Le Métropolite Athanasios de Limassol partage avec nous, dans son livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, l’immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer. Le texte précédent se rapportait à Saint Païssios l’Athonite, le chapitre ci-dessous, divisé en trois parties évoque Saint Porphyrios le Kavsokalivite, et est traduit des pages 89 à 122 du livre précité.
Je veux vous parler de quelqu’un qui décéda un 2 décembre, un saint de notre époque, un grand saint. Et je ne vais pas simplement raconter son histoire ; je voudrais que nous voyions que tout ce qu’enseigne l’Église, tout ce dont on parle dans l’Église, peut s’incarner dans la vie réelle. Read more
Métropolite Athanasios : A propos de Saint Païssios.
Le Métropolite Athanasios de Limassol partage avec nous, dans son livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, l’immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer. Le texte précédent se rapportait à Saint Arsène de Cappadoce, le texte ci-dessous évoque Saint Païssios l’Athonite, et est traduit des pages 72 à 88 du livre précité.
Avant tout, je souhaite préciser que, dans la mesure où jamais je n’ai imaginé que viendrait le jour où je décrirais la vie de Geronda Païssios, et compte tenu de ce que lui-même n’a jamais raconté sa vie de façon chronologique, il est possible que les dates citées et l’explication de certains événements souffrent de lacunes. Et c’est d’autant plus difficile que Geronda était un véritable saint homme et que nous ne parvenons pas à nous représenter ce que cela signifie et nous ne le comprenons que très peu. Nous prions Dieu de nous aider à rapporter les événements tels que nous les avons vus afin que ceux qui nous entendent puissent les évaluer à leur tour, à la mesure de leur compréhension. Read more
Métropolite Athanasios : A propos de Saint Arsène de Cappadoce.
Le Métropolite Athanasios de Limassol partage avec nous, dans son livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, l’immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer. Le texte précédent se rapportait à Geronda Philotheos (Zervakos), le texte ci-dessous évoque Saint Arsène de Cappadoce et est traduit des pages 33 à 41 du livre précité.
Que dirai-je à propos de Saint Arsène de Cappadoce, ce grand saint de notre temps, à qui nous ne ressemblons pas car nous n’avons pas reçu la grande grâce dont jouissait Saint Arsène ? Pensant à lui, je me suis souvenu des superbes paroles développées par Saint Païssios l’Athonite dans le livre qu’il a consacré à Saint Arsène. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas vous raconter à nouveau la vie de ce saint, né à Farasa, ordonné diacre par le Métropolite Païssios, et ensuite revenu à Farasa, où il servit comme prêtre et instituteur et accomplit maints miracles ; tout cela, vous le savez, vous l’avez lu, la vie de Saint Arsène de Cappadoce est bien connue. Mais je voudrais souligner une chose que dit, à propos de lui, Geronda Païssios d’éternelle mémoire, son disciple qui l’a imité en toutes choses. Lorsqu’il rédigea cette biographie et particulièrement quand il décrivit les miracles de Saint Arsène, il dit que celui-ci était : «solitaire, il passait inaperçu et avait Dieu pour unique protecteur, et il fut grand en ce qu’il se donna tout entier à Dieu et à Son image. Et il fut seul à la fin de sa vie, avec juste Dieu à ses côtés». Read more
Métropolite Athanasios : A propos de Geronda Philotheos (Zervakos)
Le Métropolite Athanasios de Limassol partage avec nous, dans son livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, l’immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer. Le texte précédent se rapportait à Geronda Joseph l’Hésychaste, le texte ci-dessous présente Geronda Philotheos et est traduit des pages 24 à 32 du livre précité.
Par la grâce de Dieu, en octobre 1979, alors que j’étais encore étudiant, j’ai pu rendre visite à Geronda Philotheos Zervakos, sur l’île de Paros, au Monastère de Longovarda. Le Père Philotheos d’éternelle mémoire y fut higoumène pendant de nombreuses années. C’était le jour de la fête de Saint Philotheos, dont Geronda avait reçu le nom. Et pour éviter d’être fêté, Geronda s’était retiré au monastère. Une poignée de gens seulement y était venus, pour le rencontrer, et je me trouvais parmi eux. Ce fut la première fois que je le vis. Nous avions beaucoup entendu parler de lui, et beaucoup lu à son propos.
J’étais tout jeune et j’allais à lui la tête bouillonnante de questions. J’ajoute sans aucune hésitation que tout ce que j’avais pu entendre à son propos s’avéra exact. Nous séjournâmes relativement longtemps au monastère et à l’issue de ce séjour, j’étais convaincu de la sainteté et de la puissance d’âme de ce geronda d’éternelle mémoire. Nous nous entretînmes souvent. Je me confessai auprès de lui. Quand arriva le moment du départ, un événement me surprit très fort. Mais maintenant, il semble tout à fait compréhensible.
Geronda s’obstinait à chercher pour moi un certain encolpion, ce petit reliquaire que nous portons sur la poitrine, contenant l’image de Saint Nikon le Métanoïète (N.d.T.: Saint Nikon vécut au Xe siècle et il consacra sa vie à prêcher la repentance). Mais il ne parvenait vraiment pas à le retrouver. Je lui dis alors : «Geronda, ce n’est pas grave, donnez-moi autre chose». J’avais pitié de lui, il fouillait et retournait vraiment toutes ses affaires. Mais il me répliqua : «Non, c’est cet encolpion que je dois te donner!». Je lui demandai alors : «Est-ce si important ?». Il finit par le retrouver et me le donna en disant : «Prends-le et prêche toujours le repentir». Je lui répondis : «Mais Geronda, je suis moine à la sainte Montagne, où donc prêcherais-je le repentir ?». Et il me répondit simplement : «Tu te souviendras de moi». Et aujourd’hui, je peux dire que c’était un signe qui m’était adressé. Des paroles très fortes. Je pense que ce qu’il m’a dit venait de l’Esprit Saint. Et outre cela, il y eut d’autres choses que je ne peux narrer ici.
La grâce de l’Esprit Saint était si fortement sur lui, que simplement en le rencontrant, en s’approchant de lui, il était impossible de ne pas sentir que cet homme n’était pas de ce monde, mais un saint accompli. Le lendemain de notre arrivée, lorsque nous avons célébré la liturgie (j’étais alors jeune diacre), Père Philotheos se trouvait dans le sanctuaire, et il nous servait comme si nous étions les petits enfants du prêtre, avec tant de simplicité, d’humilité et de piété. J’en fus profondément impressionné. Ensuite, quand j’ai eu l’occasion de le rencontrer seul à seul, il m’a rapporté plusieurs épisodes de sa vie, qui jalonnèrent son chemin spirituel. Je vais vous en raconter deux dont je me souviens particulièrement.
A cette époque, le Père Philotheos avait le front bandé et il me demanda en le touchant de son doigt, tout en souriant : «Vous savez ce que c’est?». Je répondis : «Vous avez dû heurter quelque chose, Geronda». Et il me dit : «Effectivement, et je vais vous raconter comment cela s’est passé. Pendant toute une semaine, le soir, lors de la prière dans ma cellule, le diable est venu, sous sa forme visible, et il me disait : «Je vais te tuer! Je vais te tuer!». Mais je lui ai répondu : Si Dieu t’accorde ce pouvoir, alors, vas-y, tue-moi. Rien ne t’en empêche. Maintenant, je suis déjà un vieil homme. Fais donc ce que tu veux. C’est pour moi une excellente occasion de m’en aller plus rapidement de cette vie!». Ainsi, au moment où je me trouvais devant la porte de ma cellule, soudain, d’une façon tout à fait incompréhensible pour moi, une force m’a poussé, je suis tombé et mon front a heurté le seuil en briques. Mais Gloire à Dieu! Il n’a pas permis que le diable me tue». Dieu a rendu possible ce petit événement afin de montrer la férocité de la haine qu’éprouve le diable envers cet homme. Il en va souvent ainsi dans la vie des ascètes. Ils font l’expérience d’attaques évidentes du diable pour que les choses soient claires : la lutte ne se mène pas seulement contre des pensées et des fruits de l’imagination, mais contre des êtres spirituels qui s’insurgent et s’attaquent aux hommes qui s’efforcent de vivre en Christ.
Après avoir raconté cette histoire, il s’intéressa à l’endroit où j’étudiais. «A Thessalonique, Geronda», lui répondis-je. Et il me demanda alors si j’aimais Saint Dimitri. Je lui dis alors «Évidemment, Geronda, j’aime Saint Dimitri et tous les Saints». Et il répliqua : «Non, aime-le particulièrement fort! Je vais te raconter ce qui m’arriva, alors que j’étais encore jeune». Un jour, le Père Philotheos, encore jeune donc, voulut se rendre au Mont Athos. A Thessalonique, les Turcs s’emparèrent de lui et l’emprisonnèrent à la Tour Blanche. Sa situation devint dramatique ; les Turcs voulaient le mutiler et le tuer. Mais il fut miraculeusement sauvé par Le Saint Mégalomartyr Dimitri, qui apparut aux Turcs sous l’aspect d’un officier. Mais ce n’est pas tout. Le Père Philotheos fit alors une promesse à Saint Dimitri : il viendrait chaque année le 26 octobre, jour de la fête de Saint Dimitri, célébrer la Liturgie dans la Basilique Saint Dimitri à Thessalonique. Une dizaine d’années avant que je ne rencontre Geronda, les intempéries qui s’abattirent sur Paros à la fin octobre furent telles que les bateaux ne pouvaient prendre la mer. Aucun d’entre eux ne quitta le port. Le Père Philotheos ne put quitter l’île pour rejoindre le Pirée et, de là, Thessalonique afin d’accomplir sa promesse et satisfaire son souhait : participer à la fête de Saint Dimitri dans son église. Il demeura donc au monastère, très attristé. Après avoir célébré l’office des Vêpres dans le catholicon du monastère, le Père Philotheos se retira dans sa cellule, peiné et déprimé. Il s’assit sur la chaise et se mit à prier : «Saint Dimitri! Hélas, je ne peux accomplir ma promesse. Je t’en prie, pardonne-moi et souviens-toi de moi». Et soudain, il réalisa qu’il se trouvait, avec son corps sous sa forme habituelle, dans l’église de Saint Dimitri ; il avait instantanément été transporté de façon inexplicable de Paros à Thessalonique. Il salua tous ceux qui se trouvaient déjà là, sans leur expliquer ce qui venait de lui arriver. Tous savaient qu’il venait chaque année, et personne ne s’étonna de le voir avec eux. Il participa aux Vêpres, passa la nuit à Thessalonique et le lendemain matin, participa à la Liturgie. Lorsque les célébrations prirent fin, le Père Philotheos s’en retourna à Paros. Au monastère, les moines étaient plongés dans l’inquiétude car la porte de sa cellule était fermée à clé de l’intérieur et ils pensaient qu’il était mort. Je me souviens que lors de notre entretien, je lui ai alors demandé : «Père Philotheos, comment êtes-vous retourné?». J’imaginais qu’il était reparti de Thessalonique de la même façon qu’il y était arrivé. Il me répondit : «J’ai pris le bateau. Pour y aller, Saint Dimitri m’a transporté à travers les airs, mais pour retourner, j’ai dû me débrouiller». Les pères du monastère étaient tellement inquiets de ce que la porte soit fermée de l’intérieur qu’ils la brisèrent pour entrer, mais ils ne trouvèrent pas Geronda à l’intérieur. Dans cet événement, la grâce donnée à Geronda se manifesta avec une force particulière. Mais il en va ainsi avec tous les gerondas. La grâce de l’Esprit Saint se manifeste de bien des façons, selon les besoins des membres de l’Église et en fonction de la perception et de la compréhension qu’ils ont de Dieu.
Nombreux sont les hommes et femmes liés à Geronda Philotheos, particulièrement à Thessalonique, où nous étudiions. De nombreux étudiants et beaucoup de familles entrèrent en contact avec lui et ont bien des choses à raconter. J’ai connu personnellement un militaire qui s’appelait Kalkandis. Geronda Philotheos l’a guéri, en priant Saint Nectaire, qui fut son père spirituel, alors décédé. Kalkandis était paralysé, depuis bien des années, et les médecins affirmaient qu’il ne pourrait plus jamais marcher. Quand il fut guéri par les prières du Père Philotheos à Saint Nectaire, Kalkandis fit appeler ces mêmes médecins et devant leurs yeux, il marcha jusqu’à l’église de l’hôpital. Cet homme avec qui j’avais accompli quelques missions m’emmena un jour en voiture et me raconta l’événement. Le Père Philotheos l’avait découvert, alité et malade, dans une maison. Alors qu’il passait devant celle-ci, Geronda Philotheos entendit une voix venue du ciel lui dire : «Entre dans cette maison et parle avec l’homme!». «Comment cela? Entrer dans cette maison? Et pour dire quoi?» La voix continua : «Entre! Tu trouveras l’homme». C’est ainsi que cela se passa ; Saint Nectaire, le père spirituel de Geronda Philotheos l’avait voulu ainsi.
Geronda racontait aussi que lorsqu’il vint à hésiter, ne sachant dans quel monastère il devait aller, il voulut entendre Saint Nectaire et se rendit à Égine pour lui parler. Ils tinrent de longs entretiens. Le Père Philotheos se confessa à plusieurs reprises pendant son séjour à Égine, et Saint Nectaire lui conseilla d’entrer au Monastère de Longovarda. Cette idée ne réjouissait guère le Père Philotheos; il se disait: «Pourquoi donc dois-je aller sur une île, pourquoi Paros? Je préférerais de loin la Sainte Montagne». Il s’adressa à Saint Nectaire, lui disant : «Geronda, s’il te plaît, donne-moi ta bénédiction pour aller sur l’Athos. Je pense qu’il serait mieux pour moi d’aller à la Sainte Montagne plutôt qu’à Longovarda». Saint Nectaire lui répondit : «Fais comme tu veux, mais sache que si tu essaies d’aller à la Sainte Montagne, tu n’arriveras pas jusque là et tu seras forcé de faire demi-tour». Mais le Père Philotheos ne se laissa pas convaincre par ces paroles. Il se mit en route pour le Mont Athos et survint alors cet épisode que j’ai déjà évoqué, au cours duquel il se fit emprisonner dans la Tour Blanche par les Turcs qui avaient l’intention de le tuer». Après avoir été délivré par Saint Dimitri, il fut bien obligé de se conformer à la recommandation de Saint Nectaire.
L’activité du Père Philotheos fut incessante. Il fit partie de cinq patriarcats orthodoxes. Des milliers de gens venaient se confesser auprès de lui, des évêques, des membres du gouvernement, des acteurs sociaux importants. Il fut l’un des grands spirituels de notre époque en Grèce. Il n’avait reçu aucune formation particulière, c’était l’Esprit Saint qui l’éclairait. Ses livres et ses lettres revêtent une grande importance.
A propos de ses lettres, il me raconta qu’il vint jadis à être taraudé par l’idée d’écrire une lettre, en sa qualité de confesseur connaissant bien le cœur de milliers de gens, au Président de la République de Grèce, pour attirer l’attention de celui-ci sur la direction que prenait la Grèce. «Mais je pouvais écrire la lettre, c’était une chose. Une autre consistait à savoir comment la remettre au Président. Comment la lui transmettre? Et puis, la lirait-il? Pourquoi saurait-il qui je suis?…» Mais, la grâce de l’Esprit Saint le convainquit, au plus profond de son âme, d’écrire cette lettre. Et il finit par le faire. Une fois la lettre écrite, il la relut et se dit «Mais qui suis-je donc pour que cette lettre parvienne à un tel homme?». Il se fait qu’en ces jours-là, une moniale séjournait au monastère. Et elle vint dire au Père Philotheos : «Geronda, en bas, une dame vous attend. C’est l’épouse du Président de la République; elle est accompagnée de son fils. Ils veulent vous voir». Il les reçut sur le champ et leur remit la lettre. Et le Président la lut. Voilà comment le Seigneur résolut la question de la transmission de la lettre. Et le Président prit très au sérieux l’avis qui lui était proposé, et cela lui permit de prendre de justes décisions.
Sur l’île de Paros, tout le monde aimait beaucoup le Père Philotheos. Sa présence était importante au point où chacun voyait en lui son propre père et un véritable saint. Geronda me parla avec insistance du Mystère de la Confession, de la conversion et du repentir, et de la grande importance pour l’homme de vivre dans l’Église, de prendre part à la Sainte Eucharistie et de se confesser. Il y revenait encore et sans cesse, s’appuyant sur sa propre expérience. Il disait : «Si l’homme aspire de toutes ses forces à ces deux mystères, la confession et la Sainte Communion, je garantis qu’il réussira à atteindre le Divin». C’est dans cette voie qu’il orientait tous ceux et celles qui venaient à lui pour se confesser.
Traduit du russe.
Métropolite Athanasios : A propos de Geronda Joseph l’Hésychaste
Le Métropolite Athanasios de Limassol partage, dans son livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, l’immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout auprès des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer. Dans le texte ci-dessous, Monseigneur Athanasios présente Geronda Joseph l’Hésychaste, il s’agit de la traduction des pages 17 à 23 du livre précité.
Geronda Joseph l’Hésychaste est un saint homme qui joue un rôle important en ces temps modernes. Sa présence sur la Sainte Montagne où il vécut constitue pour l’Église un trésor inestimable. Geronda Joseph l’Hésychaste fut le geronda de mon geronda, Joseph de Vatopedi ; il est notre ‘grand-père spirituel’ comme on dit dans le langage monastique.
Ce grand Saint qui vécut sur l’Athos naquit sur l’île de Paros au début du siècle passé. Quand l’Ancien Joseph était encore bébé, à l’heure de la prière, sa mère, qui était une sainte femme (plus tard elle reçut, elle aussi, la tonsure monastique) eut la grâce d’une vision angélique. L’ange apparut dans la pièce, avança vers l’enfant et se mit à le démailloter, afin de l’emporter. La mère lui demanda «Mais que fais-tu ? Tu veux enlever mon bébé?» L’ange répondit «Oui j’emmène le bébé avec moi. C’est un ordre d’en haut». Il lui remit alors une médaille en or et partit avec l’enfant. Ce fut une prémonition du futur chemin emprunté par l’ancien.
Quand le futur geronda grandit, il déménagea à Athènes. Il y travailla et pratiqua la boxe, car physiquement, il était très costaud. A environ vingt ans, suite à la lecture de la vie des saints, il décida de se consacrer à Dieu. Ayant entendu parler de la Sainte Montagne, il se proposa d’y aller. Toutefois, avant de réunir les conditions lui permettant de mettre son projet à exécution, et de trouver un moyen de s’y rendre, il avait commencé à mener une vie ascétique, jeûnant sévèrement et participant aux vigiles, offices et liturgies nocturnes qui étaient habituels à cette époque à Athènes. Il alla jusqu’à s’établir au sommet d’un arbre, à l’image des stylites ; il avait lu leurs vies et dans son zèle d’adolescent, il était convaincu qu’il devait les imiter. Il finit par faire la connaissance d’un moine de la Sainte Montagne, et partit avec lui pour l’Athos.
Dès son arrivée, il se lança au plus profond de la Sainte Montagne, dans le désert, où il devint novice auprès d’un ancien très simple et brûlant de zèle. A cette époque, le futur geronda Joseph se lia avec le Père Arsenios, un homme bon, natif du Pont.
Jeunes moines, ils n’avaient pas de lieu de vie fixe et voyageaient sur l’Athos, s’installant là où ils arrivaient, d’habitude dans des monastères proches du sommet de l’Athos, à proximité de la Grande Laure. Ils allaient de grotte en grotte, d’église en église, pratiquant l’ascèse de la prière ininterrompue. Ils se nourrissaient d’environ 80 grammes de pain sec par jour, et buvaient de l’eau. Rien de plus. En chemin, le Père Joseph interdisait au Père Arsène de discuter afin de pratiquer la prière sans s’interrompre. L’ancien menait un combat dépassant les forces humaines. Pendant huit ans, il fit l’expérience d’attaques féroces des démons, souffrant le martyr jour et nuit. Il endurait la lutte spirituelle dans la douleur et les larmes, le jeûne le plus strict et les veilles nocturnes en prière. Pendant les huit années de cette effroyable lutte, il ne dormi pas une seule fois dans un lit ; il restait assis sur un petit banc et sommeillait en priant. Au bout de ces huit années, la lutte prit fin et la paix s’installa en son cœur.
Dans les moments où Geronda endurait ces attaques démoniaques, le Seigneur le consolait en le visitant de sa grâce. Une nuit, alors que Geronda était plongé dans ce terrible combat, il en vint à n’être plus capable de se tenir debout. Le désespoir le saisit et il se mit à pleurer, criant : «Seigneur une guerre pareille ne va-t-elle pas briser toute volonté humaine?» Il pleurait car il n’avait plus de force en lui. Il entendit alors une voix lui disant : «N’est-ce pourtant pas pour Mon Amour que tu endures tout cela?» Et instantanément, il reçut force et patience. Une autre fois, la veille d’une grande fête, Geronda (qui à cette époque ne participait pas aux offices des fêtes afin de ne pas interrompre sa prière), seul dans sa kaliva, priait en pleurant de ne pouvoir ni participer à la liturgie ni communier. Il priait en son cœur et soudain, comme il le décrit lui-même, l’endroit où il se trouvait fut illuminé et un ange apparut avec la Saint Coupe, lui dit : «Avec crainte de Dieu, foi et amour, approchez!», puisa dans le Saint Calice une parcelle du Corps du Christ et lui offrit la communion. Ceci signifie donc que Geronda a reçu la Saint Communion des mains d’un ange !
Une autre fois, lors de la Théophanie, il veillait et priait quand la Sainte Trinité lui apparut. Geronda reçut la visite de trois jeunes adolescents, âgés de pas plus de dix ans, de même taille, au même visage, aux mêmes vêtements. Geronda était stupéfait et ne pouvait détacher son regard de cette vision. Tous trois le bénirent en même temps et chantèrent «Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia!».
Une nuit, ce fut la Très Sainte Mère de Dieu elle-même qui vint rendre visite à Geronda dans sa chapelle dans la grotte, alors qu’assailli par les afflictions et les tentations, il pleurait et suppliait la Très Sainte Mère de Dieu de lui venir en aide. La Mère de Dieu se tint alors devant lui, avec l’Enfant Jésus dans ses bras, et elle lui parla : «Ne t’ai-Je pas dit de mettre ton espoir en Moi ? Pour désespères-tu?» Geronda tomba à genoux et se remit à pleurer. Alors, la Mère de Dieu lui dit : «Mets ton espoir en moi et ne perds pas courage. Et maintenant, viens, et prends le Christ». Et Elle lui donna l’Enfant. Geronda tremblait tellement et était si troublé qu’il n’osait prendre l’Enfant. Et c’est alors le Christ Lui-même qui quitta les bras de Sa Mère et vint sur les bras de Geronda, le regardant à trois reprises. Depuis ce jour, l’endroit où la Mère de Dieu se tint et parla à Geronda Joseph est saturé d’un parfum merveilleux, et ce, bien que Geronda soit mort depuis longtemps et que ces lieux soient inhabités. Je souhaite souligner que toute la grâce que portait Geronda, de même que son don de la prière du cœur ininterrompue, il les reçut de la Très Sainte Mère de Dieu.
Geronda Joseph décéda à l’âge de soixante et un an. Quelques semaines avant sa mort, il fut averti de ce que sa vie sur terre touchait à sa fin. Ce fut à nouveau la Mère de Dieu qui vint à lui et dit «Je vais te prendre avec Moi le jour de Ma fête». Geronda s’attendait donc à mourir le jour de la Dormition de la Mère de Dieu. Et effectivement, sa santé se mit à décliner progressivement. Il se rendit pour la dernière fois aux offices de la fête de la Dormition et chanta avec les moines. Au moment de communier, il dit : «Comme viatique pour la Vie éternelle» (N.d.T. Première prière de Saint Basile le Grand dans le Canon de la Sainte Communion). Ses derniers mots furent : «Tout est terminé, je m’en vais. Je pars. Bénissez». Et il remit son âme entre les mains de Celui auquel il aspirait depuis sa jeunesse. Les hommes de Dieu possèdent un certain pouvoir, pendant leur vie et après leur mort, dans la mesure où leur vie surpasse les possibilités humaines. Ils atteignent la vie de l’autre monde, le monde de la grâce. Après la mort de Geronda, il se produisit de nombreux événements, des miracles et des apparitions, témoignant de la sainteté de cet homme.
Il est notre grand-père spirituel ; demandez sa prière, il fait preuve d’une grande audace devant Dieu. Il est extraordinaire que Geronda ait annoncé qu’à travers quatre de ses disciples, la sainte Montagne toute entière allait se remplir de moines. Aujourd’hui, à partir des graines semées par Geronda Joseph l’Hésychaste, ont germé plus de sept cents moines et moniales. Vingt monastères aux États-Unis, six sur l’Athos et de nombreux autres en Grèce et à Chypre considèrent Geronda Joseph comme leur ancêtre-fondateur spirituel.
Il est possible de décrire en quelques mots l’enseignement de Geronda. En premier lieu, en ces temps d’errements théologiques et de déchéance spirituelle, Geronda a restauré les fondements de l’enseignement de la prière du cœur. La notoriété dont jouit aujourd’hui dans le monde la prière du Cœur, la prière de Jésus «Seigneur Jésus Christ, aie pitié de moi», nous en sommes redevables à Geronda Joseph et à ses disciples, Geronda Ephrem de Philotheou (N.d.T. On l’appelle plus couramment de nos jours Geronda Ephrem d’Arizona), Geronda Joseph de Vatopedi, Geronda Charalampos et Geronda Ephrem de Katounakia. Tous ont enseigné la prière de Jésus tant aux moines qu’aux laïcs. Par ailleurs, Geronda Joseph l’Hésychaste parlait de la nécessité de revenir à la communion fréquente aux Saint Mystères du Christ. Certains théologiens considèrent que la communion fréquente est une hérésie. Un des succès de Geronda fut le retour des moines et des laïcs à la communion fréquente.
Le trait le plus caractéristique de Geronda et de son ascèse consista en ce qu’il conserva toujours le zèle de ses débuts. Du premier jour où il posa le pied sur le sol de la Sainte Montagne jusqu’à son dernier souffle, il préserva un zèle inextinguible. Jamais il ne se laissa aller au moindre compromis avec le péché, avec la transgression de la volonté divine. Geronda Sophrony (Sakharov) d’Essex connut Geronda Joseph, et il racontait que la première fois qu’il le vit, Geronda Joseph lui donna l’impression d’être en guerre. Il était un homme tellement courageux qu’il ne reculait devant rien. Une âme aussi puissante, on la distingue immédiatement, même en regardant seulement une photo de lui.
Les Saints de notre Église ne sont pas morts. Ils vivent. Ils sont autour de nous, tout près, et ils nous soutiennent. Je souhaite que leurs prières nous accompagnent et nous protègent tous.
Traduit du russe.
Qui est le Métropolite Athanasios de Limassol?
Le texte ci-dessous est la traduction de l’introduction remarquable (pages 4 à 14), rédigée par Athanasios Zontakis, du livre intitulé «Le Cœur ouvert de l’Église», publié en 2016, en russe, par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre (Сретенский монастырь) à Moscou. Le Métropolite Athanasios est l’un des prédicateurs les plus connus dans l’Église Orthodoxe grecque contemporaine. Il a connu de nombreux gerondas et ils l’ont nourri de leur tradition spirituelle. Nonobstant les obligations dues à son rang archiépiscopal, le Métropolite Athanasios continue aujourd’hui encore à confesser et à dispenser la guidance spirituelle. Depuis de nombreuses années, il s’entretient familièrement avec son troupeau, ce qui lui assure un grand succès, particulièrement auprès des jeunes. En Grèce et ailleurs, les entretiens avec le Métropolite font régulièrement l’objet d’enregistrements. Le présent livre est le premier recueil d’entretiens du Métropolite Athanasios qui soit publié avec sa bénédiction. Certains entretiens furent transcrits à partir d’enregistrements et d’autres proviennent du journal de la Métropole de Limassol, «Paraklisis». Read more