Photo : I.N. Kharine

Le texte ci-dessous est traduit du site russe drevo.ru, «Encyclopédie orthodoxe ouverte». Il fournit quelques informations au sujet d’une des très nombreuses icônes de la Très Sainte Mère de Dieu. Elle est fêtée en Russie aujourd’hui 4/17 septembre. En outre, suite à la difficulté d’en trouver des versions françaises, le texte ci-dessous propose une traduction du tropaire du ton 4 et de la prière qu’on lit devant cette icône et dont les originaux sont en slavon. Cette traduction est une traduction libre et ne bénéficie d’aucun aval. Qu’il en soit fait le meilleur usage pour la gloire de Dieu et de Sa Mère Toute Sainte.

Description
Cette icône représente la Très Sainte Mère de Dieu dans l’une de ces images archétypiques recensées dans l’Ancien Testament : le Buisson ardent, buisson qui brûle sans se consumer et dans lequel Dieu apparut à Moïse. Le buisson qui brûle sans se consumer signifie la conception immaculée du Christ, de l’Esprit Saint, par la Très Sainte Mère de Dieu, par laquelle Celle-ci devint Mère de Dieu tout en demeurant Vierge. Il existe une autre lecture de l’archétype : la Très Sainte Mère de Dieu, enfantant dans le monde des pécheurs, demeura étrangère au péché.
Souvent nous rencontrons un modèle plutôt récent, symbolique et allégorique de la Très Sainte Mère de Dieu du «Buisson Ardent». Sur l’icône, on peut voir une étoile à huit pointes entourant l’image de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant-Christ. L’étoile est composée de deux quadrilatères pointus aux bords concaves, dont l’un est de couleur rouge, l’image de la flamme, et l’autre, de couleur verte, celle de la verdure du mystérieux buisson.Dans les coins de l’icône sont positionnés les quatre symboles des Évangélistes, et des archanges, conformément aux symboles tels que les prescrit la Tradition de l’Église, Michaël et le sceptre, Raphaël et le vase d’albâtre, Uriel et l’épée de feu, Salafiel et l’encensoir, Barachiel et la grappe de raisins et Gabriel et le rameau de l’annonciateur de la bonne nouvelle. Dans les mains de la Très Pure Vierge, on voit aussi parfois une échelle, qui touche l’épaule de la Très Sainte Mère de Dieu, signe de ce qu’Elle a élevé l’humanité de la terre jusqu’au Ciel. S’y ajoutent parfois une porte et une verge, symboles du Sauveur, appelé dans les hymnes de l’Église «le rejeton de la racine de Jessé». Les champs libres de l’icône sont occupés par les Puissances Célestes et les Anges des éléments, rosée, orage, brume, gel, glace, feu, etc., chantant et adorant le Très Sainte Mère de Dieu.
La forme plus ancienne de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu du «Buisson Ardent» est plus littérale : elle représente un buisson ardent, au-dessus duquel se dresse la Vierge Marie tenant l’Enfant-Dieu dans Ses bras ou les mains levées, dans la pose de l’orante ou du Signe. Le Prophète Moïse agenouillé est alors représenté devant le buisson.
Histoire
L’une des plus anciennes versions connues dans la Rus’ de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu du «Buisson Ardent» fut apportée à Moscou en 1390 par des moines de Palestine. Selon la Tradition, elle fut peinte sur un fragment de la roche même d’où Moïse vit le mystérieux buisson. Cette icône sacrée est placée d ns l’autel de la Cathédrale de l’Annonciation du Kremlin de Moscou.
C’est vers la moitié du XVIe siècle qu’apparut la composition symbolique et allégorique de l’icône du «Buisson Ardent». Elle compta parmi les icônes miraculeuses de la Très Sainte Mère de Dieu les plus largement diffusées en Russie entre le XVIe et le XIXe siècle, état considérée comme protectrice contre le déchaînement des éléments, particulièrement contre le feu. Depuis l’an 1680, elle est fêtée le 4/17 septembre, jour de la fête du Prophète Moïse.

Prières
Tropaire ton 4 :

Maintenant en tant qu’Auteur des miracles et Créateur de toute créature,

Ayant présagé le mystère de Son incarnation de la Vierge Marie Qui ne connut pas le mariage,
Il glorifie Sa sainte icône par maints miracles,
la donnant aux fidèles pour la guérison de leurs maladies et la protection contre les incendies,
C’est pourquoi nous chantons à la Toute Bénie :
Espoir des Chrétiens, délivre de tout malheur, du feu et de l’orage ceux qui espèrent en Toi, et sauve nos âmes, Toi la Miséricordieuse.

Prière devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu du «Buisson Ardent» :
Oh, Mère Très Sainte et Toute Bénie de Notre doux Seigneur Jésus-Christ! Nous nous inclinons et nous prosternons devant Toi et devant Ta sainte et très vénérable icône qui opère de divins et très glorieux miracles, qui sauve nos demeures des incendies et des ravages de l’orage, qui guérit nos maladies et exauce toutes nos bonnes demandes.
Nous Te prions humblement , Toi qui avec toute-puissance intercède pour le genre humain, accorde-nous, indigents et pécheurs, Ta compassion et Ta bienveillance. O Souveraine, sauve et garde sous la protection de Ta miséricorde la Sainte Église, cette maison, notre pays orthodoxe et tout ceux qui maintenant se prosternent devant Toi avec foi et amour, et supplient avec tendresse et larmes Ton intercession. Accorde-nous Ton intercession, O Toute-Miséricordieuse, à nous qui sommes submergés par nos nombreux péchés et n’avons pas l’audace de demander grâce et pardon au Christ notre Seigneur. Nous Te demandons de Le supplier, Toi Sa Mère selon la chair:  Toi, Toute Bonne, étends vers Lui Tes mains qui L’ont porté et intercède auprès de Sa Bonté, Lui demandant le pardon de nos transgressions, une vie vertueuse en ce monde, une fin chrétienne, et une bonne réponse lors de Son Jugement.
À l’heure même de la visite terrible de Dieu, quand l’incendie menacera notre maison, quand la foudre et le tonnerre nous rempliront d’effroi, manifeste Ta miséricordieuse intercession et Ton aide puissante: afin que par Tes prières toutes-puissantes devant le Seigneur, nous soyons sauvés de la punition de Dieu ici-bas, que nous héritions de la béatitude éternelle du paradis, et qu’avec tous les saints nous célébrions le nom très vénérable et magnifique de l’adorable Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, et Ta grande miséricorde envers nous, dans les siècles des siècles. Amen.
Traduit du russe et du slavon
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