Traduction d’un texte original russe préparé par Madame Ksénia Mironov et publié dans le numéro 19 daté du 1er octobre 2014 du magazine «Православный Крест» (La Croix Orthodoxe), à l’occasion de la fête du Pokrov de la Très Sainte Mère de Dieu. Vie et exploit ascétique de la Staritsa Seraphima. Elle reçut la tonsure des mains du Starets Archimandrite Macaire (Bolotov), qui la considérait lui-même comme sa mère spirituelle!
A l’époque où le Starets Ambroise d’Optino n’avait plus qu’une année à vivre, la famille de Polycarpe et Catherine Zaïtsev, allaient souvent le consulter au sujet de leurs besoins spirituels. Ils étaient paysans d’État et habitaient le faubourg de Streltsky, de la ville de Lebedian, ouïezd de Lipetsk, Gouvernorat de Tambov. C’est alors que naquit leur huitième enfant, une fille. La naissance se produisit le 1er novembre 1890. A cause de l’épidémie de choléra qui sévissait à cette époque, la fille fut immédiatement baptisée, et appelée Matrone. Ayant l’habitude d’emmener l’un des enfants avec eux auprès du Père Ambroise, Polycarpe et Catherine amenèrent la petite auprès de lui à Chamordino pour qu’il bénisse la petite Matronouchka qui avait alors neuf mois. Read more
Dans un texte intitulé «A la Mémoire du Dernier Tsar», l'Archimandrite Konstantin Zaïtsev développe une série de réflexions au sujet du sens spirituel et eschatologique de la vie et de la mort en martyr du Tsar Nicolas II, et de sa Famille. Dans un passage de ce texte, l'Archimandrite Konstantin, largement traduit sur ce blog, dans la section «Nicolas II», attire l'attention du lecteur sur une «coïncidence» pour le moins significative : le meurtre sauvage du Saint Tsar et de sa Famille a été perpétré le 4/17 juillet, jour où l'on célèbre la mémoire de Saint André de Crète. Dans un texte paru le 19 mars 2013 sur le blog «Journal d'un Orthodoxe Ordinaire», on lit, à propos du Grand Canon de Saint André de Crète: «...Saint André, se basant sur son expérience pastorale, sonde l'abîme de la décadence morale et existentielle de l'homme qui s'est détourné de Dieu. Les exemples cités, à partir de l'Ancien ou du Nouveau Testament, sont très nombreux, ce qui fait que le Grand Canon, en plus de l'incitation à une auto-psychanalyse qu'il nous propose et de l'exhortation qu'il nous adresse à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non-retour ne soit atteint...».
La «décadence morale et existentielle» de la société russe en 1918 n'est plus à prouver. La société, le peuple de Russie s'était «détourné de Dieu», en faveur des chimères sanglantes de la révolution. Le lien entre la mort en martyr du Saint Tsar Nicolas II et de sa Famille et «l'exhortation.... à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non retour ne soit atteint» est l'un des éclairages de la réflexion du Père Archimandrite Konstantin.
Comment la Russie récompensa-t-elle son Souverain qui de son cœur pur, l’aima plus que sa propre vie?
Elle le paya au moyen de calomnies. Il était d’une haute moralité, et on parlait de sa dépravation. Il aimait la Russie, et on parlait de trahison. Même des gens qui lui étaient proches répétaient ces calomnies, se rapportant mutuellement des rumeurs et des conversations. Sous l’influence de l’intention malveillante des uns et de la débauche des autres, les bruits se répandirent et commencèrent à refroidir l’amour pour le Tsar.
Ensuite, on a commencé à parler de danger pour la Russie, et de la manière de se défaire de ce danger inexistant, et au nom d’un soi-disant sauvetage de la Russie, on commença à dire qu’il faudrait éloigner le Tsar.
La malice calculatrice fit son oeuvre:elle éloigna la Russie de son Tsar, pendant les instants terribles à Pskov, il resta seul… Effroyable abandon du Tsar… Mais ce n’est pas lui qui abandonna la Russie, c’est la Russie qui l’abandonna, lui qui aimait la Russie plus que sa propre vie.
Voyant cela, et dans l’espoir que son effacement volontaire apaiserait et dompterait les passions populaires qui avaient été éveillées, le Souverain renonça au trône… Éclata alors la jubilation de ceux qui voulaient la chute du Souverain. Les autres se turent. S’en suivit l’arrestation du Souverain, et la suite des événements était inévitable… Le Souverain fut assassiné, et la Russie se tut…
Quel grand péché que de porter la main sur l’Oint de Dieu…
La moindre des participations à pareil péché ne demeurera pas impunie. Nous dirons avec affliction : «Son sang retombe sur nous et sur nos enfants». Mais nous nous souviendrons que ce crime fut commis le jour où nous fêtons la mémoire de Saint André de Crète, qui nous appelle au plus profond des repentirs… Mais notre repentir doit être complet, sans la moindre auto-justification, sans la moindre réserve, en condamnant tout le mal dès son début…
Oui, tout le mal contemporain de la Russie porte d’une certaine manière en lui la culpabilité du meurtre du Tsar: ceux qui n’en furent pas les complices directs furent complices par le tolérèrent.
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la treizième et dernière partie de ce long article. Les précédentes se trouvent ici.
Oui, voici un an, nous les Russes, espérions célébrer aujourd’hui le Triomphe de l’Orthodoxie avec eux, non pas comme l’antique Rus’ portant le joug, mais comme une Rus’ Orthodoxe libre et unie. Et nos souhaits ne s’arrêtaient pas seulement là. On avait déjà dessiné la croix qu’il allait falloir élever en haut de la coupole de Sainte Sophie à Constantinople. On était proche de l’accomplissement de la promesse faite par le Tsar de Moscou, Alexis Mikhaïlovitch, au nom de sa postérité et de tout le peuple russe, au Patriarcat d’Orient, la promesse de libérer les peuples orthodoxes du joug des infidèles mahométans et de rendre aux Chrétiens toutes les anciennes églises transformées en mosquées musulmanes. Read more
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la douzième partie. Les précédentes se trouvent ici.
Le Général Tikhmenev, Commandant des communications militaires sur le théâtre des opérations pendant la Grande Guerre, a partagé ses souvenirs des derniers adieux du Souverain avec ses collaborateurs de l’État-major général. Il souligne, entre autres, les paroles que le Souverain lui adressa ainsi qu’au commandant en chef de l’intendance de campagne, le Général Egoriev. Quelles paroles caractéristiques! Leur ayant serré la main à tous deux, le Souverain eut l’air pensif, une seconde, raconte Tikhmenev «ensuite, tournant son regard vers moi et me regardant avec insistance, il me dit ‘Souvenez-vous, Tikhmenev, ce que je vous ai dit, faites transférer sans faute tout ce qui est nécessaire à l’armée‘, et se tournant vers Egoriev:’Et vous, assurez-vous que tout soit reçu. C’est plus important maintenant que jamais. Je vous dit que je ne peux dormir quand je pense que l’armée a faim». Et l’adresse d’adieu du Tsar à l’Armée? On ne peut la lire sans être envahi par l’émotion. Quelle abnégation sans précédant y résonne, quelle dévotion au devoir de défendre le pays! Quel reproche terrible a dû constituer cet adieu du Tsar aux soldats, pour ceux qui luttaient contre le Tsar, le renversèrent et prirent sa place. Cela n’expliquerait-il pas pourquoi cette communication du Tsar remise par le Général Alekseev à l’Armée, ne fut pas communiquée au Gouvernement Provisoire pour diffusion?… Voici ce document : «Pour la dernière fois, je m’adresse à vous, mes soldats que j’aime chaleureusement. Après l’abdication du Trône de Russie, me concernant moi-même ainsi que mon fils, le pouvoir est remis au Gouvernement Provisoire, établi à l’initiative de la Douma d’État. Que Dieu aide à conduire la Russie sur le chemin de la gloire et de la prospérité. Que Dieu vous aide, remarquables soldats, à éloigner de notre Patrie l’ennemi maléfique… Cette guerre inouïe doit être poursuivie jusqu’à la victoire totale. Celui qui maintenant pense à la paix est un félon, un traître à la Patrie. Je sais que chaque honnête soldat pense ainsi. Remplissez votre devoir, protégez bravement notre Grande Patrie, obéissez au Gouvernement Provisoire, écoutez vos supérieurs, souvenez-vous de ce que tout affaiblissement de l’ordre ne peut que servir l’ennemi. Je crois avec fermeté que l’amour inconditionnel pour notre Grande Patrie n’est pas éteint en vos cœurs. Que le Seigneur Dieu vous bénisse et que Le Saint Georges, le Mégalomartyr Porteur de la Victoire, vous conduise à la victoire. Huit mars 1917, État-major général». Read more
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la onzième partie. Les précédentes se trouvent ici.
Que restait-il au Tsar à faire? Se cacher sous la protection de l’armée qui lui restait fidèle et aller à la capitale pour y guerroyer contre un front intérieur, qui combattrait ainsi le front extérieur? Il suffit de poser la question pour comprendre l’impossibilité morale et psychologique pour le Tsar d’entreprendre pareille démarche. Le Tsar était disposé à ceci: marcher sur la capitale pour réprimer la rébellion, en collaboration avec les forces dirigeant le pays, en prenant appui sur l’armée, même si cela eût été un sacrifice pénible mais nécessaire. Read more
Le long texte «En mémoire du Dernier Tsar» fut publié en 1943 à Kharbine, dans le magazine «Pain céleste» ("Хлебе Небесном"). Il constitua par la suite un chapitre, aux pages 264-302, du livre Чудо русской истории. (Le Miracle de l'Histoire russe), écrit par l'Archimandrite Konstantin (Zaïtsev) (1887-1975) qui en 1949 rejoignit la communauté de Jordanville où il enseigna au Séminaire. Il dirigea les revues ««Православная Русь» (La Rus' Orthodoxe), «Православная жизнь» (La Vie Orthodoxe), «The Orthodox Life» , et Православный путь» (La Voie Orthodoxe). Il exerça une activité pastorale d'envergure et participa amplement à la contribution majeure de l’Église Russe hors Frontières en matière de théologie, d'histoire de la Russie et d'histoire de la culture russe. A notre connaissance, ce long texte de grande valeur, parfois ardu, n'a pas été traduit et publié en français à ce jour. Il est proposé ici en entier, mais fractionné. Voici la dixième partie. Les précédentes se trouvent ici.
La Catastrophe.
«Mon père tomba suite à une brèche, mais le coup porté contre lui le fut en réalité contre la société chrétienne. Elle mourra, si les forces sociales ne s’unissent pas pour la sauver». Voilà ce qu’écrivit l’Empereur Alexandre III en 1881, encore sous l’impression fraîche de la catastrophe du premier mars, à l’Empereur François-Joseph. Le règne de l’Empereur Alexandre III fut une époque d’apaisement intérieur;la révolution se mit à couvert. Rapidement, la Russie reprit des forces, l’énergie revint. Mais il ne s’agissait que du calme avant la tempête. L’union consciente des forces sociales autour du Tsar pour sauver la «société chrétienne» n’eut pas lieu! Read more