«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...» (Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée) 1
L’homélie ci-dessous est intégrée dans le recueil intitulé «Saint Luc de Crimée, Oeuvres Choisies» («Избранные творения» page 81. Éditeur :Sibirskaia Blagozvonnitsa; Moscou; 2010).
«Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi arrivera-t-il aux jours du Fils de l’homme. Les hommes mangeaient et buvaient, ils se mariaient et mariaient leur filles, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint qui les fit périr tous. Et comme il arriva aux jours de Loth : les hommes mangeaient et buvaient, ils achetaient et vendaient, ils plantaient et bâtissaient ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit périr tous : ainsi en sera-t-il au jour où le Fils de l’homme paraîtra. En ce jour, que celui qui sera sur le toit, et dont les effets seront dans la maison, ne descende point pour les prendre ; et que celui qui sera aux champs ne revienne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Loth.» (Lc.17;26-32).
Quand un terrible ouragan fait rage et détruit tout, quand un énorme incendie brûle des villes entières, quand les maisons s’effondrent lors d’un terrible tremblement de terre et que la terre s’installe, alors personne n’a besoin de se souvenir de ses affaires, on ne peut pas regarder en arrière, mais juste se sauver, dès que possible, de cette colère de Dieu.
Et le jour où, exactement, la foudre, scintillera d’un bord du ciel à l’autre, quand le signe du Fils de l’Homme apparaîtra soudainement dans le ciel, quand le Fils de Dieu viendra dans la gloire pour nous juger tous, ce sera beaucoup, beaucoup, plus terrible, plus terrible que même ces terribles malheurs. Ce jour-là, personne n’aura besoin de se souvenir du passé, celui qui sera dans son champ ne devra pas essayer de courir après ses affaires, tous devront juste se sauver, vraiment se sauver. «Je vous le dis : en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans le même lit, l’une sera prise et l’autre laissée ; de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée. Ils lui dirent : « Où sera-ce, Seigneur?» Il répondit : «Où sera le corps, là s’assembleront les aigles».
C’est ainsi qu’il se produira une séparation tout à fait, mais tout à fait, inattendue pour les hommes: tous ceux sur lesquels les anges de Dieu auront apposé le sceau, le sceau de la justice, le sceau de l’élection, ils seront pris, ils seront élevés à la rencontre du Juge du monde, et les autres, ceux qui sont les plus proches d’eux, si proches qu’ils ont dormi ensemble, travaillé ensemble, les autres, ils resteront. Ceux qui resteront, que leur arrivera-t-il? Ils seront la proie des anges des ténèbres; ils ne seront pas pris comme ceux qui ont le sceau des justes, les anges de la lumière, et ils seront tourmentés par les anges du malin, car le Seigneur a dit : là où sera le cadavre, se rassembleront les aigles.
J’ai vu dans les montagnes de l’Asie Centrale, comment les aigles déchiraient le cadavre d’un cheval: les aigles, ces oiseaux terribles, énormes volaient dans une multitude, Dieu sait d’où ils arrivaient, et ils s’abattaient sur le cadavre et le déchiraient encore et encore. Il en sera ainsi en ce jour terrible. Alors il y aura le cadavre de cette malheureuse humanité qui aura rejeté la foi en Dieu, rejeté le Christ et sera devenue spirituellement morte.
Ce cadavre de l’humanité impie sera tourmenté par les anges du malin infiniment plus terribles que les aigles qui déchiraient le cadavre du cheval, et ce cadavre sera tourmenté pendant les siècles des siècles.
Voilà le tableau terrible que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ dévoile; ce sont Ses paroles, Ses paroles, que j’ai clarifiées, j’ai essayé de peindre un tableau terrible dans vos cœurs, afin que votre cœur frémisse, que vous réfléchissiez bien à l’avance à ce jour terrible, que vous pensiez que les uns seront pris pour aller à la rencontre du Seigneur, pour la joie éternelle, et que les autres demeureront, pour être déchirés, ils resteront comme un cadavre pour être déchirés par les aigles.
Rappelez-vous tous cette image et craignez-la. Nous, les prêtres, traçons sur votre front avec de l’huile sanctifiée le sceau du signe de la Croix. C’est une petite ressemblance avec ce signe que tracent mystérieusement, invisiblement sur nous les Anges de Dieu, envoyés par Dieu pour sceller du sceau des justes le corps qui en sont dignes. Que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ vous accorde à tous ce sceau!
Amen.
Traduit du russe
