Extrait de «L’Empire Byzantin», d’Evangelos Konstantinou Chrysos, byzantiniste grec renommé dans son pays et dans les pays germanophones. Cet ouvrage fut publié par les éditions Edisud en 2004, dans la série «Encyclopédie de la Méditerranée» (pages 111 à 113). Les rapports de Byzance avec le peuple des Rôs (Russes) s’articulent en trois périodes. Dans la première, qui va du milieu du IXe siècle au milieu du Xe siècle, Byzance fut victime d’une série d’incursions effectuées pour raisons principalement de pillage, mais qui conduisaient régulièrement des accords commerciaux. Read more
Byzance. L’empereur, gardien du bien commun.
C’est de l’ouvrage exceptionnel «Vie et Mort de Byzance» de Louis Bréhier, publié par Albin Michel et plus précisément des pages 140-141 et 181-182 de l’édition de février 1992, que sont extraits les deux passages ci-dessous. A contre-pieds des dirigeants actuels de nos pays, les empereurs apparaissent comme les gardiens de la justice sociale, faisant primer le bien commun sur les intérêts particuliers des puissants.
Aidé par ses conseillers, Romain Lécapène s’efforça d’agir toujours en vue du bien commun. Il est le premier empereur qui ait pris des mesures législatives pour enrayer l’extension inquiétante des grands domaines aux dépens de la petite propriété et pour préserver l’intégrité des biens militaires, fondement du régime des thèmes et du recrutement d’une armée indigène. Read more
Métropolite Hiérotheos de Naupacte. Pourquoi je n’ai pas signé le document.
Le site Agionoros.ru a publié le 01 juillet 2016 le résumé d’un article paru le 30 juin sur le portail grec Ромфеа.gr, dans lequel le Métropolite Hiérotheos de Naupacte s’exprime à propos de la signature des documents finaux du Concile qui s’est déroulé en Crète. Le texte ci-dessous est la traduction de cet article russe, complété par certaines précisions tirées de l’original grec. Rappelons que le Métropolite Athanasios de Limassol s’est déjà brièvement exprimé sur le même sujet.
Monseigneur Hiérotheos a expliqué que des «motifs théologiques» l’ont empêché de signer le texte «Relations de l’Église Orthodoxe avec le Reste du Monde Chrétien». Il a toutefois signé, en accompagnant sa signature de réserves, les documents «La Mission de l’Église Orthodoxe dans le Monde Contemporain» et «Le Mystère du Mariage et ses empêchements».
Le Métropolite Hiérotheos explique que selon lui, lors de l’assemblée en Crète, tous les amendements proposés par la délégation de l’Église Orthodoxe de Grèce ont été rejetés. Read more
Métropolite Athanasios de Limassol. Ma conscience ne m’a pas autorisé à signer cela.
Le site hellénophone Ромфеа.gr, (repris en russe par Pravoslavie.ru) a publié la brève déclaration suivante du Métropolite Athanasios de Limassol à propos de la signature des documents officiels à l’issue du Concile qui s’est déroulé en Crète. Rappelons que certains documents n’ont pas été signés non seulement par le Métropolite Athanasios mais également par les Métropolites Hiérotheos de Naupacte, Neophytos de Morphou, Nicolas d’Amathous, Épiphane de Ledra, Porphyre de Neapolis, et par l’évêque Irénée de Bačka (Serbie).
Crédit Photo :Romphea.gr
Le MétropoliteAthanasios de Limassol a déclaré officiellement qu’à l’issue de l’assemblée en Crète, il n’a pas signé le document «Relations de l’Église Orthodoxe avec le Reste du Monde Chrétien». Ce document a suscité une polémique acerbe tant lors du Concile en Crète qu’au cours de sa préparation.
«Dans la mesure où on a pu constater une certaine confusion dans l’information des fidèles Chrétiens à propos du fait que je n’aurais pas signé le document du Saint et Grand Concile : «Relations de l’Église Orthodoxe avec le Reste du Monde Chrétien», je souhaite confirmer à tous les intéressés que ma conscience ne m’a pas autorisé à le signer car je suis en désaccord avec sa formulation finale.»
Le Métropolite Athanasios a également rendu public le texte de son intervention à propos du document en cause.
Père J. Romanidès. Et Rome cessa d’être… romaine.
L’ouvrage du Père Jean Romanidès Romanité, Romanie, Roumélie (ΡΩΜΗΟΣΥΝΗ ΡΩΜΑΝΙΑ ΡΟΥΜΕΛΗ) fut publié en grec en 1975, aux éditions Pournaras de Thessalonique. L’extrait ci-dessous est traduit des pages 48 et 49 du livre précité. Cette traduction française est due à Dimitri Kitsikis et est reprise aux pages 44 et 45 de son livre La montée du national-bolchévisme dans les Balkans: le retour de la Serbie de 1830, paru en 2008 chez Avatar Éditions. Dans ce court extrait le P. Romanidès nous rapporte l’épisode de l’histoire au cours duquel la «Vieille Rome» cessa d’être… romaine.
Le schisme entre Francs et Romains se produisit au début du IXe siècle, lorsque Charles, appelé par les Européens, le Grand, condamna le 7e concile œcuménique et introduisit le dogme du filioque dans le Credo, en 809. Read more
Primats ou papes ?
Le protopresbytre Anastasios Gotsopoulos, prêtre de la Paroisse Saint Nicolas à Patras, a écrit le texte ci-dessous le 10 juin 2016. Il a été publié, sur le site Impankratoros.gr.
Patras, le 10 juin 2016.
Finalement, les Églises orthodoxes ont-elles des primats ou des papes ? Peut-être d’aucuns voudraient-ils, à l’occasion du Saint et Grand Concile, conférer également aux primats des pouvoirs papaux ?
Ces questions émergèrent suite aux réactions de certains «défenseurs» du prochain Saint et Grand Concile, qui s’élevèrent contre les décisions unanimes des synodes des hiérarques des Églises de Serbie, de Bulgarie, de Géorgie et de Grèce au sujet des positions que ces Églises ont adoptées à propos du Concile Pan-orthodoxe. Sans fournir aucune réponse aux plaintes extrêmement sérieuses des Saints Synodes des Églises locales, ils se mirent dans tous leurs États et répètèrent de façon monotone : «Les primats avaient signé les textes et avaient décidé tant de la réunion que de la procédure et du règlement du fonctionnement du Concile. Par conséquent, les synodes locaux n’ont aucunement le droit d’émettre un avis à propos de la décision des primats». Le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique lui-même s’est aligné sur cette même logique dans sa déclaration officielle du 06 juin 2016.
Excusez-moi?! Quand donc les primats des Églises Orthodoxes locales sont-ils devenus… des papes ? Depuis quand l’opinion ou la décision personnelle d’un primat lierait et obligerait-elle irrévocablement le synode de la hiérarchie à laquelle il appartient. Est-ce le primat ou est-ce le synode des hiérarques qui constitue la plus haute instance administrative des Églises Orthodoxes locales, conformément à la Tradition Orthodoxe ? Chacune des Églises se prononce-t-elle de façon synodique et s’exprime-t-elle à travers le synode ou est-elle liée par tout avis émis par le primat? (J’éviterai ici l’usage de l’expression ex-cathedra pour éviter que nos esprits ne s’envolent vers un autre horizon!).
C’est évident, les primats ont signé! Mais chaque primat, une fois revenu auprès de son Église locale, a soumis sa décision, et il était obligé de le faire, à son synode. Et chaque synode, souverain et responsable s’est prononcé, soir en accord avec la signature du primat, soit en désaccord, annulant ainsi la décision personnelle! D’aucun souhaiteraient peut-être dicter ce qu’un synode devrait décider? Il est louable que les Primats des Églises de Serbie, de Bulgarie, de Géorgie et de Grèce aient soumis leur décisions au jugement du collège hiérarchique, respectant par là même l’institution synodale. Mais plus encore, ils réunirent leur synode, ils parvinrent à un accord et co-signèrent une décision adoptée à l’unanimité par leur synode, se soumettant de la sorte à la lettre et à l’esprit du 34e Canon des Saints Apôtres : «Mais lui aussi, qu’il ne fasse rien sans l’avis de tous ; car la concorde régnera ainsi et sera glorifié le Père et le Fils et le saint Esprit». Voilà ce que signifie le respect de l’institution synodale ! Voilà ce que signifie le respect de l’unité de l’Église !
Malheureusement, d’aucuns se sont accoutumés au mode de fonctionnement des synodes de certains patriarcats (au Nord, au Sud et à l’Est… sans mentionner de noms, ni offenser de familles…), et ils ne peuvent digérer le fait qu’il existe des Églises locales dans lesquelles le système synodal soit pleinement mis en œuvre, avec des difficultés, sans aucun doute, mais pleinement en œuvre. Le primat ne donne pas d’ordre, comme dans le système papiste, les autres participants au synodes ayant à obéir que cela leur plaise ou non…
Le danger pour l’Orthodoxie elle-même consiste en ce que certains veulent imposer à toute l’Église ce mode de fonctionnement du «Synode» propre à quelques patriarcats et tentent à travers le Concile pan-orthodoxe d’élever les primats de «primus inter pares», premier d’entre les pairs, à «primus sine paribus», premier sans égaux (Elpidophoros de Prouse), en fait, revêtu d’une autorité papale ! Et ainsi, il sera plus aisé de reconnaître le Premier parmi les Premiers, qui sera à son tour «sine paribus». Ce sujet est fondamental et touche directement à l’essence de l’ecclésiologie orthodoxe.
Il est évident que l’image que l’Église Orthodoxe offre d’elle-même avant le Concile Pan-Orthodoxe n’est guère idéale. Refusant d’admettre l’ampleur de leur responsabilité dans la situation, certains individus chargés de responsabilités tentent de reporter le blâme sur le fonctionnement synodal des Églises locales. Mais le problèmes a surtout été créé par la manière anti-traditionnelle de préparer jusqu’à présent le Saint et Grand Concile, et particulièrement dans les règles de fonctionnement qui au nom du Concile Pan-Orthodoxe, ont fait fi de l’institution synodale des Églises locales.
Pour des sujets aussi importants que l’approbation de documents pré-conciliaires, il n’est pas possible que la décision prise en l’absence des hiérarques, par un représentant, revête un caractère irrévocable et lie les Églises. Il n’est pas possible que les hiérarques des Églises n’aient pas le dernier mot au sujet des règles de fonctionnement du Concile Pan-Orthodoxe. Il y eut, bien-sûr, une autorisation formelle, bureaucratique, mais comme on s’en est rendu compte, elle ne pouvait se substituer à la fonction essentielle du système synodal de chaque Église particulière, ni encore à celui de l’Église Orthodoxe Catholique, mondiale.
Une solution à ce problème émergeant peut exister, à condition de revoir la tactique appliquée jusqu’ici, et de se repentir, au niveau pan-orthodoxe. Puisse, en ces ultimes instants, un respect substantiel du système synodal, et particulièrement des décisions synodales que votèrent à l’unanimité les hiérarchies des Églises Locales, en être le commencement.
Source