Le texte ci-dessous est la suite de la traduction d’un original russe de Madame Galina Nikolaevna Nikolaev, publié le 25 octobre 2018 sur le site Proza.ru. L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem est fêtée le 12/25 octobre.
L’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem à Gethsémani, est placée dans l’église orthodoxe de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu de Gethsémani, à Jérusalem. Elle a été peinte relativement récemment (il y a 100-120 ans) par une moniale russe, iconographe de l’un des monastères de Jérusalem. La Toute Sainte Vierge apparut à cette moniale et lui ordonna de peindre son icône. Elle le fit rapidement et la Très Sainte Mère de Dieu y est représentée telle qu’elle est apparue dans la vision. Cette icône se trouve à proximité du Jardin de Gethsémani, dans le tombeau de la Sainte Vierge Mère de Dieu, où son corps pur demeura pendant trois jours.La copie la plus glorifiée de l’icône de Jérusalem fut offerte par Saint Philarète de Moscou au Monastère pour femmes de l’Exaltation de la Sainte Croix dans l’Ouiezd de Podolsk de la Province de Moscou. En 1873, s’y déroula la consécration de l’église au nom de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem. En 1911, la Grande-Duchesse Élisabeth Fiodorovna visita le monastère. Le monastère acquit rapidement dans la région de Podolsk la glorieuse renommée de centre spirituel, caritatif et éducatif. Après la révolte de 1917, les autorités interdirent la procession avec l’icône de Jérusalem de Bronnitsy. Non loin du monastère de l’Exaltation de la Sainte Croix se trouvait la propriété de Gorki, où Lénine s’installa. Il n’est donc pas étonnant que le monastère fût rapidement fermé, et que disparût de la presse toute mention à son sujet. Mais, providentiellement, il fut un des premiers à rouvrir au début des années 1990. Aujourd’hui, c’est un monastère stavropégique, qui est sous l’administration directe du Patriarche de Moscou et de toute la Russie. On entendit de nouveau les hymnes de prière adressés à l’icône de Jérusalem, maîtresse et guide de tous les chrétiens orthodoxes.
… À l’été 2001, la moniale Ekaterina (Tchaïnikov) fut élue higoumène du Monastère stavropégique pour femmes de l’Exaltation de la Sainte Croix et de Jérusalem, dans le village de Loukino, dans le District de Domodedovo, près de Moscou. Se plongeant dans l’histoire du monastère, elle apprit que l’icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem avait été rendue au monastère par le recteur et les paroissiens de l’église de la Nativité de la Toute Sainte Vierge du village de Verkhnieye Miatchkovo en 1993. Ils avaient miraculeusement réussi à la sauver pendant les années du pouvoir soviétique. Une paroissienne d’un âge assez avancé, Zinaïda Ilynichna, a raconté comment il fut possible de sauver l’icône miraculeuse: «Quand, pendant la Grande Guerre Patriotique, l’ordre arriva de préparer les bâtiments du monastère pour en faire un hôpital, de les nettoyer de tout ce qu’ils contenaient, l’équipe du commissaire arriva: «Jetez tout dans le feu!». L’icône locale de la mère de Dieu de Jérusalem se trouvait dans l’église de l’Exaltation de la Croix, transformé en entrepôt, où se trouvaient les stocks de bois de chauffage, de charbon et de tourbe. Et l’icône, de grande taille, peinte sur une planche de cyprès, servait de palette pour stocker du bois de chauffage, du charbon et de la tourbe. Le visage avait été mis vers le bas, le bois de chauffage était empilé sur le verso. Zinaida Ilinitchna avait travaillé pendant sa jeunesse dans le sanatorium dans lequel le monastère avait été converti. Elle travaillait au chauffage. La responsable du chauffage, Baba Nastia, comme tout le monde l’appelait, dit un jour: «Zinka, regarde donc sur quelle planche tu marches!» Elle répondit avec insouciance : «Une planche, c’est une planche. Qu’est-ce qu’elle a?». «Oui, mais cette planche, ce n’est pas une planche», déclara Baba Nastia. «C’est une icône de la Très Sainte Mère de Dieu». Maintenant, Zinaïda Ilinitchna allait chaque jour à l’église pour vénérer la Reine des Cieux et Lui demander pardon d’avoir, quand elle était jeune, piétiné involontairement avec ses grosses bottines l’icône de la Mère de Dieu. Elle vécut une longue vie, 93 ans, mais jusqu’à la fin, elle alla chaque jour à l’office. Quand elle entrait dans l’église, elle faisait une grande métanie devant la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem. Lorsque fut vidée l’église de l’Exaltation de la Sainte Croix, l’icône de la Mère de Dieu de Jérusalem fut soulevée du sol et emmenée pour être brûlée sur ordre du commissaire. Baba Nastia se dressa sur le chemin des militaires les bras écartés: «Jetez-moi avec elle là-bas!». Selon les lois martiales en vigueur, ils auraient pu la fusiller sur place, sans jugement, mais elle ne craignit pas de s’interposer en défense du saint trésor. Et le courage de cette femme, peut-être sans instruction, peut-être pas très forte physiquement, permit de sauver ce saint trésor. Le commissaire dit: «Faites ce que vous voulez, mais que je ne voie plus l’icône!» Et Baba Nastia appela immédiatement sa belle-fille et son petit-fils, et à trois, ils traînèrent l’icône dans le village de Loukino, la cachèrent dans une botte de foin, et la nuit, elles commencèrent à la débarrasser des souillures, apportant de l’eau du puits du village dans des seaux, interdisant strictement au petit garçon de parler de l’emplacement de l’icône à un de ses copains ou à des adultes du village. Elles ne purent trouver immédiatement un prêtre prêt à prendre l’icône dans son église. Finalement, elles en trouvèrent un à une cinquantaine de kilomètres de Loukino, au-delà de la Moskva. En secret, la nuit l’icône fut transportée sur un chariot à Verkhnieye Miatchkovo. Et elle y resta cinquante ans… Aujourd’hui, l’icône miraculeuse de Jérusalem se trouve dans la chapelle Nord de l’église du Monastère de l’Exaltation de la Croix au village de Loukino. Selon les historiens, cette chapelle fut construite spécialement pour l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, avec laquelle le Saint Métropolite Philarète avait béni les sœurs pour la création du monastère.
Le plus grand miracle est le fait que la Mère de Dieu fut pendant tant d’années objet de profanation et d’humiliation, Sa sainte icône foulée aux pieds, mais après que celle-ci fût sauvée, la Miséricordieuse Avocate continua à aider les gens. Cette miséricorde divine n’est accessible à aucune compréhension humaine. On ne peut que remercier le Sauveur pour Sa miséricorde et les bienfaits qu’Il envoie à chacun de nous. Et les nombreux paroissiens du monastère et de parents qui viennent avec leurs enfants au centre de revalidation «Enfance», situé à proximité, remercient Jésus-Christ, Qui par les prières de sa Toute Pure Mère, aide à affermir leurs forces, spirituelles et corporelles. L’Higoumène Ekaterina reçoit même des lettres de parents d’autres régions. Une maman qui était avec son enfant dans ce centre vint avec lui, pendant le traitement, visiter l’église du monastère, où ils prièrent devant l’icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem. Et à leur retour à la maison, un miracle se produisit: le petit enfant, qui ne marchait pas du tout, commença à se dresser frénétiquement sur ses jambes! Un jour, pendant l’office à l’église, un enfant du centre de réadaptation glissa soudainement sur ses genoux vers l’icône. Et il rampa, et essaya d’atteindre l’image avec ses mains.
Une Babouchka écrivit que par des prières devant l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Jérusalem dans le monastère, une grande tache rouge d’origine inconnue disparut bientôt du visage de sa petite-fille Machenka, alors que les médecins ne parvenaient pas à la guérir. Il ne purent comprendre comment elle avait soudain disparu.
Plus tard, un autre miracle se produisit, dont l’Higoumène Ekaterina fut témoin:
«Dans l’une des maisons voisines de l’église vivait une femme qui était auparavant régente du chœur de l’église de Taganka, et Batiouchka l’avait bénie pour qu’elle garde à la maison dans sa cellule l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Jérusalem. Pour cette une femme pieuse, ce fut un cadeau. Elle prit l’icône, et pria devant elle, ne voulant pas croire que l’église voisine était accessible, car des étoiles à cinq branches étaient fixées sur la porte, et les habitants du coin le savaient: il y avait dans ce bâtiment un atelier, qui avait fermé, puis, une banque. Et voilà qu’un jour, priant devant l’icône, la femme entendit une voix intérieure: «Apporte l’icône à l’église!». Elle pensa : «C’est mon icône, et j’ai reçu la bénédiction pour la garder ; pourquoi devrais-je maintenant aller la porter quelque part?». Elle entendit une deuxième fois la même injonction et l’ignora également. Elle entendit pour la troisième fois, d’une voix menaçante : «Apporte l’icône à l’église!». Mais elle pensa en s’obstinant «Non, je ne la porterai nulle part». Alors elle vit les cloisons de sa maison préfabriquée trembler comme lors d’un tremblement de terre: toutes les icônes de la cellule étaient secouées. Et la femme, prise d’effroi, cria: «Seigneur, je vais l’apporter, je vais l’apporter. L’apporter où, je n’en sais rien, mais je vais l’apporter!» Après avoir découvert où se trouvait l’église qui venait d’ouvrir, la femme convint avec ses amis, qu’ils porteraient l’icône tous ensemble. Ils se rassemblèrent chez elle, allumèrent des cierges et chantèrent : «Mère de Dieu et Vierge, réjouis-Toi…» et ils sortirent. Arrivée dans l’église, l’icône produisit du myrrhon. On remarquera qu’ils y ont apporté l’icône la veille de la fête de la Sainte Rencontre du Seigneur, alors que l’église avait été fermée justement lors de la Sainte Rencontre, en 1935.
Ainsi, la Très Sainte Mère de Dieu nous montra Sa grande miséricorde à travers Son icône. Et il en émanait un parfum tel qu’on ne pouvait le décrire avec des mots. Le myrrhon était abondant. Quand ils ont commencé à démonter les bureaux laissés dans l’église après la fermeture de la banque, l’icône fut installée dans une pièce. Imaginez: déjà en s’approchant à l’extérieur de la porte fermée de cette pièce, on sentait un parfum dans lequel étaient unis de nombreux parfums merveilleux. Quelle crainte nous ressentions! Tout tremblait à l’intérieur de nous».
«Réjouis-Toi, notre Joie! Délivre-nous de tout besoin et de toute tristesse!»
Traduit du russe