Le texte ci-dessous est la première partie de la traduction d’un original russe de Madame Svetlana Rybakova «Раз пришли, прочитайте молитовку» publié sur le site du Monastère Sretenski. Ce texte est développé autour du miracle de l’apparition spontanée d’une icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans un petit village du Sud-Ouest de la Russie en l’an 2000. Il est introduit par la phrase suivante : Dans l’Oblast de Samara, au début de ce siècle, apparut une icône non faite de main d’homme, l’icône «Fleur Inflétrissable» de la Très Sainte Mère de Dieu. Dans le raïon de Sergueevski, au village de Tchernova, dans l’humble maisonnette d’Ekaterina Ivanovna Malyguina, vétéran de la Guerre Patriotique, et femme profondément croyante de 87 ans, le 16 avril 2000 apparut sur la vitre d’une fenêtre une icône, non-faite de main d’homme, de la Sainte Vierge Mère Marie avec l’Enfant-Dieu.
Pour l’hiver, Ekaterina Ivanovna avait protégé d’une toile cirée celle des fenêtres sur laquelle le vent soufflait le plus fort. Au printemps, elle décida d’ôter cette couche de protection qui avait coupé les vents froids. Quelle ne fut pas la stupéfaction de la femme quand soudain elle aperçut l’icône… «La moitié de la fenêtre luisait comme le feu. Il y avait comme quelque chose de blanc sur la vitre, et au milieu, le visage de la Très Saine Mère de Dieu avec l’Enfant. Je pleurais de joie. Seigneur, à moi, pécheresse apparaissait la Très Sainte Mère de Dieu…». Read more
Le texte ci-dessous est la traduction d’un original russe de Madame Elena Dechko publié le 4 mai 2023 sur le site Pravoslavie.ru Инок Ферапонт и весенний ливень. Ce texte fait référence à un des trois jeunes moines d’Optino Poustin’ qui, le 04/18 avril 1993, alors que la Liturgie de Pâques venait de se terminer, à la pointe de l’aube, furent assassinés par l’ennemi du genre humain, le Père Vassili et les moines Théraponte et Trophime, devenus les plus récents «néomartyrs d’Optino». Ils n’ont pas encore été glorifiés, mais les miracles opérés par leur intercession ne se comptent plus.
Voici quinze ans, Ania entrait dans le monde de la foi. Très vite, elle tint en ses mains le livre «Pâques rouge» de Nina Pavlova, consacré au Désert d’Optino, aux premières années de sa restauration et aux trois moines assassinés le jour de Pâques, le hiéromoine Vassili, et les moines Trophime et Théraponte. Ania lut le livre plusieurs fois à la suite, sanglotant comme une néophyte. (Mais qui n’a pas versé de larmes en lisant ces pages?). Tout cela la pénétra si profondément qu’elle finit par considérer les trois moines comme des membres de la famille, littéralement comme les grands frères avec lesquels elle avait passé toute son enfance. C’est surtout le moine Théraponte qui était du goût de son âme, celui dont on dit qu’il enfonçait sa skoufa si profondément sur ses boucles blondes qu’on ne lui voyait plus les yeux.
Lors d’un jour de mai clair et doux, Ania rendit visite à une amie qui venait tout juste de se marier, et qui vivait dans une des ruelles croisant l’Arbat. Elles restèrent longtemps à boire le thé et à discuter de tout le monde, assises dans une pièce aux très hauts plafonds et aux grandes fenêtres profondément «enfoncées» dans l’épaisseur du mur, contenant des meubles inhabituels, même pré-révolutionnaires et même un lustre ancien, incroyablement beau, suspendu au-dessus de la table ronde. Finalement, Ania se prépara à rentrer chez elle.
Excuse-moi, mais j’ai l’impression que je ne vais pas t’accompagner, dit son amie. Quelque chose m’a fatiguée et je vais me coucher et faire une sieste, peut-être, jusqu’à ce que mon mari rentre du travail.
Bien sûr, repose-toi!, acquiesça Agnia. D’ailleurs, pourquoi m’accompagner, je peux très bien marcher seule jusqu’au métro.
Elles prirent congé, Ania traversa le porche d’entrée et se retrouva devant la rue,… sous la pluie! Et quelle pluie, il en tombait vraiment des seaux! Plongées dans leur conversation, les amies n’avaient pas fait attention à ce qui se passait au-delà des fenêtres, et la pluie était «ensoleillée», c’est-à-dire que le soleil brillait et que la pluie s’abattait abondamment.
La porte d’entrée était surplombée d’un petit auvent, joliment soutenu des deux côtés par des boucles en fer forgé, mais Ania devait se reculer et s’adosser à la porte, pour se mettre à l’abri de cette douche inattendue. Debout, elle sentait la poignée de porte dans son dos, et perplexe, elle pensa: que faire? La pluie tombe uniformément et avec force, il est vraiment clair qu’elle ne va pas arrêter dans les moments qui suivent. Le métro ne se trouvait pas à une grande distance, mais y marcher sous une averse pareille, ce n’était pas possible ; elle serait trempée jusqu’aux os au bout de vingt pas. Il était malaisé de retourner auprès de son amie puisque celle-ci avait fait part de son intention de se coucher et de se reposer; elle devait déjà somnoler. Elle passa dix minutes à laisser ses pensées parcourir ce dédale, et la pluie n’avait fait que se renforcer. Que faire?
Ania regardait cette eau vivifiante qui coulait du ciel: comme elle lavait le jeune feuillage des arbres, scintillait toute rose dans les brisures des rayons du soleil, les gouttes frappaient comme des boules élastiques sur l’asphalte, se pulvérisant en de minuscules fontaines au moment du contact, et les pensées d’Ania revirent à «Pâques rouge». Très récemment, Ania l’avait relu, et l’histoire ne lui sortait pas de la tête.
«On dit que les trois moines d’Optino aident ceux qui s’adressent à eux, et même aux demandes domestiques les plus ordinaires, ils ne refusent pas leur aide. Jusqu’à “envoyer” des assistants pour bêcher le jardin ou coller le papier peint. Ou retrouver un chat disparu. Et si je demandais maintenant l’aide du Moine Théraponte? Aide-moi donc, Père Théraponte, à aller jusqu’au métro. Eh bien, comment pourrait-il aider dans pareille situation? Va-t-il faire cesser la pluie?». Ania leva les yeux vers le ciel et observa de près si les courants de nuages qui passaient avec précipitation s’affaiblissaient. Mais la pluie ne se calmait pas, au contraire: des bulles se formaient sur les flaques d’eau, ce qui est considéré comme une preuve solide de la persistance de l’averse. «Mouais… Visiblement, le Père Théraponte n’est pas en mesure d’interrompre une telle averse…».
Soudain, quelqu’un frappa à la porte derrière son dos, tentant de l’ouvrir, et l’amie apparut sur le seuil, tenant à la main un grand parapluie bleu. Elle s’écria : «Mais tu es restée plantée là tout ce temps?! Je me suis allongée sur le sofa, sans parvenir à m’endormir, et j’ai décider d’aller au magasin acheter du lait. Mon mari aime beaucoup en verser dans son thé. Allons, viens, je t’accompagne jusqu’au métro!» Elle déploya un immense parapluie d’homme, et les deux amies, enjouées pour une raison inconsciente, avancèrent à grands pas parmi les flaques, sous l’accompagnement joyeux de la tiède et persistante averse printanière.
Traduit du russe Source
A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 275 à 278 de l’édition russe.
– Geronda, certains mettent en doute toute la Providence Divine.
Mais comment est-il possible de prendre l’histoire du Christ pour une fable? Et bien sûr, tout ce qu’écrivirent au sujet du Christ les prophètes qui vécurent sept siècles avant Lui et parlèrent de Lui avec tant de détails, cela ne fait pas réfléchir tous ces gens? Dans l’Ancien Testament, on mentionne même avec exactitude la somme pour laquelle le Christ allait être trahi1 , et le fait que les Juifs ne placèrent pas cet argent dans le trésor du temple car il était le prix du sang, et qu’ils allaient s’en servir pour acheter une parcelle de terre pour y enterrer les étrangers2. Ce qu’ont prophétisé Zacharie et les autres prophètes s’est accompli jusque dans les détails. Tout est tellement clair! Les détails sont minutieux! Les Saintes Écritures indiquent même ce que l’on fit des vêtements du Christ3. Et tout cela fut dit de nombreuses années avant Sa Nativité. Mais comment alors, après tout cela puis-je admettre l’idée d’incroyance? Plus tard, nous voyons l’Apôtre Paul. C’était un persécuteur des chrétiens, et il se dirigeait vers Damas dans ce but. En chemin, le Seigneur lui apparut et lui dit : «Saul, Saul, pourquoi Me persécutes-tu?» «Qui es-Tu, Seigneur?», demanda Saul. «Je suis le Christ que tu persécutes», lui répondit le Seigneur. Ensuite, le Christ informa Ananias, qui baptisa le persécuteur. Que d’amertume l’Apôtre Paul dut-il avaler après cela, que d’exploits ascétiques dut-il accomplir, prêchant dans toutes les nations! Après vinrent les martyrs. Onze millions de martyrs! Eh bien, quelque chose n’aurait pas fonctionné pas dans la tête de chacun d’eux? Comment peut-on oublier tout cela? L’homme qui lit un tant soit peu l’Évangile peut-il ne pas croire? Peut-être que si les Évangiles contenaient plus encore de détails, cela aiderait beaucoup de gens à croire. Mais Dieu n’a expressément pas permis cela, pour que les gens soient passés au crible, pour qu’on sache clairement qui L’aimera, qui se sacrifiera pour Lui, sans attendre de miracle ni rien de la sorte. Je pense que quel que soient les blasphèmes qu’entend l’homme rempli de philotimo 4, ils ne le touchent pas, ils ne l’influencent pas.
Il faut croire en Dieu avec philotimo, et ne pas demander de miracle. Tu sais comme je suis troublé quand des adultes viennent me dire qu’ils voudraient voir un petit miracle qui leur permettrait de croire. S’ils étaient encore enfants, ils auraient une excuse liée à l’âge. Mais dire que «pour croire, il faudrait voir quelque chose», alors que soi-même, on ne fait rien pour le Christ, c’est si vil. Et même s’ils voyaient un miracle, cela leur serait-il utile? Ils diraient que c’est de la magie ou quelque chose du genre. «Augmente notre foi»(Lc17;5)
– Geronda, comment se fait-il que certains saints, anciens et nouveaux, savaient quand allait arriver leur dernière heure ou quand un événement particulier allait se produire.
Ce qui les distinguait, c’est leur grand philotimo, leur grande simplicité, leur humilité et leur foi. Il ne mêlaient pas à leur vie la logique, qui déstabilise et ruine la foi. La foi, quelle grande chose! Vous avez vu que l’Apôtre Pierre, par sa foi, a marché sur l’eau, mais dès que la logique s’en mêla, il se mit à couler. Vous ai-je déjà parlé du Père Charalampos qui vivait encore il n’y a pas si longtemps au Monastère de Koutloumoussiou ? Il était tout simple, ardent au labeur, et c’était un moine de grande spiritualité. Quand il était vieux, une méchante grippe le cloua au lit. Le médecin ordonna aux moines du monastère de ne pas le quitter de l’œil parce qu’il ne lui restait plus guère de temps à vivre. Entendant cela, le Père Charalampos sous sa couverture intervint : «De quoi te mêles-tu? Moi, tant que Pâques n’est pas arrivée et que je n’ai pas dit «Christos Anesti!», je ne mourrai pas». Et effectivement, deux mois quasiment passèrent, et Pâques arriva. Il dit «Christos Anesti!», reçut les Saints Dons et s’endormit paisiblement dans l’éternité. Ce geronda tout simple, plein de philotimo était devenu un vrai enfant de Dieu, et avec Dieu, il désigna le jour de sa propre mort! – Geronda, comment renforcer la foi?
La foi se renforce par la prière. L’homme qui n’a pas cultivé la foi en lui-même dès son enfance, mais qui est disposé à le faire, il peut la faire grandir par la prière en demandant au Christ d’augmenter sa foi. Nous devons demander au Christ d’augmenter notre foi et de la faire grandir. Que demandèrent les Apôtres au Christ? «Augmente notre foi». Si tu dis augmente, cela signifie que tu te confies à Dieu. Car si l’homme ne se confie pas à Dieu, qu’est-ce que Dieu pourrait augmenter en cet homme? Nous devons demander à Dieu d’augmenter notre foi non pour faire des miracles, mais pour L’aimer plus. Tout contribue à l’augmentation de la foi en Dieu, tant les fleurs que les sauterelles, les étoiles et la foudre. Nous voyons tout cela, mais nous n’en tirons aucun profit car nous acceptons les «télégrammes», les pensées que nous envoie l’ennemi. Par exemple, s’il n’y avait pas le sel, la mer pourrirait. Toutefois, si un homme dépourvu de foi analyse de l’eau de mer dans son laboratoire, il n’en tire aucun profit car il n’a pas purifié son propre cœur du sel. Si l’homme travaillait avec philotimo, avec de bonnes pensées il verrait même ce qui lui semble absurde d’un œil différent, à l’aide de l’éclairage de Dieu. Et il rendrait gloire à Dieu.
Traduit du russe
Source : Преподобный Паисий Святогорец «Слова. Том II. Духовное пробуждение». Издательство:Орфограф, Москва. Pp. 275-278.
A ce jour, trois volumes des Paroles de Saint Païssios l’Athonite ont été traduits en français. Alors que les six volumes en grec ont été traduits en russe depuis des années. Le texte ci-dessous est la traduction d’un extrait du volume II L’Éveil Spirituel, dont la traduction russe a été publiée en 2001 aux Éditions Orthograph à Moscou. Le présent texte sera sans doute moins fidèle à la lettre de l’original grec que la traduction française officielle que nous attendons tous, mais malgré cela, les lecteurs francophones auront un avant-goût de ce que nous attendons tous et que la patience nous proposera dans plusieurs années peut-être, lors de la parution de ce volume en français. Il s’agit ici d’un extrait du chapitre 2 de la quatrième partie, pages 273 à 275 de l’édition russe.
– Geronda, je suis perturbée par des pensées d’incroyance qui s’abattent sur moi.
Le fait que tu sois perturbée et que tu n’acceptes pas ces pensées, cela signifie qu’elles viennent du mauvais. Parfois, Dieu permet que nous ayons des doutes ou une hésitation dans notre foi, pour vérifier nos dispositions et notre philotimo 1 . Mais notre Dieu, ce n’est pas une fable, comme celle au sujet de Zeus, Apollon et les autres soit-disant «dieux». Notre foi, elle est vraie et vivante. Nous avons une nuée de saints (Heb.12;1), comme l’écrit l’Apôtre Paul. Ces gens connurent le Christ, ils firent l’expérience d’une relation personnelle avec Lui, et ils se sacrifièrent pour Lui. A notre époque aussi, il y a des gens qui se consacrent à Dieu et qui font l’expérience d’états célestes. Ils sont en contact avec les anges, avec les saints, et même avec le Christ et la Très Sainte Mère de Dieu. Pour t’aider, je vais te raconter quelque chose à mon sujet. Tu vois, moi aussi, je «donne mon sang», je parle d’actions pour aider les autres.
Voyant comment les connaissances recueillies par l’homme chassent la foi hors de lui, je veux la renforcer, en racontant quelques événements dans le domaine de la foi.
Quand j’étais petit, nous vivions à Konitsa. Je lisais beaucoup de vies de saints, et je les donnais à lire à d’autres enfants, ou je rassemblais les copains et nous lisions ensemble. Je me réjouissais particulièrement des grands saints, héros de l’ascèse de la foi et du jeûne qu’ils s’imposaient, et j’essayais de les imiter. Mon jeûne eut pour conséquence que mon cou ressemblait à une queue de cerise. Les copains se moquaient de moi: «Ta tête va tomber». Qu’est-ce que j’ai enduré à cette époque !… Mais laissons ça. Mon frère aîné, voyant que je devenais malade à cause des jeûnes craignit que je ne puisse terminer l’école, me prit les brochures avec la vie des saints que j’étais en train de lire. Une fois, un de nos voisins, appelé Costas, dit à mon frère : «Je vais lui remettre le cerveau en ordre. Je vais faire en sorte qu’il jette les livres qu’il lit et qu’il arrête le jeûne et les prières». Eh quoi, il vint me trouver. J’avais environ quinze ans, alors. Et il m’enseigna la théorie de Darwin. Il parla et parla, jusqu’à ce que j’en perde la tête. Et avec la tête toute embrouillée, je me précipitai directement dans la forêt, à la chapelle de Sainte Barbara. Y entrant, je demandai au Christ : «Mon Christ, si Tu existes, apparais devant moi!». Je répétais cela sans cesse, en faisant des métanies. C’était l’été. La sueur dégoulinait le long de mes bras, j’étais trempé. Finalement, je m’écroulai de faiblesse. Mais je ne vis rien, ni n’entendis rien. Eh bien, il s’avère que Dieu ne m’aida pas, même pas d’un petit craquement, d’une ombre, rien ; mais finalement, je n’étais encore qu’un gamin. Observant du point de vue humain, ou à l’aide de la logique, ce qui se passa, on pourrait dire : «Mon Dieu, c’est triste pour lui, le pauvre! A partir de onze ans, il a commencé à gravir les échelons, il a mené une fameuse ascèse, et maintenant, il est en crise. Il avait la tête embrouillée par des théories farfelues, à la maison, son frère lui mettait des bâtons dans les roues, il s’est enfui dans la forêt pour demander Ton aide…». Mais pas de réponse, rien de rien !!! Épuisé par les métanies, je m’assis et je me dis : «Mais bon, quelle réponse fit Costas quand je lui demandai son avis sur le Christ?» «C’était l’Homme à la plus grande bonté, le plus juste. Par Ses enseignements, Il a bousculé les intérêts des Pharisiens, qui L’ont crucifié par envie». Alors je décidai ceci : «Puisque le Christ fut cet Homme si bon et juste, à un point tel qu’il n’y en eut pas un autre pareil à Lui, puisque les mauvaises gens Le tuèrent par envie et méchanceté, alors, pour cet Homme, je dois faire plus que ce que je n’ai fait. Je dois même être prêt à mourir pour Lui». Je venais à peine de me dire cela que le Christ m’apparut. Il apparut au milieu d’une lumière intense, la chapelle resplendissait. Il me dit «Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi, fût-il mort, vivra»(Jean11;25-26). D’une main, Il tenait un Évangile ouvert, sur lequel je lus les mêmes paroles. Il se produisit un tel changement intérieur en moi, que je répétais sans aucune arrêt: «Eh ben, Costas, vient donc ici maintenant, et on discutera pour voir si Dieu est ou s’Il n’est pas!»
Tu vois, avant de m’apparaître, le Christ a attendu que je prenne une décision pleine de philotimo. Et s’Il veut une décision pleine de philotimo d’un gamin, combien plus la veut-Il d’un adulte ?
Traduit du russe
Source : Преподобный Паисий Святогорец «Слова. Том II. Духовное пробуждение». Издательство:Орфограф, Москва. Pp. 273-276.
Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un texte russe de Madame Maria Poukhova «Сильный о Боге» К пятилетию со дня кончины архимандрита Адриана (Кирсанова), publié le 28 avril 2023 sur le site Pravoslavie.ru pour le cinquième anniversaire de la natalice de l’Archimandrite Adrian (Kirsanov) Voici cinq ans, le 28 avril 2018, décédait dans sa 97e année l’Archimandrite Adrian (Kirsanov), starets clairvoyant et moine du Monastère de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu à Pskov-Petchory. A l’occasion du cinquième anniversaire de la juste dormition du starets, nous publions quelques souvenirs de ses enfants spirituels.
Quand le tirage du premier livre concernant le Père Adrian, «Le Thaumaturge de Petchory» fut envoyé à Moscou, des paroissiens de notre église se réunirent à l’entrepôt pour le déchargement. Un homme se tenait près d’eux. Il venait de déposer son véhicule aux installations juste à côté du dépôt, pour le faire nettoyer. L’homme fumait nonchalamment en attendant que sa fourgonnette soit prête. Quand la camionnette de la typographie arriva et que les palettes du livres furent déchargées, il… se mit soudain à aboyer. Il se tenait là debout et aboyait d’une voix profonde. Il fut incapable, le pauvre, de s’arrêter tant que les portes du dépôt ne se refermèrent sur les palettes de livres, car il aboyait contre eux…
Le Père Adrian disait que si nous faisons un seul faux pas, nous pouvons devenir la proie des démons. Lui, il les combattit toute sa vie. Le Seigneur lui donna une grâce spéciale permettant de vaincre ce mal antique. Une de mes connaissances suspendit au-dessus de sa table une photo du Starets. Et quand son parent buveur vint la voir et entra dans la pièce, il frissonna «Qui est-ce?». Le pauvre, il ne pouvait pas supporter la photo du Père d’Adrian et s’efforça de quitter les lieux rapidement! Comme pendant sa vie, les malades sentaient son approche, après sa mort, il brûle encore l’ennemi par la simple reproduction de son apparence.
Le Père Adrien reçut une grâce, une force spéciale du Seigneur, celle de combattre les mauvais esprits de l’air. Avec la bénédiction du Patriarche Alexis Ier de Moscou et de toute la Russie, il a porté pendant plus de 30 ans la lourde Croix d’un service ecclésiastique rare, celui de célébrer les offices pour expulser les mauvais esprits.
«Il n’est pas raisonnable pour n’importe qui de contredire le diable, mais seulement pour les forts de Dieu, à qui obéissent les démons, a déclaré Saint Barsanuphe le Grand. Si l’un des faibles les contredit, il tombe sous leur pouvoir, les démons le maudissent, affirmant qu’il les contredit. Beaucoup de saints ont-ils barré la route au diable, comme Saint Michel l’Archange, qui le fit parce qu’il en avait le pouvoir? Les expulser est l’affaire des grands hommes… Nous, les faibles, ne pouvons que recourir au nom de Jésus.»
Des enfants spirituels du Starets se souviennent : «Celui qui aime Dieu, il est tout lumineux, et tout son amour se déverse sur son prochain, et le prochain baigne dans cet amour. C’est pourquoi autour du Père Adrian tout était toujours chaleureux, l’âme s’apaisait, le cœur se réchauffait, s’emplissait de la joie céleste.»
Des iconographes venus pour la première fois de Géorgie chez le Père Adrian se souvinrent chaleureusement de cette rencontre. Ils s’approchèrent de lui pour recevoir l’onction, et Batiouchka leur dit : – Ah, des yeux familiers! – Nous sommes iconographes! – Alors je comprends, sourit le Starets…
Un jour, des amis, une famille nombreuse portant le «délicieux» patronyme d’Abricot, arrivèrent chez le Starets. Et il leur a dit: «Oh, les abricots sont arrivés, mais je ne vois pas de fruit!» Il y avait là de quoi réfléchir…
Nadejda, une fille spirituelle du Starets, se souvient : «Le Père Adrian est un thaumaturge. Il y avait un nombre incroyable de guérisons autour de lui. Je peux dire que je suis handicapée depuis mon enfance et que je serais morte depuis longtemps sans ses prières». Quand chez Nadejda du myrrhon s’écoula d’une photo du Père d’Adrian, elle vint au monastère et le raconta au Starets. Le Père se tut pendant longtemps, puis dit pensivement: «Ce ne sont que mes larmes pour vous...».
Un jour, une institutrice s’adressa au fils de Nadejda : «Je sais que votre famille va à Petchory voir Batiouchka Adrian. Dites à votre maman de lui demander s’il peut prier pour ma petite-fille Juliette : elle doit subir une nouvelle opération des reins. Elle est déjà couverte de cicatrices, une plaie vivante!». A cette époque, cette pauvre femme avait perdu tout courage, comprenant que les médecins ne pouvaient aider sa petite-fille. Et comme celle qui va se noyer se raccroche à la moindre paille qui flotte, elle demanda l’aide de gens croyants. Elle n’avait plus personne en qui espérer, sinon en Dieu. Nadejda communiqua bien sûr cette demande au Père Adrian, et il bénit «Dis-lui : qu’elle donne de la kacha à la petite». Voilà tout ce que fut sa réponse. Rentrée à la maison, Nadejda téléphona immédiatement à l’institutrice : «Ne vous étonnez pas, le Starets a béni que vous nourrissiez la petite avec de la kacha. Faites-la obéir». A ce moment, on récoltait déjà les fonds pour faire opérer la fillette en Israël. Mais mère et fille prirent la réponse de Batiouchka comme parole de Dieu et nourrirent consciencieusement la petite de kacha, d’abord par cuillerée, puis deux, puis une pour mami et une pour papi… D’où aurait-elle tiré son appétit? La maladie l’avait rendue diaphane; il ne restait quasi plus de vie en elle. Et cette seule kacha, bénie par le Starets, agit de façon miraculeuse sur le petit enfant. Juliette reprit vie, retrouva de la joie, et son appétit revint. La joie de la mère ne connaissait pas de limite en voyant son enfant chéri, qu’elle avait été à deux doigts de devoir enterrer, et que le Starets avec arraché à la tombe. Et bien sûr, il n’était plus question d’aucune opération.
Nadejda racontait que quand elle «se souvenait de Batiouchka, ces paroles de l’Évangile lui venaient à l’esprit : «Il ne disputera point, il ne criera point, et on n’entendra pas sa voix dans les places publiques. Il ne brisera point le roseau froissé et n’éteindra point la mèche qui fume encore»(Mat.12;19-20). Ainsi, patiemment et avec bienveillance, le Père Adrian me mena de sa main, des ténèbres à la lumière. Quand Batiouchka passa dans l’autre monde, j’ai cessé d’être maternée, portée dans les bras. Je pensais que je ne pouvais tenir sur mes jambes, que je tomberais sans cesse. Mais le Père Adrian est tellement fort dans ses intercessions devant le Seigneur, qu’il continua à m’aider après sa dormition : comme s’il me tenait d’une main ferme par la peau du cou : «Avance Nadejda, avance!» Et j’essaie, j’avance, par ses saintes prières…»
On pouvait aller poser n’importe quelle question au Père Adrian, même les plus insolubles. Et soudain, tout se mettait en place, et le pèlerin voyait s’ouvrir à lui la suite de son chemin, le chemin le plus court vers le salut. Et le Starets le guidait. Ce n’était pas par hasard qu’on surnommait le Père Adrian «Batiouchka le consolateur».
Ses enfants spirituels racontaient qu’«il consolait toujours, calmait, trouvait les paroles qu’il fallait. On le quittait comme avec des ailes, comme si on n’était plus sur terre mais au-dessus».
En 2018, Mikhaïl Ivanovitch T. vint de Biélorussie voir son père spirituel, le Père Adrian. Après la liturgie dans l’église, l’auxiliaire de cellule vint le trouver et lui dit que Batiouchka l’appelait. «Quand nous sommes entrés dans la cellule, se souvient Mikhaïl Ivanovitch, le Starets était tout faible, allongé. Me voyant, il se réjouit et s’assit sur son lit. Et soudain, à ce moment, le Père Adrian et toute la cellule resplendirent d’une lumière exceptionnelle!». Batiouchka tenta de minimiser : «C’est le Père Supérieur qui a installé un si bon éclairage dans le monastère!». Mais Mikhaïl Ivanovitch et l’auxiliaire de cellule était pétrifiés, ils ne pouvaient reprendre leurs esprits, tellement ils étaient stupéfaits par cette lumière non-terrestre, par le sentiment de joie, de grâce, qui émanait du Starets, et par la beauté spirituelle exceptionnelle de son visage. Et Mikhaïl Ivanovitch ajoutait : «Batiouchka ne nous donna pas l’occasion de reprendre nos esprits, il commença à parler de divers péchés, et dit ensuite : ‘Tu vois, Michenka, je me prépare à la confession, et après l’office, on va me donner les Saints Dons !‘. Ensuite il me fit une onction d’huile sainte et dit : ‘Viens me voir le 28 avril, le jour anniversaire de ton épouse!‘».
Visiblement, le Père Adrian connaissait le jour de sa dormition : le 28 avril 2018, dans sa 97e année Batiouchka s’en alla vers le Seigneur. Ses enfants spirituels étaient orphelins. Notre «Batiouchka consolateur» nous avait quittés, mais sa prière ne s’éteignit pas, elle resplendit avec plus de clarté encore devant le Trône du Seigneur, et la Sainte Rus’ acquit un nouvel intercesseur céleste.
Batiouchka disait : «Quand je serai parti, ma prière sera encore plus forte, plus puissante, venez seulement me demander, venez, demandez !…»
Traduit du russe Source
Le texte ci-dessous est la traduction d’un texte russe de Madame Maria Poukhova «Сильный о Боге» К пятилетию со дня кончины архимандрита Адриана (Кирсанова), publié le 28 avril 2023 sur le site Pravoslavie.ru pour le cinquième anniversaire de la natalice de l’Archimandrite Adrian (Kirsanov) Voici cinq ans, le 28 avril 2018, décédait dans sa 97e année l’Archimandrite Adrian (Kirsanov), starets clairvoyant et moine du Monastère de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu à Pskov-Petchory. A l’occasion du cinquième anniversaire de la juste dormition du starets, nous publions quelques souvenirs de ses enfants spirituels.
Une rencontre avec le Starets, c’était comme un ruisseau vivifiant, ou une brise rafraîchissante, qui refroidit la tête enflammée par les pensées et les doutes, et apporte calme et paix à l’âme. Le Père Adrian (Kirsanov) était le guide spirituel de milliers et de milliers de fidèles orthodoxes en Russie et dans le monde entier.
En glorifiant les saints, nous glorifions le Seigneur avant tout, Lui qui les a choisis, les a sanctifiés et demeure en eux, comme en Ses temples non-faits de main d’homme. Quand on s’approche, jusqu’à la toucher même un tant soit peu, de la vie d’un homme qui plaît à Dieu, même si on ne participe que très brièvement à son podvig, alors s’ouvre devant nous comme un rideau spirituel et les limites du monde invisible peuvent s’effacer pour un instant. L’écrivain Nina Pavlovna a raconté cela à mon amie la moniale Élisabeth quand elle rendit visite à celle-ci à Optino. Nina Pavlovna expliqua que pendant qu’elle écrivait le livre «Pâques rouges», elle subit d’évidentes attaques démoniaques. Une d’elles se produisit alors qu’elle traversait le bosquet de la skite. Autour, il n’y avait pas une âme. Soudain, comme surgi de terre apparut devant elle un moine en sous-rason noir. Son visage exprimait une haine si féroce que Nina Alexandrovna s’arrêta, en désarroi. Et le «moine» avança les mains vers les yeux de Nina, clairement pour les arracher. Elle parvint à se signer, alors l’attaquant laissa tomber les bras et … disparut.
Et quand on préparait pour l’impression la série de livres au sujet de l’Archimandrite Adrian, notre petit collectif d’édition subit également les attaques des forces invisibles du mal. Mais tout cela apporta un bénéfice spirituel, éclaircissant et fortifiant notre foi.
Saint Jean Chrysostome a dit que : «lorsque nous jouissons de la faveur d’En-haut, non seulement nous pouvons éviter les calomnies des méchants, mais si des bêtes féroces nous attaquent, nous n’en subissons aucun dommage…».
La moniale Mariamna se souvient : «Il priait, comme ça, et tout se mettait directement en place. Comment, personne ne le comprenait, on pouvait juste s’en émerveiller». Pendant trente ans, la moniale Mariamna mena son obédience auprès du Père Adrian. Elle apprit à renoncer à sa propre volonté devant le Starets, et progressivement, son cœur s’attendrit et apprit les principales vertus chrétiennes: l’humilité et l’amour. «Parfois, c’était si dur que quand j’arrivais près du Père Adrian, je ne pouvais prononcer que deux mots ‘aidez-moi!’Et il me répondait: ‘Je sais, je sais tout, je vais prier pour toi!’. Oui, c’était dur, mais quand je m’éloignais alors de Batiouchka, je sentais que des ailes me poussaient sur le dos. C’est tout juste si elles ne me soulevaient pas du sol et que je ne m’envolais pas! Voilà les consolations que je recevais. Toute ma croissance spirituelle est liée au Père Adrian. A travers les startsy, le Seigneur envoie tant de grâce que parfois, on n’est pas capable de la recevoir. Mais on sait toujours qu’après, il va falloir tenir bon! Et il faut être d’accord de vivre les afflictions et les endurer. C’est pourquoi, n’importe qui ne peut entretenir une relation avec un starets, loin de là...»
Pleine d’ignorance, comme la mariée dans l’antiquité,
Je marche au hasard pour acquérir de l’expérience.
ainsi Dieu me martèle jusqu’à ce qu’il ne reste plus un espace vivant,
Afin d’accepter Sa Bonne Nouvelle sans un cri …
Ces lignes de la poétesse Sofia Agayanz semblent dédiées à la moniale Mariamna, l’une des filles spirituelles les plus proches du père Adrian. Le Starets s’adressait affectueusement à elle: «ma petite fille!» Mais pour devenir sa «petite fille», elle dût suivre la dure école de la formation spirituelle: apprendre la patience dans les afflictions, l’humilité et l’obéissance. Le deuxième livre de la série «Par les prières des startsy», consacré à la mémoire de l’Archimandrite Adrian est intitulé «Ma petite fille!». La Divine Providence voulut qu’il sortit d’édition le jour du cinquième anniversaire de la natalice du Père Adrian.
Avant cette sortie, la moniale Mariamna dût traverser bien des épreuves : maladies, désagréments, afflictions inattendues s’abattaient sur son entourage le plus proche. Quand à la veille de la fête, elle se préparait à la communion, ses jambes se mirent à gonfler de façon inattendue et douloureuse, au point qu’il fallut appeler les soins urgents, car on soupçonnait une thrombose. Elle fut admise quelques heures en observation, puis on lui permit de sortir en début de nuit.
Lorsque notre rédactrice Nina Ivanovna commença travail à partir du livre manuscrit, elle s’y consacra jusqu’au milieu de la nuit. Le faubourg de Moscou, dans lequel elle vit, s’était calmé depuis longtemps, la journée chaude avait été remplacée par la fraîcheur de la nuit. Nina se mit au lit, mais une demi-heure plus tard, elle sursauta au son de voix masculines bruyantes: apparemment, une compagnie ivre passait devant sa clôture. Selon le timbre des voix, elle détermina qu’ils étaient jeunes, mais leur discours était étrange: une langue inconnue, plutôt un ensemble de sons… Et puis éclata une musique si terrible, insupportable à l’ouïe, que Nina Ivanovna se souvint de ses jeunes années: «Cela ne se compare à aucune discothèque, cela devait s’entendre, probablement, à plusieurs kilomètres, ils avaient réveillé tout le village!» Et cette musique (si on peut l’appeler ainsi) était sans mots et ressemblait aux sons de l’harmonica. Et c’était tellement inhabituel que Nina se ressaisit finalement et commença à prier. Quand elle traça le signe de croix sur la fenêtre, la cacophonie déchirante s’interrompit immédiatement. «J’ai eu l’impression d’être sourde à cause du silence qui se réinstallait, se souvient-elle en frissonnant. Et puis il y a eu un piétinement et un coup fort sur mon portillon de fer, comme si on voulait le renverser. Et après ça, je n’ai plus entendu de bruit! J’ai aussi pensé: Comment est-possible? S’ils ont éteint leur magnétophone, ou ce qu’ils avaient là, s’il ont frappé la barrière, pourquoi n’ont-ils pas dit un mot après cela? Cette compagnie ivre aurait dû se retirer, et je l’aurais certainement entendue…». Et quand la nuit suivante, une créature, clairement pas un chat ou un homme, hurla sauvagement sous sa fenêtre, elle décida de déménager d’urgence à Moscou chez sa sœur. Dieu merci, après avoir prié et tracé le signe de croix sur la fenêtre, tout s’est calmé. «Oui, ce n’était pas facile de travailler sur ce livre», admit Nina. «Et si je n’avais pas reçu la bénédiction de mon père spirituel, je n’aurais pas pu le terminer.» Et après la prière au Père Adrian, ces phénomènes ne se répétèrent plus.
Notre bienfaitrice fit un rêve remarquable avant l’envoi de la maquette du livre à la typographie. Larissa raconta : «Je me suis retrouvée dans un endroit sombre et inconnu, et je voyais devant moi des hommes barbus et trapus, très semblables les uns aux autres. Ils étaient quinze, se tenaient par groupes de deux ou trois près de moi et me transperçaient littéralement du regard. Et le regard de tous était identique, insolent, je ne peux pas le qualifier autrement. L’un d’eux était plus proche de moi, et j’ai demandé ce qu’il me voulait. «Voilà, ça!» et il a sauté vers moi et s’est agrippé à moi en s’affaissant. J’ai compris: maintenant, il va me glisser vers le bas, sous terre! Gloire à Dieu, à cet instant, je me suis souvenue du starets, et rassemblant mes dernières forces, j’ai hurlé, ou plutôt glapi d’une voix sifflante car j’étais comme mortellement prise dans un collet d’acier : «Père Adrian, aide-moi!». A la seconde-même, je m’éveillai, et à mon plus grand effroi je sentis sur ma poitrine et mon ventre comme un bloc de pierre. Je me suis mise à le secouer et finalement je compris que je pouvais me lever. Je courus prendre de l’eau sainte et mon livre de prières… ». (A suivre)
Traduit du russe