Le texte ci-dessous a été composé à partir des deux brochures en français (2015) et en russe (2012) publiées par les «Éditions de la Sainte Métropole d’Ierapetra et de Siteia» et relatives au «Saint Monastère de la Panagia Faneromeni d’Ierapetra». Les photos sont tirées du site de la Métropole d’Ierapetra et Siteia. Le Saint Monastère de la Mère de Dieu Faneromeni d’Ierapetra, connu également sous l’appellation «Panagia de Gourniès» se trouve au Sud-Ouest de la Localité de Pachia Amos, dans la Municipalité d’Ierapetra. Il est érigé à 540 mètres d’altitude, en surplomb de l’antique cité minoenne de Gournia, accroché au flanc d’une des branches du Mont Diktis. Depuis le monastère, on jouit d’une vue panoramique exceptionnelle sur la Baie de Mirambello, ses côtes pittoresques et ses îlots, ainsi que sur la ville d’Agios Nikolaos.
Aucune inscription dédicatoire ou autre ne nous informe quant à la date exacte de la fondation du monastère. Les seules inscriptions dont on dispose sont celles du dix-neuvième siècle, et elles concernent les travaux de réfection et de construction qui furent alors effectués. (…) L’année exacte de la fondation du monastère n’est donc pas connue, mais on considère toutefois, selon toutes les sources historiques et indicateurs chronologiques dont on dispose, qu’il fut fondé au cours de la période ‘moyenne byzantine’ (961-1204), qui précéda celle de la conquête de l’île par les Vénitiens qui débuta en 1211. Le Catholicon du Monastère est construit à l’intérieur d’une énorme cavité rocheuse. Cette église rupestre, décorée de fresques et d’icônes, est dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu ainsi qu’à la Theotokos Source Vivifiante. L’église communique avec une seconde grotte dans laquelle l’eau qui sourd par capillarité est recueillie et l’Agiasma proposée aux fidèles.
Selon la tradition, l’icône de la Panagia est apparue à un berger dans la grotte du Catholikon ; c’est pourquoi le monastère est celui de la Panagia Faneromeni, la Toute Sainte «Qui Se manifeste». L’histoire conte que chaque jour, vers midi, ce berger perdait le guide du troupeau, le bélier de tête. Un jour, il se résolut à quitter le troupeau pour suivre le bélier. Il le suivit jusqu’à une large anfractuosité rocheuse, où la bête venait boire. Et c’est là qu’il vit l’icône de la Panagia. Mais alors qu’il avait rangé celle-ci dans son sac pour rentrer à la bergerie, lorsqu’il y arriva, il constata qu’elle avait disparu. Le lendemain, il retourna sur les lieux et y retrouva l’icône. Le scénario se répéta plusieurs fois, et le berger compris dès lors qu’il convenait de laisser l’icône là où il l’avait trouvée. Et avec le temps, le monastère fut établi en ce lieu. A certains moments, particulièrement pendant la période des deux semaines du jeûne de la Dormition et lors des autres fêtes de la Mère de Dieu, l’icône disparaît, apparaît à certains fidèles et réapparaît à sa place.
Ce monastère n’est pas seulement un important centre de pèlerinage et un joyau spirituel de la Crète Orientale, il s’agit également d’un centre historique où les résistants et révolutionnaires crétois trouvèrent refuge et soutien lors des longues et difficiles périodes de la ‘vénétocratie’ et de la ‘turcocratie’. L’emplacement et le caractère fortifié du monastère indiquent à souhait la dimension défensive de celui-ci. En effet dans certaines zones de ce complexe fortifié subsistent encore créneaux et embrasures, comme dans la plupart des monastères érigés à la même époque.
Le monastère devint, au plus tard au début du treizième siècle, un sanctuaire du culte, un refuge miraculeux et un lieu de protection de tous les Chrétiens persécutés de la région et même de toute la Crète. C’était le repère secret et retiré des assemblées révolutionnaires, sur lequel présidait et veillait la présence invisible de Notre Dame la Theotokos de Faneromeni. (…)
L’Occupation Turque.
En raison de son emplacement stratégique sur une falaise inaccessible et de sa position dominante, le monastère fut la forteresse et la base des combattants chrétiens révolutionnaires de la région pendant les longues années de la turcocratie. Il est directement lié aux luttes de libération, dures et difficiles. Il fut le repaire secret des chefs des combattants, leur lieu de rassemblement, où furent prises des décisions à portée historique.
Un indice révélateur de son caractère défensif est le trou situé au-dessus du linteau de l’entrée principale, encore appelé «trou d’échaudage», d’où l’huile bouillante était déversée sur les assaillants qui tentaient de s’introduire à l’intérieur du monastère. Lorsque le monastère était entouré par les assaillants, une petite grotte située à l’Ouest de l’église rupestre de la Transfiguration du Sauveur (l’église du cimetière du monastère) permettait de rejoindre secrètement le monde extérieur ; elle servait ainsi de voie de ravitaillement et d’évacuation des combattants. (…)
En 1839, lorsque ‘Hadji Gerasimos’ en devint l’higoumène, le monastère fut restauré et sa renommée s’étendit. Gerasimos était très actif. Il donna à l’église rupestre l’aspect qu’elle conserve encore de nos jours ; il l’embellit de son iconostase et l’orna de fresques et d’icônes. Il attira les pèlerins qui firent au monastère des dons de valeurs de natures diverses, il acheta des terres et jeta les fondements d’un vrai développement économique.
Les moines du Monastère de la Panagia de Faneromeni enseignaient la lecture et l’écriture, non seulement aux jeunes qui venaient se réfugier au monastère, mais aussi à ceux des villages environnants. Malgré que les envahisseurs turcs aient interdit le fonctionnement des écoles, en vue d’éteindre de la sorte la flamme de la révolution, la première école secrète de Crète se tint au Monastère de Faneromeni. Dans cette école, pendant les sombres années de l’occupation turque, les prêtres-enseignants allumaient dans l’âme des enfants de Crète la flamme de la foi en la religion et en la patrie, ils nourrirent le désir d’un élan de liberté et consolidèrent la décision de lutter dans le cadre de la résistance nationale.
Au Monastère de Faneromeni, à la douce lumière de la veilleuse et de la lampe à huile, les jeunes Chrétiens apprirent à connaître, outre l’Écriture Sacrée, Alexandre le Grand, Constantin Paléologue, l’Empereur de Marbre, et l’antique gloire de l’hellénisme. Au sein de cet atelier de la foi et du patriotisme, ils apprirent l’alphabet, mais aussi la méthode qui aide à sanctifier les pensées, les sentiments et leur contenu, de même que les moyens pouvant efficacement mener au renversement du joug de la turcocratie et à la résurrection de la nation. En ce lieu furent renouvelés la foi en Dieu et la conscience nationale ; l’esprit militant des Crétois fut ravivé et fortifié et leur désir de libérer la nation, augmenté.
La pièce dans laquelle se tenait la classe secrète est située dans l’aile Sud-Ouest du Monastère, à droite de l’entrée principale. Il s’agit d’une grande pièce avec une importante mezzanine, intégrée dans l’édifice et dotée de petites fenêtres, prêtes au combat, comme l’exigeaient les conditions qui prévalaient à l’époque de la construction.
Une des élèves de cette école fut la légendaire Rodanthi, la ‘Kritsotopoula’, fille du protopresbytre de Kritsa, et qui devint plus tard la ‘garde du corps’ du chef Kazanomanolis. Son père l’amena secrètement au Monastère de Faneromeni, alors qu’elle était âgée de cinq ans seulement. Son éducation « dans les voies et les préceptes du Seigneur » qu’avaient entamée ses pieux parents fut poursuivie à la lumière de l’humble flamme de la lampe à huile, et la jeune fille se consacra toute entière aux idéaux éternels de la foi orthodoxe et de la patrie. Rodanthi vénérait le Monastère de Faneromeni comme une vraie école de piété et de patriotisme, à l’aide de laquelle elle réalisa des exploits d’héroïsme et de sacrifice de soi indépassables, ravivant le moral des Crétois réduits en esclavage et suscitant crainte et respect de la part des envahisseurs et occupants turcs. Cette héroïne tua, dans le village de Choumeriako, Hursit Agha, qui avait porté atteinte à son honneur. Elle se déguisa ensuite en homme et s’enrôla sous le nom de « Spanomanolis » (Manolis l’imberbe) dans l’armée du Kapetan Kazanis, devenant un véritable fléau pour les Turcs de la région. Elle mourut au combat, au cours de la bataille de Kontaratos en 1823.
(…) De même, le monastère remplit un rôle de protecteur à l’égard des propriétés de nombreux Chrétiens qui avaient confié leurs biens fonciers en tout ou en partie au Monastère afin de les préserver du pillage de l’occupant turc. En outre, des biens fonciers étaient remis de façon touchante au Monastère, pour qu’il soit fait mémoire de l’âme de certains parents des propriétaires, pour le pardon de leurs péchés. Les Turcs en effet recourraient à tous les prétextes pour priver de leurs terres les Crétois réduits en esclavage, mais ils ne pouvaient entreprendre aucune démarche en ce sens si les terres étaient devenues «vakoufika», c’est-à-dire consacrées à une institution de bienfaisance ; elles étaient alors épargnées. (…)
En 1881, le Monastère comptait sept moines, en 1901, dix-neuf. La Loi Constitutionnelle de 1900 dissout le Monastère de Faneromeni. Celle de 1903 le ré-institue. Il est de nouveau dissout le 08 juillet 1930 et ré-institué le 24 octobre 1935. Pendant l’occupation allemande et italienne, entre 1941 et 1944, de nombreux résistants trouvèrent refuge au Monastère, qui devint leur base. Moines et bergers de Faneromeni cachaient les hommes des forces alliées dans les grottes environnantes, leur offraient l’asile et les aidaient à passer en Égypte.
Enfin, en 1961, la «Charte de l’Église Orthodoxe de Crète» classe le Monastère de Faneromeni comme monument ‘historique et actif’, qui put dès lors continuer, dans le fil de sa longue tradition, à écrire son histoire jusqu’à nos jour, où il compte trois moines, le hiérodiacre Gabriel, le hiéromoine Philaretos et l’Archimandrite Païssios, sous les soins et l’attention du nouveau Métropolite d’Ierapetra et de Siteia, Monseigneur Kyrillos. Ils y servent quotidiennement les offices et y célèbrent la Divine Liturgie conformément à la Tradition de notre Église.
La Fête de la Dormition
Le 15 août, le Monastère historique de Faneromeni célèbre la fête de la Dormition de la Mère de Dieu. (…) Le Monastère est alors un des plus grands lieux de pèlerinage de toute l’île. Les pèlerins viennent déposer devant l’icône miraculeuse de la Panagia leurs problèmes intérieurs ou matériels, leurs demandes de guérisons, ou encore leurs remerciements. Certains font le pèlerinage à pieds, quittant leur domicile le quatorze au soir et marchant toute la nuit pour rejoindre le Monastère au petit matin, avant le début de l’Orthros. Aux yeux des pèlerins, la grotte et l’église rupestre semblent faire partie d’un autre monde, empreint de grâce et de piété. Pendant le carême de la Dormition, de nombreux pèlerins sont hébergés dans les chambres d’hôtes et dans tous les locaux du monastère sommairement aménagés pour les accueillir. Ils ont ainsi l’occasion de participer aux offices quotidiens et au jeûne de la communauté. Ils poursuivent alors une tradition spirituelle séculaire empreinte foi, d’humilité et de prière envers la Panagia, et communient véritablement avec Dieu. La Panagia de Faneromeni leur accorde de nombreuses bénédictions, elle leur offre l’hésychia, et la paix de l’esprit qui les aidera à continuer leur chemin dans leur vie de chaque jour. (…)
Guérisons et événements miraculeux.
La réalité des nombreux miracles qui se sont déroulés dans le Monastère de Faneromeni est attestée par les fidèles qui y ont vu agir la grâce de Dieu par la médiation de la Panagia de Faneromeni. Les nombreux tamas suspendus à la sainte icône miraculeuse sont un signe des miracles et bienfaits offerts généreusement par la Panagia aux Chrétiens.
On rapporte que pendant les dures années de l’entre-deux-guerres, dans la région d’Ierapetra, une maman qui avait déjà trois enfants donna le jour à un quatrième. Malheureusement, alors que celui-ci jouissait d’une bonne santé lors de sa naissance, il fut entièrement paralysé après avoir souffert du froid extrême et du gel qui sévissaient dans le village d’Assaris où ils logeaient, alors qu’il était âgé de quatre ans environ. Suite à sa grande pauvreté, ne pouvant assumer les soins et l’éducation de cet enfant, la maman décida de le confier au Monastère de Faneromeni. Une nuit, elle parcourut à pieds, dans la montagne, la distance qui la séparait du monastère, et elle déposa l’enfant devant la porte d’entrée, se disant «Puisse notre Panagia s’occuper de mon enfant. Soit elle le guérira, soit, elle le prendra auprès d’elle». Le lendemain, les moines trouvèrent l’enfant à l’entrée du monastère. Ils décidèrent de le remettre à la gendarmerie dès qu’ils descendraient du monastère. Mais la nuit suivante, l’higoumène vit en sommeil la Mère de Dieu qui lui dit : «Demain matin, emmène l’enfant que vous avez trouvé devant la porte, et va l’enterrer dans le sable, sur la plage». Le lendemain, l’higoumène fit part de son étrange rêve aux pères de la communauté. Ils ne savaient comment faire. Ce pouvait être un message de la Panagia, mais ils hésitaient à passer à sa mise en pratique. La nuit suivante, l’higoumène vit à nouveau la Panagia qui lui répéta avec force Ses paroles de la précédente nuit. Le lendemain matin, après l’office, le vieil homme annonça à la communauté la nouvelle apparition de la Panagia et Son ordre d’enterrer l’enfant. Mais les frères s’y refusèrent une fois encore. La nuit suivante, le scénario se répéta et la Toute Sainte affirma que si Son instruction n’était pas mise en œuvre, un grand malheur s’abattrait sur la communauté. Le lendemain matin, les pères déposèrent l’enfant sur un drap, parcoururent ainsi la longue et difficile descente vers la plage et ils enterrèrent l’enfant dans le sable, prenant soin de ne pas recouvrir sa petite tête. Remplis d’hésitation, et craignant la confusion qui risquait de survenir, ils remontèrent au monastère. Dans l’après-midi, ils se réunirent pour chanter la Paraclisis à la Theotokos, La suppliant de leur révéler la suite de Son plan. Le lendemain, un villageois tenant un enfant dans ses bras frappa à la porte du monastère. C’était bien entendu celui que les pères avaient enterré. Alors qu’il passait à proximité, l’homme avait entendu des cris. L’enfant lui avait demandé de l’amener au monastère, car il souhaitait y demeurer. La Panagia l’avait entièrement guéri.
Nombreux sont les couples stériles qui viennent devant l’icône de la Panagia de Faneromeni, l’implorant de les aider à avoir un enfant. Tout aussi nombreux sont ceux qui y viennent remercier pour l’enfant qui a vu le jour, et auquel on donne le nom de Maria, Marios, Panagiotis, Despina, Faneromeni, Faneros, etc… Certains demandent à pouvoir y baptiser leur nouveau-né, ou à recevoir la bénédiction des ‘relevailles’.
Dans les années 1980′ vint une femme d’Héraklion, habitée d’un grand désir de d’avoir un enfant. Elle demanda alors à feu la moniale Philothei, qui séjournait alors au monastère, de l’accompagner à l’église pendant la nuit pour y prier la paraclisis. Elles s’y rendirent au milieu de la nuit et psalmodièrent cet office. Lorsqu’il fut terminé, la moniale donna à la femme un morceau de la mèche de la lampe à huile de la Panagia et lui dit : «Tu le mangeras après avoir jeûné». Peu de temps après, cette femme donna naissance à un petit garçon resplendissant de santé. Quand elle l’eût mis au monde, le médecin qui avait procédé à l’accouchement lui demanda : «Avez-vous donné naissance à cet enfant dans le cadre d’un miracle?». La femme, interloquée, répondit «Oui, c’est un miracle, mais pourquoi posez-vous cette question? » «Parce que je vois cette marque sur la cheville du bébé». La maman vit effectivement une petite marque en relief sur la cheville de l’enfant, et cette petite marque avait exactement la taille et la forme du bout de la mèche de la lampe à huile de la Panagia. Et la marque demeura longtemps sur la cheville de l’enfant.
Depuis douze ans, un couple de Chania espérait avoir un enfant. Ils eurent recours à la conception assistée médicalement, mis rien n’y fit. Portant leur fardeau de déception, ils décidèrent de tenter une dernière fois une conception ‘in vitro’. Quelques jours avant la mise en œuvre de celle-ci, la femme avait vu en rêve une dame tout de noir vêtue, debout au sommet d’un escarpement rocher et tenant en ses bras un bébé. Et elle dit à la femme : «Le bébé que je porte en mes bras sera tien si tu viens me vénérer». «Mais qui êtes-vous ? » «La Panagia Faneromeni», répondit la dame, et elle disparut. Le lendemain matin, la femme raconta son rêve à son époux, l’invitant à se renseigner à propos de l’existence d’un lieu où l’on vénérait la Panagia Faneromeni, afin qu’ils puissent s’y rendre à leur tour. Le mari acquiesça, promettant à son épouse, afin de l’apaiser, qu’il chercherait ce lieu. Mais, incrédule, il pensait que tout cela serait oublié en quelques jours. Un peu plus tard, une nuit, la Panagia apparut de nouveau à la femme, lui disant pour la seconde fois : «Viens me vénérer, et le bébé que je porte sera vôtre». Le lendemain, la femme demanda à son mari, les larmes aux yeux, de bien vouloir rechercher l’église ou le monastère où l’on vénérait la Panagia Faneromeni. Mais cette fois encore, le mari accorda peu d’attention à l’événement et se contenta de rassurer sa femme, lui promettant de chercher. La nuit précédant la procédure de conception in vitro, la Toute Sainte Mère de Dieu apparut une fois encore à la femme dans son sommeil. Elle lui dit avec force : «Viens me vénérer et le bébé que je tiens sera vôtre. Si tu ne viens pas j’ouvrirai les bras et jamais tu n’auras d’enfant ». La femme s’éveilla en sanglotant, et très troublée, elle implora son mari d’aller avec elle vénérer la Panagia de Faneromeni. Celui-ci lui répondit : «Allons chez le médecin et procédons à la démarche médicale et je te donne ma parole que dès demain nous saurons où se trouve l’église de la Panagia Faneromeni, et nous irons La vénérer». Ils se rendirent donc à la clinique. Mais la femme ne voulut pas procéder à la préparation de la démarche. Le médecin la voyant stressée et anxieuse conseilla : «Son état ne permet pas de faire quoi que ce soit. Permettez-lui d’aller vénérer la Panagia, et vous reviendrez ensuite ». Le couple s’informa immédiatement et découvrit l’existence du Monastère de Faneromeni, où ils se rendirent pour vénérer la Panagia. C’était en 2000. Ils entrèrent au monastère et montèrent les marches jusqu’à l’entrée de l’église rupestre. La femme émerveillée sanglotait. L’environnement immédiat et l’escarpement rocheux correspondait exactement à celui qu’elle avait vu dans ses trois rêves. Elle s’agenouilla avec crainte et vénération devant l’icône miraculeuse de la Panagia et laissa couler ses larmes.
Quelques jours plus tard, le couple retourna à la clinique pour être examiné par le médecin. A l’issue de l’examen, celui-ci déclara que la procédure in vitro était superflue, la femme étant enceinte de six semaines. Une procédure de conception in vitro lui aurait fait perdre l’enfant qu’elle portait. Lorsque naquit la petite fille, le couple l’amena au Monastère et la fit baptiser sous le nom de ‘Faneromeni’.
Voici quelques années, une mère et son fils vinrent au Monastère. Ils habitaient le village d’Anatoli, près d’Ierapetra. Le garçon était venu au monde avec un grain de beauté à côté de son œil. Au fil des années, le grain de beauté avait grandi et s’était infecté ; il en coulait du sang et du pus, malgré une délicate intervention chirurgicale. Au Monastère, ils prirent de l’huile de la lampe de la Panagia et les jours suivants ils en oignirent le grain de beauté. En très peu de temps, celui-ci disparut sans laisser la moindre trace.
En 1999, lors de la construction de la nouvelle route nationale au pied de la montagne de Faneromeni, un énorme bloc de rocher se détacha de la montagne et vint écraser une excavatrice, piégeant l’opérateur de la machine. Dès que celui-ci put être extrait de l’épave, c’est un pan entier de la montagne qui s’effondra, enterrant complètement l’épave de la machine, sans causer le moindre mal aux ouvriers présents à proximité.
Le jour de Pâques en 2006, un soldat effectuant son service militaire à Siteia vint au Monastère et vénéra l’icône de la Panagia. Lorsqu’il se mit en route pour le retour, il perdit le contrôle de son véhicule qui dégringola la falaise abrupte et se retrouva cent cinquante mètres en contrebas. Lorsque les pompiers atteignirent le lieu où se trouvait le véhicule, ils constatèrent que le jeune militaire ne souffrait que de quelques égratignures. La Panagia l’avait préservé, alors que son véhicule était entièrement détruit.
En 1997, une famille de pèlerins habitant Héraklion arriva au Monastère au début du carême de la Dormition. Ils y observaient ce pèlerinage depuis dix ans. Et les dix fois, ils vinrent de Héraklion au Monastère, toute la famille, … à pieds. Le voyage, couvrant plus de quatre-vingt kilomètres, leur prenait environ deux jours. Interrogés à propos du vœu qu’ils avaient formulé à la Panagia, ils expliquèrent qu’ils avaient découvert dix ans plus tôt que leur petite fille de dix ans souffrait de la leucémie. L’enfant avait subi les traitements médicaux correspondants sans que ceux-ci ne produisent de résultat. Ils étaient donc venus au Monastère avec leur petite fille, à pieds, avaient vénéré la Toute Sainte Mère de Dieu, avaient pris de l’huile de Sa lampe et en avaient oint l’enfant, promettant que si la petite guérissait, ils viendraient en pèlerinage à pieds à Faneromeni autant de fois que d’années dont était alors âgée l’enfant. Et dès les premiers traitements médicaux qui suivirent, la petite fut guérie, complètement.
En 1947 vinrent au Monastère pour les quinze jours du carême de la Dormition une mère et son jeune fils, habitant un village de la Baie de Mirambello. L’enfant souffrait depuis sa naissance d’effrayants cauchemars qui l’éveillaient en pleurs systématiquement chaque nuit. La pauvre mère promit à la Panagia de venir avec son fils au Monastère et d’y vivre tout le carême jusqu’à la fête de la Dormition. La femme était convaincue que la Panagia Faneromeni était celle qui allait guérir son bien-aimé fils unique. Dès la première nuit au monastère l’enfant se calma. Ils assistèrent à tous les saints offices : liturgies, orthros, heures, vêpres, acathiste et complies. Ainsi la Panagia guérit complètement le jeune garçon. Depuis cette année-là, en expression de gratitude, la mère vint chaque année passer les quinze jours du carême au Monastère, jusqu’en ses vieux jours, alors que son fils reçut une instruction avancée et fut ordonné prêtre. Et il servit l’Église jusqu’en sa vieillesse.