxie. Cinquante cinq ans s’écoulèrent dans les travaux et les soucis. Par le labeur béni de Gerondissa Anastasia, le monastère fut relevé et restauré, l’église de la Très Sainte Mère de Dieu fut reconstruite, les possessions du monastères fut étendues : derrière le monastère se trouve une merveilleuse oliveraie, les mûriers et les figuiers y poussent aussi.
Malade, pauvre, munie de son komboschini, mais sans la tonsure monastique, elle attendait une fin sans honte et le repos éternel, après les durs travaux accomplis pendant sa vie en ce monde. Début septembre 1979, quasi infirme, la novice Anastasia se trouvait dans sa cellule lorsqu’elle reçu en visite inopinée le Métropolite de Corfou, Monseigneur Polycarpe (Vaguena). Le bonheur d’Anastasia ne connaissait pas de limite. Pendant toute sa vie, Gerondissa n’avait rencontré que de l’indifférence et de la négligence face à ses demandes d’aide, quand elle luttait pour défendre les droits du monastère. Et là, elle ne pouvait en croire ses yeux. Le Métropolite lui-même la plaignait et demandait la permission de pouvoir s’occuper lui-même d’elle et de son monastère. Alors elle sentit la proximité de sa propre fin.
Quelques jours plus tard, le Métropolite revint au monastère. Il confessa Anastasia et appela la Sœur Angélique, qui après la mort de Gerondissa allait devoir porter la responsabilité de prendre soin du monastère, ainsi que le Père Nicolas Boulgari. Le Métropolite commença l’office du rituel du grand schème, et revêtit Gerondissa de celui-ci. Elle reçut également un autre nom, Ambrosia. Elle reçut l’onction d’huile sainte, se confessa, communia aux Saints Dons. Elle était prête. C’était la Très Sainte Mère de Dieu Elle-Même qui avait envoyé le Métropolite pour que celui-ci la revête du grand schème. Le 22 septembre, Gerondissa s’endormit paisiblement dans le Seigneur. Pour la première et la dernière fois, les sœurs enlevèrent les lambeaux de vêtement qu’elle portait et lui passèrent un rasson neuf. La Soeur Nika coupa une mèche de cheveux de Gerondissa et la conserva avec trois cailloux de sa tombe. Par la suite, celle-ci est devenue un lieu de pèlerinage très important.
Témoignages d’événements miraculeux dans la vie de Gerondissa Anastasia.
Un soir, Gerondissa fut brusquement bouleversée. La nuit qui suivit, elle dit aux sœurs de continuer leur règle monastique et ajouta «Moi, je dois aller sauver des âmes». En ville, elle s’assit sur un sac pour se reposer un peu. Ce sac appartenait à un jeune homme qui, comme l’avait remarqué Gerondissa, était très énervé. Elle lui fit alors le récit d’un délit qu’il avait commis jadis. L’homme fut stupéfait : «C’est vrai. J’avais alors treize ans et mon frère, onze. Notre mère mourut et notre père épousa une femme capricieuse qui, littéralement, nous tourmentait. Je quittai la maison pour Athènes, où je me liai avec des gens de mauvaise compagnie. J’ai commis d’horribles méfaits, pour lesquels j’ai été incarcéré pendant quinze ans. Mais comment as-tu appris tout cela?».
«C’est la Très Sainte Mère de Dieu qui me l’a raconté», répondit humblement Gerondissa. «Je rentre au village pour tuer mon père», dit-il alors. «Oh mon fils, soupira Gerondissa, en dépit de toutes tes erreurs, tu es un homme bon. La Très Sainte Mère de Dieu m’a envoyée pour que j’empêche de se produire le mal que tu veux faire». L’homme tomba à genoux et se mit à embrasser ses pieds nus. Elle l’emmena au Monastère de Platitera, où il se confessa. Après sa confession, il demanda à Gerondissa : «Pourrais-je devenir moine?». «Bien sûr, répondit de tout cœur Gerondissa, tu pourrais même devenir saint». (A suivre)
Traduit du russe
Source
Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.
C’est de la bouche du chauffeur qui me conduisait dans les différents lieux spirituels importants de l’île, que j’entendis la mention du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Kira Angelon, ce qui signifie «Dame, Souveraine, des Anges», qui se trouvait au Sud de Corfou, à quarante kilomètres de la ville de Kerkira. Après la visite des Monastères du Pantocrator, sur le sommet le plus élevé au Nord de l’île, de Kamarela et de la Sainte Martyre Parascève dans le village de Sgouradès, il me parla d’une gerondissa aux pieds nus, Anastasia, qui mena son podvig au Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Kira, et mourut en 1979. Je ne voulus pas laisser passer la chance d’examiner de plus près les particularités du podvig d’une contemporaine et je priai littéralement le chauffeur de me conduire dans ce lointain monastère. Il dût céder.
«La Dame des Anges nous accueillit» dans un calme silencieux et les portes fermées. Il fallut sonner longtemps la cloche avant que l’unique habitante et gardienne du monastère, Sœur Athanasia, nous entendit depuis la cour arrière. Quand le portail s’ouvrit, la beauté étonnante de l’église s’offrit à notre regard, résultat des labeurs de prière et des labeurs physiques de Matouchka Anastasia. Quand Anastasia était âgée de dix ans, cette église demeurait dans un état de délabrement pitoyable. Un jour, soudainement, alors qu’elle passait devant l’église et se signait, la fillette entendit, venant du côté du clocher, une voix féminine : «Qu’il est triste que Ma maison soit devenue déserte. Toi, Mon enfant, tu es appelée à restaurer Mon église et Mon monastère».
A quatorze ans, Anastasia quitta ses parents pour devenir novice au Monastère Saint Nicolas à Melikia. Elle y entama une vie ascétique sévère, dans la prière, le jeûne et l’humilité, se consacrant entièrement à Dieu et préservant en son cœur la bénédiction de la Très Sainte Mère de Dieu. Neuf ans plus tard, affermie en esprit, elle reçut la bénédiction de l’higoumène pour aller au Monastère de la Dame des Anges. L4antique monastère était alors complètement délabré. Des figuiers sauvages poussaient à la place de l’église et Anastasia dût dormir en plein air jusqu’à ce que ses parents se décident à lui construire une cellule. L’héroïne de l’ascèse dormait le plus souvent sur le sol et non sur l’assemblement de planches qu’était son lit. Elle utilisait une pierre pour oreiller. Cette pierre se trouve aujourd’hui encore dans sa cellule. Elle mangeait une seule fois par jour, après le coucher du soleil, se satisfaisant d’un morceau de pain et d’herbes sauvages grillées. Et les lundi, mercredi et vendredi, elle ne mangeait rien. Le jeûne permanent de Gerondissa Anastasia lui occasionna une avitaminose, et un goitre de la taille d’une orange apparut. Au cours des travaux extérieurs, Matouchka se blessa à la jambe. Jamais elle ne se plaignit ni ne consulta les médecins. Pour elle, le seul remède, c’était l’huile de la lampe qui brûlait en permanence devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges. Elle y avait recours quand la douleur devenait insupportable. C’est avec la seule communion aux Saints Dons qu’Anastasia affermissait ses forces. Jamais elle ne porta de chaussures. Même l’hiver, elle alla pieds nus, portant une vieille chemise noire toute élimée et raccommodée. C’est ainsi qu’elle apparaît sur la photo qui est parvenue jusqu’à nous.
La première novice arriva au monastère seulement vingt années de podvig incessant de la part de Gerondissa Anastasia. Quelques temps plus tard, sept moniales vivaient au monastère. A tous ceux qui venaient lui demander conseil, elle enseignait l’humilité, la discrétion et la prière incessante. Elle était pauvre, mis riche en dons spirituels accordés par Dieu pour son podvig. Elle acquit de la part de Dieu du don de clairvoyance, et également de la capacité d’obtenir de Dieu par sa prière ce qui lui avait été demandé par d’autres avec lesquels elle compatissait. Gerondissa Anastasia priait dans le tronc creux d’un olivier millénaire, elle y priait jour et nuit, c’est pourquoi certains dirent même qu’elle vécut trois ans dans ce tronc d’olivier. La nuit, les gens apercevaient de la lumière provenant du tronc, témoignage de la prière incessante de la Gerondissa.
Pendant de nombreuses années, les gens venaient frapper au portail du monastère et demander ses prières et ses sages conseils, lui demandant quelle était la volonté de Dieu à leur sujet. Gerondissa Anastasia empêcha de nombreux crimes et délits, ramenant en «eaux sûres» les délinquants, les morigénant et éveillant en eux le repentir. Elle aida les gens pendant l’occupation. Par la force de Dieu, elle guérit des possédés qui à la seule mention de son nom s’écriaient : «Je ne peux supporter cette vieille!».
Souvent, elle savait par avance qui allait venir au monastère, et quand, malgré qu’à l’époque, il n’y avait pas de téléphone. «Nous avons un fil qui relie le monastère à toutes les maisons de la terre, disait Gerondissa, c’est la grâce de Dieu et de la Très Sainte Mère de Dieu». Elle s’adressait toujours à Dieu et à la Très Sainte Mère de Dieu comme à des proches, elle conversait avec les anges, prenant conseil auprès d’eux en toutes choses, et cela étonna toujours ses contemporains. Elle était généreuse, sans avidité aucune, mis ceux qui reçurent son aide spirituelle commencèrent à offrir des dons pour la restauration de l’antique monastère. Et ainsi, celui-ci se releva progressivement. Capable de tout donner, jusqu’à sa dernière miette, elle partageait avec tous la grâce, et elle en avait en surabondance.
L’ennemi du genre humain ne pouvait laisser en paix cette héroïne de l’ascèse. Pendant toute sa vie, Gerondissa eut à subir des persécutions de la part des autorités, des gens d’église, et parfois, tout simplement de la part de gens mauvais. Ils essayèrent de tirer un profit matériel de l’église, tentant de la transformer en un espace de loisirs. Ils essayèrent d’organiser des foires dans le monastère. Ils ont donné une partie du territoire du monastère près du cimetière du village qui aujourd’hui encore s’étend jusqu’au mur qui a été déplacé.En 1936, les autorités expulsèrent la novice Anastasia de sa cellule. Elle fut obligée de quitter le monastère jusqu’à ce que cesse cette persécution.
Pendant cet exil, son havre fut le tronc creux d’un antique olivier. Personne ne sait quelles attaques de l’ennemi elle dût endurer en ce lieu, ni quelle consolation elle reçut du Seigneur et de la Très Sainte Mère de Dieu. Mais cet olivier préserve jusque aujourd’hui avec chaleur les traces de son séjour. La lampe à huile qu’elle utilisait dans le tronc de l’olivier ne s’éteint jamais, même sous les averses les plus fortes, ni au passage des ouragans. On raconte que pendant les intempéries, alors que dans l’église, le vent éteignait les lampes à huile, la lampe d’Anastasia illuminait l’espace entourant l’olivier. Cela alluma des jalousies. Un jour, un homme qui servait dans cette église, fut pris de fureur et brisa la lampe d’Anastasia. Peu de temps après, la jument du coupable désarçonna sa femme et sa fille. La famille se repentit et vinrent demander pardon à Gerondissa. (A suivre)
Traduit du russe
Source
Le texte ci-dessous est la suite et la fin d’un «entretien» accordé par le Saint hiérarque Mardaire Ouskokovitch (1889-1935) le 8 février 1910 à la Métropole de Chisinau, et publié le 05 mars 2021 sur le site Pravoslavie.ru.Saint Mardaire est un Saint de l’Église Orthodoxe de Serbie, glorifié, en présence du Patriarche Irénée en juillet 2017 aux États-Unis, où il a terminé sa vie. Il vécut de 1912 à 1917 à Saint-Pétersbourg – Petrograd, et en 1917 il fut nommé dirigeant de la Mission Serbe en Amérique.
Les âmes des morts apparaissent non seulement en rêve mais aussi en réalité. L’âme immortelle de l’homme apparaît alors de façon plus précise et se dévoile plus clairement. Alors, l’homme voit de ses yeux le mort comme un vivant, et puisqu’il connaissait bien le défunt avant la mort de celui-ci, il peut dire sans erreur qu’il voit untel, son ami ou parent. Les raisons pour lesquelles les âmes des morts apparaissent aux vivants sont diverses. Très souvent, ils apparaissent pour améliorer leur situation d’une manière ou d’une autre dans la vie d’outre-tombe. Car, comme nous, Chrétiens Orthodoxes, le savons, la prière des vivants, et en particulier la prière de l’Église, apporte de grands bénéfices à l’âme des défunts: elle allège leur sort difficile si après une vie terrestre pécheresse, ils souffrent de tourments dans l’au-delà. Et dès lors les âmes de nombreux morts apparaissent sur terre pour demander des prières pour eux-mêmes. Parfois, les âmes de morts apparaissent sur terre, par la volonté de Dieu, pour le bien de l’un ou l’autre de ses parents, voulant lui apporter un avantage spirituel. Le plus souvent, ce sont les parents qui se sont mis à mener une vie mauvaise, impie ou dépravée. Dans ce cas, ils aident d’une manière ou d’une autre leur parent à se corriger, l’aident à se remettre sur le chemin de la vérité. Ou ils font quelque chose de bien pour leur proche, chose qu’ils n’avaient pas réussi à faire pendant leur vie sur terre. Par conséquent, l’âme sans corps est pendant un certain temps comme un continuateur des affaires de la vie de l’âme dans le corps. Parfois, les âmes des morts apparaissent à leurs parents simplement à cause du sentiment de parenté, comme si ils leur manquaient. De toute évidence, l’âme, à sa sortie du corps pendant un certain temps, ne perd pas la connexion qu’elle avait avec eux, quand elle était dans le corps, et par la volonté de Dieu, d’une manière ou d’une autre, et elle montre cette connexion. Dans le même temps, les âmes des morts apportent souvent à leurs proches des bénéfices quotidiens, dissipant un malentendu qui n’aurait pas été clarifié pendant leur vie terrestre, ou leur indiquant ce qu’ils doivent faire pour obtenir un bénéfice. Après les parents, les gens les plus proches sont les amis ou bienfaiteurs. Pour les amis et les bienfaiteurs, l’homme nourrit une affection et une gratitude sincères. L’âme de l’homme, qui ne meurt jamais, qui est immortelle, retient ces sentiments après avoir quitté son corps et elle apparaît à ses amis et bienfaiteurs vivants pour leur témoigner de l’amitié ou de la gratitude.
Si le temps le permettait, nous pourrions raconter de nombreux cas sur les apparitions d’âmes des morts à ceux qui vivent sur terre. Ces apparitions, ainsi que le témoignage de la parole de Dieu, indiquent clairement que l’âme de l’homme ne meurt pas après avoir quitté le corps, mais vit et vivra éternellement; l’âme de l’homme est immortelle. Et si l’âme est immortelle, alors l’homme, ayant foi en son immortalité, doit être préparé à cela; il doit disposer de sa vie sur terre de façon telle qu’elle soit une préparation à sa vie future. La vie terrestre peut ne durer que quelques décennies mais ce n’est que le début de la vie de l’homme; la vie principale, la vraie vie pour l’homme vient après et ne dure pas des dizaines, mais d’innombrables années, éternellement. C’est ce que chaque chrétien doit penser. Il est nécessaire pour chacun de croire que la mort n’est pas la fin, mais seulement le début de la vie, et donc, en temps voulu, à l’avance, vous devez vous y préparer. Elle peut arriver à tout moment. Si pas aujourd’hui, demain, le rideau tombera et tout le monde ira là d’où on ne revient pas. Là, il y aura une contrepartie pour tout ce qui aura été fait en cette courte vie terrestre.
Frères! Croyez en l’au-delà, croyez en l’immortalité de l’âme humaine, croyez que vous vivrez éternellement après la mort. Si vous ne croyez pas en cela, si vous ne croyez pas que le Seigneur Jésus Christ est ressuscité, alors votre foi est vaine. Méfiez-vous des faux enseignements et des faux enseignants qui prêchent et voient dans la mort la destruction totale de l’âme humaine. Courants à notre époque.
Mais que le présent siècle s’inquiète donc, qu’il essaie, au nom de la raison, de fonder la foi dans la vie éternelle; qu’il trouve, pour défendre son œuvre, des apologistes plus éloquents que Rousseau ou des penseurs plus profonds et plus perspicaces que Platon, nous, chrétiens, nous pouvons sans crainte attendre leurs résultats. Je ne vous rappellerai que la dernière conversation du plus grand des anciens philosophes avec ses disciples dans son cachot à Athènes. Socrate mourait, le poison coulait dans les veines du grand sage, et ses membres étaient déjà glacés. Mais à quoi ses efforts ont-ils abouti? N’a-t-il pas révélé une vérité désirée? Hélas! Lui, le plus grand génie et philosophe, ne pouvait que dire: «Peut-être …». Son avenir lui semblait sombre, obscur, et la veille, devant ses juges, il prononça ces mots pleins de mélancolie: «Si être détruit est mon destin, je le préférerai malgré tout à la vie, car j’ai senti que le meilleur de mes jours ne valait pas une nuit de sommeil réparateur». Voilà ce qui mit un terme aux efforts du plus grand philosophe et génie. Mais la philosophie moderne a, comme l’ancienne, fait fausse route. Elle pensa fonder, par ses propres efforts, une croyance dans l’immortalité de l’âme humaine. Il suffit de rappeler la mort de tels que Roland de la Platière, Dufriche de Valazé, Le Bas, Condorcet, 1 etc… On n’entendit parmi eux aucune voix parlant de l’éternité.
La philosophie ne parviendra jamais être le fondement de la foi dans la vie éternelle. Et aucune théorie philosophique ne satisfera l’âme humaine. Nous avions besoin d’une voix du ciel pour annoncer la vie éternelle, et cette Voix a résonné, et nous l’avons cru de toute notre âme et de tout notre cœur. Cette voix nous a encouragés, nous et toute l’humanité sensée. Notre Sauveur, Jésus-Christ, a détruit la mort et révélé la vie et l’incorruptibilité par l’Évangile (2Tim.1;10). À partir de Jésus-Christ, l’humanité sensée confesse sa foi en la vie éternelle. À partir de Lui, cette foi a pris possession du cœur de millions d’hommes et de femmes de tous les âges avec une telle force miraculeuse que certains allèrent jusqu’au martyre comme à une fête, non pas pour se débarrasser de la vie comme un hindou qui se suicide, ni pour goûter au plaisir d’un paradis sensuel comme les disciples de Mahomet, mais pour entrer dans la vie de vérité, de sainteté et d’amour.Nous, fidèles au Christ Dieu, dirons avec le Juste Job, qui a tant souffert : «Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’au dernier jour, il fera se relever de la poussière cette peau qui se décompose, et dans ma chair, je verrai Dieu. Je le verrai moi-même; mes yeux, pas les yeux d’un autre, Le verront» (Job 19: 25-27).
En relisant le Nouveau Testament de notre Seigneur Jésus-Christ, j’y ai trouvé les mots «vie éternelle» quarante fois. Et, sans aucun doute, je peux affirmer que le Sauveur a fixé la vie éternelle comme but de Ses enseignements. Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Sa justice (Math.6: 33), dit-Il. Et comment chercher le Royaume de Dieu s’il n’y a pas de vie après la mort? Le Royaume de Dieu et Sa vérité commence ici à l’intérieur de nous, mais il sera complet et éternel après la mort seulement, car notre cité est dans les Cieux (Phil.3;20), et ici sur terre, nous sommes des étrangers, cette vie est une vie d’attente, nous sommes temporairement des voyageurs qui aspirons au calme et éternel havre céleste. Je ne comprends pas l’état d’âme de ces gens qui vivent leur vie terrestre avec toutes ses difficultés sans Dieu et Son aide, sans foi et sans espoir. Dans les moments les plus difficiles de ma vie, dans les souffrances les plus terribles, j’ai eu et j’ai encore dans mon cœur un espoir triomphant qui me fortifie sur le chemin épineux. Je raisonne ainsi: je n’appartiens pas entièrement à la terre, ma vie terrestre est temporaire, mais je peux souffrir, car je sais que mes souffrances ont un but que l’éternité m’expliquera; je sais aussi que celui dont Dieu a pitié, il est châtié. Avec cette conviction, je peux souffrir. Vous aussi, mes frères, souffrez, dans l’espoir que vos souffrances vous mèneront au but. Semez partout derrière vous et autour de vous vos espoirs vivants, répandez cet espoir dans la nuit du doute, annoncez la vie future, sans laquelle la vraie vie terrestre serait la plus stupide, inutile et sans but. Croyons que le Christ, ressuscité des morts, est les prémices de ceux qui sont morts (1 Cor.15;20). Amen.
Traduit du russe
Le texte ci-dessous est un «entretien» accordé par le Saint hiérarque Mardaire Ouskokovitch (1889-1935) le 8 février 1910 à la Métropole de Chisinau, et publié le 05 mars 2021 sur le site Pravoslavie.ru.Saint Mardaire est un Saint de l’Église Orthodoxe de Serbie, glorifié, en présence du Patriarche Irénée en juillet 2017 aux États-Unis, où il a terminé sa vie. Il vécut de 1912 à 1917 à Saint Pétersbourg – Petrograd, et en 1917, il fut nommé dirigeant de la Mission Serbe en Amérique.
Aucune autre question n’a tant troublé l’esprit de l’homme depuis le début de son existence que la question de l’immortalité de l’âme, de la vie outre-tombe. Avant de procéder au déballage de cette question, il faut dire que même à l’époque actuelle, elle s’avère être une des plus pressantes, et sa difficulté est admise par les plus grands philosophes et penseurs. Mais nous serons guidés non seulement par notre raison, mais surtout par l’Écriture Sainte.
Je sais qu’en choisissant aujourd’hui pareille question comme sujet de conversation avec vous, je vais faire face aux préjugés et aux différents enseignements actuels et je vais devoir aller à contre-courant des philosophes modernes.
Depuis le début de l’existence du Christianisme, aucune époque n’a été moins imprégnée que la nôtre du sens de l’éternité. Les pensées des générations modernes qui nous entourent, sont dirigées vers les événements de l’heure actuelle, vers le domaine du monde visible. La question qui fait l’objet de la conversation d’aujourd’hui, à première vue, ne représente rien de réel, de concret. Cette vision de la chose m’embarrasse un peu, en quelque sorte on laisse tomber les bras, on sent l’inconsistance de nos connaissances théologiques et philosophiques, et on paraît prêt à descendre de cette haute chaire ecclésiastique muet, en silence mais sans perdre d’énergie. La religion chrétienne concerne l’âme de l’homme et non les goûts de l’époque, des individus ou des écoles, des tendances ou des directions. Le Christianisme est établi sur une base solide, dont les fondements sont inébranlables, et il ne cherche pas un appui dans les pensées dominantes du jour, il le cherche et le trouve dans les souffrances et les aspirations constantes de l’humanité. La vie du siècle à venir a été niée par beaucoup à toutes les époques, elle est niée par beaucoup à notre époque. Certains approchent du cercueil du défunt pour prendre son corps comme une chose inutile et même nuisible et l’enterrer au cimetière. Aucune prière ne sort de leur bouche, aucune parole divine n’éclaire leurs chagrins, mais à quoi serviraient les prières et les paroles divines quand ils ne croient pas en Dieu et dans l’au-delà? D’autres, les croyants, accompagnent le défunt avec l’espoir de se rencontrer dans le monde d’outre-tombe. Les uns se disent : « mangeons et buvons, car demain nous mourrons»(1Cor.15;32) et si parfois ils admettent la vie du siècle à venir, ils le font par matérialisme pratique. D’autre œuvrent avec crainte et tremblement à leur salut. Les affirment qu’avec la mort, tout se termine pour l’homme. Selon leur propre opinion, il n’y a pas d’âme en l’homme, et ce que nous appelons âme meurt avec l’homme selon eux. C’est ce que prétendent seulement qui nient l’existence de Dieu en même temps que l’âme. Le principal trait de caractère de ces gens, est l’insouciance : ils vivent, ne réfléchissant à rien, pour eux rien ne les intéresse dans le domaine supérieur, spirituel. La plupart du temps ils vivent une vie déréglée, visant une seule chose : comment vivre plus facilement, plus confortablement, avec plus d’amusement ; la vie les satisferait alors, même si elle serait remplie de mensonges, d’injustice, de saleté et de malice. Voilà pourquoi l’existence de Dieu et celle de l’âme sont pour eux un phénomène désagréable. Cela empêcherait leur grande vie de s’écouler comme elle s’écoule. Voilà pourquoi ils nient Dieu et l’âme. Ils savent qu’il faut répondre de l’iniquité, alors, ils se rassurent en disant que Dieu n’existe pas, et qu’il n’y a pas d’âme immortelle. Pareille vision de Dieu et de l’âme flatte leur nature pécheresse et corrompue, un tel regard leur donne le courage de manger, de boire et de s’amuser, car, selon eux, demain ils mourront de toute façon, et là, derrière le cercueil, il n’y a pas de vie, il n’y a pas d’âme et personne à qui rendre compte des actes commis.
Mais laissons-les dire et affirmer tout cela. Nous savons que l’âme est, et qu’elle est immortelle. Cela nous est confirmé par les Saintes Écritures. Dans le livre de l’Ecclésiaste dans l’Ancien Testament, il est dit: «L’homme s’en va dans sa maison éternelle (c’est-à-dire après la mort corporelle)… et en poussière (c’est-à-dire le corps) il retournera à la terre. Qu’il était. Mais l’esprit retournera à Dieu qui l’a donné» (Eccl. 12;5,7). Il en est de même dans le livre de la Sagesse: «Les Justes vivent pour toujours; leur récompense est dans le Seigneur et leur garde est auprès du Très-Haut»(Sag.5;15).
Tous les justes de l’Ancien Testament croyaient à l’immortalité de l’âme humaine (donc à l’au-delà). Mais l’immortalité de l’âme humaine est particulièrement claire dans le Nouveau Testament. Il est dit explicitement: «ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme; mais craignez plus celui qui peut faire chuter l’âme et le corps dans la géhenne» (Mth. 10;28). «Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants» (Mth.22;32). Ceux des chrétiens qui sont morts et qui ont atteint la résurrection des morts ne peuvent plus mourir, car ils sont égaux aux anges (Lc.20;35–36). Voilà pourquoi notre Seigneur Jésus Christ a souvent dit et répété à Ses disciples et à ceux qui Le suivaient : «Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la rouille et les vers rongent, et où les voleurs percent les murs et dérobent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne rongent, et où les voleurs ne percent pas les murs ni ne dérobent» (Mth.6;19-20). Ou lisez le vingt-cinquième chapitre de l’Évangile selon Saint Matthieu à propos des vierges, cinq sages et cinq folles, comment Il met en garde ceux qui le suivent afin qu’avec les mèches brûlantes ils achètent de l’huile pour que les lampes ne s’éteignent pas et que l’Époux surviennent à ce moment. C’est le moment du Jugement Dernier qui est révélé ici. S’il n’y avait ps de vie outre-tombe et, de même, si l’âme de l’homme n’était pas immortelle, alors pourquoi le Christ Sauveur aurait-Il prévenu Ses disciples du Jugement qui vient?
En plus des paroles des Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament au sujet de l’immortalité de l’âme humaine, la relation des âmes des morts avec les personnes vivantes nous en convainc également. Cette relation exista toujours pendant tout le temps de l’Ancien et du Nouveau Testament. On peut s’en assurer à la lecture de la vie de Moïse, du Roi Saul, du Prophète Samuel et d’autres encore. Mais nous ne choisirons pas d’exemples vétérotestamentaires. Nous prendrons un exemple du passé relativement récent. Voici deux cents ans, naquit en Russie un savant célèbre, Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov. Alors que celui-ci naviguait de Hollande vers la Russie, il fit le rêve suivant, sur le bateau. A son regard s’offrait une mer glaciale infinie, dans laquelle il nageait souvent dans son enfance. Et sur la mer, il a remarqué une embarcation et son père, un pêcheur, assis dedans. Le vent fort et la tempête se sont levés, les vagues de la mer s’apprêtaient à engloutir son père bien-aimé. Lomonossov voulut se précipiter vers son père pour l’aider, mais ses bras s’engourdirent. L’embarcation, s’écrasant sur les côtes près d’une île rocheuse, éclata en morceaux. Lomonossov vit un scène terrible et effroyable. Son père luttait contre les vagues géantes de la mer cruelle.
Après avoir coulé dans l’eau pendant une minute, il réapparut à la surface de l’eau et cria: «Mikhailo!», mais bientôt il fut de nouveau recouvert par les vagues et disparut de la vue de Mikhail Lomonossov, son fils. Quelques minutes plus tard le corps fut rejeté à terre. Lomonossov se réveilla alors. Le rêve qu’il venait de faire le rendit très inquiet et il décida en son âme que son père s’était vraiment noyé dans la mer et, rejeté par les vagues sur le rivage, gisait sans sépulture. A l’arrivée à Saint-Pétersbourg, de laborieuses recherches lui permirent de trouver la trace de gens originaires de sa région et il s’enquit du sort de son père. Ces gens lui racontèrent qu’au début du printemps, son père et ses camarades avaient pris la mer, mais que depuis lors, on n’avait toujours aucune nouvelle d’eux. Incapable d’apaiser le tourment de son âme, Lomonossov voulut se rendre sur l’île qu’il avait vue dans son rêve, et qu’il connaissait depuis son enfance, mais il n’eut pas l’autorisation de quitter Saint-Pétersbourg. Il demanda alors à des pêcheurs locaux de se rendre dans l’île, et s’ils y trouvaient le corps de son père, de lui donner une sépulture. Et effectivement, à l’endroit que leur avait décrit Lomonossov, les pêcheurs trouvèrent le corps de son père et l’enterrèrent. Ne ressort-il pas clairement de tout cela que l’âme du père apparut en rêve au fils, pour lui faire part de la noyade qui précéda sa mort et du désespoir post-mortel dans lequel il se trouvait sans sépulture pour son corps et sans prière? Le célèbre Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov lui-même y croyait. (A suivre)
Traduit du russe