Hiéromoine Seraphim (Rose): Le Tsar-Martyr Nicolas

Le Saint Tsar Nicolas II
Le Hiéromoine Seraphim Rose de bienheureuse mémoire est l'auteur du texte ci-dessous, écrit à l'origine en anglais, et publié sous le titre "Tsar-Martyr Nicholas II," dans la revue The Orthodox Word, Vol. 4, No. 4, p. 152-153. La version française ci-dessous est la traduction de la version russe du texte publiée sur le site «Николай II последний русский император», Nicolas II, dernier Empereur russe. Dans la version russe, deux passages de la version originale anglaise ont été omis, pour le reste les deux versions sont identiques.

«Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu» (2Thess.2,7)

Selon les enseignements de Saint Jean Chrysostome et des autres Pères de l’Église, ce qui empêche l’apparition en ce monde de l’antichrist, cet être d’iniquité et d’anarchie, le plus puissant opposant de notre Seigneur Jésus Christ et de Son Église, c’est le pouvoir légal, exprimé et symbolisé par l’Empire Romain. Cette idée trouva son expression suprême dans l’Empire Chrétien: tout d’abord, lorsque Constantinople était la Nouvelle Rome, et ensuite dans l’Empire de la Russie Orthodoxe, lorsque Moscou devint la Troisième Rome. En 1917, un terme fut mis au «siècle de Constantin»; l’empire orthodoxe fut détruit, et le monde, à commencer par Moscou, fut jeté dans un siècle de l’iniquité et de l’athéisme (et dans l’apostasie, pour ce qui concerne la vie de l’Église) tel qu’on n’en avait jamais vu jusqu’alors.
Le Tsar Nicolas II fut le dernier représentant de cet idéal du pouvoir légal chrétien, et le siècle de l’iniquité commença précisément avec son assassinat. Toutefois, pour les Chrétiens Orthodoxes, ce siècle nouveau fut ouvert par un martyr, un témoin de l’Orthodoxie, fidèle jusqu’à la fin à son Église et à sa vocation sacrée. (…)
Le Tsar est né le jour de la fête du Saint et Juste Job. Au milieu de ses terribles souffrances, celui-ci évoqua le jour où il fut conçu: «Cette nuit! Que les ténèbres en fassent leur proie, Qu’elle disparaisse de l’année, Qu’elle ne soit plus comptée parmi les mois!» (Job 3,6).
Effroyable fut la nuit du meurtre du Tsar et de sa famille. Mais les Chrétiens d’antan disaient avec une profonde sagesse que le jour où l’on fait mémoire des martyrs est en réalité le jour de leur naissance. Et le nuit du meurtre du Tsar resplendit dans notre conscience comme la naissance au Ciel russe du Tsar-Martyr, offrande sacrificielle pour les péchés de son peuple. (…)
Ce point de vue est confirmé par la vision qu’eut en 1917 le grand starets Macaire, Métropolite de Moscou:

Le Songe du Métropolite Macaire
Je vis un champ. Notre Sauveur avançait sur un chemin. Je Le suivis en Lui disant: «Seigneur, je marche à Ta suite!». Il se retourna vers moi et répondit: «Suis-Moi!». Nous approchâmes finalement d’une énorme arche constellée d’étoiles. Au seuil de cette arche, le Sauveur se tourna vers moi et dit à nouveau: «Suis-moi!». Et Il pénétra dans un merveilleux jardin. Mais je demeurai sur le seuil et m’endormis. Toutefois, je m’éveillai bientôt et vis que je me tenais toujours devant l’arche. Au-delà de celle-ci, le Tsar Nicolas se trouvait à côté du Sauveur. Celui-ci dit au Tsar: «Dans Ma main, tu vois deux coupes; l’une au goût amer pour ton peuple, l’autre, douce, est pour toi». Le Tsar tomba à genoux et implora longuement le Sauveur de lui permettre de boire à la coupe amère avec son peuple. Mais le Seigneur refusa avec insistance. Le Tsar L’implorait de plus belle et sans cesse. Alors le Sauveur tira de la coupe amère un gros charbon ardent et le déposa dans la paume de la main du Tsar. Le Tsar se mit à faire passer prestement le charbon ardent d’une main à l’autre, et en même temps, son corps devint de plus en plus lumineux, jusqu’à ce qu’il fût complètement éclatant de lumière, tel une sorte d’esprit resplendissant. A ce moment, je m’endormis à nouveau. Quand je sortis du sommeil, je vis un immense champ couvert de fleurs. Le Tsar se tenait au centre du champ, entouré d’une grande foule à laquelle de sa propre main, il distribuait la manne. Une voix venue on ne sait d’où retentit alors: «Le Tsar a pris sur lui la faute du peuple russe. Au peuple russe, le pardon est accordé».
C’est évidemment pour le peuple russe au premier chef, que le Tsar revêt une grande signification. Toutefois, son rang de Tsar Orthodoxe retenant l’apparition de l’antichrist, et particulièrement sa qualité de martyr orthodoxe, lui confèrent un sens profond pour tous les fidèles orthodoxes.
Le peuple serbe aimait le Tsar russe de tout son cœur. Le 30 mars 1930, un télégramme fut publié dans les journaux de Serbie, selon lequel la population orthodoxe de la ville de Leskovats avait adressé une supplique au Saint Synode de l’Église Orthodoxe de Serbie requérant l’examen de la question de l’accueil officiel du défunt Tsar Nicolas II parmi le chœur des saints, car il avait non seulement été le dirigeant au cœur pur et humain du peuple russe, mais il avait, en outre, par sa fin en martyr, acquis la gloire spirituelle.
En 1925 déjà, la presse serbe avait publié la description de ce qui était arrivé à une serbe âgée qui avait perdu deux fils lors de la guerre, et qui considérait comme mort le troisième dont elle était sans nouvelles depuis des années. Un jour, après avoir prié pour tous les morts de la guerre qui venait de se terminer, la pauvre vielle s’endormit. En songe, elle vit l’Empereur Nicolas II qui lui dit que son troisième fils était vivant, qu’il se trouvait en Russie, là où il avait combattu pour la cause slave avec ses deux frères tombés au champ d’honneur. «Tu ne mourras pas sans avoir revu ton fils», lui dit le Tsar de Russie. Peu de temps après ce rêve, la vieille reçu des nouvelles selon lesquelles son fils était vivant, et quelques mois plus tard, elle eut la joie de le serrer en ses bras, sain et sauf, revenu de Russie.
En août 1927, les journaux de Belgrade annoncèrent que le peintre et académicien russe S.F. Kolesnikov était invité à venir peindre les fresques de la nouvelle église dans l’antique monastère serbe de Saint Naum, sur le Lac d’Ochrid. Le peintre russe avait reçu toute liberté dans son développement créatif d’ornement des murs et de l’intérieur de la coupole. L’artiste avait imaginé peindre sur les murs une quinzaine de saints disposés à l’intérieur d’oves. Les quatorze premiers furent hardiment exécutés, mais l’espace destiné au quinzième demeura vide, longtemps. Une sensation inexplicable poussait le peintre Kolesnikov à procrastiner. Un jour, juste avant le crépuscule, il entra dans l’église. En bas, tout était pénombre. Seule la coupole laissait encore passer les rayons du soleil couchant. L’ambiance dans l’église était particulière, éthérique. A cet instant, l’artiste vit que l’ove resté vide s’animait; comme à travers la vitre d’une fenêtre, l’air affligé, l’Empereur Nicolas II semblait l’observer. Surpris par l’apparition miraculeuse du Souverain Martyr russe assassiné, le peintre demeura figé de stupéfaction. Ensuite, comme l’écrivit lui-même Kolesnikov, sous l’influence d’une pieuse impulsion, il plaça une échelle contre l’ove, et sans tracer le contour du personnage au fusain, il commença à poser la couleur directement au pinceau. Cette nuit-là, Kolesnikov ne put dormir. Il revint à l’église dès l’aurore, et dès que les premiers rayons du soleil touchèrent le haut de l’échelle, il se remit à l’œuvre plus fiévreusement que jamais. Comme il l’écrivit lui-même: «Je peignais sans photo. J’avais jadis vu le défunt Souverain à plusieurs reprises, et son image était imprimée dans ma mémoire. Quand j’eus terminé mon travail, j’ajoutai en dessous une inscription: «Le Tsar de toutes les Russies, Nicolas II, qui reçut la couronne du martyre pour le bien-être et le bonheur des Slaves».
Bientôt, le monastère reçut la visite du Général Rostitch, commandant la division militaire du District de Bitola. Quand il visita l’église, il observa longuement le personnage du défunt Souverain, tel que l’avait peint Kolesnikov, et il dit, les joues baignées de larmes: «Pour nous, les Serbes, il est et restera le plus grand et le plus vénéré de tous les saints».
L’apparition du Tsar-Martyr est en soi une source d’inspiration pour tous les Chrétiens Orthodoxes. Mais il ne s’agit que d’une partie de la dimension orthodoxe du Tsar Nicolas II. Ses dispositions personnelles chrétiennes et pieuses, et son rôle actif de Tsar, contribuant à une véritable renaissance de l’Orthodoxie, font de lui le dernier, et l’un des plus grands représentant de la tradition de la monarchie orthodoxe, dont l’effacement (dont nous sommes nous-mêmes les témoins) inaugure dans le monde le siècle de l’iniquité.
O, Saint Tsar-Martyr Nicolas, prie Dieu pour nous!
Traduit du russe
Sources : 1, 2

Le Saint Tsar Nicolas II. Avril 1918, dernière Fête Pascale

Le Saint Tsar Nicolas II
Les extraits ci-dessous sont empruntés directement aux pages 196, 197, 198 de la traduction française du 'Journal' que rédigeait le Saint Tsar Nicolas II, et intitulée «Journal intime de Nicolas II (Juillet 1914-Juillet 1918)» publiée par les éditions Payot, à Paris, en 1934. (Traduction de M. Bénouville et A. Kaznakov. P.). Ce fut la dernière Grande et Sainte Semaine, la dernière Fête de Pâques, vécues sur cette terre par le Saint Tsar et sa famille, malheureusement scindée en ces instants. Le Tsar, l'Impératrice et la Grande Duchesse Maria étaient détenus par les bolcheviques dans la maison de l'ingénieur Ipatiev, à Ekaterinbourg. Ils avaient été auparavant séparés de quatre de leurs enfants, les Grandes Duchesses Olga, Tatiana, Anastasia et le Tsarévitch Alexis, demeurés dans leur lieu de captivité précédent, à Tobolsk, du fait de l'impossibilité de transporter le Tsarevitch perclus de douleur dans une crise aiguë, des suites de son hémophilie. Les trois filles durent rester auprès de leur frère, en compagnie de quelques derniers proches de la Famille Impériale, dont Pierre Gilliard (1879-1962), le précepteur suisse du Tsarévitch. Les membres de la famille au complet seront de nouveau réunis peu de temps après, à Ekaterinbourg, avant d'être bestialement assassinés en juillet 1918.

18 avril. Mercredi.
Nous avons merveilleusement dormi. A 9 heures, avons pris le thé. Alix est restée au lit pour se reposer des fatigues et des émotions de ces jours derniers.
Avons entendu le cortège passer en musique à l’occasion du 1er mai. Aujourd’hui, on ne nous a pas laissés sortir dans le jardin. J’ai voulu prendre un bon bain, mais les conduites d’eau ne fonctionnaient pas et il était impossible d’aller chercher de l’eau dans un tonneau. C’est ennuyant car je souffre de ne pas être propre. Le temps était superbe:soleil éblouissant et 15° à l’ombre. Pris l’air par un vasistas.

19 avril. Jeudi Saint.

Une des dernières photos de la Sainte Famille Impériale

Le temps a été beau, mais avec du vent et des nuages de poussière. Le soleil brûlait à travers les vitres. Le matin, lu à Alix «La sagesse et la destinée» de Maeterlinck. Ensuite, continué la lecture de la Bible. On n’a apporté le déjeuner qu’à deux heures. Après le repas, tous, sauf Alix, ont profité de la permission de sortir une heure dans le jardin. Le temps s’était rafraîchi et il est même tombé quelques gouttes d’eau. Il faisait bon respirer. En entendant sonner les cloches, j’ai été pris de tristesse à l’idée que c’était la Semaine Sainte, que nous sommes dans l’impossibilité d’assister à ces merveilleux offices et qu’en outre, nous ne pouvons même pas faire maigre. Avant le thé, j’ai eu le bonheur de me laver à fond dans la baignoire.
Avons dîné à 9 heures. Le soir, tous les habitants des quatre pièces se sont réunis dans le salon, où Botkine et moi avons lu à tour de rôle les douze évangiles. Ensuite, nous nous sommes couchés.

20 avril. Vendredi Saint.
A notre réveil, il faisait sensiblement plus froid. Au lieu de pluie, il est tombé de la neige qui fondait aussitôt. Le soleil s’est montré par instants. Je ne sais pourquoi, voilà deux jours et deux nuits que la garde n’est pas relevée. Maintenant les soldats sont installés au rez-de-chaussée. C’est bien plus commode pour nous, car nous ne devons plus passer devant eux pour aller aux W.C. ou à la salle de bain et nous n’auront plus cette odeur de tabac de troupe dans la salle à manger.
Nous avons déjeuné avec beaucoup de retard (à 3h.30) à cause de l’afflux des provisions pour les fêtes. Ensuite, je me suis promené une demi-heure avec Marie et Botkine. Nous avons pris le thé à 6 heures. Le matin et le soir, comme les jours précédents. J’ai lu à haute voix les saints évangiles dans notre chambre. Des allusions peu claires de ceux qui nous entourent nous donnent à penser que ce pauvre Valia n’est pas en liberté et qu’il sera soumis à une enquête, après laquelle on le libérera. Il est absolument impossible d’entrer en communication avec lui, de quelque façon que ce soit, malgré tous les efforts de Botkine. Nous avons très bien soupé à 9h.30.

21 avril. Samedi Saint.
Nous nous sommes levés assez tard. Journée grise, froide, avec bourrasques de neige. Toute la matinée, j’ai lu à haute voix, écrit quelques lignes dans les lettres qu’Alix et Marie envoient à nos enfants et dessiné le plan de cette maison. Avons déjeuné à 1h.30. Nous nous sommes promenés 20 minutes. Sur la demande de Botkine, on nous a accordé l’autorisation de faire venir un prêtre et un diacre. A 8 heures, ils ont dit l’office de Pâques, rapidement et bien. Cela a été une grande consolation de prier, même dans ces conditions, et d’entendre Christ est ressuscité. Oukraïntsev, adjoint du commandant, et les soldats de garde assistaient au service. Ensuite, nous avons dîné et nous sommes couchés de bonne heure.

22 avril. Pâques.
Toute la soirée et une partie de la nuit, nous avons entendu les détonations des feux d’artifice qui ont été allumés dans plusieurs quartiers. L’après-midi, il a fait environ 3° au-dessous et un ciel gris. Le matin, nous avons échangé le baiser pascal entre nous et, en buvant le thé, nous avons mangé du «Koulitch» et des œufs rouges; nous n’avons pas pu nous procurer de «gâteau de Pâques».
Avons déjeuné et dîné aux heures habituelles. Nous nous sommes promenés une demi-heure. Le soir, avons causé longtemps avec Oukraïntsev chez Botkine.

23 avril. Lundi.

La Sainte Famille Impériale devant la Maison Ipatiev où elle mourut en martyre en Juillet 1918

Nous nous sommes levés tard par une matinée grise et glacée. Pour la seconde fois, nous passons enfermés la fête de ma chère Alix, mais, cette fois, toute la famille n’est pas réunie. Par le commandant, nous avons appris qu’il y a cinq jours, Alexis sortait déjà. Dieu soit loué. Nous nous sommes promenés par le soleil et par le grésil. La température s’est tenue entre 3° et 4° au-dessous. Avant le dîner, nous avons voulu faire du feu dans la cheminée de la salle à manger, mais le vent rabattait tellement la fumée qu’il a fallu éteindre le feu et il a fait frais dans les chambres.

Saint Luc de Crimée : Homélie sur la Passion

agios-louka-st-lukaInnombrables sont les miracles accomplis par l’intercession du Saint Archevêque et Confesseur de la Foi Luc de Crimée. Saint Luc a illuminé la Terre de Russie et il illumine aujourd’hui le monde entier. Puisse-t-il nous accompagner dans la joie sur notre chemin vers le Christ et nous donner la force de porter notre croix. Afin de nous y aider le Saint homme a prononcé ses homélies et écrit ses textes. Ce site propose la traduction d’homélies et de textes de Saint Luc, à notre connaissance inédits en langue française. L’homélie ci-dessous a été prononcée le 25 mars 1951. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «Tome 1» des Homélies de Saint Luc, où elle porte le titre : Homélie sur la Passion, dixième.

Notre Seigneur Jésus Christ, le Sauveur du Monde fut victime de coups déjà au Jardin de Gethsémani ; Il y fut frappé sur les joues, bousculé, et on L’emmena sous les coups jusqu’à Jérusalem. Voilà comment ils commencèrent à s’acharner sur Celui qui sauva le monde. Read more

Geronda Joseph de Vatopedi: «Non, fils, où es-tu allé chercher cela?»

Ce texte est la traduction française d’un long entretien avec Geronda Joseph de Vatopedi, fils spirituel du saint Geronda Joseph l’Hésychaste, et père spirituel de la Communauté de Vatopedi, accordé à des pèlerins et enregistré en juillet 1987, et ensuite publié dans les pages anglaises du site Pemptousia (lié au Saint et Grand Monastère de Vatopedi) le 14 décembre 2016. Geronda Joseph y parle du pourquoi et du comment de la Création, de la Trinité, du Verbe de Dieu, de la télépathie, de la femme.

Pourquoi ne pouvons-nous suivre de notre propre chef la voie du sacrifice, alors que le Christ le fit?
Geronda: Il le fit de Son propre chef parce qu’Il était réellement Dieu, le Verbe incarné de Dieu. La personne que nous voyons, c’est l’homme Jésus. Mais l’homme Jésus avait aussi en Lui Jésus le Verbe et Dieu. Étant à la fois Dieu et homme, la grâce divine résidait en Lui. Celui Qui est le Seigneur de Vie est l’un d’entre nous, Il est la tête de notre corps. Nous sommes revêtus de Lui. Tous ceux qui ont été baptisés en Christ ont été revêtus de Lui. Nous avons été ‘habillés’ en Lui par le baptême et nous le portons en recevant chaque jour les Saints Mystères. Il partage le même corps et le même sang que nous. Il n’est pas quelque part ailleurs, loin, ce qui nous obligerait à l’appeler pour qu’Il se mette en route et vienne à nous. Il est déjà en nous. Nous invoquons l’aide de Sa grâce: «Nous pouvons surmonter toute chose en Christ car Il nous donne la force de le faire», comme nous dit Saint Paul. Mais je dirais qu’il s’agit là d’un fondement. C’est une base et satan va essayer de vous menacer dans les moments difficiles. Ne vous découragez pas, car toutes ses menaces sont vaines. «Celui Qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde». Read more

L’icône miraculeuse du Saint Empereur Nicolas II (2/2)

Le Saint Tsar Nicolas II
L'icône miraculeuse du Saint Tsar-Martyr Nicolas II, dont s'écoule du myrrhon, bénéficie d'un protecteur: le médecin-chirurgien moscovite Oleg Ivanovitch Beltchenko. Il voyage avec elle d'église en monastère, quand son emploi du temps chargé le lui permet. Et lorsqu'il ne peut le faire, d'autres gens prennent soin de la sainte icône. Des donateurs assument le coût de l'impression de petites icônes en papier, et les revenus que la distribution de celles-ci produisent sont consacrés à la peinture1 de nouvelles icônes sur bois. Oleg Ivanovitch offre alors ces nouvelles icônes aux églises, dans l'espoir que, dans un proche avenir, chaque église aura son icône du Saint Souverain. Ceci est le seconde partie du texte; la première se trouve ici.
Icône Miraculeuse du Saint Tsar , par l’iconographe Tikhomirov

De nombreux cas de guérisons se sont produits en Ukraine également. Un jour, une dame au ventre énorme est venue prier devant l’icône du Tsar-Martyr. Cette maladie s’appelle l’ascite; il s’agit d’une accumulation de liquide dans la cavité abdominale. Elle respirait avec difficulté, à la limite de la suffocation. Après qu’elle ait vénéré l’icône, son ventre dégonfla. Où le liquide disparut-il, cela demeura incompréhensible, même aux médecins. Les douleurs qui la torturaient cessèrent, et elle finit par mourir très paisiblement et calmement. Dieu lui avait fait grâce d’un allègement de ses souffrances avant sa mort.
Voici un autre cas: Un homme avait dû être amputé d’une main. Il demeura longtemps à la maison, en congé de maladie, affligé par une forte température. Dès qu’il eut vénéré l’icône miraculeuse, il se sentit en pleine forme et le lendemain, il retourna travailler.
Racontez-nous, s’il vous plaît, les voyages de l’icône miraculeuse.
Assez étrangement, le plus souvent, nous avons été invités dans les lieux où le Souverain, au cours de sa vie terrestre, souhaita se rendre mais n’y parvint pas. Tous les voyages se déroulèrent avec l’aide de Dieu. Au cours de ces années, l’icône miraculeuse survola toute la Russie en avion, mais aussi l’Ukraine et la Biélorussie. Elle est allée en Grèce, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Serbie, en Macédoine, et même sur la Sainte Montagne de l’Athos. En 2002, l’icône du Souverain rendit visite à Ekaterinbourg. Une agrypnie fut organisée dans l’église-sur-le-sang, dont la construction n’était alors pas encore achevée. Quand nous sortîmes de la Liturgie à Ekaterinbourg, nous partîmes à Alapaevsk et ensuite à Vierkhotourié. Dans cette ville, près du monastère, on peut voir une très jolie maison. Il se fait qu’elle fut construite spécialement pour accueillir le Souverain. Mais la Première Guerre Mondiale survint et empêcha celui-ci de séjourner à Vierkhotourié et de vénérer les saintes reliques de Siméon de Vierkhotourié.
L’existence de l’icône miraculeuse devint renommée et on commença à m’inviter dans différents pays. Le premier fut la Finlande. Mais à cette époque je refusais, par crainte de perdre définitivement cette icône; quelle perte pour la Russie! Des copies furent faites sans l’autorisation de l’iconographe, enfreignant les droits d’auteurs. C’était affligeant. Arriva alors une invitation de France. Je téléphonai à Ia Dimitrievna Schmit avec qui je pus m’entretenir. Je lui dis: «J’ai peur de sortir du pays. Des copies ont été faites sans votre autorisation. Cela signifie que du point de vue légal l’icône peut être saisie. Pour moi, c’est effroyable d’imaginer que les Chrétiens Orthodoxes de Russie pourraient ne plus jamais la voir». De l’autre côté du monde, Ia Dimitrievna me répondit: «Ne craignez rien. Quand j’entendis parler de la lithographie miraculeuse de mon icône, j’ai commencé par éprouver un sentiment de jalousie. Mais après, j’ai compris qu’un grand miracle se produisait. Vous devez absolument me téléphoner quand vous irez en France, car je veux moi-même vénérer l’icône miraculeuse». Nous nous sommes donc rencontrés en France, à Paris, dans l’église de Tous les Saints glorifiés en Terre Russe, de l’Église Orthodoxe Russe hors Frontières.
En Allemagne, nous sommes allés avec l’icône à Darmstadt, en compagnie du Père Chargounov, le recteur de l’église Saint Nicolas le Thaumaturge de Piji. Darmstadt est la ville natale de Maria Alexandrovna, (née Maximilienne Wilhelmine Marie de Hesse), épouse de l’Empereur Alexandre II, mais aussi des saintes sœurs, l’Impératrice Alexandra Feodorovna et la Grand Duchesse Élisabeth Feodorovna (nées Princesses de Hesse-Darmstadt). On peut voir dans cette ville la merveilleuse église orthodoxe dédiée à Sainte Marie-Madeleine. Elle se trouve en terre russe. Le Souverain Nicolas II ordonna d’amener de la terre de Russie, et c’est sur celle-ci que cette église russe fut construite.

L’icône miraculeuse à Minsk

La Providence voulut que l’Empereur commença sa visite en Biélorussie, à travers son icône miraculeuse, par la ville de Moguilev. C’est là précisément qu’il prit congé de l’armée. C’est là précisément que commença le Golgotha du dernier Empereur de Russie, qui mourut d’une mort tragique à Ekaterinbourg. Nous avions été invités à Moguilev par l’Archevêque Maxime de Moguilev et Mstislavsk. Vladika ne pouvant lui-même venir vénérer l’icône miraculeuse, car il venait de subir une intervention chirurgicale et était hospitalisé à Minsk, nous avons apporté la lithographie à l’hôpital. Elle fut placée dans la chambre et on célébra un molieben. Avant le départ, Vladika voulut une nouvelle fois vénérer l’icône du Souverain, et elle produisit du myrrhon dans les mains du hiérarque.
Au Monastère de la Transfiguration du Sauveur, à Valaam, on attendait avec impatience l’icône dont s’écoulait le myrrhon. Le cotre s’accosta doucement au débarcadère du monastère. En chemin vers la Skite Saint Nicolas, mes compagnons et moi entendîmes le son solennel des cloches du monastère de Valaam. Toute la rive était couverte de monde venu à la rencontre de l’icône miraculeuse du Souverain Empereur; des pèlerins, mais aussi tous les habitants de Valaam, emmenés par l’Archimandrite Pancrace, l’Higoumène de l’Athos du Nord. L’icône du Tsar-Martyr fut emmenée en procession jusqu’à l’intérieur de la Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur. L’église bondée commença par adresser la prière au Saint Esprit. L’icône dégageait un parfum divin dont l’odeur saturait littéralement, par vagues, la cathédrale. Les participants commencèrent à vénérer l’icône, et cette vénération se poursuivit très longuement. Le Père Pancrace donna sa bénédiction pour que l’icône visitât pratiquement toutes les skites. Partout où l’on emmena l’icône,des moliebens furent célébrés, on lut des acathistes, et chaque fois avec une foule de participants. Pendant que l’icône miraculeuse séjournait dans les skites, l’écoulement de myrrhon provenait soit d’elle, soit des icônes du lieux. Le passage dans l’Athos du Nord se termina par une procession en cotre autour de l’archipel de Valaam. Ainsi, par l’intermédiaire de son icône miraculeuse, à travers laquelle beaucoup reçurent la guérison, et beaucoup plus encore, aide et consolation, le Souverain Empereur Nicolas II visita pour la première fois ce monastère béni.
Vous avez dit que l’icône a été emmenée au Mont Athos…

A la Sainte Montagne

Le Souverain Nicolas II souhaitait ardemment visiter l’Athos. Toutefois, toutes sortes de circonstances l’empêchèrent de réaliser son rêve quand il vivait sur cette terre. Mais l’icône est allée à deux reprises à la Sainte Montagne. Le prêtre chargé du port de l’icône refusa, malgré la difficulté de l’ascension sur le chemin de montagne, que qui que ce soit le remplace. Il considérait cela comme une obédience personnelle. Sur les deux voyages, l’icône est passée par dix-sept des vingt monastères athonites. Quand nous sommes arrivés au Monastère russe Saint Panteleïmon, nous avions posé l’icône dans notre cellule. Quand un moine entra, il reconnut la personne du Souverain et sur le champ, elle fut transférée dans l’église.
Une histoire semblable se déroula au Monastère serbe de Chilandar. Nous allâmes à l’office, laissant l’icône dans notre cellule. Elle produisit du myrrhon. Le supérieur du monastère demanda à ce qu’elle fût transférée dans l’église. Interrompant toutes leurs obédiences, les moines accoururent voir l’icône du Martyr impérial produire le myrrhon.
Nous sommes allés jusqu’au sommet du Mont Athos. Un office y fut célébré pour les pèlerins russes, et le myrrhon s’écoula à nouveau de l’icône…

Parlez-nous, s’il-vous-plaît, de la procession-survol de la Russie.
En 1999, avec la bénédiction du Patriarche Alexis II, l’icône du Tsar Nicolas et d’autres icônes miraculeuses survolèrent les frontières de ce qui fut l’Empire de Russie. L’avion survola Minsk, Kiev, la Crimée, la Tchétchénie, Novossibirsk et le Kamatchatka. La première procession le long des frontières de la Russie ne fut donc pas accomplie par voie terrestre ou marine, mais en l’air. Mais son organisation fut une histoire étonnante. En 1997, Sergueï Alexandrovitch Matveev reçut la bénédiction du starets Nicolas Goulianov pour réaliser une procession aérienne le long des frontières de la Russie. Cet événement, important pour le monde orthodoxe, nécessita deux années entières de préparation. Le plan de vol de l’avion fut soigneusement élaboré en accord avec le Ministère de la Défense, la Compagnie Aeroflot, et d’autres organisations. L’obstacle le plus important que dut surmonter l’organisateur de cette procession aérienne, c’était la collecte des moyens financiers indispensables. Désespéré par la situation, Sergueï Alexandrovitch se résolut à aller demander au Père Nicolas, sur l’Île de Zalit, de retirer sa bénédiction impossible à réaliser. Mais la situation s’arrangea de façon providentielle. Le 06 mai 1997, jour anniversaire de la naissance du Souverain Empereur Nicolas II, Sergueï Alexandrovitch participa à la procession et vit le myrrhon s’écouler de l’icône du Souverain. Touché en son âme, il ajouta cette icône à la liste des objets sacrés qui participeraient à la procession aérienne. Et dès lors, de façon inattendue, les moyens nécessaires à la réalisation du projet surgirent: deux jours plus tard, un entrepreneur russe avait offert les fonds.
Pendant toute la durée de la procession aérienne, des miracles se produisirent sans relâche. Malgré que cette procession-survol reçut la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche et du Starets Nicolas Goulianov, elle ne fit pas l’objet d’une large publicité. Peu de gens en étaient informés. Tous les aéroports sont des lieux sécurisés. Ceux qui n’ont rien à y faire ne sont pas admis à y pénétrer. Ainsi, les premiers à voir l’icône du Tsar Nicolas furent les ouvriers d’aéroport. Ils approchèrent, mais il ne connaissaient rien à son sujet. Immédiatement le myrrhon commença à s’écouler et le parfum à embaumer. Quand les ouvriers s’éloignèrent, tout s’arrêta. Et les choses se déroulèrent de façon identique à chaque escale, Saratov, Volgograd, Omsk, Novossibirsk. Quand nous nous arrêtâmes à Anandir, un fleuve de gens vint vénérer l’icône de neuf heures du soir à deux heures du matin. Comment ils apprirent l’arrivée de l’icône dans leur ville, cela reste encore un mystère aujourd’hui.
Pendant ce survol des frontières de la Russie par ces objets sacrés, plusieurs miracles se produisirent dans les airs. L’un d’entre eux a même été filmé et montré à la télévision. Pendant le vol, une partie des icônes furent placées contre les hublots. Autour de l’icône du Souverain uniquement, une couronne de glace se forma, le reste du verre demeurant transparent. L’icône du Souverain de Russie avait été placée contre un hublot semi-sphérique, c’était pour elle la place la plus commode. A un certain moment, le hublot congela, et sur la vitre se forma un merveilleux dessin en cristaux de glace, formant une étoile aux angles symétriques et aux rayons partant depuis l’icône dans différentes directions et formant une sorte de couronne à douze rayons, trois dans chaque direction. Par la suite, le pilote a raconté que de toute sa carrière, il n’avait jamais rien vu de pareil.
Oleg Ivanovitch, pour vous, qui est le Souverain-Martyr Nicolas?

Icône Miraculeuse du Saint Tsar , par l’iconographe Tikhomirov

Je suis convaincu de ce qu’aujourd’hui, le Souverain est un des plus grands intercesseur devant Dieu en faveur de la Terre de Russie. En tant que gardien de son icône miraculeuse, j’ai lu de nombreux livres au sujet de la vie de la Famille Impériale. Et au plus je lis, au plus je suis émerveillé de l’authentique délicatesse de la noblesse et de la spiritualité de Nicolas II. Un souvenir me revient. J’ai lu toute la correspondance du Souverain. Un jour, une pauvre veuve qui avait perdu à la guerre son mari, unique soutien, lui écrivit une lettre disant qu’elle avait des enfants et que sa pension était très maigre. Le Souverain demanda alors au Ministre des Finances: «Pouvons-nous augmenter la pension de cette malheureuse femme?». Le Ministre répondit que non. Le Souverain répondit alors: «Augmentez sa pension en prélevant sur mes ressources». Après sa mort, son compte en Banque à Londres ne contenait réellement plus que quelques roubles… Le Tsar Nicolas avait l’âme généreuse. Et après sa fin en Martyr, rayonnant dans le chœur des saints, il continue à aider les gens qui lui adressent avec foi leurs prières.
Source.

L’icône miraculeuse du Saint Empereur Nicolas II (1/2)

Le Saint Tsar Nicolas II
L'icône miraculeuse du Saint Tsar-Martyr Nicolas II, dont s'écoule du myrrhon, bénéficie d'un protecteur: le médecin-chirurgien moscovite Oleg Ivanovitch Beltchenko. Il voyage avec elle d'église en monastère, quand son emploi du temps chargé le lui permet. Et lorsqu'il ne peut le faire, d'autres gens prennent soin de la sainte icône. Des donateurs assument le coût de l'impression de petites icônes en papier, et les revenus que la distribution de celles-ci produisent sont consacrés à la peinture1 de nouvelles icônes sur bois. Oleg Ivanovitch offre alors ces nouvelles icônes aux églises, dans l'espoir que, dans un proche avenir, chaque église aura son icône du Saint Souverain.

Oleg Ivanovitch, racontez-nous s’il vous plaît l’histoire de cette icône du Tsar-Martyr Nicolas II.

Icône Miraculeuse du Saint Tsar , par l’iconographe N. Tikhomirov

Triste paradoxe du XXe siècle: l’icône du dernier Empereur de Russie, le Tsar-Martyr Nicolas II, fut peinte de l’autre côté de l’océan, aux États-Unis d’Amérique, avant que le Souverain ne soit glorifié en Russie. Une histoire surprenante… C’était en 1997. L’émigrée russe Ia Dimitrievna Schmit, Podmochenskaia de son nom de jeune fille, eut un songe dans lequel elle vit une icône, représentant l’Empereur-Martyr Nicolas II en uniforme de Grand Prince. Quelques jours plus tard, cette dame entra en possession d’un petit héritage et décida de le consacrer à une bonne cause. Quant à savoir laquelle, elle n’éprouva aucune difficulté. Sa décision était prise. Elle demanda à l’iconographe Pavel Nikolaevitch Tikhomirov, qui vivait en Californie, de lui peindre l’icône qu’elle avait vue en songe. Ensemble, ils étudièrent les photographies de Nicolas II, recherchant l’expression du sujet vu en songe. Le Tsar devait porter la coiffe du Monomaque, tenir le sceptre et l’orbe.
Du côté gauche de l’icône était représenté le Saint et Juste Job qui endura maintes souffrances, dont on célèbre la mémoire le jour où naquit Nicolas II, et à droite, le céleste protecteur du Souverain, Saint Nicolas le Thaumaturge. En bas, on lit l’inscription: «Cette Sainte Icône fut peinte quelques années avant la Glorification des Martyrs Impériaux». Cette icône a été conservée jusqu’à ce jour dans la maison d’Ia Dimitrievna. Celle-ci commença à vendre des lithographies exécutées à partir de l’original, dans le but de venir en aide aux émigrés russes en difficultés. Read more