«... en 38 années de sacerdoce presbytéral et épiscopal, j'ai prononcé environ 1250 homélies, dont 750 furent mises par écrit et constituent douze épais volumes dactylographiés...»
(Le Saint Archevêque Confesseur et chirurgien Luc de Crimée)
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Homélie prononcée par Saint Luc de Crimée, le 13 août 1948, le vendredi de la septième semaine après la Pentecôte. Elle est intégrée dans le recueil intitulé «Hâtez-vous à la suite le Christ» (Спешите идти за Христом
«Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi» (Jean 14,1). Votre cœur ne se troublerait-il pas ? Ne se troublerait-il quand vous regardez ce qui se passe autour de vous ? Ne se troublerait-il pas quand vous tombez en tentation, quand le Seigneur vous envoie une épreuve, quand vous avez à supporter l’affliction, quand la tristesse domine votre cœur? Oui, alors, votre cœur se trouble.
Mais le Seigneur dit : «Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi». Cela seulement est nécessaire : seulement croire en Dieu, croire en notre Seigneur Jésus Christ. Cette foi chassera de nous tous les troubles. Elle constitue le seul refuge au milieu de vos afflictions, de vos tentations, de vos troubles.
«Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place». Mais de quelle «Maison de Son Père» le Christ parle-t-il ? Il s’agit bien sûr d’une expression figurée. Dieu n’a pas de palais semblable à un palais impérial, avec de nombreuses chambres pour la suite et les parents de l’empereur. Il n’a aucune demeure matérielle et visible. Que signifient ces mots du Christ au sujet des nombreuses demeures de Notre Père du Ciel ?
Voici ce que cela signifie. Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, prépare son sort futur. Si notre cœur est rempli de foi, d’espérance et d’amour, nous nous préparons une vie bienheureuse pour l’éternité car notre cœur est loin de la voie des injustes. Et tous, chacun à sa mesure, nous parvenons à une certaine pureté de cœur, chacun d’entre nous a une certaine mesure de foi, d’espérance et d’amour.
Certains grands saints furent de véritables anges au cours de leur vie sur cette terre, et malgré leur corps, ils parvenaient à s’élever à des hauteurs inhabituelles, en termes de connaissance de Dieu. Et ils recevaient de précieux dons du Saint Esprit. Pareils saints, lorsqu’ils passaient à la vie éternelle, parvenaient à une forme de communion avec Dieu la plus profonde, la plus pure et la plus directe. Car au cours de leur vie terrestre, leur cœur avait été un temple de Dieu.
Nous sommes loin d’une telle pureté. A quoi pouvons-nous nous attendre ? Si nous ne commettons pas de fait absolument hors la loi, nous ne mériterons pas un tourment éternel. Donc, joie et paix nous attendent pour la vie éternelle. Mais dans la mesure où notre cœur est tout de même extrêmement éloigné de la mesure de pureté à laquelle parvint le cœur des justes, dans la mesure où notre cœur contient encore de nombreuses impuretés, nous ne sommes pas aptes à la forme de communion avec Dieu la plus profonde, la plus pure et la plus directe à laquelle accédèrent les saints. Nous ne pouvons vivre dans les étincelantes demeures où séjourne Dieu Lui-même. Nous n’en sommes pas encore dignes. De plus petites demeures nous ont été préparées, car nombreuses sont les demeures dans la maison du Père Céleste. Il en est de grandes et glorieuses, des moyennes et aussi des petites. Et Dieu nous donnera l’une ou l’autre de ces demeures, en fonction de nos mérites, à la mesure de la purification de notre cœur. Mais ceux mêmes qui résident dans les plus petites demeures accèderont au perfectionnement ininterrompu et sans fin de leur âme au cours de la vie éternelle. Ce qu’ils n’auront pas été capables d’accomplir pendant leur vie terrestre, ils le feront dans ces petites demeures. Et progressivement, leur esprit s’élèvera, au fur et à mesure, ils seront sanctifiés et illuminés par Dieu. Et comme les grands saints, c’est la joie éternelle qui les attend.
Le commandement de Jésus Christ «Soyez parfaits, comme est parfait Mon Père Céleste» (Mat.5,48) est une consolation pour nous, Chrétiens faibles et mauvais, loin de toute perfection. Nous en sommes loin. Mais ne nous décourageons pas. Si nous sommes de mauvais Chrétiens, nous savons toutefois, que chez notre Père Céleste, il y a de nombreuses demeures. Si seulement nous n’étions pas de si grands et pénibles pécheurs, qui haïssons Dieu, qui blasphémons, ceux dont le Saint Apôtre Paul parle dans sa Première Lettre aux Corinthiens : «Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le Royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu» (1Cor. 6,9-10). Mais si vous n’êtes pas pareils à eux, alors ne désespérez pas d’accéder à une demeure préparée pour vous dans la Maison du Père des Cieux. Car plus loin, le Seigneur, poursuivant son propos dit : «Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place» (Jean 14,2). Si vous ne Me croyez pas tout à fait, Je vous le dis : «Je vais m’en aller et Je vous préparerai des demeures dans la maison de Mon Père» C’est aux apôtres qu’Il a dit cela, mais à travers eux, c’est à tous les Chrétiens qu’Il l’a dit. Vous devez savoir cela.
« Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.»(Jean 14,3). Il a préparé une place pour Ses apôtres, Il a préparé une place pour tous ceux dont le cœur est pur, ceux qui sont dignes de converser avec Dieu. Quand Il dit qu’Il reviendra, de quelle venue parle-t-Il? Non pas de Sa seconde et glorieuse Parousie. Il nous parle à travers Ses apôtres, nous disant que si nous observons les commandements de Dieu, Son Père des Cieux nous aimera et Il reviendra avec Son Père et créera des demeures pour nous. Il est revenu. Il est revenu souvent, clairement, sous une forme visible, Il est revenu auprès de Ses apôtres. Il est revenu auprès de Ses martyrs pendant qu’ils enduraient des supplices insupportables, et Il les confortait. Aujourd’hui encore, Il revient habiter le cœur des bons et des justes. Il reviendra lorsque sonnera notre dernière heure. Il l’a dit aux apôtres. Et Il vint en effet accueillir leur âme quand ils moururent en martyrs, d’une mort effroyable. Car tous, sauf Saint Jean le Théologien, moururent de la mort des martyrs. Il reprit leur âme. Il reviendra et reprendra l’âme des justes, l’âme des purs, l’âme des bons.
«Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin?» (Jean 14,4-5). Que répondit le Christ à Thomas ? Il répondit : « Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14,6). Pour chacun d’entre nous, Il est le chemin qui mène au Royaume de Dieu. Il nous indiqua le chemin, Il nous donna Ses commandements qui, si nous les observons, nous conduiront au Royaume de Dieu.
Lui, la Vérité, a manifesté au monde la sainte vérité une. Il manifesta Ses enseignements à Ses disciples, manifesta Sa personnalité divine, Son amour pour le monde, inconcevable, dépassant toute mesure, qui s’écoula de la Croix du Golgotha.
C’est pourquoi vous devez croire que Lui, notre Seigneur Jésus Christ, est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il donne la vie vraie, pure et sainte. « Nul ne vient au Père que par moi.» Souvenez-vous de ces paroles : Il est notre chemin vers Dieu, notre chemin vers le Royaume de Dieu, et personne ne parvient au Père sinon par ce chemin. Rappelez-vous de cela. Croyez en Lui de tout cœur, accomplissez Ses commandements, prenez la ferme décision de cheminer par la voie qu’Il a montrée. Car c’est ainsi seulement que vous pourrez aller au Père des Cieux, et que s’ouvrira pour vous l’entrée du Royaume des Cieux.
Que Notre très bon et miséricordieux Seigneur Jésus Christ daigne nous accorder cela, à chacun de nous ! Amen.
Traduit du russe
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