Le texte ci-dessous est la traduction de la première partie d’un original russe mis en ligne sur le site Pravoslavie.ru le 6 août 2019. L’article fut préparé par Madame Olga Orlova à partir de l’intervention d’un père spirituel et confesseur contemporain, l’Archimandrite Job (Goumerov), de la communauté monastique du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, L’original est intitulé : Бог силен прекратить все бедствия (Dieu a la puissance d’arrêter toute calamité).
(…) A la lumière de la Sainte Écriture, comment devons-nous nous comporter, face aux calamités?
Dieu agit dans l’histoire, mais il guide aussi la nature qu’Il a créée. Cette pensée traverse toute la Sainte Écriture. Le psaume 103 est une grandiose hymne à Dieu Qui créa tout par Sa sagesse et Qui continue à prendre soin non seulement de l’homme, mais aussi de toutes Ses autres créatures : «De ses chambres hautes il abreuve les montagnes, la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. Tu fais pousser l’herbe pour le bétail et les plantes pour le service de l’homme»(Ps.103;13-14). Les hommes des temps bibliques ont toujours considéré la pluie comme une manifestation de la miséricorde divine : «Je ferai d’eux et des environs de ma colline une bénédiction ; je ferai tomber la pluie en sa saison, ce seront des pluies de bénédiction» (Ézéch.34;26). Le Psalmiste chante la miséricorde de Dieu car Dieu envoya la pluie même lors des pérégrinations des Hébreux au désert : «Tu répandis , ô Dieu, une pluie de bienfaits sur ton héritage ; il était épuisé, mais toi, tu as restauré ses forces»(Ps.67;10).
Du temps du Prophète Moïse, le Seigneur déclara à Son peuple que son bien-être dépendait de sa fidélité à Dieu et de son observance des commandements qu’Il avait donné aux hommes. Si ceux-ci se détournaient de l’accomplissement des commandements et adoraient des idoles, alors, «La colère de Yahweh s’enflammerait contre vous ; il fermerait le ciel, et il n’y aurait point de pluie ; la terre ne donnerait pas ses produits.»(Deut.11;17). Par contre quand les hommes menaient une vie pieuse, Dieu leur envoyait une pluie fertile : «Si vous suivez mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, j’enverrai vos pluies en leur saison ; la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits.»(Lév.26;3-4).
En raison de l’importance vitale de l’humidité pour la terre, le prophète Osée parle du Seigneur: «…il viendra à nous comme l’ondée, comme la pluie tardive qui arrose la terre» (Os. 6; 3). Après un été aride qui s’étend de la mi-mai à la deuxième quinzaine d’octobre, en Palestine commence une période de pluies. Pour la récolte, les pluies les plus bénéfiques étaient les précoces (octobre-novembre) et les tardives (février – début mars), mentionnées à plusieurs reprises par les saints écrivains (Jér.5;24 & Jac.5;7). Pour la fertilité, les pluies tardives, celles du printemps, étaient particulièrement nécessaires. D’elles dépendait la récolte. Ces pluies remplissaient les réserves d’eau nécessaires pour l’arrosage pendant les mois d’été. Pour l’homme des temps bibliques, élevé et éduqué dans les livres saints révélés par Dieu, l’idée que le temps, le climat, existe indépendamment de Dieu était une stupidité. Le chapitre quatorze du Livre de Jérémie contient les paroles adressées par le Seigneur au Prophète au sujet de l’absence de pluie. S’adressant à Dieu, le Prophète dit : «Parmi les vaines idoles des nations, en est-il qui fasse pleuvoir ? Est-ce le ciel qui donnera les ondées ? N’est-ce pas toi, Yahweh, notre Dieu ? Nous espérons en toi, car c’est toi qui fais toutes ces choses»(Jér.14;22). Cette idée particulière concernant l’action de la Divine Providence dans la nature est présente aussi dans le Nouveau Testament. Témoignant de Lui-même, Dieu «dispense du ciel les pluies et les saisons favorables, nous donne la nourriture avec abondance et remplit nos cœurs de joie» (Actes14;17).
Les calamités météorologiques qui affectent notre pays non seulement montrent les plaies de la société, mais témoignent aussi de son état spirituel et moral catastrophique. Seule une petite partie du peuple vit une vie spirituelle et s’efforce d’accomplir les commandements de Dieu. La majeure partie des gens souffre de la pénible maladie de l’incroyance et aspire à satisfaire ses passions. C’est sur ce terreau que naissent toutes les plaies : des millions de femmes avortent et leur enfant est tué, la dépravation sexuelle est massive, l’appât du gain, pareil à un acide ronge les valeurs morales de la société. Les autres maladies sont innombrables.

St Jean Chrysostome

Beaucoup d’autres maux. «Personne ne travaille, dit Saint Basile le Grand, à la recherche des causes des phénomènes naturels calamiteux : pourquoi la sécheresse, pourquoi les fortes pluies, pourquoi les coups de tonnerre, pourquoi la grêle? C’est à cause de nous qui avons le cœur sans repentir et qui ne nous convertissons pas avant que ces phénomènes arrivent, mais seulement après avoir été frappés par eux». De même, Saint Jean Chrysostome parle de la nécessité de réparer la vie et de placer notre confiance en Dieu: «nous accorderons à Dieu le temps de mettre fin aux catastrophes, mais aussi, nous nous tournerons vers la prière, nous vivrons pieusement, car notre œuvre consiste à nous tourner vers les vertus. Mais, mettre fin aux catastrophes, c’est l’œuvre de Dieu». Dans un autre de ses ouvrages, ce grand prédicateur avertit: «Dieu a la puissance d’arrêter toutes les calamités, mais jusqu’à ce qu’il ait vu la conversion accomplie, il n’arrête pas les tribulations».(…)
Traduit du russe
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