Le hiéromoine russe Arsène (Minine) l’Athonite est l’auteur du texte ci-dessous et de ceux qui seront mis en ligne ultérieurement dans cette série. Les textes originaux en langue russe sont accessibles sur le site «Русский Афон». Il s’agit d’extraits d’un livre intitulé La Philocalie Athonite à propos du Silence et de la Prière (Афонское Добротолюбие о безмолвии и молитве), publié en 2015 par les éditions du Saint Monastère Athonite Saint Panteleïmon, et que l’on peut lire en ligne ici. Le premier extrait se trouve ici.
Dès que tu sors du sommeil, que ta première pensée soit pour rendre grâce à Dieu. Tu te coucheras avec les mêmes pensées, en gardant à l’esprit que ton lit pourrait bien être ton cercueil. Le pardon des insultes et vexations, même les plus lourdes, est nécessaire au succès de la prière, comme le rappelle le Saint Apôtre Paul : «Que le soleil ne se couche pas sur votre colère» (Eph.4,26).
Un ange de Dieu révéla un jour à un moine un mode de prière favorable : il faut d’abord rendre sincèrement grâce à Dieu. Ensuite, il convient de confesser ses péchés et de s’en repentir, l’âme contrite. Et enfin, on peut présenter à Dieu toutes nos demandes.
Nous voyons dans l’Évangile qu’un juge finit un jour par accepter de rendre justice à une veuve, simplement du fait de l’insistance répétée dont celle-ci fit preuve dans sa requête, et malgré que dans un premier temps, il s’y était refusé. De même l’homme qui refusait d’accéder à la demande de son ami finit par céder suite à l’insistance de ce dernier. Au moyen de ces paraboles, notre Seigneur nous enseigne que nous devons procéder de la même façon, si nous voulons obtenir ce que nous demandons.
Les Saints Pères et les enseignants de l’Église nous enjoignent d’avoir un cœur brisé et humilié dans la prière, suite à nos péchés. Ils nous expliquent que l’homme qui ne se considère pas en son cœur comme un pécheur, Dieu ne l’écoutera pas. Nous voyons très bien cela dans la parabole du Pharisien et du Publicain. La prière mouillée par les larmes de l’humilité et du repentir sera entendue sans faute. S’écoulant d’une âme humble, elle percera les nuages, comme le dit la Sagesse, et ne sera arrêtée par rien tant qu’elle ne soit arrivée jusqu’au Seigneur. La prière humble ouvre les cieux et incite à la miséricorde le Dieu courroucé du Jugement : «Soyez humbles devant Dieu et Il vous élèvera» (Saint Jean Chrysostome).
Pendant qu’il priait, le Publicain n’osait pas même lever les yeux vers le ciel, ni élever ses mains. Il se frappait la poitrine, confessant ses péchés, implorant humblement la miséricorde, pendant que le Pharisien à l’éloquence pompeuse énumérait ses vertus imaginaires et tentait d’en obtenir une récompense de la part de Dieu. Qu’arriva-t-il ? Le premier fut pardonné, le second condamné.
Comme le dit Saint Jean Chrysostome : «Souvenons-nous à qui nous nous adressons, et à quelle fin. Que souhaitons-nous obtenir ? Nous venons à Dieu, Celui devant Qui les Séraphins détournent la tête, incapables d’en supporter l’éclatante splendeur. Nous nous adressons à Dieu, Qui vit dans la lumière inaccessible. Nous nous adressons à Lui afin qu’Il nous libère de la géhenne, qu’Il nous libère de nos péchés et de l’insupportable châtiment. Pour qu’Il nous donne le Ciel et ses bienfaits».
Dès lors, prosternons-nous devant Lui, corps et esprit, pour qu’Il nous relève, nous qui sommes tombés, et conversons avec Lui en toute douceur et humilité. «Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera» (Jacques 4,10).
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