Écrits
Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie de Son Éminence le Métropolite Ioann (Snytchev) de Saint-Pétersbourg et Ladoga, de bienheureuse mémoire, prononcée en 1971. L’original russe a été publié dans le livre «La Voix de l’Éternité. Homélies et enseignements» (Голос вечности. Проповеди и поучения), publié à Saint-Pétersbourg en 1994, par les éditions Tsarskoe Delo, pages 194 à 197.
Le thème de cette homélie la replace de façon caractéristique à l’époque des persécutions de l’Église par les autorités soviétiques. Certains aspects des temps difficiles que nous vivons confèrent au texte une pertinence renouvelée. N.d.T.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!
Aujourd’hui, frères et sœurs bien-aimés, nous glorifions les premiers parmi les apôtres, Pierre et Paul. Nous les glorifions non seulement pour leur vie chrétienne vertueuse, non seulement pour leurs œuvres salvatrices, leur contribution à la diffusion de la Bonne Nouvelle du Christ, nous les glorifions parce qu’ils furent les témoins fidèles des événements évangéliques.
Nous savons qu’il existe des gens qui nient l’existence historique du Christ Sauveur, qui s’efforcent de nier tout ce qui est divin, tout ce qui contribue au salut de l’âme humaine. Et ces gens qui n’admettent pas le fait de l’apparition du Christ sur terre, nient aussi l’existence des premiers parmi les apôtres, Pierre et Paul. Comment pouvons-nous dissiper cette confusion? Comment réfuter la fausseté de ce sophisme? Eh bien, il s’avère que les saints apôtres Pierre et Paul sont nos meilleurs auxiliaires en cette tâche importante. Comme je vous l’ai dit, ils furent les témoins des événements historiques qui se produisirent à l’époque de l’apparition du Christ sur terre. Tournons-nous donc vers les épîtres de ces glorieux apôtres. N’y trouvons-nous pas les témoignages qui prouvent d’une part l’existence historique des apôtres eux-mêmes, et d’autre part la véracité du passage sur terre du Christ Sauveur et de tout l’enseignement qu’Il nous prêcha? Ouvrons l’Épître de l’Apôtre Paul aux Galates. Dans le deuxième chapitre de celle-ci, l’Apôtre indique qu’il va à Jérusalem pour y rencontrer l’Apôtre Pierre. Voici, bien-aimés frères et sœurs, le premier témoignage de ce que Pierre n’est pas une figure imaginaire, un personnage mythique. Jugez vous-mêmes : si l’Apôtre Paul écrit une épître à une communauté toute entière et y affirme qu’il a séjourné auprès de Pierre pendant quinze jours et a vu l’Apôtre Jacques, pourrait-il parler ainsi aux nombreux membres de cette communauté de personnages qui n’existent pas? Ce serait absurde! Cette communauté pourrait lui répliquer : «Écoute donc, frère Paul, tu nous écris au sujet de soi-disant apôtres Pierre et Jacques. Mais ils n’existent pas! De quoi es-tu donc occupé à nous bourrer le crâne?» Auraient-ils pu répliquer cela? Bien sûr. Mais ils ne l’ont pas fait. Parce qu’ils connaissaient bien Pierre, personnellement.
Et maintenant, écoutez le témoignage de l’Apôtre Pierre au sujet de l’Apôtre Paul, car d’aucuns considèrent aussi l’existence de Paul comme une mystification. Dans la deuxième épître conciliaire, Pierre fait directement référence à son frère Paul en indiquant que dans ses épîtres, il y a des passages maladroits.
Bien-aimés frères et sœurs, rien qu’en ces deux exemples, nous voyons le témoignage des apôtres Pierre et Paul eux-mêmes au sujet l’un de l’autre et des vérités qu’ils reçurent de notre Sauveur, d’autant plus que l’un d’eux (Pierre) fut le témoin des actes du Christ. Dans sa deuxième épître, l’Apôtre Pierre écrit : «Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne»(2P.1;16-18). Voilà un témoignage de l’Apôtre Pierre au sujet du Christ.
L’autre, l’Apôtre Paul témoigne de ce qu’il a connu le Christ lorsqu’il approchait Damas pour y appréhender les Chrétiens et les livrer à la torture. Pendant le premières années de ses vie, quand il était encore le jeune Saul, le futur apôtre était un disciple de l’hérésie pharisienne et un persécuteur de l’Église du Christ.
C’est pourquoi, suintant de menace et de haine contre les chrétiens, il se précipitait à Damas pour y trouver les confesseurs du nom du Christ, les enfermer dans des cachots, et les soumettre à une mort terrible. Mais alors que Saul s’approchait de la ville, une lumière venue du ciel resplendit soudainement, et il se prosterna dans la crainte, entendant une voix qui disait: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?». Alors Saul demanda: «Qui es-tu, Seigneur?» La voix répondit «Je suis Jésus, que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre l’aiguillon… Lève-toi et va à Damas, et là on te dira tout ce que tu dois faire.» Et en effet, quand Saul fut à Damas, l’Apôtre Ananias, sur l’ordre de Dieu, vint à lui et présida au Mystère de son Saint Baptême. À partir de ce moment-là, le persécuteur Saul est devenu l’Apôtre Paul, fervent prédicateur de l’Évangile du Christ.
Les Apôtres Pierre et Paul ont témoigné de la vérité de la doctrine chrétienne par leur martyre. Et aujourd’hui, frères et sœurs bien-aimés, célébrant leur mémoire, nous glorifions et magnifions les témoins de la vérité de l’Évangile, les témoins fidèles des œuvres du Christ. Réjouissons-nous, réjouissons-nous, et affermissons-nous encore plus dans la vérité du Christ, afin que nous marchions sans relâche sur le chemin du salut et que nous atteignions la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur, à qui reviennent, avec le Père et le Saint-Esprit, l’honneur et la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Traduit du russe
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