Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un entretien de Madame Svetlana Louganskaia avec le Protosyncelle Paul Radousinovtich, Supérieur du Monastère d’Ostrog, publié le 26 mars 2015 sur le site Pravoslavie.ru. (Les photos sont également de Madame Louganskaia)
Le Monastère d’Ostrog occupe une place particulière parmi les trésors de l’Église de Serbie. Il est difficile de trouver serait-ce un homme ou une femme qui ne connaisse pas Saint Basile le Thaumaturge d’Ostrog ni le Monastère d’Ostrog. Un flot de milliers de pèlerins s’y écoule quotidiennement. Souvent on compare ce monastère avec la Sainte Montagne ou avec Jérusalem. Par contre, on sait peu de choses de la vie intérieure du monastère, de son organisation, de ses héros de l’ascèse. La correspondante du Portail Pravoslavie.ru, Madame Louganskaia a demandé au supérieur du monastère de répondre à ses questions relatives à la vie de la communauté monastique et à l’histoire contemporaine du monastère.
A cette époque, qu’est-ce qui fut le plus dur pour le monastère ?
Le plus dur fut d’établir les fondations d’une vie véritablement monastique. Le problème était que les services de renseignement avaient introduit leurs gens au monastère. Et ils poursuivaient leur objectif, et on ne pouvait rien faire contre eux. C’était très compliqué, et dangereux, d’essayer de se débarrasser d’eux. Un des moments les plus durs fut l’expulsion de l’ancienne moniale Olympiade. Le Père Lazare disait que ce fut la plus grande tentation de sa vie. Comment cela se passa-t-il?
Elle avait reçu la tonsure monastique à Milechevo et aurait du se trouver auprès du Patriarche Germain, mais il parvint, je ne sais comment, à éviter cela, et c’est le Métropolite Daniel qui l’accueillit, mais pour protéger le Patriarche, il la fit installer à Ostrog. Elle était ici une sorte d’agent de police, se comportant de façon assez provocante et immorale. Il y avait alors au monastère une école monastique bien connue, et elle a largement contribué à l’effondrement de cette institution. Read more
Le texte ci-dessous est la traduction (en trois parties) d’un entretien de Madame Svetlana Louganskaia avec le Protosyncelle Pavel Radousinovtich, Supérieur du Monastère d’Ostrog, publié le 26 mars 2015 sur le site Pravoslavie.ru. (Les photos sont également de Madame Louganskaia)
Le Monastère d’Ostrog occupe une place particulière parmi les trésors de l’Église de Serbie. Il est difficile de trouver serait-ce un homme ou une femme qui ne connaisse pas Saint Basile le Thaumaturge d’Ostrog ni le Monastère d’Ostrog. Un flot de milliers de pèlerins s’y écoule quotidiennement. Souvent on compare ce monastère avec la Sainte Montagne ou avec Jérusalem. Par contre, on sait peu de choses de la vie intérieure du monastère, de son organisation, de ses héros de l’ascèse. La correspondante du Portail Pravoslavie.ru, Madame Louganskaia a demandé au supérieur du monastère de répondre à ses questions relatives à la vie de la communauté monastique et à l’histoire contemporaine du monastère.
Père Pavel, votre chemin vers la foi et le monachisme n’est pas tout à fait habituel. Racontez-nous quand et comment vous avez reçu le saint baptême, et qu’en fut-il de votre famille ?
J’ai été baptisé alors que j’étais déjà adulte ; à vingt ans. Et j’ai souvent regretté que, dans ma jeunesse, je n’avais pas le genre d’environnement que nos enfants ont maintenant. Mais d’un autre côté, quand je me souviens de l’histoire de ma vie, je me rends compte que tout m’a conduit à l’Église et je suis reconnaissant à Dieu d’avoir reçu ce dont j’avais besoin au bon moment. Mon grand-père et mon père viennent de cette région, des environs de Tsétinié, ma grand-mère est de Lika, une région de Croatie. Maman est née en Hongrie, son père est belge, sa mère est hongroise. Ses parents vivaient dans une petite ville minière née pendant la domination austro-hongroise. La ville était dominée par la population musulmane, mais il y avait aussi des Croates, des Serbes, des Tchèques, des Slovènes, des gens d’origine austro-hongroise. Mon grand-père maternel était pasteur protestant réformé, je me souviens bien de lui, je me souviens de nos conversations. Cela m’intéressait de lui parler, mais je sentais déjà les limites du protestantisme. Read more
Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe accessible sur le site du Monastère (en construction) de la Dormition – Saint Seraphim de Vyritsa . Cet original est sous-titré: «Extrait du sermon du 7 avril 2020 du Hiéromoine Kyrill». Les frères jumeaux hiéromoines Cyrille et Méthode Zinkovski, membres du clergé de l’église de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, à Vyritsa, portent matériellement et spirituellement la construction de ce monastère pour femmes, guidés par leur père spirituel l’Archimandrite Ioann Mironov et l’Évêque Mitrophane de Gatchina et Louga.
Toute l’histoire de l’Église nous enseigne l’importance de la vénération de la Très Sainte Mère de Dieu
Au nom du Père, du Fils et du Saint-esprit!
Chers frères et sœurs, bonne fête de l’Annonciation à la Très Pure Souveraine et Mère de notre Dieu!
Cette grande fête est liée, comme le disent les hymnes, au début de notre salut. Nous connaissons tous ces événements évangéliques liés à l’Annonciation à la Toute Sainte Vierge par l’Archange Gabriel. Bien sûr, d’une part, c’est une fête grandiose, incroyable, dont on peut parler longuement. D’autre part, sa grandeur est tellement indicible qu’il est difficile de la décrire en langage humain. Comment est-il possible que le Créateur, Tout-puissant, Indescriptible, Omniscient, Omniprésent, soit devenu un petit bébé dans le ventre de la Vierge Marie? Pourquoi le Grand Dieu eut-Il besoin de venir dans ce monde? Comme l’a dit le Métropolite Antoine de Souroge, jamais un homme ne pourrait penser par lui-même une telle religion. Dans toutes les religions, la divinité suprême est quelque part en-haut et ne peut que donner ou commander certaines lois. Mais venir dans ce monde rempli de péchés, et même ainsi s’unir à la matière, nous ne rencontrons cela dans aucune autre religion. Un homme n’aurait jamais inventé ça. Et, en effet, l’Évangile est une grande nouveauté, une grande révélation pour nous. Et même parmi ceux qui étaient alors à Nazareth, à Jérusalem, personne ne pouvait y croire, bien que les Juifs aient lu les Écritures, les prophètes, le prophète Isaïe qui avait prédit que «la Vierge concevrait en son sein» (Isaïe 7:14). Mais ils avaient lu sans comprendre. C’est pourquoi, par l’Œuvre de Dieu, la Vierge Marie fut fiancée à Joseph. Parce que si elle avait conçu et donné naissance à un bébé par le Saint-Esprit, sans être fiancée, alors elle aurait dû, selon la loi de Moïse, être mise à mort. Personne parmi ces Juifs «orthodoxes» n’aurait jamais cru qu’un miracle tel que la conception sans semences eût été possible. Elle aurait été accusée d’adultère secret, dissimulé. Le Seigneur, sachant cela, recouvrit ce mystère. Read more
Le texte ci-dessous est la suite de la traduction ( proposée en plusieurs parties) d’un résumé détaillé de la vie de Saint Seraphim de Vyritsa écrite par Alexandre Archakovitch Trofimov à partir de son livre qui compte 240 pages. L’original russe du résumé traduit ici, agrémenté de nombreuses photographies, a été publié en six parties sur le site de l’auteur, le 14 mars 2014.
Instructions et prophéties de Saint Seraphim de Vyritsa (suite)
De nombreux pays se rueront sur la Russie, mais elle résistera, tout en perdant la plus grande part de ses terres. Cette guerre, racontée par la Sainte Écriture et dont parlent les prophètes, sera la cause de l’unification de l’humanité. Les gens comprendront qu’il est impossible de continuer à vivre ainsi, sinon tous les êtres vivants périront, et ils choisiront un seul gouvernement; ce sera la veille de l’avènement de l’antéchrist.
Ensuite, les persécutions contre les chrétiens commenceront, et quand ils quitteront les villes par convois vers la Russie profonde, il faudra se hâter d’être parmi les premiers, car beaucoup de ceux qui resteront périront.
Arrivera le règne du mensonge et du mal. Ce sera si dur, si mauvais, si effrayant. Que Dieu nous épargne de vivre jusqu’à ce moment-là. Vous et nous ne vivrons pas jusque là.
Peu de temps après la fin de la Grande Guerre Patriotique, on dit au Père Seraphim : – Cher Batiouchka! Comme c’est bien maintenant.
La guerre était terminée, les cloches sonnaient dans les églises…
Le Starets répondait :
– Non, ce n’est pas encore fini. Il y aura de l’effroi plus qu’il n’y en eut. Vous la rencontrerez encore, la guerre… Qui survivra? Qui restera en vie? Mais pour celui qui restera vivant, qu’elle sera la bonne vie…
«Si tous les gens du monde entier, tous jusqu’au dernier, s’agenouillaient en même temps et priaient Dieu pendant au moins cinq minutes de prolonger leur vie, afin que le Seigneur accorde à tous le temps de se repentir… Si le peuple Russe ne se repent pas, il se pourra que le frère se lève de nouveau contre le frère.»
«Les temps viendront où ce ne sera pas la persécution, mais bien l’argent et les séductions de ce monde, qui détourneront les hommes de Dieu. Alors périront beaucoup plus d’âmes que pendant les persécutions athéistes. D’une part, ils érigeront des croix et des coupoles dorées, mais d’autre part viendra le règne du mensonge et du mal. La véritable Église sera toujours persécutée, et il ne sera possible d’être sauvé que par les afflictions et la maladie. La persécution prendra le caractère le plus sophistiqué et le plus imprévisible. Ce sera effrayant de vivre en ces temps»
Le Starets aimait beaucoup la jeunesse. À ce moment-là, les jeunes gens n’allaient presque pas à l’église et il était si heureux quand ils venaient à lui. Batiouchka a évoqué le rôle énorme des jeunes dans la renaissance future de l’Église.
Il a expliqué que des temps arriveraient (et déjà ils arrivent!) au cours desquels la corruption et le déclin des mœurs des jeunes atteindront les limites les plus extrêmes. Il n’y aura presque plus de non-corrompus. Ils considéreront que tout leur est permis pour satisfaire leurs caprices et convoitises, car ils constateront leur impunité. Ils se rassembleront en bandes pour voler, et se dépraver.
«Mais à un certain moment, la voix de Dieu se fera entendre, et les jeunes comprendront qu’il est impossible de continuer ainsi. Et ils se tourneront vers la foi de différentes manières, le désir d’ascétisme augmentera. Ceux qui étaient auparavant des pécheurs, des ivrognes, rempliront les églises, ressentiront une grande soif de vie spirituelle. Beaucoup d’entre eux deviendront moines. Des monastères seront ouverts, les églises seront pleines de croyants.
Alors les jeunes iront en pèlerinage dans les lieux saints; ce sera une époque glorieuse! Celui qui aura grandement péché se repentira ardemment. Comme le cierge qui, avant de s’éteindre, resplendit, illuminant tout par sa dernière lumière, ainsi sera la vie de l’Église. Et ce temps est proche.»
«Combien de grâces le Seigneur n’a-t-il données à la Russie, quelles forêts, lacs, rivières, quelles richesses dans les tréfonds de sa terre. Mais nous vivons sans Dieu, et la terre est une mère, elle donne du pain et donne la vie. Nos ennemis et les puissances impies ne permettront pas longtemps aux gens revenir à la terre. Il sera possible de nourrir tout le monde et de tout bien organiser, mais cela ne serait pas profitable à nos ennemis; ils ont peur de la renaissance de la Russie. Et pourtant, la Russie vivra de sa terre.»
«Le salut au monde viendra de la Russie, et Saint-Pétersbourg deviendra le centre spirituel du pays. Il y aura encore de grands événements en Russie. La découverte et la glorification de reliques à Saint-Pétersbourg , ce sera une grande joie pour le monde entier. Vyritsa deviendra un lieu de pèlerinage et un monastère sera ouvert ici.»
Du chemin de Saint-Pétersbourg à Vyritsa, Batiouchka disait: «Maintenant, il faut deux heures et demie, voire trois heures, avec le train à vapeur, mais plus tard vous viendrez plus rapidement; les trains électriques rouleront et se succéderont sans cesse.»
Après la guerre, le Starets dit à une de ses filles spirituelles: «Il viendra un temps où la procession partira de la Cathédrale de Kazan et ira à nouveau jusqu’à la Laure. Tu vivras jusque là.» C’était difficile à croire, mais maintenant tout cela s’est accompli! Tous les orthodoxes se souviennent de la procession jusqu’à la Laure avec les reliques retrouvées de Saint Seraphim de Sarov.
«Jérusalem deviendra la capitale d’Israël et, avec le temps, elle deviendra également la capitale du monde. Car là est le véritable centre de la Terre, c’est là que le Sauveur du monde a été crucifié et est ressuscité.»
Le Starets prédit qu’un des papes catholiques serait un Slave.
Le Père Séraphin a parlé à ses proches de sa glorification future, mais il a précisé: «Ne vous précipitez pas pour déterrer mon corps. Vous devez laisser tout cela à Dieu. Je ne veux pas qu’on marchande mon corps.»
Traduit du russe Source
Le texte ci-dessous est la suite de la traduction ( proposée en plusieurs parties) d’un résumé détaillé de la vie de Saint Seraphim de Vyritsa écrite par Alexandre Archakovitch Trofimov à partir de son livre qui compte 240 pages. L’original russe du résumé traduit ici, agrémenté de nombreuses photographies, a été publié en six parties sur le site de l’auteur, le 14 mars 2014.
Instructions et prophéties de Saint Seraphim de Vyritsa
«Le Seigneur est fort et suscite des ouvriers, si nous le Lui demandons. Prions et demandons, et alors, des pierres le Seigneur fera ses élus.»
«Au moins une fois dans votre vie, nous devons faire brûler un cierge pour ceux que nous avons offensés, trompés, que nous avons volés, auxquels nous n’avons pas remboursé notre dette.»
Quand on se plaignait auprès de Batiouchka d’avoir fait l’objet de calomnies et de diffamation, il disait: «Qu’on parle mal de nous. Et nous, efforçons-nous de faire le bien.»
Le Starets disait que le moment viendra où il y aura quarante personnes qui s’accrocheront à chaque croyant pour qu’il les tire.
«Dans les moments les plus difficiles, celui qui, à la mesure de ses forces, pratiquera la prière de Jésus, depuis l’invocation fréquente du nom du Fils de Dieu jusqu’à la prière incessante, celui-là sera plus aisément sauvé.»
Le Starets répétait souvent qu’il est nécessaire au chrétien de prier pour ses ennemis. Voici ses paroles: «Vous devez obligatoirement prier pour vos ennemis. Si vous ne priez pas, c’est comme si vous versiez du kérosène dans le feu: la flamme grandit de plus en plus… Toujours et en toutes choses, même pour les afflictions, remerciez le Seigneur et la Très Sainte Mère de Dieu».
Le Starets disait que le Seigneur nous a donné l’âme, mais notre corps provient de nos parents et de nos ancêtres. Nous devons donc prier pour nos parents et nos ancêtres. Ils attendent notre prière et se réjouissent tellement quand nous prions pour eux; et ceux qui sont déjà dans le Royaume des Cieux nous aident.
Batiouchka a prédit la Grande Guerre Patriotique, la destruction de l’Église et la renaissance de la foi en Russie.
Batiouchka a annoncé la renaissance des anciens monastères, la Laure de la Trinité-Saint Serge, le Monastère de Diveevo, la Laure Saint Alexandre Nevsky, la Laure des Grottes de Kiev. Le Starets a dit que Leningrad serait rebaptisée Saint-Pétersbourg et qu’il viendrait un moment où il serait possible d’entendre les prières des églises, les homélies et les instructions spirituelles à la radio.
Le poème qu’il a écrit en 1939 témoigne de la clairvoyance profonde du Starets non seulement au sujet du destin des gens, mais aussi de l’avenir de notre Église et de notre patrie: L’orage va passer sur la terre Russe, Le Seigneur pardonnera au peuple russe ses péchés. Et la Croix de la Sainte beauté divine Au-dessus des églises de Dieu resplendira à nouveau. Et le son des cloches éveillera Toute notre Sainte Russie du sommeil du péché, pour son salut. Les saints monastères seront rouverts Et la foi en Dieu unira tout le monde. Les terribles tribulations s’apaiseront, La Russie vaincra ses ennemis, Et le nom du grand peuple russe Comme le tonnerre dans tout l’univers retentira.
Ce poème du Père Séraphin a été transmis de main en main, jusque dans les lieux de détention et d’exil. Il fut lu et chanté par de nombreux martyrs et confesseurs de l’Église russe, ainsi affermis dans la foi et l’espoir d’une future renaissance de la vie spirituelle de leur patrie.
Interrogé par un de ses fils spirituel sur l’avenir de la Russie, le Starets lui a suggéré d’aller à la fenêtre et de regarder. Il vit le Golfe de Finlande et de nombreux navires naviguant sous différents pavillons. – Comment dois-je comprendre cela? demanda-t-il à Batiouchka. Le Starets répondit : – Le moment viendra où il y aura un épanouissement spirituel en Russie. De nombreux monastères et églises seront ouverts, même les hétérodoxes viendront sur de tels navires pour se faire baptiser. Mais ce ne sera pas pour longtemps; pendant une quinzaine d’années, puis l’Antéchrist viendra.
Il disait encore que quand l’Orient gagnerait en puissance, «tout deviendra instable. Le nombre sera de leur côté, mais pas seulement cela: ils travailleront comme des gens sobres et ardents au labeur, et chez nous il y aura une telle débauche…»
On raconte aussi que le Starets a dit que «l’Orient sera baptisé en Russie. Le monde céleste entier prie pour l’illumination de l’Orient. Mais viendra un temps où la Russie sera déchirée en morceaux. D’abord, ils la découperont, puis ils commenceront à piller les richesses. L’Occident contribuera de toutes les manières possibles à la destruction de la Russie et donnera pour un temps la partie orientale de celle-ci à la Chine. L’Extrême-Orient sera remis aux mains des Japonais, et la Sibérie sera donnée aux Chinois, qui viendront s’installer en Russie, épouser des Russes et, finalement, par la ruse et la traîtrise, ils prendront tout le territoire de la Sibérie jusqu’à l’Oural. Et quand la Chine voudra avancer plus loin, l’Occident s’y opposera et ne le permettra pas.»(A suivre)
Le texte ci-dessous est la suite de la traduction ( proposée en plusieurs parties) d’un résumé détaillé de la vie de Saint Seraphim de Vyritsa écrite par Alexandre Archakovitch Trofimov à partir de son livre qui compte 240 pages. L’original russe du résumé traduit ici, agrémenté de nombreuses photographies, a été publié en six parties sur le site de l’auteur, le 14 mars 2014.
Le Père Ioann Mironov se souvient : «Le jour de sa mort, le 3 avril 1949, le Père Seraphim m’a miraculeusement appelé chez lui. La veille, il m’a transmis un message par l’intermédiaire du Père Grigori Selivanov: «Que Vanya vienne» et il a précisé la date. Je suis donc parti le 3 avril par le train le plus matinal… A cette heure-là, seuls les plus proches étaient déjà informés de la mort du Juste. Le père Alexis Kibardine a célébré la première pannychide. J’ai eu l’honneur de prier avec lui. Quand nous avons transporté le Père du lit à la table, il semblait que nous portions seulement la mantia; il était si léger».
Le premier jour après la mort du Père Seraphim, une femme, venue prendre congé du Starets, amena sa petite fille aveugle auprès cercueil et dit:
-Embrasse la main de grand-père.
La fillette embrassa la main, et immédiatement, elle vit.
Pendant trois jours, il y eut un flot ininterrompu de gens qui s’approchaient du cercueil. Le Patriarche Alexis Ier avait ordonné au Métropolite Grigori (Tchoukov) de Leningrad d’annuler les cours au Séminaire et à l’Académie pendant trois jours après la mort du Starets. Le cercueil pour le funérailles du Starets fut envoyé par le Métropolite Grigori.
Le Père Seraphim avait promis au Père Alexis Kibardine tous ses accessoires et livres liturgiques. L’icône miraculeuse du Sauveur fut envoyée au Patriarche Alexis I. Les autres icônes furent offertes à l’église de Kazan à Vyritsa. On y conserve donc aujourd’hui encore l’icône de Tikhvine de la Très Sainte Mère de Dieu, l’icône de Saint Seraphim de Sarov et l’icône de Saint Panteleimon, transmises par le Starets Seraphim.
Les funérailles du Père Seraphim furent célébrées la veille de la fête de l’Annonciation dans l’église de Kazan à Vyritsa. A cette époque le trajet en train à vapeur jusque Vyritsa prenait deux heures, sans les arrêts. Le voyage durait près de trois heures. Le jour des funérailles et de l’enterrement du Starets, le train à vapeur du matin ne put emmener tous ceux qui voulaient monter dans les wagons, on n’aurait pu en glisser un de plus. La foule se jeta littéralement sur le chef de la gare: – Il faut attendre deux heures pour le prochain train. Organisez-nous donnez-nous un convoi supplémentaire d’urgence!
Questionnés au sujet de la raison de leur empressement, les gens répondirent : – À Vyritsa, le Starets Seraphim est décédé, nous arriverons en retard pour l’enterrement.
Et les retardataires étaient nombreux. Il y avait beaucoup de membres du clergé et d’élèves des institutions de théologie. Parmi eux se trouvait le futur Patriarche Alexis II, qui étudiait alors au séminaire de Leningrad. Pendant les funérailles et l’enterrement, ils furent des milliers agglutinés autour de l’église de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan et les rues avoisinantes. Les chœurs de l’Académie de Théologie et du Séminaire chantèrent l’office.
Elena S. se souvient: «lors des funérailles, l’icône de Saint Seraphim de Sarov qui se trouvait dans la cellule de Batiouchka fut portée devant le cercueil. L’inhumation eut lieu le 6 avril. Il y avait tellement de gens que la fidèle auxiliaire de cellule du Père Seraphim eut une côte brisée par la pression de la foule, ce dont il l’avait prévenue bien à l’avance, en disant: – Pendant mon enterrement, protége tes petites côtes… Pendant plusieurs jours, le cercueil avec le corps du Juste défunt demeura dans l’église; les prêtres célébraient des pannychides, le peuple priait. J’ai toujours conservé une petite croix et des fleurs que j’ai appliquées sur sa main. Je suis venue plusieurs fois dire au revoir Batiouchka. Et ce qui était surprenant, c’était sa main, chaude, douce, tout à fait comme celle d’un vivant».
Le Père Seraphim fut enterré à Vyritsa, dans le petit cimetière à côté de l’église de Kazan. Celui qui va prier devant sa tombe ne peut jamais l’oublier. Il est maintenant évident pour beaucoup que Saint Seraphim de Vyritsa est devenu l’un des héros de l’ascèse les plus vénérés de l’Église russe du XXe siècle. Quand il était en vie, Saint Seraphim de Vyritsa disait : «Celui qui a besoin de mon aide, qu’il vienne devant ma tombe comme si j’étais vivant, qu’il raconte ce dont il a besoin, et je l’aiderai!» Nombreux sont ceux qui ont accompli cette démarche! Pendant plus de cinquante ans, les Orthodoxes vont encore et encore à Vyritsa sur la tombe du grand Starets, prient, pleurent, se repentent, y discutent comme avec un vivant, et reçoive une aide bienfaisante. Une chapelle a été érigée et consacrée sur la tombe de du Starets. Un interminable flot de gens vient à la chapelle, et à eux s’ouvre la grâce de ce lieu saint de la Terre Russe.
Comme le Père Seraphim l’avait prédit lui-même, arriva le moment de se poser la question de sa glorification par l’Église. La décision de la glorification du Père Seraphim parmi le chœur des saints fut prise par le Synode jubilaire de l’Église orthodoxe Russe, qui se tint du 13 au 16 août 2000 dans la cathédrale du Christ-Sauveur. En plus de Saint Seraphim de Vyritsa, fut également glorifié le chœur des néomartyrs et confesseurs russes, qui pendant les années de persécution par les mécréants, offrirent leur vie pour la foi en Christ.
Bien que Moine du Grand Schème Seraphim ait été glorifié dans le chœur des saints moines, tous ceux qui sont familiers avec sa vie comprennent que le podvig du Starets fut celui de confesseur et il peut donc à juste titre être commémoré dans le chœur des néomartyrs et confesseurs russes.
L’acte de la glorification des néomartyrs et confesseurs russes du XXe siècle, connus par leurs noms ou dont les noms sont jusqu’à présent inconnus au monde mais connus de Dieu, est devenu un jalon de notre histoire spirituelle. Car l’Église Orthodoxe Russe, qui a brillé sur son chemin millénaire à travers le chœur de ses saints hiérarques et saints moines, et ascètes qui ont glorifié le Seigneur par la prière, le jeûne, les veilles, la pureté et l’abstinence, est devenue, à la fin du deuxième millénaire de l’histoire de la chrétienté, l’Église des confesseurs et des martyrs pour la foi dans le Christ. Toute la vie spirituelle de la Russie du XIXe siècle a été illuminée par la prière ardente et les podvigs de Saint Seraphim de Sarov. Au tournant du vingtième siècle de l’histoire de la chrétienté, l’Église russe a glorifié un nouveau Seraphim, grand thaumaturge et intercesseur de notre Terre de Russie. (A suivre)