La Bienheureuse Staritsa Matouchka Théodosia (Skopinskaïa) . Résumé de sa vie (2)

Le texte ci-dessous est la deuxième partie de la traduction d’un original russe publié sur un site russe consacré à une staritsa contemporaine très attachante, émouvante et pourtant peu ou pas connue en Occident, mais largement vénérée en Russie, Matouchka Théodosia. La traduction du résumé de sa vie est proposée en deux parties. Ensuite, plusieurs textes viendront compléter le portrait de cette merveilleuse représentante de la maternité spirituelle en Russie.

«Si je meurs alors que je continue a accueillir des gens, c’est bon. C’est pour cela que je vis, et tant que je vivrai, j’accepterai de les recevoir». Et la pression continua à augmenter, avec parfois trois cents visiteurs par jour, mais elle continua à les accueillir, en disant : «Non! Je dois les accueillir tous!Je dois servir Dieu!».
L’amour qui émanait de Matouchka Théodosia était tellement vaste et puissant qu’il arrivait que les gens entrent dans la cellule et se mettent à pleurer. Quand ils en sortaient, tout était arrangé. Sans une parole. Et aujourd’hui encore, cela continue à se produire dans la chapelle où elle est inhumée. Cet amour était ressenti de façon tellement claire qu’on ne savait plus si on se trouvait sur terre ou au ciel.
Allongée pendant plus de quarante ans, elle endura tout, et accueillit humblement ceux qui venaient à elle, priant de manière ininterrompue dans le village d’Octobre de l’agglomération urbaine de Skopine, Oblast de Riazan.
Il y eut certains cas lors desquels les visiteurs virent la Très Sainte Mère de Dieu entrer dans la cellule de Matouchka alors que les portes étaient fermées.Plus tard, ces cas furent confirmés par Matouchka.
Se conseils étaient tout simples, exprimées dans un langage rural. Elle disait : mieux vaut chanter que désespérer! Et elle composait même des vers et des chansons. On regrette que le cahier dans lequel les enfants spirituels de Matouchka les consignèrent n’ait pas été retrouvé. Elle disait à ceux qui ne voulaient pas l’écouter : «Comme vous savez! Comme tu veux».
A tout le monde, elle donnait des chocolats en guise de bénédiction. Ses enfants spirituels amenaient les chocolats et les visiteurs les recevaient comme bénédictions et consolations de la part de Matouchka. Elle offrait également du thé et de la nourriture. C’est la raison pour laquelle, à côté de la chapelle est installée une table à laquelle, lors des jours de commémoration, on sert vraiment toutes les variétés de tartes couvertes, accompagnées de thé, de confiture et de confiseries.
Matouchka demandait toujours que l’on soit en paix avec tout le monde. C’était son commandement principal à ses enfants spirituels, de même, bien sûr, que la confession fréquente, la communion et la participation aux offices de l’Église. Elle ne comprenait pas comment il était possible de ne pas aller à l’église le dimanche. Les bus roulent, beaucoup de gens ont une voiture, alors, pourquoi on ne va pas à l’église, c’était incompréhensible.
«Bien sûr, je finirai par mourir, je ne serai pas éternellement ici avec vous. Mais ne vous affligez pas, là-bas, je prierai pour vous!». Un jour, Zénaïde Jdanov, qui fréquentait Sainte Matrone de Moscou, vint rendre visite à Matouchka. Tout le monde lui disait : «Vous en avez de la chance, de voir souvent Matronouchka!». Mais Zénaïde répondait : «Et vous en avez de la chance d’avoir près de vous Matouchka Théodosia! C’est une deuxième Matrone!»
Un jour, Matouchka Théodosia dit : «Patientez, endurez ! Moi, je suis carrément brûlée par le feu! Mais je supporterai cela! Une tentation? Endurez-la de toutes vos forces! Ne vous en émouvez pas! Ne murmurez pas, mais dites : Seigneur, donne-moi la force !. Vous voyez, je suis allongée depuis tant d’années! Apprenez à endurer un peu!»
«Comme Elle pleure, la Très Sainte Mère de Dieu! Et moi, je pleure avec Elle! Elle est venue, et Elle m’a dit que les femmes ne devraient jamais se montrer en pantalons. Ceux-ci sont un outrage à la femme!
Comme elle est pure, la Terre de Riazan, comme elle est bonne. Tant de saints y sont nés!
Serrez-vous les coudes dans les temps difficiles! Tous ensemble! Soyez en paix! Et souvenez-vous : vous devrez venir sur ma tombe et m’adresser vos demandes. Je vous aiderai toujours. Je n’abandonnerai aucun d’entre vous. Je n’abandonnerai personne. Souvenez-vous de cela! Celui qui, après ma mort, se souviendra de moi et m’appellera, je lui viendrai en aide.»
Jusqu’à sa fin, Matouchka Théodosia demeura allongée, immobile. Elle décéda le 15 mai 2014. La veille encore, elle avait accueilli des visiteurs. Le matin de ce dernier jour, elle reçut la Sainte Communion. Et ensuite, elle s’en alla vers le Seigneur. Toute la Russie participa à ses funérailles. On vint aussi de l’étranger, de tous les coins de la terre, gens du peuples, prêtres, métropolites, évêques, errants, moines du grand schème, fols-en-Christ, startsy, tous vinrent prendre congé de Matouchka. Un tel afflux de gens n’avait encore jamais été vu dans la petite ville provinciale de Skopine. Les gens marchaient en une foule de neuf kilomètres de long, derrière la voiture qui emmenait le cercueil contenant le corps de Matouchka Théodosia. Quand on sortit Matouchka de l’église, on chanta «Le Christ est ressuscité!». On souleva le voile du schème de Matouchka, et sur son visage, tous virent un sourire. La tombe de Matouchka devint le site d’un pèlerinage continuel. A l’initiative de ceux qui la vénèrent, à côté du cimetière du village, on acheta un lopin de terre et pour y ériger une église dédicacée à l’icône de la Très sainte Mère de Dieu de Kazan. La construction de l’édifice est en cours. Quand Matouchka dit qu’il fallait l’inhumer à Velemié, personne ne compris. Le cimetière était pratiquement à l’abandon. Sa soeur Olga dit : «Mais Matouchka, personne ne viendra nous voir là-bas!». Mais Matouchka répondit : «Il en viendra! Encore et encore!». Et effectivement, après les funérailles de Matouchka, il suffit d’une année pour que le cimetière prenne une toute autre allure. Beaucoup de gens avaient recommencer à y honorer leurs parents défunts. Aujourd’hui, il est impossible de savoir à quoi le cimetière ressemblait auparavant. En 2019, les autorités ont même fait construire une route asphaltée de Skopine à Velemié. La prédiction de Matouchka s’accomplit complètement.
«Je mourrai quand le jardin fleurira. Vous commencerez à fêter Pâques dans la joie et vous terminerez dans les larmes. Ma joie, ne pleurez pas, tout se passera bien! Le Seigneur aime ceux qui endurent patiemment. Venez me voir. Je viendrai comme un petit oiseau. Vous verrez un petit oiseau et vous saurez que c’est moi ! Vous me raconterez tout et je vous aiderai. Maintenant, je n’ai plus mal! Si vous saviez comme mon âme aspire à s’unir avec le Seigneur! Et le Seigneur m’écoute! Là où est la paix, là se trouve la grâce de Dieu. Je suis désolée pour les gens, ils sont comme des chatons aveugles, ne sachant où ramper. Mais il faut aller selon la vie! Vous ne pouvez pas baisser les bras, vous devez essayer! Pourquoi être découragé!? Il faut vivre! Auparavant, il faisait froid, on avait faim, mais nous vivions gaiement, avec des chansons, même s’il n’y avait pas de chaussures. L’essentiel est de n’offenser personne! Mes petits enfants, n’offensez personne! Il faut être patient! Restez avec le Seigneur! Avec Dieu!»
Matouchka alla en esprit dans de nombreux endroits et on pourrait en parler longtemps, de même que d’autres choses très inhabituelles, qui furent confirmées par Matouchka Théodosia, et de la grandeur de son podvig. Elle recevait des gens la nuit, priait le jour et ne dormait pratiquement pas, demeurant immobile pendant 57 ans. Elle vécut 92 ans. Dans toute la Russie, au Mont Athos, dans la CEI et dans de nombreux autres pays, on la connaissait. Elle avait un lien spirituel avec l’Archimandrite Pavel Grouzdev, avec le Starets Kirill Pavlov et bien d’autres.
Et le témoignage de sa sainteté, ce furent et ce sont les files interminables et le flux sans fin des pèlerins, qui coule non en un ruisseau, mais en un fleuve vers le lieu de son repos. Après tout, ce n’est pas pour rien qu’on dit: on ne va pas chercher de l’eau dans un puits vide!
Bienheureuse Matouchka Théodosia, prie Dieu pour nous!
Traduit du russe
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