Le Starets Seraphim (Baradel) de Valaam : La Nativité de notre Seigneur.

Le texte ci-dessous est la traduction de l’original russe de l’homélie prononcée le douze janvier 2008 par l’Higoumène du Grand Schème Seraphim (Baradel-Pokrovski) du Monastère de Valaam. Cet original est publié sur le site du monastère.
D’origine française, le Père Seraphim fut pendant vingt ans l’auxiliaire de cellule du Saint Archimandrite Sophrony (Sakharov). Il rejoignit ensuite le Monastère de Valaam sur le Lac Ladoga, dans le Nord de la Russie, et devint le Supérieur de la Skite de Tous les Saints. Voici quelques années, pour des raisons de santé, il a quitté Valaam pour servir Dieu dans la région de Moscou.

Mes chers frères! Les jours passent vite; nous voici à la clôture de la Fête de la Nativité du Christ. Et je voudrais parler un peu des premiers mots du tropaire de la Nativité du Christ: «Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance». Dans quelques jours, nous célébrerons la Théophanie, le Baptême du Seigneur, et dans le kondakion de cette fête, il y a ces mots qui font écho aux mots du tropaire de la Nativité: «Tu es apparu aujourd’hui au monde entier, Seigneur, et Ta lumière nous a marqués de son empreinte, nous qui Te chantons en toute connaissance : Tu es venu, Tu es apparu, Lumière inaccessible ».

Bien sûr, dans ces lignes, on se souvient de l’Évangile de Jean: «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.» [Jean 1:1-5], ainsi que de la merveilleuse prière de l’heure de Prime: «Christ, Lumière véritable illuminant et sanctifiant tout homme qui vient en ce monde, que brille sur nous la Lumière de Ta Face, pour qu’en elle nous voyions ta Lumière Inaccessible: et dirige nos pas vers l’accomplissement de Tes commandements, par l’intercession de Ta Mère Toute Pure, et de tous Tes Saints, amen».
Donc, avant la venue du Christ, avant Jésus-Christ, avant Sa Théophanie, il y avait l’obscurité, il y avait les ténèbres, et après Sa venue, en Lui, par Lui et avec Lui, nous avons la lumière de la vie, la lumière de la raison, la lumière de la connaissance. Si vous vous souvenez, parmi les parémies qui sont lues à la Nativité du Christ, il y a une lecture de la prophétie de Baruch, qui se termine par ces mots merveilleux «Bienheureux sommes-nous, Israël, car il nous est possible de connaître ce qui plaît à Dieu!» (Bar.4:4). Puisque le prophète de l’Ancien Testament a pu écrire de telles paroles, en se référant à la Loi de l’Ancien Testament, nous pouvons encore nous exclamer: «Bienheureux sommes-nous, Nouvel Israël, car il nous est possible de connaître ce qui plaît à Dieu!» Et nous avons vraiment la bénédiction en Christ, par le Christ et avec le Christ de connaître le chemin. Et dans la Nativité du Christ, cette Lumière brille sur le monde en ce scintillement paisible et doux de l’étoile de Bethléem. Et lors de la prochaine fête, la Théophanie, le Christ viendra dans le Jourdain comme un Homme Parfait, pour entamer Son Ministère salvateur pour le monde, le ministère de la Croix.
«Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance» Adam au Paradis Le contempla directement face à face, il contempla la Lumière du Visage de Dieu et ne voyait rien d’autre, il ne remarquait même pas sa nudité, c’est-à-dire qu’il ne voyait pas un monde matériel. Et quand il a commis la transgression contre le commandement de Dieu par la désobéissance, la convoitise et l’orgueil, il tomba hors de la Lumière. Il devait cultiver le paradis, c’est-à-dire grandir dans le respect des commandements de Dieu et, comme Dieu le lui avait promis, grandir jusqu’à la plénitude du savoir et de la connaissance de Dieu, c’est-à-dire le discernement du bien et du mal. Il était encore petit, un enfant pourrait-on dire, et il ne pouvait pas accueillir toute la plénitude de la connaissance de Dieu, c’est pourquoi le Seigneur lui donna cette élévation progressive. Mais Adam voulut se hâter, voulut être un Dieu sans Dieu et jouir immédiatement de ce savoir, et au lieu de la connaissance, il reçut la folle ignorance, au lieu de la lumière, il plongea dans une terrible, terrible, obscurité, et avec lui toute sa postérité, tous ses fils, et nous tous. Les hommes, ces créatures intelligentes, sont devenus des idolâtres et c’est cela qui indique la profondeur de cette obscurité de la folie et de l’ignorance de l’humanité détachée de Dieu. Ils ont perdu la connaissance du vrai Dieu, ils ont même perdu la connaissance de leur propre dignité humaine, ils ont perdu la connaissance de leur ressemblance avec Dieu. Ils étaient devenus vraiment semblables, comme il est dit dans les psaumes, aux animaux sans raison (Ps.48:21). Pendant des siècles, voire des millénaires, cette obscurité a perduré et est devenue plus épaisse, encore plus épaisse et toujours plus épaisse.
Dans l’histoire de l’humanité avant le Christ, il y eut quelques lueurs, il y eut de grandes civilisations, humainement parlant, en Orient: en Chine, en Inde, au Japon. Il y eut de grands hommes, car l’homme eut toujours soif de vérité, de sa recherche; l’homme se souvenait qu’il avait autrefois été un être du paradis, et une mince lueur rougeoyait faiblement. Et il y eut des hommes d’humaine sagesse: Bouddha, Confucius et d’autres, mais ce n’étaient que des reflets, ils savaient eux-mêmes qu’ils ne pouvaient pas aller jusqu’à la vérité, qu’ils n’avaient pas la plénitude de la connaissance de Dieu. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’ils restaient esclaves et prisonniers de la mort.
Les prophètes ont tous annoncé qu’un Sauveur viendrait nous sauver, comme Joseph le prophétisa en mourant. Ils étaient tous conscients de leur impuissance: l’impuissance à vaincre la mort, à se débarrasser de l’esclavage du péché, de l’esclavage de la mort, et à voir la Lumière de la Vérité, à voir la Lumière de la Vie. C’est pourquoi le prophète Isaïe, dans sa perspicacité prophétique, dit aux hommes assis dans les ténèbres et dans la verrière de la mort: «La Lumière a resplendi» (Isaïe 9:2). Cette lumière n’est pas une sorte de philosophie, ni des réflexions humaines, ni des idées sur Dieu et la vie, bien que les philosophes grecs, dans leur quête, avant le Christ, aient également donné au monde des lueurs de vérité. La lumière de la connaissance de Dieu, c’est Dieu Lui-même. Voilà la grande différence avec toutes les philosophies ou sagesse de l’Orient, de la Chine, de l’Inde, etc.: c’est Dieu Lui-même qui est venu, Il est apparu comme une Lumière, en Lui-même et par Lui-même, Il nous a montré la Lumière du Royaume Céleste, Il nous a montré à nouveau la Lumière du paradis perdu, et Il nous a montré la Lumière de la Connaissance Divine, c’est-à-dire le chemin pour atteindre ce paradis perdu. Il a rétabli en Lui-même ce qui avait été perdu par Adam: Il a rétabli l’obéissance, rétabli l’humilité, rétabli la pureté, la virginité.
Par conséquent, il y avait cette nécessité intérieure, que le Christ Dieu, le Sauveur, naisse de la Vierge Toute-Pure, précisément de la Vierge, et qu’Il ne naisse ni à Rome ni dans des palais royaux, mais dans une grotte froide, pauvre, dans l’obscurité. Qu’Il naisse comme l’Humble Bébé, Silencieux, Nourrisson sans défense, et non comme un surhomme ou un géant. Le Seigneur Lui-même est venu, «Il est venu et Il est apparu», et Il nous a montré le chemin vers le Père, Il nous a montré le chemin vers le paradis perdu. Et donc, mes chers frères, nous devons comprendre que nous sommes vraiment bienheureux, nous, chrétiens orthodoxes, parce que nous sommes les possesseurs de la plénitude de la connaissance de Dieu. Comme l’a dit un père, la perfection est cachée dans la Croix, et la vraie science de Dieu, c’est-à-dire la Lumière de la connaissance divine, n’est obtenue que par la croix, il n’y a pas d’autre chemin.
Il y eut avant le Christ, et après le Christ, des tentatives d’atteindre la Connaissance sans la Croix et elles se sont multipliées surtout à notre époque. C’est ce qu’on appelle la gnose, la théosophie, etc., ces mouvements qui sont en fait l’orgueil du malin. Le malin voulut aussi être Dieu et s’est abaissé plus bas que toute créature, parce que, comme le Christ le dit, et cette loi reste immuable: celui qui s’élève sera humilié, et celui qui s’humilie sera élevé (Cf.14:11), élevé et glorifié par Dieu, le Ciel et la terre. Le Christ en tant qu’Homme s’est abaissé au-dessous de toute créature, et pour son exploit ascétique de la Croix (pas seulement à Gethsémani, au Calvaire, car tout le chemin de Sa vie est le chemin de la Croix, le chemin de croix, du service humble et obéissant), Il est glorifié par le Ciel et la terre. Il en est de même de la Toute-Pure ; Elle avec Lui, avec Son Fils bien-Aimé, dès le début, dès le moment de la Conception et de la Naissance, Elle a partagé tout Son chemin de Croix à Lui. Mais Elle a aussi suivi Son chemin de Croix de Mère de Dieu, son Calvaire de Mère de Dieu, et pour cela, pour avoir vraiment accepté et parcouru ce chemin avec humilité, obéissance, amour sans limites et dévouement à la volonté de Dieu, Elle est maintenant glorifiée par le Ciel et la terre. Comme il est dit dans la Divine Liturgie de Saint Basile le Grand : «Ayant résidé dans ce monde et donné ses préceptes salutaires, nous détournant des errements de l’idolâtrie, il nous a amenés à Te connaître, Toi vrai Dieu et Père, et nous a acquis pour Lui-même comme un peuple choisi, un sacerdoce royal, une race sainte…». Et nous chantons pendant le Grand Carême: «Mon esprit T’a désiré pendant la nuit, mon Dieu car, lorsque Tes Commandements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice.» Ainsi, mes chers frères, chaque jour et chaque nuit, nous devons donc nous lever à la lumière des commandements du Christ. Comme nous l’avons dit plusieurs fois, les commandements du Christ sont la révélation de Dieu, la révélation de la vie que Dieu Lui-même vit.
Et donc, si nous gardons les commandements de Dieu, du Christ, nous sommes certains d’être éclairés par la lumière de la vérité, la lumière de la vie, la lumière de la joie. Et nous connaîtrons le chemin, nous aurons alors vraiment cette grande bénédiction de connaître le chemin. C’est très important à notre époque; le Starets Sophrony m’a dit à plusieurs reprises: «Le Problème de notre époque est que personne ne sait que faire ni où aller, même dans l’Église.» Maintenant, les prophéties des premiers pères se réalisent, selon lesquelles il n’y aura plus de véritable connaissance de Dieu dans les derniers temps, et nous observons cela: le Corps de l’Église est déchiré à droite et à gauche. Comment trouver exactement la voie royale? Souvenons-nous de ces mots: «Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance», la connaissance par la croix, l’obéissance, l’humilité, la virginité, et la pureté. À chaque office de minuit, nous lisons le dix-septième cathisme: «Heureux ceux qui sont irréprochables dans leur voie, qui marchent selon la loi de Dieu ! Heureux ceux qui gardent ses enseignements, qui le cherchent de tout leur cœur, qui ne commettent pas l’iniquité et qui marchent dans ses voies !»(Ps.118: 1-3), etc. C’est un cantique merveilleux à la Loi du nouveau Testament du Seigneur. Il y a aussi ces mots: «Ta parole est un flambeau devant mes pas, une lumière sur mon sentier.» (Ps.118:105).
Oui, maintenant les ténèbres s’épaississent: les ténèbres du nouveau paganisme, de l’idolâtrie, les ténèbres de l’impureté blasphématoire, la plus blasphématoire, les ténèbres de la folie. Mais même maintenant, mes chers frères, que la Loi du nouveau Testament, c’est-à-dire la Loi de l’Amour Sacrificiel et de la Croix, soit une lampe devant nos pas et une lumière sur notre étroit chemin. Alors nous ne nous perdrons pas.
Terminons par une prière « O Christ, Vraie Lumière, illumine et éclaire tout homme qui vient au monde et est appelé à la connaissance de Dieu et au Service divin de la vérité. Que la Lumière de Ton Visage, doux, humble, nous imprègne, que nous y voyions la Lumière Inaccessible, la Lumière de Ton Humilité et la Lumière de Ton Amour Indicible. Et dirige notre démarche vers l’accomplissement de Tes commandements, porteurs et donateurs de lumière, par les prières de Ta Très Sainte Mère Toute Pure, dont le Visage est pour nous aussi la Lumière la plus éclatante dans les ténèbres de ce monde, et de tous Tes saints, qui, étant semblables à Toi, sont tous devenus de merveilleuses lumières au firmament de l’Église, amen». Ainsi, mes chers frères, nous voici déjà à la clôture de la Fête de la Nativité du Christ.
Traduit du russe
Source

L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce ».

Le texte de la traduction ci-dessous a été composé à partir de trois sources référencés au bas de l’article, dont «l’Encyclopédie Orthodoxe». Il s’agit de la suite de la présentation d’une série d’icônes de la Très Sainte Mère de Dieu peut-être moins connues en Occident. L’icône De la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» fait partie du type des «icônes à Acathiste». Ce groupe est caractérisé par le but présidant à leur création : la glorification de la Très Sainte Mère de Dieu et Son exaltation en tant que Reine des Cieux.

Cette icône miraculeuse se trouve dans la Cathédrale du Saint Archange Mikhaïl au Kremlin de Moscou. Elle est nommée Ciel d’Abondante Grâce ou encore «Comment Te nommer?» 1 . Cette deuxième appellation fut écartée lors des réformes du Patriarche Nikon. Une des anciennes copies de l’icône, porte le texte du bogorodichen/theotokion de ton 1 : «Comment te nommerons-nous, Pleine de grâce? Ciel, car Tu as fait resplendir le Soleil de Justice; Paradis, car Tu as produit la fleur inflétrissable; Vierge, car Tu es demeurée sans corruption; Mère très pure, car Tu as porté dans Tes bras, le Fils, le Dieu de l’univers. Supplie-Le de sauver nos âmes».
La vénération de cette icône est liée à partir du XIXe siècle à l’activité du Métropolite Philarète (Drozdov), qui en 1853, lorsque fut rénovée la Cathédrale du Saint Archange Mikhaïl, commanda de collationner toutes les informations historiques relatives à l’icône. Dans un inventaire du XVIIe siècle, il est rapporté que l’icône était une copie exécutée par oukase du Tsar Fiodor Alekseevitch par les maîtres du Palais des Armures à partir d’une icône plus ancienne qui se trouvait dans la cathédrale. L’Archiprêtre A. Tiajelov a mentionné le récit avancé par un expert en antiquités, A. F. Malinovski, d’une tradition selon laquelle l’icône fut amenée à Moscou par Sofia Vitovtovna, fille du Grand Prince de Lituanie, lorsqu’elle devint l’épouse du Grand Prince Vassili Dimitrievitch. Cette tradition apparut comme l’interprétation d’une inscription dans les annales de la Trinité-Saint Serge pour l’année 1398 au sujet de l’expédition à Moscou par Sofia Vitovtovna, à partir de Smolensk, de nombreuses icônes anciennes envoyées de Constantinople, et cette tradition entra dans toutes les publications imprimées du XIXe et début du XXe siècle concernant les icônes miraculeuses de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le podlinnik de Klintsovski, manuel reprenant les canons de l’iconographie selon les thèmes, on trouve une indication selon laquelle cette icône fut envoyée par Sophie Thominitchna Paléologue, épouse de Ioann III, Grand Prince de Moscou et de Toute la Russie, depuis la Lituanie. L’indication souligne l’«adaptation occidentale» de l’icône.
L’icône «Ciel d’Abondante Grâce» (242×181 cm) se trouve aujourd’hui dans l’iconostase de la Cathédrale de l’Archange Mikhaïl, à gauche des portes royales. Elle fut écrite par les iconographes du Tsar lorsque l’iconostase fut restaurée, 1678-1680. Un an plus tard, elle reçut une chasuble d’argent martelé, portant la même inscription que celle se trouvant sur l’icône : le bogorodichen de ton 1. Cette chasuble fut volée en 1812, lors de l’invasion napoléonienne. Une nouvelle chasuble fut fabriquée en 1815. Elle fut remplacée en 1916 par une riza d’argent revêtue de chérubins d’argents.
Dans l’icône, la Très Sainte Mère de Dieu est représentée se tenant debout, tenant en Ses bras l’Enfant Christ. Elle est entourée d’une mandorle rouge vif faite d’une ondulation de rayons de gloire qui émanent d’Elle. Initialement, un croissant de lune était représenté sous Ses pieds. L’icône remonte aux illustrations des paroles de l’Apocalypse de Saint Jean le Théologien: «Et un grand signe apparut dans le ciel : une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, … Et Elle enfanta un fils mâle qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer…» (Apoc.12;1,5). Le prototype iconographique apparut en Allemagne au XVe siècle et se répandit dans l’art occidental. Au XVIIe siècle ce type de représentation arriva en Russie, par la Pologne, l’Ukraine, la Biélorussie et la Lituanie.
Une copie de petite taille de la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» fut placée dans un cadre en bois sculpté doré sur la colonne de gauche de l’iconostase. Proche de l’icône de la Cathédrale de l’Archange, cette petite icône fut réalisée en 1682 par l’isographe du Tsar Vassili Poznanski pour l’église de la Crucifixion du Christ au Grand Palais du Kremlin. Elle s’y trouve encore aujourd’hui. (…)
Pendant la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle, l’icône était fêtée à deux reprises : le 6/19 mars et pendant la semaine de Tous les Saints. Les vendredis, après la liturgie, on célébrait un moleben devant elle, on chantait son acathiste, et on la bénissait d’eau sainte. De nombreux pèlerins offraient des lampades, des cierges et de l’huile.

On prie devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu “Ciel d’Abondante Grâce”, pour être guidés sur le chemin qui conduit au salut et à hériter du Royaume des Cieux, ainsi que pour la guérison de diverses maladies spirituelles et physiques, pour un voyage en toute sécurité, pour se protéger des hérésies et schismes, pour être conforté dans les dogmes de la foi orthodoxe.

Une protestante souffrit très longtemps d’une maladie grave. Un jour, elle fit un rêve prophétique. Elle vit l’icône «Ciel d’Abondante Grâce» en rêve et quand elle se réveilla, elle envoya sa gouvernante commander une prière pour sa santé devant cette icône. La jeune fille obéit et répéta sa démarche pendant 6 semaines. Après cela, sa maîtresse malade se rétablit complètement et elle-même put venir à l’église et commander un moleben d’action de grâce.

En 1885, l’artiste Vasnetsov fut invité à l’église de Vladimir pour en peindre les fresques. Mais l’artiste refusa à cause de la grave maladie de son fils. En arrivant à la datcha avec sa famille, l’artiste remarqua soudain sa femme tenant son fils dans ses bras, devant les rayons du soleil. Ce tableau le frappé tellement et s’imprima si profondément en lui, qu’il a compris : c’est ainsi que la Très Sainte Mère de Dieu devait être représentée. Après cela, Vasnetsov alla peindre les fresque de l’église.

Pendant la préparation pour la peinture des fresques, les murs de l’église de Vladimir furent enduits de plâtre à plusieurs reprises mais la masse appliquée séchait de manière inégale. Les ouvriers et les dirigeants qui observèrent cela remarqué un jours sur le mur l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu avec le Christ dans ses bras, exactement comme Vasnetsov l’avait vu dans sa datcha. On en fit le dessin, et quelques heures plus tard, le mur a finalement séché complètement.
Vasnetsov montra ensuite ses croquis aux responsables de l’église, qui les comparèrent au croquis du mur : les dessins étaient presque identiques dans leurs paramètres de composition. L’artiste fut stupéfait et dit: «C’est un commandement de Dieu

Maria Andreevna, aujourd’hui décédée était la plus ancienne gardienne de l’église de Moscou, la Trinité Vivifiante. Elle déclara un jour que la copie de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Ciel d’Abondante Grâce» qui se trouve dans cette église avait été découverte dans une décharge près de l’auberge de l’Université d’État de Moscou par des étudiants qui l’utilisèrent comme lit, en plaçant un matelas dessus. Quelque temps après son arrivée à l’église, l’icône se renouvela miraculeusement à un point tel que le restaurateur ne put qu’ajouter un petit fragment dans un coin.

Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous!

Traduit du russe

Sources: 1, 2, 3

 

 

 

Le Hiéromoine Vassili, moine et pasteur

Les trois néomartyrs d’Optino

Les trois dernières traductions mises en ligne sur le blog concernaient des miracles attribués aux prières des trois frères d’Optino Poustin’ assassinés dans l’enceinte du monastère la nuit de Pâques 1993. Dans plusieurs textes concernant le Hiéromoine Vassili et les Moines Théraponte et Trophime, on lit qu’ils sont devenus extrêmement familier des fidèles qui les prient, aujourd’hui encore. Ces fidèles ont simplement lu et relu le livre «Pâques rouge», et les trois frères sont devenus comme des membres de leur famille. L’Église ne les a pas encore glorifiés, mais il est devenu impossible de tenir le compte des miracles attribués à leurs prières. Ce livre, «Pâques rouge», n’a pas été traduit en français. Il est bien sûr moins évident pour les fidèles francophones de considérer les trois frères d’Optino comme des membres de la famille et demander ainsi leur prière. En vue de faire mieux connaître ces trois merveilleux moines et afin donc d’aider les lecteurs de ce blog à adresser plus volontiers leurs prières à ces trois néomartyrs, nous entamons la traductions de plusieurs extraits de deux livres. Read more

Puisque vous êtes venus, lisez la petite prière. (2)

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe de Madame Svetlana Rybakova «Раз пришли, прочитайте молитовку» publié sur le site du Monastère Sretenski. Ce texte, illustrant la piété et la foi des simples fidèles de Russie, est développé autour du miracle de l’apparition spontanée d’une icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans un petit village du Sud-Ouest de la Russie en l’an 2000. Il est introduit par la phrase suivante : Dans l’Oblast de Samara, au début de ce siècle, apparut une icône non faite de main d’homme, l’icône «Fleur Inflétrissable» de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le raïon de Sergueevski, au village de Tchernova, dans l’humble maisonnette d’Ekaterina Ivanovna Malyguina, vétéran de la Guerre Patriotique, et femme profondément croyante de 87 ans, le 16 avril 2000 apparut sur la vitre d’une fenêtre une icône, non-faite de main d’homme, de la Sainte Vierge Mère Marie avec l’Enfant-Dieu.

Après la publication dans le journal «Blagovest» d’un entretien au sujet de l’icône Fleur Inflétrissable, la rédaction reçut des appels de gens de différentes villes et de différents villages et même d’autres régions. Ils demandaient comment se rendre auprès de l’icône, et certains racontaient leurs propres histoires de pèlerinages dans différents lieux saints. Nous proposons aux lecteurs des témoignages de témoins oculaires.
Le colonel à la retraite de la Sécurité Intérieure, Mikhail Borisovitch Dekatov a partagé les réflexions suivantes «Un Miracle incontestable, perçant l’âme! C’est juste bouleversant. Maintenant, il existe de nombreux cas d’icônes qui produisent du myrrhon, des phénomènes d’icônes saintes telles que celle-ci sont très rares. La seule chose qui est triste, c’est que l’icône pourrait disparaître. Comme ce miracle vint à nous, il pourrait partir. Il est nécessaire que les prêtres célèbres des molebens devant ce visage merveilleux. Et que les offices religieux reprennent complètement dans le village même. Pour l’instant, il y a seulement une salle de prière à Tchernovka, même pas une véritable maison de prière, sans parler d’une église. C’est peut-être pour cela que ce miracle s’est produit à Tchernovka, pour qu’une église apparaisse dans le village? Après tout, cela s’est toujours passé ainsi en Russie: quand un phénomène miraculeux se produit, après cela, une église est érigée en mémoire de cet événement».

Tamara Plokhova, paroissienne de la Cathédrales Saints Cyrille et Méthode de Samara raconte son histoire : «Je suis déjà allée deux fois à Tchernovka auprès de l’icône non faite de main d’homme. Et chaque fois, je suis partie de là avec un sentiment indescriptible! Quelle grâce possède cette sainte icône… Du matin au soir, les pèlerins affluent vers l’icône miraculeuse de la Sainte Vierge et Mère «Fleur Inflétrissable»… Les gens entrent dans la petite chambre un cierge à la main, frémissants de crainte respectueuse, et ils pleurent de tendresse et de piété devant la Très Sainte Mère de Dieu qui nous rend visite à nous, pécheurs. Le sept juin, Ekaterina Malyguina nous accueillit en larmes : «Je n’ai pas dormi de toute la nuit! J’ai observé et sur l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, les yeux de la Reine des Cieux et de l’Enfant-Christ sont devenus bleu-ciel!» cette transformation dura toute la nuit, et Ekaterina priait en s’attendrissant devant cette coloration céleste… Mais au matin, elle vit que les yeux de la Très Sainte Mère de Dieu avait retrouvé leur couleur d’un bleu profond. Des paroissiens de notre cathédrale furent témoins oculaires d’une manifestation miraculeuse ; ils vinrent trois jours de suite et virent que l’icône sur la vitre commençait à onduler légèrement par vagues, comme sous le souffle d’une brise, et de l’icône elle-même émanait une lueur irisée. Tous sanglotaient… Si auparavant, l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ s’effaçait de la vitre pendant la nuit, maintenant, du côté extérieur, de la cour, elle demeurait. Ekaterina Ivanovna installa une petite table devant la fenêtre et y posa une feuille avec la prière à la Très Saine Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable». Maintenant, la nuit, elle entend les gens arriver près de la maison, s’approcher et prier doucement. Chaque soir, autour de l’icône apparaissent les petites lueurs d’invisibles cierges… Après les prières, de nombreux pèlerins posent des mouchoirs ou d’autres objets contre l’icône miraculeuse. On connaît déjà des cas de guérisons survenues par les prières devant cette icône non faite de main d’homme. Deux femmes reçurent de l’aide pour une maladie des jambes. L’une arriva, s’extrayant avec peine de la voiture, et s’aidant d’un bâton, elle claudiqua jusqu’à la chambre. Elle pria, pleura avec Ekaterina Ivanovna. Et puis retourna à la voiture, et s’y assit… A ce moment seulement, elle réalisa: «Oh, mon bâton est resté dans la maison!..».
Cinq pèlerins arrivèrent de Sergievsk,tous très malades. Ils n’entrèrent pas dans la maison mais restèrent debout et prièrent dehors. Ils pleuraient aussi d’attendrissement. Le lendemain, ils téléphonèrent à Ekaterina Ivanovna avec grande joie: tous les cinq se sentaient beaucoup mieux! La voisine d’Ekaterina Ivanovna, une femme très croyante, vit deux fois dans un rêve, comme dans la réalité, que la Très Sainte Vierge Mère, en robe noire d’higoumène, se tenait toute la nuit sur le porche de la maison des Malyguina et écoutait les prières…
Et je veux ajouter autre chose encore. Ekaterina Ivanovna recueille chaque kopeck, chaque dixième de kopeck, que les pèlerins reconnaissants laissent parfois, pour aider la maison de prière, pour son embellissement. Si Dieu le veut, de nouvelles bonnes icônes pourront être achetées pour la maison de prière.
Même à l’arrêt du tramway,comme part hasard, j’ai rencontré Vera Kajaeva, une autre paroissienne de la Cathédrale des Saints Cyrille et Méthode et nous avons parlé du miracle à Tchernovka : «Je n’imaginais aller nulle part, j’ai tellement de travail et de soucis à la maison… Mais quand j’ai lu l’article dans «Blagovest», avec les photos de l’icône sur la vitre de la fenêtre, j’en ai eu le souffle coupé. J’ai été irrésistiblement attirée là-bas! Je téléphonai à des amies et l’une d’entre elles, Elena, demanda à son mari de nous conduire là-bas en voiture. Celui-ci, Andreï, revenait de son travail et était fatigué mais il accepta immédiatement. Il trouva l’endroit sur une carte et détermina la route à prendre… Le trajet fut tout simplement béni! A Tchernovka, on a facilement trouvé la maison. On a regardé, on s’est avancé. Il y avait une petite table sous la fenêtre. Mais sur la vitre, nous ne vîmes aucune icône! On était si tristes : «La Souveraine n’a pas voulu nous montrer Son visage…». Nous entrâmes dans la maison et la notre chagrin se transport en un élan de joie. De l’intérieur, les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Dieu étaient parfaitement visibles sur la vitre. Bien qu’il y avait des raisons de s’inquiéter. L’icône avait rétréci. Et, probablement, le jour où elle disparaîtrait complètement n’était sans doute pas très loin. A cause de nos péchés … Ce n’est pas par hasard que l’icône De la Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable» est apparue sur la vitre. C’est pour nous encourager à nous souvenir et à nous tirer de notre captivité des passions pécheresses. Comment atteindre autrement nos âmes et nos cœurs endurcis?..»

Ekaterina Ivanovna n’était pas à la maison, son fils malade était alité. Nous demandâmes à celui-ci la permission de prier devant l’icône et il hocha la tête avec bienveillance : «Bien sûr, priez!». Nous avons vénéré avec une pieuse crainte l’icône et les croix sur le pourtour, et quand nous sommes sortis de la maison, nous avons pu voir de l’extérieur les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ.»

Marina Alexandrovna Berioza, une habitante de Novokouïbichevsk a elle aussi fait part de ses impressions. «C’est par des connaissances que j’ai appris l’existence du miracle de Tchernovka. Lidia Viktorovna Andrianova (qui vit à Samara et travaille à l’église de la Trinité aux Lacs de Voronèje) raconta comment elle-même avait vu le miracle se produire : l’icône était apparue par petits points sur la vitre, et en quelques instant, elle était complète… Plus tard, j’ai lu à ce sujet dans le journal «Blagovest», et j’ai souhaité aller moi-même à Tchernovka afin de voir les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ, de les vénérer et de prier. Nous avons formé un groupe et sommes partis à deux voitures. La maîtresse de maison, Ekaterina Ivanovna nous accueillit comme des parents. J’étais émerveillée de la voir s’occuper de tout sans jamais se fatiguer. Elle avait à peine reçu les uns, prié avec eux et pris congé, que d’autres arrivaient et il fallait de nouveau accueillir, montrer, raconter, donner l’acathiste, car évidemment, tout le monde ne pensait pas à emmener l’acathiste pour faire le voyage. Et comment ne pas prier la Très Sainte Mère de Dieu ? Nous avons lu l’acathiste à l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable, et mon amie Liouba m’a dit à voix basse : «Regarde, la Mère de Dieu nous sourit!!!» Et j’eus la même impression… Quel miracle!»
L’entrepreneur orthodoxe Ludmila Alexandrovna Akintseva arriva à Tchernovka le jour-même où le journal décrivant le miracle venait de paraître. Voici comment ça s’est passé. Elle était allée à la rédaction de «Blagovest», lorsque le texte au sujet du phénomène miraculeux de l’icône sur la vitre était préparé pour l’impression, et elle apprit ainsi l’existence du phénomène miraculeux avant les autres. Dans l’église de la Sainte-Trinité, elle entendit également des pèlerins qui y étaient allés: oui, le miracle était évident!.. Et elle décida d’y aller.
Il fut un temps où Ludmila était engagée dans l’organisation et la conduite de voyages de pèlerinage et ce n’était pas la première fois qu’elle rencontrait les grâces indicibles de Dieu. En 1994, à Tachla, avec son groupe de pèlerinage, elle vit l’épaisse couche de nuages se disperser au-dessus de la Sainte source et la Très Sainte Mère de Dieu étendre Son Pokrov sur les fidèles. En 1995, Ludmila vit du myrrhon s’écouler des icônes au Monastère Saint Macaire dans l’Éparchie de Nijni Novgorod. À la nouvelle du miracle à Tchernovka, Ludmila Alexandrovna réagit calmement, sans exaltation. Dans son âme, il y avait un sentiment de gratitude envers notre Seigneur Jésus-Christ et Sa Très Pure Mère, un désir sincère de prier auprès de la sainte icône qui était apparue. Elle n’arriva pas les mains vides à la maison où se trouvait l’icône miraculeuse. Elle avait emmené de l’huile pour la lampade, de petites icônes de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable et des foulards. Elle posa une partie des petites icônes et des foulards contre le Visage sur la vitre et les reprit avec elle, le reste, elle les offrit à Ekaterina Ivanovna pour qu’elle les donne à d’autres pèlerins. Elle laissa évidemment l’huile. Quelques jours plus tard, elle apprit que de nombreux pèlerins se faisaient des onctions avec cette huile sanctifiée devant l’icône miraculeuse, dans le tons bleu-ciel et bleu turquoise.
Le Père Serge Derjavine, recteur de la maison de prière, témoigne d’un autre miracle. Un jour, une famille dont un enfant était atteint de paralysie cérébrale infantile vint de Moscou en minibus. Le papa amena son jeune fils dans la maison à l’icône miraculeuse en le transportant dans ses bras. Pendant trois jours, la famille vécut chez Ekaterina Ivanovna, et pria devant l’icône non faite de main d’homme. Et Batiouchka Serge dit qu’il vit l’enfant marcher lorsque la famille repartit à Moscou.
Ces histoires simples d’âmes pieuses témoignent de la miséricorde de Dieu, accordée à ceux qui prièrent devant l’icône apparue sur la vitre dans la petite maison d’Ekaterina Ivanovna. Comme on dit, il n’y a pas de village sans un juste, ni la ville sans un saint.

Ekaterina Ivanovna Malyguina

La journaliste Olga Krouglova termina son entretien avec la maîtresse de maison, où apparut miraculeusement l’icône de la Vierge «Fleur Inflétrissable» par ces bonnes paroles: «Conduisant les pèlerins devant l’icône non faite de main d’homme, Ekaterina Ivanovna prie avec eux. Elle prie de son immense amour pour le Christ, elle ne peut tout simplement pas s’empêcher de prier, elle ne veut pas ne pas prier. Et beaucoup de ceux qui sont venus dans sa maison ce mois-ci apprennent avec étonnement: voici donc ce que signifie prier, ce que signifie croire… Maintenant, beaucoup de gens passent par la maison d’Ekaterina Ivanovna: elle affermit les pèlerins dans la foi, elle ouvre les curieux oisifs au Christ et enseigne à tous à prier avec chaleur. J’y ai vu un vrai miracle : une babouchka de 87 ans qui n’épargne pas son cœur dans la prière et pleure à grosses larmes pour nous tous devant le visage de la Sainte Vierge Mère. Pour croire en le Seigneur et pour L’aimer, Ekaterina Ivanovna n’a pas besoin de signes ni de miracles. Alors que nous, avec nos âmes endurcies, nous en avons besoin pour nous arrêter devant l’icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable et pour écouter notre cœur. Est-ce que la foi brûle en lui ou ne fait-elle que couver…».
De nombreuses années se sont écoulées depuis l’apparition miraculeuse de l’icône. En 2016, Ekaterina Ivanovna est partie vers le Seigneur. Conformément au testament qu’elle a laissé, l’icône «Fleur Inflétrissable» a été transférée sur sa vitre dans la maison (salle) de prière des Saints Cosme et Damien, où officie Batiouchka Serge.
L’église, malheureusement, n’a pas encore été construite, en raison du petit nombre de paroissiens fréquentant la maison de prière à Tchernovka. Cependant, la vie spirituelle y existe et les pèlerins viennent, prient devant l’icône de la de la Très Sainte Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable». Beaucoup, par leur foi, reçoivent de l’aide. Le Père Serge accueille chaleureusement les pèlerins.
Et la construction dans le village d’une église dédicacée à la Très Sainte Mère de Dieu dépend de tous les croyants: les paroissiens de la communauté des saints Cosme et Damien, des pèlerins qui viennent à Tchernovka pour prier, et même de ceux qui lisent ces lignes.
Traduit du russe

Source

Archimandrite Raphaël (Kareline) Le temps, l’Église, la mort, l’éternité.

Le texte suivant est composé de la traduction de deux passages du livre de l’Archimandrite Raphaël Kareline «A propos du temps, de la mort et de la vie éternelle», édité en 2019 à Moscou par la «Société ecclésio-historique». Les passage sont tirés des pages 36 à 40 et 42 à 45. Plusieurs textes de l’Archimandrite Raphaël, qui vit à Tbilissi, ont été traduits sur le présent blog.

(…) Les anciens ne sont pas parvenus à percer le secret du temps. Ils ne purent percer le secret de l’éternité, qui pour eux n’était qu’une sorte d’arrêt statique, une pause entre les cycles de l’histoire cosmique. C’est pourquoi le temps signifiait pour les anciens une situation désespérée, sans issue, semblable à un terrible serpent enserrant sa proie dans ses anneaux, jusqu’à la mort.
Mais l’Église maîtrise le mystère du temps ; il s’agit d’un mystère simple. Dieu a créé le temps en guise de préparation à l’éternité. Le temps n’est pas dépourvu de commencement, ni de fin ; il s’écoule sur fond d’éternité. Le temps est une situation de préparation et de choix, un carrefour des chemins, où se décide la question essentielle de l’existence humaine : «avec qui est l’homme?», avec Dieu ou sans Dieu. Le temps, c’est la possibilité de se transformer, de devenir une personne humaine, de manifester ou de perdre la ressemblance de Dieu, l’acquisition de ce qui va se déployer dans l’éternité. Ici sur terre, il s’agit d’un séjour, dans l’éternité, c’est la vraie existence. Le temps est un champ d’expérimentation pur l’homme,tandis que l’éternité est l’appartenance à Dieu, c’est pourquoi pour le Chrétien, le temps s’ouvre sur l’éternité, à travers la relation à la grâce primordiale, éternelle, incréée. Exprimé de façon imagée, l’éternité est comme la respiration de Dieu que l’âme peut ressentir, percevoir, pendant la prière. Pour l’incroyant, comme pour les anciens païens, le temps est juste le seuil de la mort, une existence en négatif, l’écrasement des espoirs humain. C’est pourquoi il ne reste aux incroyants qu’un seul moyen de lutter contre le temps et la mort: les oublier. Pour le Chrétien, le temps est un grand cadeau de Dieu. Et en même temps, une grande responsabilité, car l’éternité peut être aussi pour nous la perte définitive de Dieu. (…)
(…) Le temps s’autodétruit en permanence. Les anciens le représentaient sous forme du serpent qui engloutit sa propre queue. Le temps est l’attribut de l’existence relative. Dans le temps, il n’y a pas de passé, il a disparu sans retour. Dans le temps, il n’y a pas de futur, on peut seulement le supposer. Dans le temps, il n’y a pas de présent, c’est un rayon qui n’a ni longueur ni largeur, qui glisse continuellement du passé déjà perdu vers un futur qui n’existe pas encore. Alors que les organes de nos sens tente de fixer le temps en tant que présent, il est déjà passé, il s’est transformé en passé et la vague nous a balayé. Cela veut dire que le présent est seulement le souvenir d’un passé tout récent, le produit du conservatisme des organes de nos sens, qui font parvenir à nous un instant qui déjà n’est plus, et donc, le présent est uniquement la trace du passé et l’attente du futur.
La mort elle-même ne signifie pas sortir du temps. L’âme de l’homme passe simplement dans une situation caractérisée par une nouvelle acception du temps, qui nous est inconnue. Le temps disparaîtra quand le ciel et la terre brûleront dans un brasier cosmique qui ne détruira pas le monde mais le transfigurera. Jusqu’au Jugement Dernier, le temps régnera non seulement sur terre, mais aussi dans les Cieux et aux enfers. Les âmes des saints attendent la résurrection des corps et les âmes des pécheurs, la miséricorde de Dieu par les prières de l’Église et par les aumônes faites en leurs noms par ceux qui sur terre leur veulent du bien.
Le temps est le potentiel et la possibilité de la transformation. Il représente symboliquement le mouvement horizontal. L’éternité est un mouvement vertical ; en elle il n’y a aucune transformation ni passage d’un état à l’autre, en elle se déploie le contenu de l’âme humaine. Dans l’éternité, il n’y a pas cette perte d’existence que les philosophes nomment l’asymétrie du temps, il n’y a pas de périodes qui se succèdent. L’éternité n’est toutefois pas immobilité, ni statisme, mais mouvement, mais d’une autre nature que le mouvement du temps.
Le temps est unidimensionnel, l’éternité, multidimensionnelle. Ce n’est pas facile à comprendre. Prenons une surface, bidimensionnelle. Si elle reçoit une troisième dimension, elle devient volume. Il en va ainsi de l’éternité, pour le dire de façon figurée, ce qui était unidimensionnel devient multidimensionnel et l’homme, sans perdre le passé, élargit le présent, et dans ce présent s’ouvre sans cesse le nouveau, par le relation à la grâce, de nouveaux volumes d’existence, de nouvelles capacités de perception. Le temps, c’est la transformation, liée à une perte. L’éternité, c’est le nouveau, sans perte. L’éternité est la véritable existence alors que le temps est étape. Le temps ne passe pas vers éternité, ni l’éternité vers le temps. Le temps se déroule sur fond d’éternité. C’est une période de devenir, la période de gestation de l’éternité. L’Apocalypse dit que le temps cessera après le Jugement Dernier. (…)
Traduit du russe


Source

Saint Théophane le Reclus : «Racontez tout à la Très Sainte Mère de Dieu »

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe, une homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, prononcée par le Hiéromoine Ioann Loudishchev et mise en ligne le 4 novembre 2018 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan. Au-delà de l’événement fêté, c’est surtout le lien entre la Très Sainte Mère de Dieu et l’espérance qui rend ce texte particulièrement intéressant. Le titre russe de l’article sur Pravoslavie.ru est d’ailleurs : «L’espérance, ferme appui de l’âme. Homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan»

C’est ainsi que le Père Ioann (Krestiankine) a écrit: «Après tout, la foi ne se manifeste pas seulement dans l’arrêt dans la prière et dans la fréquentation de l’église; la vraie foi est témoignée dans la confiance en Dieu et dans l’acceptation de Lui de tout ce qu’Il a trouvé bon de nous envoyer sur notre chemin de vie… Et remerciez Dieu pour tout, marchant sans crainte vers la vie de la terre promise».
Si tu veux être orné de l’espérance, commence à travailler selon le Seigneur, à l’accomplissement de Ses commandements, et tu grandiras dans l’espérance vivante. L’espérance, à son tour, alimentera plus encore l’ardeur de ton adoration de Dieu. L’adoration diligente de Dieu nous fortifie de nouveau dans l’espérance. Et ainsi ils se soutiennent, se fortifient et se nourrissent. Et, au contraire, même chez ceux qui ont vécu saintement, quand ils enfreignent délibérément les clairs commandement de Dieu, l’espérance s’éteint.
Ayant appris à tout remettre entre les mains de Dieu, l’homme «avance toujours avec une grande espérance en Dieu». Selon Saint Païssios l’Athonite, «En faisant confiance en Dieu, avec humilité, tous les problèmes se résolvent. Fais ce que tu peux faire… et ensuite remets-toi à la Divine Providence et à la volonté de Dieu. L’espérance en Dieu est la garantie la plus sûre pour l’homme».
«Commence dès aujourd’hui à faire tout ce que tout ton possible, et Dieu Tout-Puissant fera ce que tu ne peux pas faire.»
«Il faut laisser agir Dieu. Il ne faut pas faire quoi que ce soit sans avoir confiance en Dieu»
«Il faut tout confier à Dieu avec confiance».
«Si l’homme s’accroche dans une certaine mesure à son “moi”, dans cette même mesure, il restera à la traine. Il ne réussira pas spirituellement parce qu’il freine la miséricorde de Dieu. Pour réussir, il faut beaucoup de confiance en Dieu.»
Aujourd’hui, c’est la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan : combien de Ses miracles sont attestés! Combien de fois dans les événements difficiles de notre histoire, la Très Sainte Mère de Dieu Se fit l’Intercesseur instantané de toute la Terre russe! Combien de fois à travers cette icône, et à travers Ses autres icônes, la Très Sainte Vierge Marie a apporté de l’aide suite aux demandes personnelles qui Lui étaient adressées! Ainsi, à un homme qui n’avait jamais vu, la Très Sainte Mère de Dieu donna la vue: il avait vénéré avec une foi sincère Son icône miraculeuse de Kazan, et il reçut la guérison. Une femme, aux jambes complètement paralysées demanda qu’elle fût transportée auprès de l’icône miraculeuse de la Toute Pure Mère de Dieu de Kazan; après le moleben, elle implora la miséricorde, en pleurant et avec une grande foi. Et elle fut également guérie. La Très Sainte Mère de Dieu ne refuse Son aide à personne. Gardons dans notre cœur le souvenir de ces miracles manifestant Son aide et Son intercession, et adressons-nous à la Très Sainte Mère de Dieu dans nos besoins. Ainsi, en traversant avec Elle les événements difficiles de notre vie, nous grandirons en notre espérance en la Très Sainte Mère de Dieu. Tous nous sommes appelés à l’espérance vivante et à une relation vivante avec la Très Sainte Mère de Dieu, car Elle voit tous nos besoins.
Saint Théophane le Reclus a écrit à l’un de ses enfants spirituels : «Maintenant, racontez tout à la Mère de Dieu et demandez pardon pour vos infirmités et pour votre attachement à l’avenir». Ce conseil du Saint: «dites tout à la Mère de Dieu» devrait être notre vivante relation à la Sainte vierge à travers toutes nos difficultés et nos joies, dans tous nos soucis. Les paroles qui portent cette relation remplissent les acathistes et les canons qui Lui sont dédiés.
«Vers qui crierai-je, Souveraine, vers qui accourrai-je dans mon chagrin, sinon vers Toi, Reine des Cieux? Qui accueillera mes pleurs et mes soupirs recevront-ils, sinon Toi, Toute Pure, Espérance des chrétiens et notre Refuge à nous, pécheurs?» C’est ainsi que les paroles de la prière nous apprennent à nous adresser à la Très Sainte Mère de Dieu. Comme on le chante dans le Canon de l’une des fêtes de la Très Sainte Mère de Dieu: puisque Toi, Très Sainte Mère de Dieu Toute-Chantée et inépousée, Tu es devenue la Mère du Créateur, le Christ de Dieu, nous nous tournons vers Toi dans la prière: ne cesse pas de Le prier pour nous, en Toi nous plaçons notre espérance et mettons tous nos espoirs en Dieu.
A sa fille spirituelle qui travaillait dans l’Altaï, Higoumène du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Joie de tous les affligés», à Tchemalska, et qui y rencontrait de nombreuses difficultés et se décourageait, le Saint Hiérarque Macaire (Nevski) rappelait également l’espérance en la Très Sainte Mère de Dieu: «Rappelle-toi ce que vous aviez et ce que vous avez maintenant. Qui vous a envoyé ces gens qui vous aident? Qui collecte des fonds pour vous? Qui a construit des logements pour vous, pour les enfants, des bâtiments pour les écoles? N’est-ce pas la Très Sainte Mère de Dieu, n’est-ce pas votre Protectrice? N’est-ce pas Elle qu’on a vue venir pour la consécration de votre église? N’est-ce pas Elle qui donna la terre à votre communauté? N’est-ce pas Elle qui incita un bienfaiteur à déposer ses biens aux pieds des servantes encore indignes du Christ? Qui est le médecin des malades, la Consolation des affligés? N’est-Elle pas la Joie de tous les affligés? Le péché serait grand si nous qui avons des yeux ne voyions pas la main bienveillante de Dieu sur votre coin de terre». «En vérité,, elle est visible, la Protection de la Reine des Cieux et de Son Fils Divin, notre Dieu, notre Cher et Bon Seigneur, sur votre coin de terre. Tu dis la vérité: à chaque étape, des miracles sont visibles, surtout pour ceux qui prêtent attention aux voies de Dieu.»
Que le Seigneur nous accorde à nous aussi d’augmenter notre espérance en Dieu et en la Très Sainte Mère de Dieu, afin que, «en nous tenant fermement à l’espérance en la miséricorde de Dieu et en plaçant notre espoir en l’aide de la Très Pure Mère de Dieu», nous surmontions résolument toutes les épreuves et les difficultés sur le chemin du salut dans cette vie terrestre. Amen.

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