Saint Justin (Popovitch) : Saint Jean de Kronstadt et le Paradis de l’Âme russe. (1/2)

La traduction ci-dessous est celle d’un texte rédigé par Saint Justin (Popovitch) de Tchélié. La première version russe de ce texte, initialement écrit en serbe, fut intégrée dans un livre de Saint Justin intitulé “A propos du paradis de l’âme russe. Dostoïevski comme prophète et apôtre du réalisme orthodoxe”, (О рае русской души. Достоевский как пророк и апостол православного реализма) publié en 2001 à Minsk. Ce texte constitue le premier chapitre, pages 9 à 18, de l’Almanach ecclésiastico-historique “Le Pasteur de Kronstadt”, second volume, édité à Moscou en 2010 par les Éditions “Otchii Dom”. En voici la première partie.

L’homme est le seul être dans le monde entier, qui s’étende de l’enfer au paradis. Suivez l’homme dans toutes ses voies, et vous verrez que tous ses chemins conduisent soit au paradis, soit en enfer. Il n’est rien en l’homme qui ne s’achève ou au paradis, ou en enfer. L’éventail des pensées, des dispositions et des sentiments humains est plus vaste que les éventails angélique et diabolique. Plus que l’angélique car l’homme peut tomber jusqu’au niveau diabolique et plus que le diabolique car il peut s’élever même jusque Dieu. Cela signifie que tant le mal que le bien humains sont infinis, éternels, car le bien le conduira dans le royaume éternel du bien, le paradis, et le mal, dans le royaume éternel du mal, l’enfer. Qu’il le veuille ou non, l’homme est toujours un être éternel. A travers tout ce qui lui est propre jaillit une énigmatique éternité.Quand il accomplit le bien, quel que soit ce bien, l’homme est éternel car tout bien quel qu’il soit est lié par son nerf intérieur au Bien Divin éternel. Et quand il fait le mal, quel que soit ce mal, l’homme est aussi éternel, car tout mal est lié par son essence secrète au mal diabolique éternel.
Jamais l’homme ne peut se faire être fini, éphémère, mortel. Même s’il le voulait, il ne pourrait accomplir un suicide total, car l’acte suicidaire est en lui-même un mal, et en tant que tel, il mène l’âme du suicidé au royaume éternel du mal. Par sa nature même, la perception, la conscience qu’a l’homme de lui-même est immortelle, permanente, éternelle. Par son essence elle-même, l’homme est condamné à l’immortalité et à l’éternité. Seulement, cette immortalité, cette éternité, peut être double : bonne ou mauvaise, divine ou diabolique. La liberté est laissée à l’homme de choisir entre ces deux immortalités, entre ces deux éternités. Il ne peut renoncer à l’éternité et à l’immortalité, car son essence l’y destine. Il ne dispose ni d’un organe interne, ni de moyens externes à l’aide des quels il pourrait extirper de lui-même ou détruire en lui-même ce qui y est immortel, éternel. Pour s’adonner à une lubie pareille, il devrait avoir quelque chose de plus immortel que l’immortalité et de plus éternel que l’éternité, mais il ne dispose pas d’un tel élément.
Quand l’immortalité humaine commence-t-elle? Elle commence dès la conception dans le sein maternel. Et quand commence pour l’homme le paradis ou l’enfer ? Il commence dès que l’homme opère un choix entre le bien divin ou le mal diabolique. Entre Dieu ou le diable. Tant le paradis que l’enfer commencent pour l’homme ici, sur terre, afin qu’après la mort se prolonge une autre vie, dans un autre monde. C’est la raison pour laquelle le Sauveur a dit parlé précisément et clairement de la vie éternelle du juste et du pécheur : le juste au paradis et le pécheur en enfer.
La puissance créatrice immortelle est donnée à l’homme, puissance permettant de se créer pour soi une éternité telle qu’il la veut. En cela réside l’effrayante grandeur de l’essence humaine. Elle contient malédiction et bénédiction. C’est à la fois divin et effroyable que d’être un être humain, car celui-ci est éternel en tout et pour tous. Il est éternel par son corps, car celui-ci ressuscitera au jour du Jugement Dernier.
Qu’est-ce que le paradis? Le paradis, c’est ressentir Dieu. Si l’être humain sent Dieu en lui, il est déjà au paradis. Là où se trouve Dieu, se trouve aussi le Royaume de Dieu, le paradis. Dès le moment où Dieu le Verbe est descendu sur terre et est devenu homme, le paradis est devenu la réalité terrestre et humaine la plus directe.Car là où se trouve le Seigneur Christ, là est le paradis. Si l’être humain veut sentir et apprendre ce qu’est le paradis, que son âme accomplisse le bien évangélique, l’amour évangélique, la justice évangélique, la vérité évangélique, la prière évangélique et toutes les autres vertus évangéliques. En pratiquant les vertus évangéliques, l’être humain élève dans son être la vérité divine, le bien divin, et de la sorte, il fait l’expérience du paradis ici-même sur terre.
Qu’est-ce que l’enfer? C’est ressentir le diable. Si l’être humain sent le diable en lui, il est déjà en enfer. Car là où est le diable, là est l’enfer. Le diable est toujours précédé par le péché, et suivi par l’enfer. Chaque péché exsude un peu de mal dans l’âme humaine, et ce mal forme ensuite son petit enfer. Si l’être humain multiplie les péchés, s’il s’y habitue, son petit enfer se transforme et devient de plus en plus grand tant qu’il n’a pas saisi l’âme toute entière. Qu’est-ce que l’enfer, sinon le règne du péché, du mal, du diable? Là où règne le péché, commence l’enfer. Le péché vient du diable et dès lors, il mène l’être humain dans le royaume éternel du péché et du mal, l’enfer.
Paradis et enfer sont essentiellement tout d’abord des réalité psychiques, des expériences psychiques, subjectives et individuelles, et ensuite seulement des réalités transcendantes d’un autre monde. On pourrait dire que le paradis est sur terre, l’enfer aussi, mais relativement plus limité, mais l’un comme l’autre conduisent l’être humain après sa mort dans son royaume éternel : le Royaume de Dieu et le royaume du diable. Le bien humain et le mal humain sur terre ne sont que l’introduction et la préparation de l’être humain à la vie éternelle, soit dans le Royaume divin du Bien, le paradis, soit dans le royaume éternel du mal diabolique, l’enfer.
L’âme russe a son paradis et son enfer. Nulle part il n’existe d’enfer plus terrifiant, et nulle part n’existe de paradis plus divin que dans l’âme russe. Aucun être humain ne chute aussi profondément, jusqu’au tréfonds du mal, que le Russe. Mais de même aucun autre être humain n’atteint des hauteurs aussi vertigineuses que le Russe. L’histoire témoigne de ce que l’âme russe balance entre l’enfer le plus noir et le paradis le plus lumineux. Il me semble que parmi toutes les âmes sur terre, c’est en l’âme russe qu’on trouve l’enfer le plus épouvantable et le paradis le plus fascinant. Tous les anges des cieux, mais aussi tous les diables de l’enfer participent au drame de l’âme russe. L’âme russe est l’enceinte la plus dramatique dans laquelle anges et diables luttent impitoyablement. Des mondes combattent avec l’âme russe pour enjeu. Dieu Lui-même et satan lui-même luttent pour elle. En quoi consiste, à quoi ressemble le paradis de l’âme russe? Les saints russes, les théophores et les christophores de la terre de Russie composent et représentent le paradis de l’âme russe : de Saint Vladimir au Patriarche Tikhon, le confesseur de la foi. Immense, merveilleux, infini, est le paradis de l’âme russe, car énorme, car merveilleuse, car infinie, la sainteté des glorieux saints de la Terre de Russie. Chaque saint n’est rien d’autre que le paradis retrouvé. Et cela signifie que l’âme a été soustraite au péché, à la mort, au diable, et unie à Dieu, par sa sainteté et son éternité.
Où se trouve le paradis de l’âme russe? Le voici, en Saint Serge de Radonège et Mitrophane de Voronège, en Saint Philippe de Moscou et Saint Vladimir de Kiev, en Saint Seraphim de Sarov et en Saint Jean de Kronstadt, en chaque héros de l’ascèse, en chaque martyr, en chaque confesseur de la foi, en chaque juste de la Terre de Russie. Dieu est divin en ses saints russes. Voyez comme Il est miraculeusement divin en Saint Jean de Kronstadt! Tellement divin que le Père Jean est en vérité un saint de la Terre de Russie. En notre époque récente l’âme russe a reçu son paradis le plus parfait en la personne de Saint Jean de Kronstadt. Il ne fait aucun doute qu’il devint le paradis de l’âme russe martyrisée. Comment? (A suivre)

Traduit du russe

La Bienheureuse Natalia de Vyritsa. (2)

Lorsqu’on entend ou lit le nom du bourg de Vyritsa, on pense évidemment à Saint Seraphim, qui y vécut et mena son podvig de nombreuses années. Ce qu’on sait moins, c’est que Saint Seraphim avait annoncé qu’il y aurait toujours des “startsy”, hommes et femmes, à Vyritsa, et que Mère Natalia en ferait partie. L’une d’entre elles y vit encore actuellement; le Seigneur nous a accordé la grâce de la rencontrer un soir d’octobre 2018. Mais celle dont il va être question ci-dessous naquit en 1890 et décéda le 16 janvier 1976. Il s’agit de la Bienheureuse Natalia de Vyritsa. L’invention officielle de ses reliques incorrompues eut lieu le 4 octobre 2012. Elles reposent, en compagnie de celles d’autres saints hommes et femmes, tout à côté de la chapelle où sont vénérées les reliques de Saint Seraphim et de celle qui fut son épouse dans le monde, Matouchka Seraphima. Le texte ci-dessous n’a pas pour objet de proposer une biographie de la Bienheureuse Natalia. Cela fera l’objet d’une traduction et d’une publication ultérieure. Il s’agit plutôt de présenter cette sainte folle-en-Christ à travers une série de courts récits. En voici la deuxième partie.

J’avais un neveu qui empruntait sans cesse de l’argent sans jamais le restituer. Je cachai de l’argent, car il était capable d’en prendre sans même le demander. Un jour, il vint et Mère Natalia lui dit: «Volodia, tu veux que je te dise où se trouve l’argent de Katia?» Et une autre fois «J’ai donné ton argent à Volodia, mais seulement un peu».

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Saint Jean de Kronstadt. La Prière. (1)

Le texte ci-dessous est la traduction d’extraits d’écrits et surtout du Journal de Saint Jean de Kronstadt, dans lesquels il exprima l’expérience persévérante de la prière telle qu’il la vécut et pratiqua de tout son être au fil des années. Cette sélection fut publiée en 1943 en russe, sous forme de recueil,  par les éditions de la Fraternité Saint Jean le Théologien à Kharbin. Voici la première partie de cette traduction.

I. De l’essence, de la signification et de la force de la prière.
1. La prière est la preuve de l’existence de ma personnalité raisonnable, de ma qualité d’image de Dieu, un gage de ma divinisation et de ma béatitude future. Je fus créé à partir de rien ; je ne suis rien devant Dieu, tout comme il n’y a rien qui m’appartienne. Mais, par Sa miséricorde, je suis une personne, j’ai une raison, un cœur, une volonté libre. Et à travers ma raison et ma liberté, je puis, en m’adressant à Lui de tout mon cœur, augmenter progressivement en moi Son règne infini, progressivement multiplier de plus en plus Ses dons en moi, puiser en Lui comme en une Source cristalline et inépuisable, tous les biens spirituels et matériels, particulièrement les biens spirituels. La prière me persuade de ce que je suis une image de Dieu et au moyen des dispositions humbles et reconnaissantes de mon âme devant Dieu, par ma libre volonté, multipliant les dons spirituels de Dieu, je puis de la sorte infiniment parfaire et infiniment augmenter ma ressemblance à Dieu, ma béatitude céleste, à laquelle je suis prédestiné.
O, prière, signe de ma grande dignité, dont m’a honoré le Créateur. Mais en même temps, elle me rappelle mon insignifiance (j’ai été créé de rien et rien n’est à moi, c’est pourquoi j’implore Dieu pour tout), ainsi que ma très haute dignité (je suis à l’image de Dieu, je suis déifié, je peux m’appeler ami de Dieu, comme Abraham, le père des croyants, pour autant que je croie, sans l’ombre d’un doute, en l’existence, la bonté et la toute-puissance de mon Dieu et que je Lui plaise en cette vie, par mes actes d’amour et de miséricorde).
2. Dans la prière se trouvent le pardon, contre la fierté de notre chair, qui s’attribue le bénéfice de tout ; la reconnaissance, contre l’insensibilité de notre chair envers les innombrables bienfaits de Dieu ; la glorification, contre l’homme de chair qui ne cherche que sa propre gloire.
3. Dieu est Vérité : ma prière doit donc être vérité, comme ma vie. Dieu est lumière, et ma prière doit être portée à la lumière de mon esprit et de mon cœur ; Dieu est feu, et ma prière, comme ma vie, doit être enflammée ; Dieu est pleine liberté, et ma prière doit être libre effusion de mon cœur. Quelle richesse que l’esprit humain : il suffit qu’il pense de tout cœur à dieu, qu’il souhaite de tout cœur être uni à Dieu, et Il est immédiatement présent : ni les murs de la maison, ni les verrous des geôles, ni les montagnes, ni les gouffres n’empêchent cette union ; Dieu est alors avec toi. Comme les Anges et les Saints : ils se tiennent avec Dieu devant tes yeux, dans ton cœur, comme tes plus proches amis, comme tes parents. O, richesse de l’esprit humain!
4. La prière est exaltation de la raison et du cœur de l’homme vers Dieu, contemplation de Dieu, audacieuse conversation de la créature et du Créateur, pieuse veillée de l’âme devant Lui, comme devant le Roi, devant la Vie qui donne la vie à tous ; oubli, pour Elle, de tout ce qui nous entoure ; nourriture de l’âme, souffle et lumière, douceur vivifiante, purification des péchés, bon joug du Christ, Son léger fardeau. La prière est le sentiment continuel (la conscience) de nos propres infirmité et bassesse spirituelles, la consécration de l’âme à l’avant-goût de la béatitude future, béatitude angélique, céleste, pluie sanctificatrice, désaltérant et faisant fructifier le terreau de l’âme, force et forteresse de l’âme et du corps, lien d’or unissant créature et Créateur, bravoure et courage dans toutes les afflictions et les tentations de la vie, succès dans les entreprises, dignité pareille à celle des anges, affermissement de la foi, de l’espoir et de l’amour.
La prière est correction de la vie, mère du broiement du cœur, mère des larmes. Elle est incitation puissante aux œuvres de miséricorde, et sécurité de la vie, anéantissement de la peur de la mort, dédain des trésors terrestres, espoir des biens célestes, attente du Juge du monde entier, résurrection générale et vie du siècle à venir, effort accru d’échapper aux tourments éternels, recherche permanente de la miséricorde du pardon du Seigneur, présentation sous les yeux de Dieu, kénose bénie devant la Trinité qui a tout créé et qui emplit tout, eau vive de l’âme. La prière est l’installation de l’amour dans le cœur de tous, l’abaissement des cieux jusqu’à l’âme, l’installation de la Sainte Trinité dans le cœur, comme il a été dit : «Nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.» (Jean 14 :23).
5. La prière est la sensation permanente de notre bassesse et de notre infirmité spirituelles, la contemplation en soi, en autrui et en la nature de l’œuvre de sagesse, de bonté et de toute-puissance de Dieu. La prière est l’humeur de permanente reconnaissance.
6. Quand tu pries, efforce-toi de ressentir dans ton cœur la vérité et la force de la prière, nourris-toi d’elles comme d’une nourriture incorruptible, bois-en comme la rosée de ton cœur, réchauffe-t-en comme auprès d’un feu bienfaisant.
7. Dans la prière, comme en toutes choses de ta vie, fuis la méfiance et le doute, et la rêverie diabolique. Que l’œil de ton âme soit simple, afin que tout ton corps soit prière, tes œuvres et ta vie, lumineuses. (A suivre)

Traduit du russe.

La Bienheureuse Natalia de Vyritsa.

Lorsqu’on entend ou lit le nom du bourg de Vyritsa, on pense évidemment à Saint Seraphim, qui y vécut et mena son podvig de nombreuses années. Ce qu’on sait moins, c’est que Saint Seraphim avait annoncé qu’il y aurait toujours des “startsy”, hommes et femmes, à Vyritsa. L’une d’entre elles y vit encore actuellement; le Seigneur nous a accordé la grâce de la rencontrer un soir d’octobre 2018.  Mais celle dont il va être question ci-dessous naquit en 1890  et décéda le 16 janvier 1976. Il s’agit de la Bienheureuse Natalia de Vyritsa. L’invention officielle de ses reliques incorrompues eut lieu le 4 octobre 2012. Elles reposent, en compagnie de celles d’autres saints hommes et femmes, tout à côté de la chapelle où sont vénérées les reliques de Saint Seraphim et de celle qui fut son épouse dans le monde, Matouchka Seraphima. Le texte ci-dessous n’a pas pour objet de proposer une biographie de la Bienheureuse Natalia. Cela fera l’objet d’une traduction et d’une publication ultérieure. Il s’agit plutôt de présenter cette sainte folle-en-Christ à travers une série de courts récits. En voici la première partie.

Alors qu’il vivait encore, Batiouchka Seraphim de Vyritsa bénit ma demande de pouvoir construire une maison à Vyritsa. Et tout se passa à merveille. La maison construite, je me rendis sur la tombe du Starets. A partir de 1949, j’ai commencé à aller à la Laure des Grottes, auprès du Starets Siméon, qui devint mon père spirituel. Avec la bénédiction du Starets, je fis la connaissance, à la Laure, de Matouchka Natalia. Cela se produisit juste après mon exclusion du parti. Un jour, le Père Siméon me demanda : Read more

Saint Jean de Kronstadt: Anniversaire de la naissance du Tsarévitch Alexandre.

Ce dimanche 26 février/10 mars est le jour anniversaire de la naissance du Tsar Alexandre III, né en 1845. Voici plus d’un siècle, à l’occasion de ce même jour anniversaire, Saint Jean de Kronstadt proclama l’homélie ci-dessous, extraite des pages 138-140 du recueil «Paroles de l”Archiprêtre Ioann Ilitch Sergueev prononcées à la Cathédrale Saint André à diverses occasions lors de grandes solennités» (Слова на Высокоторжественные дни Протоіерея Iоанна Ильича Сергіева, произнесенныя въ разное время въ Кронштадтскомъ Андреевскомъ Соборѣ), publié à Kronstadt en 1888, par l’Organisation Paroissiale de la Cathédrale de Kronstadt.

Propos lors du jour anniversaire de la naissance de l’Héritier du Trône de toutes les Russies, le Croyant fidèle, Souverain et Tsarévitch, le Grand Duc Alexandre Alexandrovitch.

La femme, lorsqu’elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue;
mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance,
à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde. (Jean 16, 21).

La naissance en ce monde d’un homme, créature raisonnable de Dieu, image de Dieu, est œuvre divine de la toute-puissance, de la bonté et de la sagesse de Dieu. L’être nouveau vient au monde, de la non-existence à l’existence, un être qui, certainement, n’est ni insignifiant ni impuissant dès le départ, et qui par la suite exerce souvent une influence importante sur la destinée de son entourage, sur le destin de tout un peuple, et parfois même sur le destin du monde entier. Read more

Saint Jean de Kronstadt. «Maman, mon Trésor sacré»

Photo : Ruskline.ru

Les deux textes ci-dessous sont la traduction de deux originaux russes ébauchant le portrait des parents de Saint Jean de Kronstadt. En réalité, peu de choses sont connues de cette famille qui vivait dans le village de Soura, dans l’Oblast d’Arkhangelsk. Le premier texte a été rédigé par l’Archiprêtre Guennadi Belovolov, fondateur et conservateur du Musée Appartement-Mémorial de Saint Jean de Kronstadt, à Kronstadt, et dont la connaissance du «Batiouchka de toute la Russie» est largement renommée en Russie. Ce texte consacré à la mère, est fondé sur un extrait du Journal de Saint Jean de Kronstadt. La seconde partie présente brièvement le père de Saint Jean et souligne en filigrane l’âpreté des conditions de vie dans le Nord russe au dix-neuvième siècle.

A l’occasion du cent-trentième anniversaire du décès de Théodora Vlasievna Sergueeva.
Que savons-nous des parents du Père Jean? Théodora Vlasievna est née le huit février 1808. Son père, Vlasiy (Blaise) Porokhine, était le diacre de l’église de Soura. Dès lors, le Père Jean avait des racines spirituelles non seulement du côté paternel mais également du côté maternel.
En 1828, Théodora Vlasievna fut donnée en mariage à Ilya Mikhaïlovitch Sergueev, lecteur de l’église de Soura. Le mariage eut lieu le 22 juillet 1828. Ce mariage fut couronné par six enfants, quatre garçons et deux filles. Le bébé premier-né, Ioann, était le futur Père Jean de Kronstadt. Deux enfants moururent en bas-âge, et l’un des fils, pendant son adolescence. Restèrent Ioann, Anna et Daria. Après le décès du père, toutes les charges du ménage et l’éducation des enfants reposèrent sur les épaules de Théodora. Read more