L’original russe de la traduction ci-dessous est paru le 01 avril 2021 sur le site Pravoslavie.ru, sous le titre Памяти преподобного Симеона Псково-Печерского. Il est consacré à la mémoire d’un des grands startsy du XXe siècle, le Père Siméon (Jelnine) du Monastère des Grottes de Pskov, qui fait officiellement partie du chœur des saints moines glorifiés par l’Église Russe.
«Mais non, je ne suis pas clairvoyant du tout, dit de lui-même, avec un léger embarras et de l’ennui, le Starets Siméon. Le grand don de clairvoyance, le Seigneur le donne à ses élus. Dans mon cas, c’est ma longévité qui m’aide, simplement. Je suis entré dans cette maison avant les autres, et je connais mieux son organisation. Les gens viennent à moi avec leurs chagrins et leurs doutes, et une personne agitée est comme un enfant; on le tient comme sur la paume d’une main…»Mais les faits attestant de l’aide miraculeuse du Starets, soigneusement collectés pendant plus de nombreuses années dans le monastère, montrent le contraire: il s’agit d’un clairvoyant, d’un flambeau de la prière, et d’un héros de l’ascèse.
Ce sont précisément ces nombreux témoignages qui servirent de base à la glorification du hiéromoine du grand schème Siméon (Jelnine) dans le chœur des saints locaux, qui se déroula solennellement au Monastère des Grottes de Pskov le 1er avril 2003, avec la bénédiction du Patriarche Alexis II, «compte tenu de sa vie de juste, des miracles survenus par ses prières pendant sa vie et après sa mort, de sa vénération par le peuple de l’Église, à la fois en Terre de Pskov et au-delà, de son exploit de prière et de son humilité parfaite».
Né dans une simple famille paysanne de la région de Pskov, le futur saint moine Siméon fut un élu de Dieu dès son enfance. Souvent, dans leur maison, séjournait le moine Corneille (le futur saint) du Monastère de Krypetskoïe, s’adressa à Vassili (ainsi était appelé dans le monde le saint hiéromoine Siméon) en lui disant: «Tu seras moine, tu seras un grand starets».
Dès son enfance, le Père Siméon essayait d’imiter les saints, il pria même prié sur une pierre, comme Saint Seraphim de Sarov. Mais quand, à l’âge de 20 ans, il demanda à entrer au monastère, son père l’en empêcha catégoriquement. Pendant plusieurs années persista cette lutte, qui se termina un jour grâce à l’intervention d’un bienheureux starets, nommé Siméon, qui chassa Vassili de chez lui jusqu’au monastère de à l’aide d’une corde. Ainsi, en 1896, le futur starets devint un membre de la fraternité du Monastère des Grottes de Pskov, à Petchori.
C’est grâce aux récits du Père Siméon lui-même, ainsi qu’à sa biographie, que nous connaissons sa vie au monastère. En 1900, il fut tonsuré et reçut le nom de Bassien, et peu après, il reçut l’ordination. Il survécut à la grande tourmente de 1917. L’Évêque Ioann (Bouline) voulut le nommer supérieur du monastère, mais le starets refusa humblement et demanda à recevoir le schème. Après qu’il lui fut conféré, le Père Siméon fut désigné confesseur de la communauté. Et il soutint la fraternité, peu nombreuse, pendant la Grande Guerre Patriotique et dans les années difficiles d’après-guerre. Il adopta pour règle de prier chaque jour après la première Liturgie, dans l’église de la Dormition, dans les grottes, devant l’autel du Seigneur, où il commémorait avec ferveur tous ses enfants spirituels. La nuit, il accomplissait la règle de cellule propre au moine du grand schème, et pendant la journée, il recevait dans sa cellule les frères ainsi que de nombreux pèlerins. Et le starets ne négligeait pas les travaux manuels, souvent dans l’atelier de menuiserie. Il endura un grand nombre de tentations dans sa cellule, de la part des démons, repoussant ceux-ci avec l’aide de Dieu, de la puissance de la Croix et de la prière. Pour le grand amour du Starets Siméon pour Dieu et les hommes et pour sa grande humilité, d’exceptionnels dons divins s’ouvrirent à lui: le don de soigner les âmes, le don de clairvoyance et le don de guérir les maladies du corps et de l’âme. On conserve de nombreux témoignages écrits de personnes ayant obtenu des guérisons miraculeuses par les prières du Starets.
Plusieurs livres ont été écrits au sujet du Père Siméon, qui reprennent à la fois sa biographie et les souvenirs de ses enfants spirituels, ainsi que de nombreux cas illustrant son aide posthume.
Voici l’un des précieux témoignages du fils spirituel du Starets Siméon, l’Archimandrite Seraphim (Rosenberg) : «Le Hiéromoine Siméon n’avait pas particulièrement l’habitude de ‘donner des enseignements’. Seulement quand on se plaignait de quelque chose auprès de lui, il disait ce qui allait de travers… Il disait que tout le salut résidait dans l’accomplissement des commandements. «Les gens veulent contourner les commandements. On ne peut pas être sauvé sans les accomplir. Jésus-Christ a dit: observe les commandements. Tu connais les commandements? Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne parjure pas, honore ton père et ta mère, aime ton prochain comme toi-même. La tentation, c’est le désir de la chair animale de transgresser les commandements de Dieu. Que l’esprit domine la chair: la chair est éphémère, l’âme est éternelle». Nous savons par le Père Seraphim et par Alexandra, l’auxiliaire de cellule du Starets que peu de temps avant sa mort, celui-ci a remercié le Seigneur et Sa Très Sainte Mère Toute Pure, qui lui apparut à plusieurs reprises :
«Vous m’avez aidé en toutes choses, vous avez toujours été avec moi, Je vous ai aimés, Vous et cette sainte demeure. Et maintenant je passe dans un monde inconnu, allez-vous m’accepter?!» Après cela, il pleura longuement, demandant à Dieu de lui pardonner tous ses péchés. Le Père Siméon décéda le 18 janvier 1960. Le Starets Siméon donnait pour instruction à ses enfants spirituels de s’aimer les uns les autres, de pardonner à tous leurs griefs (pardonner de manière telle que celui à qui vous pardonnez sache que vous le faites), parce qu’entretenir de la haine, même envers une seul, conduit au péché mortel.
Le soir du 31 mars et le 1er avril, au Monastères des Grottes de Pskov on célèbres des offices devant les reliques de Saint Siméon, dans l’église de la Rencontre.
Beaucoup de gens qui viennent au monastère, adressent au Saint leurs demandes, témoignant de son aide miraculeuse. Voici quatre de ces témoignages.
L’aide miraculeuse de Saint Siméon
Olga Romanova (mai 2002).
D’un voyage de pèlerinage au Monastère de Pskov, j’ai rapporté une ceinture «Celui qui demeure dans l’aide du Très Haut» comme bénédiction du Starets Siméon. À Moscou, je travaille comme pédagogue privée, avec des enfants souffrant de pathologies du système nerveux central. Et voilà qu’à mon retour de Petchory, je suis allée travailler dans une famille dont un enfant était difficile. Avant, il était en première année dans une école privée, mais a été expulsé pour mauvais comportement et appropriation de matériel. Il avait passé l’hiver à la maison. Au printemps, ils m’ont engagée pour préparer son retour à l’école. Le garçon était très nerveux, en classe il pleurait, puis son ressentiment le faisait exploser de caprices et ne il refusait de travailler. J’essayai de parler à la mère de l’aide incroyable que le Seigneur donne à tous les croyants, je suggérai d’aller à l’église… mais rien de tout cela! Elle voulait le soigner immédiatement avec des pilules et n’avoir aucun problème. J’ai acheté le livre «Les grottes par Dieu données» sur les startsy de Pskov. Tout début du livre, il y a une grande photo du Starets Siméon. J’allai en le métro chez le petit garçon et j’ai supplié le Starets «Père, aide-moi! Incite cette mère et ce garçon à connaître Dieu et à venir à la foi». J’arrivai chez eux, montrai le livre et la photo et dis au gamin : «Nikita, si maintenant tu demandes de l’aide au Starets Siméon, alors dès aujourd’hui, tu auras envie d’apprendre, tout te réussira. Et toi et moi nous ne nous querellerons pas. »
Nikita me regarda avec méfiance, mais il répéta les mots de la demande au Starets. Et le miracle se produisit par la prière du Starets Siméon. L’enfant se comporta vraiment bien. Et après le cours, joyeusement et tout simplement, il s’accrocha à mon cou. La maman était très surprise. Elle me questionna. L’enfant se souvint alors souvent de la joie qu’il avait éprouvée ce jour-là. Et à tout le monde il demandait «Apportez ce livre, où il y a grand-père Simeonytch!»
Helena (27 décembre 2001)
Je ne peux pas taire la guérison que j’ai reçue par les prières du Starets en 1964. Je vous donne les détails. Je suis allée au Monastère des Grottes de Pskov, en excursion. Quand j’étais dans les grottes, j’ai vu l’inscription au sujet de l’inhumation du Père Siméon (j’avais lu à son sujet auparavant). J’avais très mal aux mains, je me plaignais jour et nuit. Les médecins avaient diagnostiqué de l’arthrite, mais le traitement n’a pas aidé.
J’ai prié le Père Siméon, j’ai introduit mes mains dans la toute petite fenêtre creusée dans le mur de la grotte, et je les ai placées sur quelque chose de dur, apparemment c’était un cercueil. Et dès cet instant, j’ai oublié que j’avais eu mal aux mains. Dieu merci pour tout! Je remercie le Seigneur de m’avoir guéri par les prières du Père Siméon.
V.V. Koudriatseva (26 février 2002)
Mon fils menait une vie débridée et mauvaise, puis soudainement il a complètement disparu. Il n’écrivait pas, ni n’appelait, et ses amis ne pouvaient dire où il était. Il n’y eut pas de nouvelles pendant deux ans. Je ne me suis pas adressée à la police, mais j’ai seulement prié pour lui. Et quand j’ai appris l’existence du Starets Siméon de Pskov, j’ai commencé à le prier avec diligence pour qu’il intercède auprès de Dieu pour mon fils, afin que le Seigneur me révèle un jour le destin de mon fils.
Et puis, environ six mois plus tard, mon fils m’a appelé, précisément le jour que j’avais demandé dans mes prières.
V. de Pskov (2011)
Le 1er avril, le jour de la commémoration des Saints Siméon et Vassa du Monastère des Grottes de Pskov, je devais aller à l’hôpital pour une opération. Un ami avait dit qu’on mourait parfois des suites de l’anesthésie. Je l’ai cru et j’eus très peur.
Le 31 mars, lors des vigiles, pendant l’onction, les reliques du Père Siméon furent découvertes, et je pus les vénérer et j’ai dit au Père Siméon que j’avais très peur de l’opération et j’ai demandé ses prières. Une vague chaude monta des reliques et s’écrasa sur mon front avec une telle force que des larmes coulèrent de mes yeux et dans mon âme tout devint léger et facile. J’ai réalisé que je ne mourrais pas de l’anesthésie et que je vivrais. Et en effet, l’opération s’est bien déroulée et j’ai rapidement commencé à travailler. Saint Père Siméon, prie Dieu pour nous!
Traduit du russe
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