Elle conservait ces paroles dans son cœur.

La Très Sainte Mère de Dieu de Kazan

Le texte ci-dessous est la première partie de la traduction d’un original russe, une homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan, prononcée par le Hiéromoine Ioann Loudishchev et mise en ligne le 4 novembre 2018 sur le site Pravoslavie.ru, à l’occasion de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan. Au-delà de l’événement fêté, c’est surtout le lien entre la Très Sainte Mère de Dieu et l’espérance qui rend ce texte particulièrement intéressant. Le titre russe de l’article sur Pravoslavie.ru est d’ailleurs : «L’espérance, ferme appui de l’âme. Homélie pour le jour de la fête de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Kazan»

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit!
Aujourd’hui, c’est la fête en l’honneur de l’icône de Kazan de la Très Sainte Mère de Dieu. Quand nous nous souvenons de la Très Sainte Mère de Dieu, nous parlons d’Elle avec espérance comme Celle qui aide et intercède ceux qui ont été offensés, comme l’Espoir des désespérés, la Consolation des affligés, la Nourricière de ceux qui ont faim, le Vêtement de ceux qui sont nus, la Guérison des malades, le Salut des pécheurs, l’Auxiliatrice et l’Intercesseur de tous les Chrétiens. Nous la nommons Refuge salvateur des fidèles, notre prompte Consolatrice dans nos malheurs, la Réjouissance permanente des pieux, Celle qui nous représente devant Dieu, qui délivre le monde de ses calamités, l’Avocate dévouée de tous les Chrétiens.

Très Sainte Mère de Dieu “de Tendresse”

Lors de chaque office, nous entendons les mots : «Nous souvenant de notre Très Sainte, Très Pure, Toute bénie et Glorieuse Souveraine, la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, avec tous les saints, confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ notre Dieu». Pourquoi nous souvenons-nous de la Très Sainte Mère de Dieu et de tous les saints? Afin que nous nous confiions plus fermement et décidément au Seigneur, comme eux se sont auparavant confiés au Seigneur.
Et en ce jour de sainte fête nous nous souvenons également de ce que nous a enseigné la Mère de Dieu par l’exemple de Sa vie. L’évangéliste Luc attire l’attention sur ce qui a fortifié et soutenu la Très Sainte Mère de Dieu dans Son don de Soi au Seigneur. Il s’agit de Son attention sincère aux dits et aux paroles de Dieu et aux œuvres de la Providence Divine. Ainsi, l’évangéliste dit: «Marie conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur»(Lc.2;19). Comment? Les paroles de Dieu qui Lui étaient adressées étaient des paroles vivantes pour le cœur de la Très Sainte Mère de Dieu. Elle entendit les paroles prophétiques à propos de Son Fils en tant que Sauveur du monde, et vit l’accomplissement des paroles concernant le gloire de Son Fils dans des événements merveilleux. Et Elle conservait ces paroles dans son cœur. La Très Sainte Mère de Dieu, alors enfant de trois ans, supporta Sa séparation de Ses parents lorsqu’Elle entra, pour Son éducation, dans le Temple du Seigneur, parce que déjà dans la maison de Ses parents, Elle avait appris à entendre les paroles de Dieu et à leur faire confiance. Et comment put-Elle, sans méfiance et sans exaltation, recevoir l’annonce archangélique selon laquelle Elle allait donner naissance au Fils de Dieu? Peut-être parce qu’Elle gardait déjà dans son cœur les paroles prophétiques au sujet du Christ. Comment traversa-t-elle les difficultés, les malheurs, les peurs qui entourèrent la naissance et l’enfance de Son Fils? Sans aucun doute, avec une fermeté et une espérance inébranlables, car Elle gardait dans son cœur les paroles de promesses Le concernant. Comment a-t-elle souffert de l’éloignement de Son Fils quand il partit prêcher le salut aux gens, ce qui Lui valut de courir des dangers considérables? Sans aucun doute avec don de Soi, car elle conservait Ses paroles à Lui dans Son cœur à Elle. En fait, si vous demandez ce que faisait la Très Sainte Mère de Dieu quand le Seigneur Jésus prêchait, accomplissait des miracles, souffrait, mourut, ressuscita, et monta au ciel, on peut donner une réponse à tout cela: «Elle conservait ces paroles» Et en les préservant, Elle plaçait Son espérance en Dieu en toutes choses.
Comment ne fut-Elle pas tuée par l’arme du chagrin qui perça Son âme aux heures des souffrances et de la mort de Son Fils et Son Dieu? Elle ne fut pas tuée, parce qu’Elle avait déjà vécu l’expérience de cette arme, quand celle-ci sortit de la bouche du Saint et Juste Siméon qui reçut Dieu en ses mains, et Elle avait préparé son cœur à accepter la blessure de paroles mortelles et à guérir par les paroles de la résurrection. Comment continua-t-Elle à vivre quand, avec l’Ascension du Seigneur au ciel, l’unique raison pour laquelle Elle avait vécu fut cachée à la terre? Le Christ et Ses paroles continuèrent à vivre dans Son cœur, et Elle vécut une vie de foi, d’amour et d’espérance.
Et si les gens gardaient eux aussi en leur cœur les paroles de Dieu, ils pourraient affirmer avec l’Apôtre «Qui nous séparera de l’amour du Christ ?», rien ni personne. Les apôtres éprouvaient eux aussi du chagrin quand ils étaient dans des circonstances affligeantes; mais ils enduraient les tribulations et se réjouissaient dans leur espérance.
Il leur était aussi difficile d’être fermes et inébranlables dans la vie par la foi; mais ils vainquirent toutes les difficultés, par l’espoir que celui qui est fidèle dans ce qui est petit on lui confiera beaucoup (Math.25;21), par l’espoir que si nous persévérons dans l’épreuve, nous régnerons avec Lui ; mais si nous Le renions, Lui aussi nous reniera (2Tim.2;12).
Voici donc, la clé de la vie est en Jésus-Christ, notre Seigneur! Dans l’espérance vivante! Et il est nécessaire que cette espérance devienne le support solide de l’âme. Mais souvent, au son du mot espérance, du cœur viendra pour écho, selon les saints, un questionnement perplexe: qu’est-ce que l’espérance, et à quoi sert-elle dans la vie? Cela signifie alors que le mot espérance n’est pas compris par l’esprit, et n’a pas sa place dans le cœur.
Il faut reconnaître que si les problèmes rencontrés affaiblissent l’esprit et font naître des murmures, si le travail d’accomplissement des responsabilités tue toute ardeur à leur égard, c’est un signe clair que l’espérance ne fait pas partie de notre vie spirituelle, que cet hôte céleste n’a pas visité notre âme. Car, lorsqu’il s’y rend, tout se reconstruit comme il faut et sa présence devient claire. Et lorsque la maison de notre âme est éclairée par l’espérance, cette lumière ne peut se cacher, mais se retrouve immédiatement dans la bonté d’âme et la paix de l’âme, malgré tous les obstacles extérieurs, dans le zèle constant et incessant de travailler pour le Seigneur dans le cercle dans lequel Il nous a mis, en dépit de tous les labeurs requis. (A suivre)

Source

L’arbre du Juste Lot

 

L’Archimandrite Naum (Baiborodine)

Le texte suivant est la traduction des pages 51 à 56 du livre de l’Archimandrite de bienheureuse mémoire Naum (Baïborodine), starets de la Laure de la Trinité-Saint Serge, intitulé «Le Chemin du Repentir» (Путь покаяния) dans son édition de 2019, édité à Moscou par les Éditions Sibirskaia Blagozvonnitsa. Le saint Père Naum était doté, en plus de charismes accordés par Dieu, de connaissances encyclopédiques. Ce texte montre comment sont reliés des événements de trois époques éloignées les unes des autres et illustre ainsi la continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testament, la continuité de l’Histoire Sainte sous la Providence de Dieu.

Pas loin de Jérusalem se trouve la Mer Morte, dont la salinité est telle que pas un seul poisson ne peut y vivre. Elle s’est formée sur l’emplacement des antiques villes de Sodome et Gomorrhe, où vécurent des gens pervers qui refusaient de se repentir. Le Seigneur punit ces villes par le feu et elle disparurent de la surface de la terre. Mais, sa femme et leurs deux filles vivaient une vie juste. L’Esprit Saint leur ordonna de sortir de la ville qui devait être détruite. Ainsi, ils eurent la vie sauve.
Toutefois, plus tard, Lot, tomba et commit un lourd péché : dans son ivresse, il connut ses deux filles comme si elles étaient, successivement, sa femme. Quand plus tard il reprit ses sens, cela le mit hors de lui et il pleura amèrement. Il se rendit auprès du patriarche Abraham, son oncle, et il lui raconta tout ce qui s’était passé. Abraham lui répondit : «Tu as commis un grand péché. Je vais prier Dieu. Il me parlera». Abraham était un tel juste qu’il pouvait appeler Dieu et Dieu lui répondait ; il s’entretenait alors avec Dieu. Il revint et dit : «En guise de repentir tu feras ce que je vais te dire». Abraham prit trois branches desséchées, une d’un cyprès, une d’un cèdre et une d’un pin. Il les serra fortement l’une contre l’autre, planta le tout en terre et continua à transmettre le commandement de Dieu : «Voilà ce que tu feras en guise de repentir : va jusqu’au Jourdain, à trente kilomètres. Puises-y de l’eau et revient en arroser ces trois branches sèches, ces trois baguettes mortes, jusqu’à ce qu’elles reverdissent, jusqu’à ce qu’elles commencent à pousser ici».
Quelle foi fut nécessaire à Lot, quelle espérance, quel labeur, pour que reverdissent des baguettes sèches et sans vie, pour qu’elles fleurissent et qu’un arbre pousse à partir d’elles. Et il alla au Jourdain pendant trente ans avec une mule, remplissant une grande jarre d’eau et revenant arroser le triple plant.
Le Monastère de la Croix se trouve dans un faubourg de Jérusalem. On y montre justement l’endroit où poussa cet arbre. Il fut préservé, car c’est de cet arbre que fut façonnée la Croix sur laquelle fut crucifié le Sauveur du monde.
Que ne dut-il pas endurer, Lot! La chaleur torride de Palestine, la distance de trente kilomètres à parcourir, et les embûches que le diable ne manqua pas de monter. Il prit un jour la forme d’un vieillard et il arrêta Lot sur son chemin de retour. Il lui dit : «Homme de Dieu, donne-moi à boire, je meurs, tu en répondras devant Dieu!» Et il se lamenta jusqu’à ce que Lot cédât et lui donnât la grande cruche. Le vieillard but à la cruche et ensuite vida se qui restait. Lot hocha la tête et s’en retourna vers le Jourdain, chercher de l’eau.
Et un jour, la joie de Lot fut grande ! Les trois branches s’étaient unies et poussaient en un seul tronc, grand et beau, qui se divisait en trois cimes.
Quand le Roi Salomon décida de construire le temple à Jérusalem, sur le Mont Moriah, il donna pour instruction d’y amener tous les beaux et grands arbres pour la construction. On en amena même par la mer, les nombreux cèdres du Mont Liban. L’arbre de Lot fut abattu et amené lui-aussi. Mais les constructeurs ne parvinrent pas à en faire usage. Pour les uns, il se faisait démesurément gros, pour les autres,il s’amincissait et pour d’autres encore, il s’écourtait. Ils cognèrent tant et plus et finirent par dire : c’est l’arbre de Lot, l’arbre du péché. Et ils le rejetèrent. Il gît pendant presque un millénaire dans la piscine de Siloam. Et lorsque le Sanhédrin eut décidé de la manière dont il fallait punir Jésus-Christ, l’Homme qui s’était «fait égal à Dieu» (J.5;18), ils se rappelèrent l’existence de l’arbre de Lot, l’arbre du péché, et il l’utilisèrent pour en fabriquer la Croix. L’ancienne prophétie s’accomplit, et de l’arbre à la triple origine fut faite la Croix, et sur ce bois, le Christ fut crucifié, expiant nos péchés, et il vainquit la mort et nous donna la résurrection.
Traduit du russe.
Source :

Gerondissa Anastasia. Elle s’entretenait avec les Anges. (3)

Le texte ci-dessous est la fin de la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.

Madame A. d’Igoumenitsa était mariée depuis huit ans, mais n’avait pas d’enfant. Elle demanda à Gerondissa de venir lui rendre visite et de prier avec elle. Elle vint et demanda qu’on la laisse seule dans la pièce où se trouvaient les icônes afin qu’elle y prie. La femme fit comme il lui était demandé et monta à l’étage. Le sol y était fait de planches. La femme ôta un bout de planche qui n’était pas fixé et se mit à observer Gerondissa. Celle-ci releva le bas de son vêtement pour poser ses genoux nus sur le sol rugueux et pria longtemps, le visage appuyé sur le sol. Ses larmes se mêlaient à du sang qui s’écoulait de ses genoux. Soudain Gerondissa se releva, rendit grâce à Dieu et appela la maîtresse de maison. «Le Christ m’a dit que dans ta maison la naissance d’enfants apportera beaucoup de joie», dit-elle. Et il en fut ainsi. Deux mois plus tard, la femme était enceinte. Elle donna naissance à une petite fille, et plus tard, aussi à un garçon.
Le beau-père de Constantin Mavromati, chantre d’église, avait de gros problèmes suite à des litiges dans le cadre d’un héritage. Il tomba soudainement malade et fut envoyé par les membres de sa famille (des héritiers) dans un hôpital psychiatrique. Son épouse arriva en sanglot au Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges. Elle voulait prendre conseil auprès de Gerondissa. Après avoir prié, celle-ci lui dit : «Ton mari n’est pas malade. Il va bien. Sors-le de cette clinique et ramène-le à la maison. Alors, sors la couverture de l’armoire (elle précisa de quelle armoire il s’agissait). Cette couverture a été lacérée treize fois avec des formules de magie. Brûle-la immédiatement». La femme mit en œuvre les instructions de Gerondissa, et son mari guérit, libéré des forces démoniaques qui le persécutaient.
Madame Georgia Chrissovitsanou raconta ce qui suit. «Je me rendis dans un désespoir total auprès de Gerondissa pour lui demander de m’aider en priant au sujet de mon problème. Je n’étais pas encore parvenue à lui expliquer de quoi il s’agissait qu’elle me disait avec force et conviction : «Ne te tourmente pas, tu donneras naissance à deux enfants». Et il en alla ainsi». Son premier enfant, Constantin Chrissovitsanos est maintenant prêtre.
Voici le témoignage du Docteur Spyridon Chrissikopoulos, qui passa toute son enfance «aux pieds de Gerondissa Anastasia» : «Je me souviens du cas d’une femme nommée Antonia, qui n’avait pas d’enfant. Les médecins avaient arrêté leur diagnostic : stérilité. Elle alla voir d’autres médecins, jusqu’à Londres. Elle était désespérée quand elle arriva au monastère. Gerondissa l’appela et lui dit : «Ne désespère pas mon enfant, je vais aller demander à ‘mes docteurs’ ce qu’ils peuvent faire». Ma curiosité enfantine me poussa à entrer de suite dans l’église. Je me faufilai dans l’autel et me cachai derrière les ornements du prêtre qui pendaient au mur. Je me cachai pour entendre comment elle allait discuter avec ‘ses docteurs‘. Il n’y avait personne d’autre dans l’église, mis à part elle et moi. Elle ferma l’église et avança jusqu’à l’iconostase. Arrivée devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, elle se signa, se mit à genoux et commença à prier avec ardeur. C’était un chuchotement ininterrompu, dont je ne comprenais pas le sens. Soudain, l’église s’emplit du son de nombreuses voix, comme si beaucoup de monde priait ensemble, mais je n’y comprenais toujours rien. Je vis son visage, radieux de lumière, rempli de joie, et ses lèvres continuaient à prononcer la prière. Des larmes de joie coulaient sur son visage épuisé par la vie ascétique. J’observais avec enthousiasme. La seule chose dont je me souvienne, c’est mon incompréhensible peur quand un parfum connu, rappelant l’odeur de la marjolaine,se répandit partout. Je ne me rappelle plus combien de temps était passé quand j’entendis la voix de Gerondissa me disant : ‘Sors. Un jour tu comprendras tout quand tu ausculteras tes patients’. Évidemment, je ne compris pas ce qu’elle voulait dire. Gerondissa sortit de l’église et dit joyeusement à Antonia : «Tu les amèneras ici tous les deux pour les faire baptiser!» Instantanément, le visage sombre et fatigué d’Antonia fut illuminé par le bonheur et la gratitude envers la Très Sainte Mère de Dieu et Gerondissa. Et elle vint, dans les années qui suivirent, faire baptiser ses jumeaux. Après le Mystère du Baptême, Gerondissa Anastasia demanda à Antonia en me regardant, ‘tu vois, mon enfant? La foi et tes larmes ont fait grandir les ailes de mes amis, les Anges de la Dame, et par reconnaissance, ils t’ont offert ce cadeau. Crois en Dieu de toute ton âme, mon enfant, et adresse-toi à Lui, et rends-Lui gloire tous les jours. Aime-Le sans limite et toujours Il t’aidera‘».
Depuis le décès de Gerondissa, des pèlerins du monde entier viennent sur sa tombe pour rendre hommage à son podvig et lui demander d’intercéder devant Dieu comme elle le faisait de son vivant. Ils emmènent trois petites pierres de sa tombe en promettant de les y ramener quand leur demande sera exaucée. Beaucoup sont venus ramener les cailloux et beaucoup viendront encore…
Traduit du russe
Source

Gerondissa Anastasia. Elle s’entretenait avec les Anges. (2)

Le texte ci-dessous est la suite de la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.

Épuisée par les persécutions, Gerondissa Anastasia emménagea dans un autre monastère, au Nord de l’Île de Corfou, mais rapidement, elle eut une vision: un hiérarque mitré lui ordonnant de retourner d’où elle était venue. Les persécutions furent remplacées par les railleries des juges. Elle fut souvent maltraitée par la police parce qu’elle refusait de quitter le Monastère de la Panagia Kira. Mais Anastasia pouvait-elle aller contre la volonté de Dieu?
Sa patience angélique finit par porter ses fruits. En dépit de toutes les difficultés, le Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges existe encore de nos jours et est préservé par une autorisation gouvernementale d’installer un monastère. Pendant toutes ces années, Gerondissa n’avait pas reçu la tonsure monastique. Elle demeurait simple novice. A cette époque l’institution monastique avait faibli en Grèce et ceux qui dirigeaient l’Église n’accordaient de l’importance qu’au monastères principaux. De façon générale, les monastères de village étaient laissés à leurs fonds propres, autonomes, mais c’est justement dans leurs terribles privations et leur dur labeur que purent apparaître des saints, les piliers de l’Orthodoxie. Cinquante cinq ans s’écoulèrent dans les travaux et les soucis. Par le labeur béni de Gerondissa Anastasia, le monastère fut relevé et restauré, l’église de la Très Sainte Mère de Dieu fut reconstruite, les possessions du monastères fut étendues : derrière le monastère se trouve une merveilleuse oliveraie, les mûriers et les figuiers y poussent aussi.
Malade, pauvre, munie de son komboschini, mais sans la tonsure monastique, elle attendait une fin sans honte et le repos éternel, après les durs travaux accomplis pendant sa vie en ce monde. Début septembre 1979, quasi infirme, la novice Anastasia se trouvait dans sa cellule lorsqu’elle reçu en visite inopinée le Métropolite de Corfou, Monseigneur Polycarpe (Vaguena). Le bonheur d’Anastasia ne connaissait pas de limite. Pendant toute sa vie, Gerondissa n’avait rencontré que de l’indifférence et de la négligence face à ses demandes d’aide, quand elle luttait pour défendre les droits du monastère. Et là, elle ne pouvait en croire ses yeux. Le Métropolite lui-même la plaignait et demandait la permission de pouvoir s’occuper lui-même d’elle et de son monastère. Alors elle sentit la proximité de sa propre fin.
Quelques jours plus tard, le Métropolite revint au monastère. Il confessa Anastasia et appela la Sœur Angélique, qui après la mort de Gerondissa allait devoir porter la responsabilité de prendre soin du monastère, ainsi que le Père Nicolas Boulgari. Le Métropolite commença l’office du rituel du grand schème, et revêtit Gerondissa de celui-ci. Elle reçut également un autre nom, Ambrosia. Elle reçut l’onction d’huile sainte, se confessa, communia aux Saints Dons. Elle était prête. C’était la Très Sainte Mère de Dieu Elle-Même qui avait envoyé le Métropolite pour que celui-ci la revête du grand schème. Le 22 septembre, Gerondissa s’endormit paisiblement dans le Seigneur. Pour la première et la dernière fois, les sœurs enlevèrent les lambeaux de vêtement qu’elle portait et lui passèrent un rasson neuf. La Soeur Nika coupa une mèche de cheveux de Gerondissa et la conserva avec trois cailloux de sa tombe. Par la suite, celle-ci est devenue un lieu de pèlerinage très important.
Témoignages d’événements miraculeux dans la vie de Gerondissa Anastasia.
Un soir, Gerondissa fut brusquement bouleversée. La nuit qui suivit, elle dit aux sœurs de continuer leur règle monastique et ajouta «Moi, je dois aller sauver des âmes». En ville, elle s’assit sur un sac pour se reposer un peu. Ce sac appartenait à un jeune homme qui, comme l’avait remarqué Gerondissa, était très énervé. Elle lui fit alors le récit d’un délit qu’il avait commis jadis. L’homme fut stupéfait : «C’est vrai. J’avais alors treize ans et mon frère, onze. Notre mère mourut et notre père épousa une femme capricieuse qui, littéralement, nous tourmentait. Je quittai la maison pour Athènes, où je me liai avec des gens de mauvaise compagnie. J’ai commis d’horribles méfaits, pour lesquels j’ai été incarcéré pendant quinze ans. Mais comment as-tu appris tout cela?».
«C’est la Très Sainte Mère de Dieu qui me l’a raconté», répondit humblement Gerondissa. «Je rentre au village pour tuer mon père», dit-il alors. «Oh mon fils, soupira Gerondissa, en dépit de toutes tes erreurs, tu es un homme bon. La Très Sainte Mère de Dieu m’a envoyée pour que j’empêche de se produire le mal que tu veux faire». L’homme tomba à genoux et se mit à embrasser ses pieds nus. Elle l’emmena au Monastère de Platitera, où il se confessa. Après sa confession, il demanda à Gerondissa : «Pourrais-je devenir moine?». «Bien sûr, répondit de tout cœur Gerondissa, tu pourrais même devenir saint». (A suivre)
Traduit du russe
Source

Gerondissa Anastasia. Elle s’entretenait avec les Anges. (1)

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 12 août 2016. Il est consacré à Gerondissa Anastasia (Vlakhou), du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu «Kira Angelon» (La Dame des Anges), sur l’Île de Corfou.
L’auteur, Madame Ludmila Lis, introduit son texte par les phrases suivantes. «Un jour, passant à proximité du monastère détruit, la petite fille de dix ans entendit l’appel de la Très Sainte Mère de Dieu. Toute la suite de sa vie fut consacrée à Dieu et aux démarches de restauration du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges». Ce monastère à l’état de ruine jusque 1933, année où débuta sa reconstruction par Gerondissa Anastasia, était un antique monastère pour hommes fondé au dix-septième siècle.

C’est de la bouche du chauffeur qui me conduisait dans les différents lieux spirituels importants de l’île, que j’entendis la mention du Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Kira Angelon, ce qui signifie «Dame, Souveraine, des Anges», qui se trouvait au Sud de Corfou, à quarante kilomètres de la ville de Kerkira. Après la visite des Monastères du Pantocrator, sur le sommet le plus élevé au Nord de l’île, de Kamarela et de la Sainte Martyre Parascève dans le village de Sgouradès, il me parla d’une gerondissa aux pieds nus, Anastasia, qui mena son podvig au Monastère de la Très Sainte Mère de Dieu Kira, et mourut en 1979. Je ne voulus pas laisser passer la chance d’examiner de plus près les particularités du podvig d’une contemporaine et je priai littéralement le chauffeur de me conduire dans ce lointain monastère. Il dût céder.
«La Dame des Anges nous accueillit» dans un calme silencieux et les portes fermées. Il fallut sonner longtemps la cloche avant que l’unique habitante et gardienne du monastère, Sœur Athanasia, nous entendit depuis la cour arrière. Quand le portail s’ouvrit, la beauté étonnante de l’église s’offrit à notre regard, résultat des labeurs de prière et des labeurs physiques de Matouchka Anastasia. Quand Anastasia était âgée de dix ans, cette église demeurait dans un état de délabrement pitoyable. Un jour, soudainement, alors qu’elle passait devant l’église et se signait, la fillette entendit, venant du côté du clocher, une voix féminine : «Qu’il est triste que Ma maison soit devenue déserte. Toi, Mon enfant, tu es appelée à restaurer Mon église et Mon monastère».
A quatorze ans, Anastasia quitta ses parents pour devenir novice au Monastère Saint Nicolas à Melikia. Elle y entama une vie ascétique sévère, dans la prière, le jeûne et l’humilité, se consacrant entièrement à Dieu et préservant en son cœur la bénédiction de la Très Sainte Mère de Dieu. Neuf ans plus tard, affermie en esprit, elle reçut la bénédiction de l’higoumène pour aller au Monastère de la Dame des Anges. L4antique monastère était alors complètement délabré. Des figuiers sauvages poussaient à la place de l’église et Anastasia dût dormir en plein air jusqu’à ce que ses parents se décident à lui construire une cellule. L’héroïne de l’ascèse dormait le plus souvent sur le sol et non sur l’assemblement de planches qu’était son lit. Elle utilisait une pierre pour oreiller. Cette pierre se trouve aujourd’hui encore dans sa cellule. Elle mangeait une seule fois par jour, après le coucher du soleil, se satisfaisant d’un morceau de pain et d’herbes sauvages grillées. Et les lundi, mercredi et vendredi, elle ne mangeait rien. Le jeûne permanent de Gerondissa Anastasia lui occasionna une avitaminose, et un goitre de la taille d’une orange apparut. Au cours des travaux extérieurs, Matouchka se blessa à la jambe. Jamais elle ne se plaignit ni ne consulta les médecins. Pour elle, le seul remède, c’était l’huile de la lampe qui brûlait en permanence devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu Dame des Anges. Elle y avait recours quand la douleur devenait insupportable. C’est avec la seule communion aux Saints Dons qu’Anastasia affermissait ses forces. Jamais elle ne porta de chaussures. Même l’hiver, elle alla pieds nus, portant une vieille chemise noire toute élimée et raccommodée. C’est ainsi qu’elle apparaît sur la photo qui est parvenue jusqu’à nous.
La première novice arriva au monastère seulement vingt années de podvig incessant de la part de Gerondissa Anastasia. Quelques temps plus tard, sept moniales vivaient au monastère. A tous ceux qui venaient lui demander conseil, elle enseignait l’humilité, la discrétion et la prière incessante. Elle était pauvre, mis riche en dons spirituels accordés par Dieu pour son podvig. Elle acquit de la part de Dieu du don de clairvoyance, et également de la capacité d’obtenir de Dieu par sa prière ce qui lui avait été demandé par d’autres avec lesquels elle compatissait. Gerondissa Anastasia priait dans le tronc creux d’un olivier millénaire, elle y priait jour et nuit, c’est pourquoi certains dirent même qu’elle vécut trois ans dans ce tronc d’olivier. La nuit, les gens apercevaient de la lumière provenant du tronc, témoignage de la prière incessante de la Gerondissa.
Pendant de nombreuses années, les gens venaient frapper au portail du monastère et demander ses prières et ses sages conseils, lui demandant quelle était la volonté de Dieu à leur sujet. Gerondissa Anastasia empêcha de nombreux crimes et délits, ramenant en «eaux sûres» les délinquants, les morigénant et éveillant en eux le repentir. Elle aida les gens pendant l’occupation. Par la force de Dieu, elle guérit des possédés qui à la seule mention de son nom s’écriaient : «Je ne peux supporter cette vieille!».
Souvent, elle savait par avance qui allait venir au monastère, et quand, malgré qu’à l’époque, il n’y avait pas de téléphone. «Nous avons un fil qui relie le monastère à toutes les maisons de la terre, disait Gerondissa, c’est la grâce de Dieu et de la Très Sainte Mère de Dieu». Elle s’adressait toujours à Dieu et à la Très Sainte Mère de Dieu comme à des proches, elle conversait avec les anges, prenant conseil auprès d’eux en toutes choses, et cela étonna toujours ses contemporains. Elle était généreuse, sans avidité aucune, mis ceux qui reçurent son aide spirituelle commencèrent à offrir des dons pour la restauration de l’antique monastère. Et ainsi, celui-ci se releva progressivement. Capable de tout donner, jusqu’à sa dernière miette, elle partageait avec tous la grâce, et elle en avait en surabondance.
L’ennemi du genre humain ne pouvait laisser en paix cette héroïne de l’ascèse. Pendant toute sa vie, Gerondissa eut à subir des persécutions de la part des autorités, des gens d’église, et parfois, tout simplement de la part de gens mauvais. Ils essayèrent de tirer un profit matériel de l’église, tentant de la transformer en un espace de loisirs. Ils essayèrent d’organiser des foires dans le monastère. Ils ont donné une partie du territoire du monastère près du cimetière du village qui aujourd’hui encore s’étend jusqu’au mur qui a été déplacé.En 1936, les autorités expulsèrent la novice Anastasia de sa cellule. Elle fut obligée de quitter le monastère jusqu’à ce que cesse cette persécution.
Pendant cet exil, son havre fut le tronc creux d’un antique olivier. Personne ne sait quelles attaques de l’ennemi elle dût endurer en ce lieu, ni quelle consolation elle reçut du Seigneur et de la Très Sainte Mère de Dieu. Mais cet olivier préserve jusque aujourd’hui avec chaleur les traces de son séjour. La lampe à huile qu’elle utilisait dans le tronc de l’olivier ne s’éteint jamais, même sous les averses les plus fortes, ni au passage des ouragans. On raconte que pendant les intempéries, alors que dans l’église, le vent éteignait les lampes à huile, la lampe d’Anastasia illuminait l’espace entourant l’olivier. Cela alluma des jalousies. Un jour, un homme qui servait dans cette église, fut pris de fureur et brisa la lampe d’Anastasia. Peu de temps après, la jument du coupable désarçonna sa femme et sa fille. La famille se repentit et vinrent demander pardon à Gerondissa. (A suivre)
Traduit du russe
Source