La Moniale Eugénie (Mavrinskaia)

Matouchka Maria, Matouchka Eugénie et le Hiérodiacre Alexandre

Le texte ci-dessous fut publié le 9 décembre 2013 dans le journal orthodoxe «Blagovest», de Samara. Il brosse le portrait de la moniale Eugénie, dont il fut brièvement question dans la traduction du texte relatif à la Bienheureuse Maria Ivanovna, mise en ligne ici la semaine dernière. La moniale Eugénie (Mavrinskaia), fut ‘keleinitsa‘, auxiliaire de cellule, de la moniale du grand schème Maria (Matoukassova). Elle est décédée le 25 novembre 2013, à Optina Poustin’. Le texte ci-dessous fut rédigé par une de ses sœurs spirituelles de Samara, Galina Gorbatcheva.

Eugénie Illarionovna Mavrinskaia, la future moniale Eugénie, naquit le 2 décembre 1949 en Ouzbékistan, dans la ville de Kitab, dans l’oblast de Kachkadaria. En 1977, elle déménagea à Samara (appelée alors Kouibychev), où elle travailla d’abord comme pharmacienne dans le domaine de l’optique, et puis dans une pharmacie. En 1990, son neveu décéda ; cette mort provoqua chez elle un grand bouleversement et l’amena à la foi en Dieu, et Eugénie Illarionovna se fit baptiser dans l’Eglise Orthodoxe. Dès 1991, elle devint paroissienne de l’église des Saints Pierre et Paul. Son père spirituel fut l’Archiprêtre mitré Mikhaïl (Florov), qui décéda le 4 septembre 2006. Read more

Paroles de Batiouchka (27)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», page 107.

Le livre dont l’extrait est tiré

Nous ne devons pas parler de nos peurs. Les gens doivent être très prudents lorsqu’ils disent quelque chose. L’ennemi écoute ce que l’homme dit, et ensuite il commence à attaquer pour renforcer encore la croyance en ces craintes inspirées par la situation. Les Saints Pères interdisaient de prononcer, par exemple, des phrases telles que : «Je n’ai plus de force». Car alors, l’ennemi augmentera encore ses attaques. Ou encore : «Ce n’est pas possible! Je ne peux plus supporter cela!». Il ne faut pas dire de telles choses. Les Saints Pères donnent ce conseil : «Tais-toi, afin que rien de plus terrible ne t’arrive!». L’ennemi essaie de deviner notre situation spirituelle en fonction de notre comportement et de nos paroles.
Traduit du russe

Le Starets Athonite Jérôme (Solomentsov) (8)

Le texte ci-dessous, propose la première traduction en français de la longue biographie du Saint Starets Jérôme (Solomentsov). En 2012, le Saint Monastère athonite de Saint-Panteleimon a publié un épais «Paterikon des Athonites Russes des XIXe et XXe siècles». Ce texte en est extrait. Le 27/14 novembre 1885, le Starets et Père spirituel de tous les agiorites russes, Jérôme (Solomentsov) s’en est allé auprès du Seigneur. Ce puissant guide spirituel, élu par la bénédiction particulière de la Très Sainte Mère de Dieu, dirigea la communauté russe du Monastère Saint-Panteleimon. Il devint par la suite le père spirituel de tous les moines russes de l’Athos. La Providence divine le chargea d’une obédience particulière et colossale: la restauration du monachisme russe sur le Mont Athos, non pas formellement, mais en profondeur, conformément aux meilleures traditions de la piété monastique. Le début du texte se trouve ici.

Saint Mitrophane de Voronège

En 1840, au moment où le Père Jérôme devint confesseur et père spirituel du Monastère Saint-Panteleimon, celui-ci comptait seulement onze moines russes, mais au bout d’un laps de temps assez court, un nombre impressionnant de frères russes se regroupèrent autour de lui. A la fin de l’année 1841, ils ne pouvaient tous trouver place dans sa petite chapelle dédiée à Saint Mitrophane. En 1846, il y avait plus de vingt moines russes, en 1850, leur nombre atteignait quatre-vingt frères, et au bout de onze ans, c’est-à-dire en 1861, ils étaient 200. Trente cinq ans après l’entrée du Père Jérôme au Monastère, leur nombre était de mille, ce qui en dit long au sujet de l’atmosphère d’élévation spirituelle qu’avaient créée les labeurs du Père Jérôme, sur lequel reposait clairement le sceau de l’élection divine. Pour ce qui concerne son activité économique, le père Jérôme entreprit tout d’abord de répondre à un besoin essentiel de la fraternité qui croissait : la construction de nouvelles églises et l’amélioration des églises existants. Ainsi, en 1845, l’église principale du monastère, l’église du Saint Mégalomartyr et Thaumaturge Panteleimon fut reconstruite. De nouvelles église ont été érigées: en 1846, l’église Saint Mitrophane, et en 1850, l’église du Pokrov. Read more

Moi, je prierai pour eux !

Matouchka Maria, Matouchka Eugénie et le Hiérodiacre Alexandre

Le texte ci-dessous est le récit de deux tranches de vie du Hiérodiacre Alexandre Matioukhine, qu’il rédigea et publia en 2011 sur le site du journal orthodoxe Blagovest de Samara. Il s’agit de deux cas simples mais lumineux d’aide miraculeuse apportée par la Bienheureuse moniale du grand schème Maria (Matoukassova). Comme il l’explique dans son texte, le Père Alexandre a bien connu la bienheureuse folle-en-Christ Maria, qui a déjà été présentée ici. Sa clairvoyance et la puissance de sa prière firent d’elle une colonne de lumière durant sa longue vie sur terre. Laïcs, clercs et évêques n’hésitaient pas à recourir à son aide quand il s’agissait de savoir comment accomplir la volonté de Dieu.

Optino Poustin’

C’est en 1987 que je fis connaissance avec Mikhaïl T. Et depuis lors, une relation amicale nous unit. Nous avons effectué notre service militaire dans le même détachement des rangs de l’armée soviétique. Au même moment, je fis connaissance de sa future épouse, Tatiana Ts. Et de la sorte je devins dès l’époque du service militaire une ami de leur future famille. Dès le service terminé, nous rentrâmes à la maison, à Moscou. Mikhaïl et Tatiana fondèrent une famille, et moi, je partis au Monastère d’Optina Poustin’. Mikhaïl et Tatiana n’étaient pas des gens religieux et dès lors, leur vie, comme celle de beaucoup de monde, évoluait de façon imprévisible; quand on semait le vent aux temps pendant les années de jeunesse, on ne pensait pas aux tempêtes possibles que nous récolterions par la suite. Et la tempête n’épargna pas leur famille. Read more

Paroles de Batiouchka (26)

Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.

«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 97 & 98

Le livre dont l’extrait est tiré

Pendant le Carême, il nous est recommandé de lire les quatre Évangiles. Quand on en lit des extrait, c’est édifiant. Mais ce n’est là qu’un aspect. Car quand les lit à la suite, on découvre certaines choses intéressantes. On voit par exemple que, lorsque le Seigneur traverse le lac en barque pour aller chasser les démons, il faut d’abord affronter la tempête. (Matthieu 8,28-34, et Luc.822-37). Donc, avant l’expulsion des démons survient la tempête. «Et qu’elle frappe de plus en plus fort, cette tempête…»1
Mais le Seigneur mit fin à la tempête. Elle avait commencé quand le Seigneur «se leva et commanda aux vents et à la mer» (Math. 8,26), et la tempête s’arrêta. Ensuite, ils accostèrent, et Il chassa les démons.
Sur cette terre, tout est éphémère. Il y a une limite à tout. En principe, les guerres ne durent pas des dizaines d’années. Mais la guerre spirituelle dure depuis des millénaires. C’est une autre affaire. Mais lorsque la guerre survient sur terre, c’est pour un temps limité. Combien de temps durèrent les invasions de Tamerlan, de Gengis Khan, de Napoléon, d’Hitler? Pour l’histoire, il s’agit de gouttes d’eau dans la mer.
Le Seigneur les envoie pour que les gens réfléchissent. Ainsi, le gage de la victoire, c’est la transformation spirituelle, les labeurs spirituels. Car le Seigneur a dit qu’Il ajouterait du temps à cause du repentir, mais qu’Il en retrancherait à cause de l’iniquité.2

Traduit du russe

 

Le Starets Athonite Jérôme (Solomentsov) (7)

Le texte ci-dessous, propose la première traduction en français de la longue biographie du Saint Starets Jérôme (Solomentsov). En 2012, le Saint Monastère athonite de Saint-Panteleimon a publié un épais «Paterikon des Athonites Russes des XIXe et XXe siècles». Ce texte en est extrait. Le 27/14 novembre 1885, le Starets et Père spirituel de tous les agiorites russes, Jérôme (Solomentsov) s’en est allé auprès du Seigneur. Ce puissant guide spirituel, élu par la bénédiction particulière de la Très Sainte Mère de Dieu, dirigea la communauté russe du Monastère Saint-Panteleimon. Il devint par la suite le père spirituel de tous les moines russes de l’Athos. La Providence divine le chargea d’une obédience particulière et colossale: la restauration du monachisme russe sur le Mont Athos, non pas formellement, mais en profondeur, conformément aux meilleures traditions de la piété monastique. Le début du texte se trouve ici.

Notre examen de la vie monastique du Père Jérôme, visant à mieux évaluer ses œuvres et prendre mesure de la grandeur et de la dignité de ce grand personnage, se limitera à ses activités dans deux sphères fondamentales. Premièrement, le Starets Jérôme fut avant tout confesseur et guide de la fraternité, et deuxièmement, il intervint en qualité de ktitor, gestionnaire et administrateur. Ces deux domaines d’activités se situent dans des dimensions radicalement différentes et exigent des aptitudes capacités et talents particuliers complètement différents. Mais dans la personnalité du père Jérôme, sont tissés ensemble tous les talents et toutes les compétences nécessaires à ce que les composantes économique et spirituelle de son activité se transforment en outils au service d’un grand objectif — la Renaissance du monachisme russe sur le Mont Athos. Il parvint à utiliser ces deux instruments dans sa poursuite exclusive d’objectifs spirituels. Avec l’aide de Dieu, sans porter préjudice ni à la fraternité, ni à l’économie monastique, ni à lui-même, il devint à la fois un excellent administrateur et un confesseur aux vues profondes. Mais cela ne se produisit pas immédiatement, et pas non plus subitement; seulement après qu’il se soit complètement sacrifié et consacré aux affaires du monastère et de la fraternité avec le plus grand dévouement. Telle est la puissance du sacrifice de soi, inspiré par la foi en notre Seigneur Jésus Christ. Avec l’aide de celle-ci, l’homme réalise l’impossible. Son activité en tant que confesseur et chef de la fraternité russe, il l’envisageait tout d’abord dans la préservation et, autant que possible, dans la multiplication des bonnes traditions du monastère, la préservation inflexible des règles de la cénobie, qui avaient porté en cet endroit de si bons fruits, et ensuite dans l’incitation de ses frères russes à rejoindre la fraternité cénobitique, se souvenant que leur réticence à le faire fut responsable de l’anéantissement des œuvres du Père Anikita. Connaissant par expérience personnelle les avantages de la vie cénobitique, il sera le défenseur zélé de celle-ci jusqu’à la fin de ses jours. Read more