“La Ville est Tombée”, mais elle demeure en vie. Voilà le titre de la conférence donnée à Patras en 2002 par Son Éminence le Métropolite Hiérotheos de Naupacte, à propos de la chute de Constantinople. Voici le premier texte d’une série traduisant cette conférence.
Avant d’exposer mon propos, je souligne que le 29 Mai 1453 ne correspond pas à la chute de Byzance, mais à la chute de Constantinople, la Nouvelle Rome. Ceci revêt de l’importance, car, d’État Byzantin il n’y en eut pas. Cette dénomination naquit environ en 1562, de la plume de Jérôme Wolff. Il s’agissait d’un État Romain.
J’ai pu apprendre, en lisant de nombreux études, spécialement ici en Grèce, où nous avons pu bénéficier des travaux de feu le professeur et Père Ioannis Romanides, du professeur et Père Georgios Metallinos et d’autres chercheurs, que les appellations “Byzance” et “État Byzantin” virent le jour un siècle environ après la chute de l’Empire et de sa capitale, Constantinople. On sait que Constantin le Grand ne bâtit pas un empire nouveau. Il transféra la capitale de l’empire, de Rome à l’antique cité de Byzance et il en changea le nom en Nouvelle Rome. Pus tard la ville fut connue sous le nom de Constantinople en l’honneur de son fondateur. La capitale fut donc transférée, tout comme elle l’a été à nouveau, cette fois vers la Grèce, lorsque naquit la Nation Grecque. La première capitale était établie à Nauplie et fut transférée ensuite à Athènes.
Outre ce qui a été dit par les professeurs précités, je souhaite également faire mention du livre récent d’un byzantiniste, Professeur à Oxford, Cyril Mango, et portant comme titre Byzantium : The Empire of the New Rome. Il y indique notamment : «Quant au nom ‘byzantin’, on peut formuler (et on a formulé) de sérieuses objections à l’égard de sa pertinence. Toutefois, dans la mesure où ce terme a prévalu, le rejeter serait démarche fort scolastique; il suffit d’admettre que son usage relève de la simple convention.
En réalité, il n’y eut évidemment jamais d’«Empire Byzantin». Il exista un État Romain dont le centre était Constantinople. Ses habitants se donnaient les noms de «Romains», ou simplement de “Chrétiens”, et leur pays était la Romanie.»
Évidemment, comme chacun le sait, à la veille de la chute de la Romanie-Byzance, il ne s’agissait plus de l’ancien grand Empire aux vastes territoires. Il n’en demeurait que la ville de Constantinople et les régions avoisinantes, avec un nombre limité de résidents et de combattants, car toute l’Asie Mineure et la Thrace orientale avaient été terrassées par les Ottomans. Un siècle auparavant, le 2 Mars 1345, les Ottomans avaient mis le pied en Thrace pour la première fois, à Gallipoli.
Le texte original grec a été traduit avec l’appui de la traduction anglaise proposée sur l’excellent blogue Mystagogy.