Puisque vous êtes venus, lisez la petite prière. (2)

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe de Madame Svetlana Rybakova «Раз пришли, прочитайте молитовку» publié sur le site du Monastère Sretenski. Ce texte, illustrant la piété et la foi des simples fidèles de Russie, est développé autour du miracle de l’apparition spontanée d’une icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans un petit village du Sud-Ouest de la Russie en l’an 2000. Il est introduit par la phrase suivante : Dans l’Oblast de Samara, au début de ce siècle, apparut une icône non faite de main d’homme, l’icône «Fleur Inflétrissable» de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le raïon de Sergueevski, au village de Tchernova, dans l’humble maisonnette d’Ekaterina Ivanovna Malyguina, vétéran de la Guerre Patriotique, et femme profondément croyante de 87 ans, le 16 avril 2000 apparut sur la vitre d’une fenêtre une icône, non-faite de main d’homme, de la Sainte Vierge Mère Marie avec l’Enfant-Dieu.

Après la publication dans le journal «Blagovest» d’un entretien au sujet de l’icône Fleur Inflétrissable, la rédaction reçut des appels de gens de différentes villes et de différents villages et même d’autres régions. Ils demandaient comment se rendre auprès de l’icône, et certains racontaient leurs propres histoires de pèlerinages dans différents lieux saints. Nous proposons aux lecteurs des témoignages de témoins oculaires.
Le colonel à la retraite de la Sécurité Intérieure, Mikhail Borisovitch Dekatov a partagé les réflexions suivantes «Un Miracle incontestable, perçant l’âme! C’est juste bouleversant. Maintenant, il existe de nombreux cas d’icônes qui produisent du myrrhon, des phénomènes d’icônes saintes telles que celle-ci sont très rares. La seule chose qui est triste, c’est que l’icône pourrait disparaître. Comme ce miracle vint à nous, il pourrait partir. Il est nécessaire que les prêtres célèbres des molebens devant ce visage merveilleux. Et que les offices religieux reprennent complètement dans le village même. Pour l’instant, il y a seulement une salle de prière à Tchernovka, même pas une véritable maison de prière, sans parler d’une église. C’est peut-être pour cela que ce miracle s’est produit à Tchernovka, pour qu’une église apparaisse dans le village? Après tout, cela s’est toujours passé ainsi en Russie: quand un phénomène miraculeux se produit, après cela, une église est érigée en mémoire de cet événement».

Tamara Plokhova, paroissienne de la Cathédrales Saints Cyrille et Méthode de Samara raconte son histoire : «Je suis déjà allée deux fois à Tchernovka auprès de l’icône non faite de main d’homme. Et chaque fois, je suis partie de là avec un sentiment indescriptible! Quelle grâce possède cette sainte icône… Du matin au soir, les pèlerins affluent vers l’icône miraculeuse de la Sainte Vierge et Mère «Fleur Inflétrissable»… Les gens entrent dans la petite chambre un cierge à la main, frémissants de crainte respectueuse, et ils pleurent de tendresse et de piété devant la Très Sainte Mère de Dieu qui nous rend visite à nous, pécheurs. Le sept juin, Ekaterina Malyguina nous accueillit en larmes : «Je n’ai pas dormi de toute la nuit! J’ai observé et sur l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, les yeux de la Reine des Cieux et de l’Enfant-Christ sont devenus bleu-ciel!» cette transformation dura toute la nuit, et Ekaterina priait en s’attendrissant devant cette coloration céleste… Mais au matin, elle vit que les yeux de la Très Sainte Mère de Dieu avait retrouvé leur couleur d’un bleu profond. Des paroissiens de notre cathédrale furent témoins oculaires d’une manifestation miraculeuse ; ils vinrent trois jours de suite et virent que l’icône sur la vitre commençait à onduler légèrement par vagues, comme sous le souffle d’une brise, et de l’icône elle-même émanait une lueur irisée. Tous sanglotaient… Si auparavant, l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ s’effaçait de la vitre pendant la nuit, maintenant, du côté extérieur, de la cour, elle demeurait. Ekaterina Ivanovna installa une petite table devant la fenêtre et y posa une feuille avec la prière à la Très Saine Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable». Maintenant, la nuit, elle entend les gens arriver près de la maison, s’approcher et prier doucement. Chaque soir, autour de l’icône apparaissent les petites lueurs d’invisibles cierges… Après les prières, de nombreux pèlerins posent des mouchoirs ou d’autres objets contre l’icône miraculeuse. On connaît déjà des cas de guérisons survenues par les prières devant cette icône non faite de main d’homme. Deux femmes reçurent de l’aide pour une maladie des jambes. L’une arriva, s’extrayant avec peine de la voiture, et s’aidant d’un bâton, elle claudiqua jusqu’à la chambre. Elle pria, pleura avec Ekaterina Ivanovna. Et puis retourna à la voiture, et s’y assit… A ce moment seulement, elle réalisa: «Oh, mon bâton est resté dans la maison!..».
Cinq pèlerins arrivèrent de Sergievsk,tous très malades. Ils n’entrèrent pas dans la maison mais restèrent debout et prièrent dehors. Ils pleuraient aussi d’attendrissement. Le lendemain, ils téléphonèrent à Ekaterina Ivanovna avec grande joie: tous les cinq se sentaient beaucoup mieux! La voisine d’Ekaterina Ivanovna, une femme très croyante, vit deux fois dans un rêve, comme dans la réalité, que la Très Sainte Vierge Mère, en robe noire d’higoumène, se tenait toute la nuit sur le porche de la maison des Malyguina et écoutait les prières…
Et je veux ajouter autre chose encore. Ekaterina Ivanovna recueille chaque kopeck, chaque dixième de kopeck, que les pèlerins reconnaissants laissent parfois, pour aider la maison de prière, pour son embellissement. Si Dieu le veut, de nouvelles bonnes icônes pourront être achetées pour la maison de prière.
Même à l’arrêt du tramway,comme part hasard, j’ai rencontré Vera Kajaeva, une autre paroissienne de la Cathédrale des Saints Cyrille et Méthode et nous avons parlé du miracle à Tchernovka : «Je n’imaginais aller nulle part, j’ai tellement de travail et de soucis à la maison… Mais quand j’ai lu l’article dans «Blagovest», avec les photos de l’icône sur la vitre de la fenêtre, j’en ai eu le souffle coupé. J’ai été irrésistiblement attirée là-bas! Je téléphonai à des amies et l’une d’entre elles, Elena, demanda à son mari de nous conduire là-bas en voiture. Celui-ci, Andreï, revenait de son travail et était fatigué mais il accepta immédiatement. Il trouva l’endroit sur une carte et détermina la route à prendre… Le trajet fut tout simplement béni! A Tchernovka, on a facilement trouvé la maison. On a regardé, on s’est avancé. Il y avait une petite table sous la fenêtre. Mais sur la vitre, nous ne vîmes aucune icône! On était si tristes : «La Souveraine n’a pas voulu nous montrer Son visage…». Nous entrâmes dans la maison et la notre chagrin se transport en un élan de joie. De l’intérieur, les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Dieu étaient parfaitement visibles sur la vitre. Bien qu’il y avait des raisons de s’inquiéter. L’icône avait rétréci. Et, probablement, le jour où elle disparaîtrait complètement n’était sans doute pas très loin. A cause de nos péchés … Ce n’est pas par hasard que l’icône De la Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable» est apparue sur la vitre. C’est pour nous encourager à nous souvenir et à nous tirer de notre captivité des passions pécheresses. Comment atteindre autrement nos âmes et nos cœurs endurcis?..»

Ekaterina Ivanovna n’était pas à la maison, son fils malade était alité. Nous demandâmes à celui-ci la permission de prier devant l’icône et il hocha la tête avec bienveillance : «Bien sûr, priez!». Nous avons vénéré avec une pieuse crainte l’icône et les croix sur le pourtour, et quand nous sommes sortis de la maison, nous avons pu voir de l’extérieur les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ.»

Marina Alexandrovna Berioza, une habitante de Novokouïbichevsk a elle aussi fait part de ses impressions. «C’est par des connaissances que j’ai appris l’existence du miracle de Tchernovka. Lidia Viktorovna Andrianova (qui vit à Samara et travaille à l’église de la Trinité aux Lacs de Voronèje) raconta comment elle-même avait vu le miracle se produire : l’icône était apparue par petits points sur la vitre, et en quelques instant, elle était complète… Plus tard, j’ai lu à ce sujet dans le journal «Blagovest», et j’ai souhaité aller moi-même à Tchernovka afin de voir les visages de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ, de les vénérer et de prier. Nous avons formé un groupe et sommes partis à deux voitures. La maîtresse de maison, Ekaterina Ivanovna nous accueillit comme des parents. J’étais émerveillée de la voir s’occuper de tout sans jamais se fatiguer. Elle avait à peine reçu les uns, prié avec eux et pris congé, que d’autres arrivaient et il fallait de nouveau accueillir, montrer, raconter, donner l’acathiste, car évidemment, tout le monde ne pensait pas à emmener l’acathiste pour faire le voyage. Et comment ne pas prier la Très Sainte Mère de Dieu ? Nous avons lu l’acathiste à l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable, et mon amie Liouba m’a dit à voix basse : «Regarde, la Mère de Dieu nous sourit!!!» Et j’eus la même impression… Quel miracle!»
L’entrepreneur orthodoxe Ludmila Alexandrovna Akintseva arriva à Tchernovka le jour-même où le journal décrivant le miracle venait de paraître. Voici comment ça s’est passé. Elle était allée à la rédaction de «Blagovest», lorsque le texte au sujet du phénomène miraculeux de l’icône sur la vitre était préparé pour l’impression, et elle apprit ainsi l’existence du phénomène miraculeux avant les autres. Dans l’église de la Sainte-Trinité, elle entendit également des pèlerins qui y étaient allés: oui, le miracle était évident!.. Et elle décida d’y aller.
Il fut un temps où Ludmila était engagée dans l’organisation et la conduite de voyages de pèlerinage et ce n’était pas la première fois qu’elle rencontrait les grâces indicibles de Dieu. En 1994, à Tachla, avec son groupe de pèlerinage, elle vit l’épaisse couche de nuages se disperser au-dessus de la Sainte source et la Très Sainte Mère de Dieu étendre Son Pokrov sur les fidèles. En 1995, Ludmila vit du myrrhon s’écouler des icônes au Monastère Saint Macaire dans l’Éparchie de Nijni Novgorod. À la nouvelle du miracle à Tchernovka, Ludmila Alexandrovna réagit calmement, sans exaltation. Dans son âme, il y avait un sentiment de gratitude envers notre Seigneur Jésus-Christ et Sa Très Pure Mère, un désir sincère de prier auprès de la sainte icône qui était apparue. Elle n’arriva pas les mains vides à la maison où se trouvait l’icône miraculeuse. Elle avait emmené de l’huile pour la lampade, de petites icônes de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable et des foulards. Elle posa une partie des petites icônes et des foulards contre le Visage sur la vitre et les reprit avec elle, le reste, elle les offrit à Ekaterina Ivanovna pour qu’elle les donne à d’autres pèlerins. Elle laissa évidemment l’huile. Quelques jours plus tard, elle apprit que de nombreux pèlerins se faisaient des onctions avec cette huile sanctifiée devant l’icône miraculeuse, dans le tons bleu-ciel et bleu turquoise.
Le Père Serge Derjavine, recteur de la maison de prière, témoigne d’un autre miracle. Un jour, une famille dont un enfant était atteint de paralysie cérébrale infantile vint de Moscou en minibus. Le papa amena son jeune fils dans la maison à l’icône miraculeuse en le transportant dans ses bras. Pendant trois jours, la famille vécut chez Ekaterina Ivanovna, et pria devant l’icône non faite de main d’homme. Et Batiouchka Serge dit qu’il vit l’enfant marcher lorsque la famille repartit à Moscou.
Ces histoires simples d’âmes pieuses témoignent de la miséricorde de Dieu, accordée à ceux qui prièrent devant l’icône apparue sur la vitre dans la petite maison d’Ekaterina Ivanovna. Comme on dit, il n’y a pas de village sans un juste, ni la ville sans un saint.

Ekaterina Ivanovna Malyguina

La journaliste Olga Krouglova termina son entretien avec la maîtresse de maison, où apparut miraculeusement l’icône de la Vierge «Fleur Inflétrissable» par ces bonnes paroles: «Conduisant les pèlerins devant l’icône non faite de main d’homme, Ekaterina Ivanovna prie avec eux. Elle prie de son immense amour pour le Christ, elle ne peut tout simplement pas s’empêcher de prier, elle ne veut pas ne pas prier. Et beaucoup de ceux qui sont venus dans sa maison ce mois-ci apprennent avec étonnement: voici donc ce que signifie prier, ce que signifie croire… Maintenant, beaucoup de gens passent par la maison d’Ekaterina Ivanovna: elle affermit les pèlerins dans la foi, elle ouvre les curieux oisifs au Christ et enseigne à tous à prier avec chaleur. J’y ai vu un vrai miracle : une babouchka de 87 ans qui n’épargne pas son cœur dans la prière et pleure à grosses larmes pour nous tous devant le visage de la Sainte Vierge Mère. Pour croire en le Seigneur et pour L’aimer, Ekaterina Ivanovna n’a pas besoin de signes ni de miracles. Alors que nous, avec nos âmes endurcies, nous en avons besoin pour nous arrêter devant l’icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur Inflétrissable et pour écouter notre cœur. Est-ce que la foi brûle en lui ou ne fait-elle que couver…».
De nombreuses années se sont écoulées depuis l’apparition miraculeuse de l’icône. En 2016, Ekaterina Ivanovna est partie vers le Seigneur. Conformément au testament qu’elle a laissé, l’icône «Fleur Inflétrissable» a été transférée sur sa vitre dans la maison (salle) de prière des Saints Cosme et Damien, où officie Batiouchka Serge.
L’église, malheureusement, n’a pas encore été construite, en raison du petit nombre de paroissiens fréquentant la maison de prière à Tchernovka. Cependant, la vie spirituelle y existe et les pèlerins viennent, prient devant l’icône de la de la Très Sainte Mère de Dieu «Fleur Inflétrissable». Beaucoup, par leur foi, reçoivent de l’aide. Le Père Serge accueille chaleureusement les pèlerins.
Et la construction dans le village d’une église dédicacée à la Très Sainte Mère de Dieu dépend de tous les croyants: les paroissiens de la communauté des saints Cosme et Damien, des pèlerins qui viennent à Tchernovka pour prier, et même de ceux qui lisent ces lignes.
Traduit du russe

Source

Puisque vous êtes venus, lisez la petite prière. (1)

Le texte ci-dessous est la première partie de la traduction d’un original russe de Madame Svetlana Rybakova «Раз пришли, прочитайте молитовку» publié sur le site du Monastère Sretenski. Ce texte est développé autour du miracle de l’apparition spontanée d’une icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans un petit village du Sud-Ouest de la Russie en l’an 2000. Il est introduit par la phrase suivante : Dans l’Oblast de Samara, au début de ce siècle, apparut une icône non faite de main d’homme, l’icône «Fleur Inflétrissable» de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le raïon de Sergueevski, au village de Tchernova, dans l’humble maisonnette d’Ekaterina Ivanovna Malyguina, vétéran de la Guerre Patriotique, et femme profondément croyante de 87 ans, le 16 avril 2000 apparut sur la vitre d’une fenêtre une icône, non-faite de main d’homme, de la Sainte Vierge Mère Marie avec l’Enfant-Dieu.

Pour l’hiver, Ekaterina Ivanovna avait protégé d’une toile cirée celle des fenêtres sur laquelle le vent soufflait le plus fort. Au printemps, elle décida d’ôter cette couche de protection qui avait coupé les vents froids. Quelle ne fut pas la stupéfaction de la femme quand soudain elle aperçut l’icône… «La moitié de la fenêtre luisait comme le feu. Il y avait comme quelque chose de blanc sur la vitre, et au milieu, le visage de la Très Saine Mère de Dieu avec l’Enfant. Je pleurais de joie. Seigneur, à moi, pécheresse apparaissait la Très Sainte Mère de Dieu…». Read more

Le moine Théraponte et l’averse printanière

Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe de Madame Elena Dechko publié le 4 mai 2023 sur le site Pravoslavie.ru Инок Ферапонт и весенний ливень. Ce texte fait référence à un des trois jeunes moines d’Optino Poustin’ qui, le 04/18 avril 1993, alors que la Liturgie de Pâques venait de se terminer, à la pointe de l’aube, furent assassinés par l’ennemi du genre humain, le Père Vassili et les moines Théraponte et Trophime, devenus les plus récents «néomartyrs d’Optino». Ils n’ont pas encore été glorifiés, mais les miracles opérés par leur intercession ne se comptent plus.

Voici quinze ans, Ania entrait dans le monde de la foi. Très vite, elle tint en ses mains le livre «Pâques rouge» de Nina Pavlova, consacré au Désert d’Optino, aux premières années de sa restauration et aux trois moines assassinés le jour de Pâques, le hiéromoine Vassili, et les moines Trophime et Théraponte. Ania lut le livre plusieurs fois à la suite, sanglotant comme une néophyte. (Mais qui n’a pas versé de larmes en lisant ces pages?). Tout cela la pénétra si profondément qu’elle finit par considérer les trois moines comme des membres de la famille, littéralement comme les grands frères avec lesquels elle avait passé toute son enfance. C’est surtout le moine Théraponte qui était du goût de son âme, celui dont on dit qu’il enfonçait sa skoufa si profondément sur ses boucles blondes qu’on ne lui voyait plus les yeux.

Lors d’un jour de mai clair et doux, Ania rendit visite à une amie qui venait tout juste de se marier, et qui vivait dans une des ruelles croisant l’Arbat. Elles restèrent longtemps à boire le thé et à discuter de tout le monde, assises dans une pièce aux très hauts plafonds et aux grandes fenêtres profondément «enfoncées» dans l’épaisseur du mur, contenant des meubles inhabituels, même pré-révolutionnaires et même un lustre ancien, incroyablement beau, suspendu au-dessus de la table ronde. Finalement, Ania se prépara à rentrer chez elle.
Excuse-moi, mais j’ai l’impression que je ne vais pas t’accompagner, dit son amie. Quelque chose m’a fatiguée et je vais me coucher et faire une sieste, peut-être, jusqu’à ce que mon mari rentre du travail.
Bien sûr, repose-toi!, acquiesça Agnia. D’ailleurs, pourquoi m’accompagner, je peux très bien marcher seule jusqu’au métro.
Elles prirent congé, Ania traversa le porche d’entrée et se retrouva devant la rue,… sous la pluie! Et quelle pluie, il en tombait vraiment des seaux! Plongées dans leur conversation, les amies n’avaient pas fait attention à ce qui se passait au-delà des fenêtres, et la pluie était «ensoleillée», c’est-à-dire que le soleil brillait et que la pluie s’abattait abondamment.
La porte d’entrée était surplombée d’un petit auvent, joliment soutenu des deux côtés par des boucles en fer forgé, mais Ania devait se reculer et s’adosser à la porte, pour se mettre à l’abri de cette douche inattendue. Debout, elle sentait la poignée de porte dans son dos, et perplexe, elle pensa: que faire? La pluie tombe uniformément et avec force, il est vraiment clair qu’elle ne va pas arrêter dans les moments qui suivent. Le métro ne se trouvait pas à une grande distance, mais y marcher sous une averse pareille, ce n’était pas possible ; elle serait trempée jusqu’aux os au bout de vingt pas. Il était malaisé de retourner auprès de son amie puisque celle-ci avait fait part de son intention de se coucher et de se reposer; elle devait déjà somnoler. Elle passa dix minutes à laisser ses pensées parcourir ce dédale, et la pluie n’avait fait que se renforcer. Que faire?
Ania regardait cette eau vivifiante qui coulait du ciel: comme elle lavait le jeune feuillage des arbres, scintillait toute rose dans les brisures des rayons du soleil, les gouttes frappaient comme des boules élastiques sur l’asphalte, se pulvérisant en de minuscules fontaines au moment du contact, et les pensées d’Ania revirent à «Pâques rouge». Très récemment, Ania l’avait relu, et l’histoire ne lui sortait pas de la tête.
«On dit que les trois moines d’Optino aident ceux qui s’adressent à eux, et même aux demandes domestiques les plus ordinaires, ils ne refusent pas leur aide. Jusqu’à “envoyer” des assistants pour bêcher le jardin ou coller le papier peint. Ou retrouver un chat disparu. Et si je demandais maintenant l’aide du Moine Théraponte? Aide-moi donc, Père Théraponte, à aller jusqu’au métro. Eh bien, comment pourrait-il aider dans pareille situation? Va-t-il faire cesser la pluie?». Ania leva les yeux vers le ciel et observa de près si les courants de nuages qui passaient avec précipitation s’affaiblissaient. Mais la pluie ne se calmait pas, au contraire: des bulles se formaient sur les flaques d’eau, ce qui est considéré comme une preuve solide de la persistance de l’averse. «Mouais… Visiblement, le Père Théraponte n’est pas en mesure d’interrompre une telle averse…».

Saint Néo-martyrs d’Optina, Vassili, Théraponte et Trophime, priez pour nous!

Soudain, quelqu’un frappa à la porte derrière son dos, tentant de l’ouvrir, et l’amie apparut sur le seuil, tenant à la main un grand parapluie bleu. Elle s’écria : «Mais tu es restée plantée là tout ce temps?! Je me suis allongée sur le sofa, sans parvenir à m’endormir, et j’ai décider d’aller au magasin acheter du lait. Mon mari aime beaucoup en verser dans son thé. Allons, viens, je t’accompagne jusqu’au métro!» Elle déploya un immense parapluie d’homme, et les deux amies, enjouées pour une raison inconsciente, avancèrent à grands pas parmi les flaques, sous l’accompagnement joyeux de la tiède et persistante averse printanière.
Traduit du russe
Source

Saint Païssios l’Athonite. La logique ruine la foi.

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 275 à 278 de l’édition russe.

– Geronda, certains mettent en doute toute la Providence Divine.
Mais comment est-il possible de prendre l’histoire du Christ pour une fable? Et bien sûr, tout ce qu’écrivirent au sujet du Christ les prophètes qui vécurent sept siècles avant Lui et parlèrent de Lui avec tant de détails, cela ne fait pas réfléchir tous ces gens? Dans l’Ancien Testament, on mentionne même avec exactitude la somme pour laquelle le Christ allait être trahi1 , et le fait que les Juifs ne placèrent pas cet argent dans le trésor du temple car il était le prix du sang, et qu’ils allaient s’en servir pour acheter une parcelle de terre pour y enterrer les étrangers2. Read more

Quand le Christ apparut à Saint Païssios l’Athonite

A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 273 à 275 de l’édition russe.

Geronda, je suis perturbée par des pensées d’incroyance qui s’abattent sur moi.
Le fait que tu sois perturbée et que tu n’acceptes pas ces pensées, cela signifie qu’elles viennent du mauvais. Parfois, Dieu permet que nous ayons des doutes ou une hésitation dans notre foi, pour vérifier nos dispositions et notre philotimo 1 . Mais notre Dieu, ce n’est pas une fable, comme celle au sujet de Zeus, Apollon et les autres soit-disant «dieux». Notre foi, elle est vraie et vivante. Nous avons une nuée de saints (Heb.12;1), comme l’écrit l’Apôtre Paul. Ces gens connurent le Christ, ils firent l’expérience d’une relation personnelle avec Lui, et ils se sacrifièrent pour Lui. A notre époque aussi, il y a des gens qui se consacrent à Dieu et qui font l’expérience d’états célestes. Ils sont en contact avec les anges, avec les saints, et même avec le Christ et la Très Sainte Mère de Dieu. Pour t’aider, je vais te raconter quelque chose à mon sujet. Tu vois, moi aussi, je «donne mon sang», je parle d’actions pour aider les autres.
Voyant comment les connaissances recueillies par l’homme chassent la foi hors de lui, je veux la renforcer, en racontant quelques événements dans le domaine de la foi.
Quand j’étais petit, nous vivions à Konitsa. Je lisais beaucoup de vies de saints, et je les donnais à lire à d’autres enfants, ou je rassemblais les copains et nous lisions ensemble. Je me réjouissais particulièrement des grands saints, héros de l’ascèse de la foi et du jeûne qu’ils s’imposaient, et j’essayais de les imiter. Mon jeûne eut pour conséquence que mon cou ressemblait à une queue de cerise. Les copains se moquaient de moi: «Ta tête va tomber». Qu’est-ce que j’ai enduré à cette époque !… Mais laissons ça. Mon frère aîné, voyant que je devenais malade à cause des jeûnes craignit que je ne puisse terminer l’école, me prit les brochures avec la vie des saints que j’étais en train de lire. Une fois, un de nos voisins, appelé Costas, dit à mon frère : «Je vais lui remettre le cerveau en ordre. Je vais faire en sorte qu’il jette les livres qu’il lit et qu’il arrête le jeûne et les prières». Eh quoi, il vint me trouver. J’avais environ quinze ans, alors. Et il m’enseigna la théorie de Darwin. Il parla et parla, jusqu’à ce que j’en perde la tête. Et avec la tête toute embrouillée, je me précipitai directement dans la forêt, à la chapelle de Sainte Barbara. Y entrant, je demandai au Christ : «Mon Christ, si Tu existes, apparais devant moi!». Je répétais cela sans cesse, en faisant des métanies. C’était l’été. La sueur dégoulinait le long de mes bras, j’étais trempé. Finalement, je m’écroulai de faiblesse. Mais je ne vis rien, ni n’entendis rien. Eh bien, il s’avère que Dieu ne m’aida pas, même pas d’un petit craquement, d’une ombre, rien ; mais finalement, je n’étais encore qu’un gamin. Observant du point de vue humain, ou à l’aide de la logique, ce qui se passa, on pourrait dire : «Mon Dieu, c’est triste pour lui, le pauvre! A partir de onze ans, il a commencé à gravir les échelons, il a mené une fameuse ascèse, et maintenant, il est en crise. Il avait la tête embrouillée par des théories farfelues, à la maison, son frère lui mettait des bâtons dans les roues, il s’est enfui dans la forêt pour demander Ton aide…». Mais pas de réponse, rien de rien !!! Épuisé par les métanies, je m’assis et je me dis : «Mais bon, quelle réponse fit Costas quand je lui demandai son avis sur le Christ?» «C’était l’Homme à la plus grande bonté, le plus juste. Par Ses enseignements, Il a bousculé les intérêts des Pharisiens, qui L’ont crucifié par envie». Alors je décidai ceci : «Puisque le Christ fut cet Homme si bon et juste, à un point tel qu’il n’y en eut pas un autre pareil à Lui, puisque les mauvaises gens Le tuèrent par envie et méchanceté, alors, pour cet Homme, je dois faire plus que ce que je n’ai fait. Je dois même être prêt à mourir pour Lui». Je venais à peine de me dire cela que le Christ m’apparut. Il apparut au milieu d’une lumière intense, la chapelle resplendissait. Il me dit «Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi, fût-il mort, vivra»(Jean11;25-26). D’une main, Il tenait un Évangile ouvert, sur lequel je lus les mêmes paroles. Il se produisit un tel changement intérieur en moi, que je répétais sans aucune arrêt: «Eh ben, Costas, vient donc ici maintenant, et on discutera pour voir si Dieu est ou s’Il n’est pas!»
Tu vois, avant de m’apparaître, le Christ a attendu que je prenne une décision pleine de philotimo. Et s’Il veut une décision pleine de philotimo d’un gamin, combien plus la veut-Il d’un adulte ?
Traduit du russe

Source :  Преподобный Паисий Святогорец «Слова. Том II. Духовное пробуждение». Издательство:Орфограф, Москва. Pp. 273-276.

Le Starets Adrian (Kirsanov), le fort en Dieu. (2)

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un texte russe de Madame Maria Poukhova «Сильный о Боге» К пятилетию со дня кончины архимандрита Адриана (Кирсанова), publié le 28 avril 2023 sur le site Pravoslavie.ru pour le cinquième anniversaire de la natalice de l’Archimandrite Adrian (Kirsanov)
Voici cinq ans, le 28 avril 2018, décédait dans sa 97e année l’Archimandrite Adrian (Kirsanov), starets clairvoyant et moine du Monastère de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu à Pskov-Petchory. A l’occasion du cinquième anniversaire de la juste dormition du starets, nous publions quelques souvenirs de ses enfants spirituels.

Quand le tirage du premier livre concernant le Père Adrian, «Le Thaumaturge de Petchory» fut envoyé à Moscou, des paroissiens de notre église se réunirent à l’entrepôt pour le déchargement. Un homme se tenait près d’eux. Il venait de déposer son véhicule aux installations juste à côté du dépôt, pour le faire nettoyer. L’homme fumait nonchalamment en attendant que sa fourgonnette soit prête. Quand la camionnette de la typographie arriva et que les palettes du livres furent déchargées, il… se mit soudain à aboyer. Il se tenait là debout et aboyait d’une voix profonde. Il fut incapable, le pauvre, de s’arrêter tant que les portes du dépôt ne se refermèrent sur les palettes de livres, car il aboyait contre eux…
Le Père Adrian disait que si nous faisons un seul faux pas, nous pouvons devenir la proie des démons. Lui, il les combattit toute sa vie. Le Seigneur lui donna une grâce spéciale permettant de vaincre ce mal antique. Une de mes connaissances suspendit au-dessus de sa table une photo du Starets. Et quand son parent buveur vint la voir et entra dans la pièce, il frissonna «Qui est-ce?». Le pauvre, il ne pouvait pas supporter la photo du Père d’Adrian et s’efforça de quitter les lieux rapidement! Comme pendant sa vie, les malades sentaient son approche, après sa mort, il brûle encore l’ennemi par la simple reproduction de son apparence.
Le Père Adrien reçut une grâce, une force spéciale du Seigneur, celle de combattre les mauvais esprits de l’air. Avec la bénédiction du Patriarche Alexis Ier de Moscou et de toute la Russie, il a porté pendant plus de 30 ans la lourde Croix d’un service ecclésiastique rare, celui de célébrer les offices pour expulser les mauvais esprits.
«Il n’est pas raisonnable pour n’importe qui de contredire le diable, mais seulement pour les forts de Dieu, à qui obéissent les démons, a déclaré Saint Barsanuphe le Grand. Si l’un des faibles les contredit, il tombe sous leur pouvoir, les démons le maudissent, affirmant qu’il les contredit. Beaucoup de saints ont-ils barré la route au diable, comme Saint Michel l’Archange, qui le fit parce qu’il en avait le pouvoir? Les expulser est l’affaire des grands hommes… Nous, les faibles, ne pouvons que recourir au nom de Jésus.»
Des enfants spirituels du Starets se souviennent :
«Celui qui aime Dieu, il est tout lumineux, et tout son amour se déverse sur son prochain, et le prochain baigne dans cet amour. C’est pourquoi autour du Père Adrian tout était toujours chaleureux, l’âme s’apaisait, le cœur se réchauffait, s’emplissait de la joie céleste.»
Des iconographes venus pour la première fois de Géorgie chez le Père Adrian se souvinrent chaleureusement de cette rencontre. Ils s’approchèrent de lui pour recevoir l’onction, et Batiouchka leur dit :
– Ah, des yeux familiers!
– Nous sommes iconographes!
– Alors je comprends, sourit le Starets…
Un jour, des amis, une famille nombreuse portant le «délicieux» patronyme d’Abricot, arrivèrent chez le Starets. Et il leur a dit: «Oh, les abricots sont arrivés, mais je ne vois pas de fruit!» Il y avait là de quoi réfléchir…

Starets Adrian

Nadejda, une fille spirituelle du Starets, se souvient : «Le Père Adrian est un thaumaturge. Il y avait un nombre incroyable de guérisons autour de lui. Je peux dire que je suis handicapée depuis mon enfance et que je serais morte depuis longtemps sans ses prières». Quand chez Nadejda du myrrhon s’écoula d’une photo du Père d’Adrian, elle vint au monastère et le raconta au Starets. Le Père se tut pendant longtemps, puis dit pensivement: «Ce ne sont que mes larmes pour vous...».
Un jour, une institutrice s’adressa au fils de Nadejda : «Je sais que votre famille va à Petchory voir Batiouchka Adrian. Dites à votre maman de lui demander s’il peut prier pour ma petite-fille Juliette : elle doit subir une nouvelle opération des reins. Elle est déjà couverte de cicatrices, une plaie vivante!». A cette époque, cette pauvre femme avait perdu tout courage, comprenant que les médecins ne pouvaient aider sa petite-fille. Et comme celle qui va se noyer se raccroche à la moindre paille qui flotte, elle demanda l’aide de gens croyants. Elle n’avait plus personne en qui espérer, sinon en Dieu. Nadejda communiqua bien sûr cette demande au Père Adrian, et il bénit «Dis-lui : qu’elle donne de la kacha à la petite». Voilà tout ce que fut sa réponse. Rentrée à la maison, Nadejda téléphona immédiatement à l’institutrice : «Ne vous étonnez pas, le Starets a béni que vous nourrissiez la petite avec de la kacha. Faites-la obéir». A ce moment, on récoltait déjà les fonds pour faire opérer la fillette en Israël. Mais mère et fille prirent la réponse de Batiouchka comme parole de Dieu et nourrirent consciencieusement la petite de kacha, d’abord par cuillerée, puis deux, puis une pour mami et une pour papi… D’où aurait-elle tiré son appétit? La maladie l’avait rendue diaphane; il ne restait quasi plus de vie en elle. Et cette seule kacha, bénie par le Starets, agit de façon miraculeuse sur le petit enfant. Juliette reprit vie, retrouva de la joie, et son appétit revint. La joie de la mère ne connaissait pas de limite en voyant son enfant chéri, qu’elle avait été à deux doigts de devoir enterrer, et que le Starets avec arraché à la tombe. Et bien sûr, il n’était plus question d’aucune opération.
Nadejda racontait que quand elle «se souvenait de Batiouchka, ces paroles de l’Évangile lui venaient à l’esprit : «Il ne disputera point, il ne criera point, et on n’entendra pas sa voix dans les places publiques. Il ne brisera point le roseau froissé et n’éteindra point la mèche qui fume encore»(Mat.12;19-20). Ainsi, patiemment et avec bienveillance, le Père Adrian me mena de sa main, des ténèbres à la lumière. Quand Batiouchka passa dans l’autre monde, j’ai cessé d’être maternée, portée dans les bras. Je pensais que je ne pouvais tenir sur mes jambes, que je tomberais sans cesse. Mais le Père Adrian est tellement fort dans ses intercessions devant le Seigneur, qu’il continua à m’aider après sa dormition : comme s’il me tenait d’une main ferme par la peau du cou : «Avance Nadejda, avance!» Et j’essaie, j’avance, par ses saintes prières…»
On pouvait aller poser n’importe quelle question au Père Adrian, même les plus insolubles. Et soudain, tout se mettait en place, et le pèlerin voyait s’ouvrir à lui la suite de son chemin, le chemin le plus court vers le salut. Et le Starets le guidait. Ce n’était pas par hasard qu’on surnommait le Père Adrian «Batiouchka le consolateur».
Ses enfants spirituels racontaient qu’«il consolait toujours, calmait, trouvait les paroles qu’il fallait. On le quittait comme avec des ailes, comme si on n’était plus sur terre mais au-dessus».
En 2018, Mikhaïl Ivanovitch T. vint de Biélorussie voir son père spirituel, le Père Adrian. Après la liturgie dans l’église, l’auxiliaire de cellule vint le trouver et lui dit que Batiouchka l’appelait. «Quand nous sommes entrés dans la cellule, se souvient Mikhaïl Ivanovitch, le Starets était tout faible, allongé. Me voyant, il se réjouit et s’assit sur son lit. Et soudain, à ce moment, le Père Adrian et toute la cellule resplendirent d’une lumière exceptionnelle!». Batiouchka tenta de minimiser : «C’est le Père Supérieur qui a installé un si bon éclairage dans le monastère!». Mais Mikhaïl Ivanovitch et l’auxiliaire de cellule était pétrifiés, ils ne pouvaient reprendre leurs esprits, tellement ils étaient stupéfaits par cette lumière non-terrestre, par le sentiment de joie, de grâce, qui émanait du Starets, et par la beauté spirituelle exceptionnelle de son visage. Et Mikhaïl Ivanovitch ajoutait : «Batiouchka ne nous donna pas l’occasion de reprendre nos esprits, il commença à parler de divers péchés, et dit ensuite : ‘Tu vois, Michenka, je me prépare à la confession, et après l’office, on va me donner les Saints Dons !‘. Ensuite il me fit une onction d’huile sainte et dit : ‘Viens me voir le 28 avril, le jour anniversaire de ton épouse!‘».

Les bienheureux startsy Ioann et Adrian

Visiblement, le Père Adrian connaissait le jour de sa dormition : le 28 avril 2018, dans sa 97e année Batiouchka s’en alla vers le Seigneur. Ses enfants spirituels étaient orphelins. Notre «Batiouchka consolateur» nous avait quittés, mais sa prière ne s’éteignit pas, elle resplendit avec plus de clarté encore devant le Trône du Seigneur, et la Sainte Rus’ acquit un nouvel intercesseur céleste.
Batiouchka disait : «Quand je serai parti, ma prière sera encore plus forte, plus puissante, venez seulement me demander, venez, demandez !…»
Traduit du russe
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