Le texte ci-dessous est la traduction d’une homélie du Hiéromoine Kyrill (Popov), professeur à l’Académie de Théologie Sretenski de Moscou, prononcée le 8 septembre 2020, jour de la rencontre de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Vladimir, et publiée sur le site du monastère Sretenski à Moscou.
Un jour, on a demandé à un ermite quel exploit chrétien était supérieur aux autres. Il répondit: l’exploit de la prière. Il y a un dicton bien connu: «prier pour les gens, C’est verser du sang...» Prier pour un homme, c’est le laisser entrer dans notre vie, devenir responsable et se porter garant de lui. Prier pour le prochain n’est pas seulement un ensemble vide de mots, mais une acceptation de la douleur et du chagrin de l’autre. Et s’il est si difficile de prier pour l’homme, combien est-il plus difficile de prier pour le monde. C’est pourquoi tous nous n’avons n’a pas un tel pouvoir de prière, mais seulement les élus. Et plus précisément notre Très Sainte Mère de Dieu et Toujours Vierge Marie accomplit en permanence cette intercession pour le monde. Son chemin de vie fut pénible et difficile, mais son obédience posthume de prière incessante pour le genre humain est tout aussi difficile.Parfois, quand on nous demande de prier pour quelqu’un, nous ne sommes pas tous capables d’accorder fût-ce une heure à la prière diligente. Et la Très Sainte Mère de Dieu prie sans cesse, et verse Ses larmes pour les péchés de l’humanité. Par la Sainteté de Sa vie, elle est la plus proche du trône de Dieu et a une audace particulière devant lui. Elle fait partie de notre genre humain et connaît mieux que quiconque les faiblesses de la nature humaine, nos tentations, et à quel point il nous est difficile de les combattre en ce monde.
La Très Saint Mère de Dieu, c’est le joyau de notre foi, la lampade qui jamais ne s’éteint devant le trône de Son Fils. Les innombrables icônes dédiées à la Très Sainte Mère de Dieu sont un témoignage frappant de la gratitude et de l’amour des russes pour La Mère de Dieu: Vladimir, Kazan, Tikhvine et bien d’autres. La terre russe est considérée comme la Maison de la Très Sainte Mère de Dieu, il est impossible de compter le nombre de miracles qu’elle a accomplis et accomplis dans notre vaste patrie. Aujourd’hui, nous nous souvenons d’un événement merveilleux qui par les prières de la Très Sainte Mère de Dieu a prédéterminé le vecteur du développement historique de notre patrie. Son intercession et Sa propitiation ont protégé notre État de la ruine et de la destruction totale au XIVe siècle, et elles l’ont sauvé à plusieurs reprises de la destruction lors de terribles calamités tout au long de notre histoire. Pour nous, les gens d’aujourd’hui, il est difficile de ressentir et de comprendre ce que nos compatriotes ont vécu, devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de Vladimir, à cette période historique particulière de l’histoire de notre pays, mais chacun fait sa propre expérience personnelle du recours à la Très Sainte Mère de Dieu. Après tout, quand les choses sont particulièrement difficiles, quand il n’y a plus d’espoir, quand nous sommes tristes et éplorés, quand les tentations l’emportent sur notre volonté, nous avons recours à Son aide, en demandant comme un enfant: «Très Sainte Vierge, sauve-moi!». Et nous recevons immédiatement du réconfort. Quelle que soit la détresse de l’homme, quelles que soient les difficultés qu’il éprouve, il est toujours important de nous adresser à la Reine du Ciel et de la terre dans nos prières. Elle manifestera promptement Sa grâce. Nous ne nous adressons à aucun des saints en disant «Sauve-nous». Elle seule a reçu la grâce de sauver chacun de nous par Sa prière. Saint Augustin a écrit: «par Elle Dieu est descendu sur terre, afin que par Elle les hommes soient trouvés dignes de monter vers Lui». La Très Sainte vierge est un mur de protection entre Dieu et nos péchés. Mais, curieusement, malgré tout notre amour pour la Très Sainte Mère de Dieu, nous ne cessons de l’affliger.
La raison principale de Ses larmes est que nous L’offensons par nos péchés et nous crucifions à nouveau Son Fils, Lui infligeant ainsi une douleur atroce. Il ne suffit pas d’aimer la Très Sainte Mère de Dieu, il faut L’imiter dans la vertu. Dans la pureté, en nous abstenant de divers types de chutes charnelles, et quand les pensées nous présentent des images impures à l’esprit, souvenons-nous immédiatement de l’image de la pureté de la Très Sainte Mère de Dieu, et les tentations disparaîtront, dans l’humilité, en acceptant docilement la volonté de Dieu; dans la patience, en supportant avec sérénité toutes les épreuves de la vie. Nous devrons tous répondre de chaque larme qui sort des yeux de la Très Sainte Mère de Dieu. Au Jugement Dernier du Christ, nous aurons honte de regarder Ses yeux en pleurs, nous aurons mal parce que nous L’avons offensée et attristée par notre comportement indigne, et en dévalorisant Ses prières. Nous répétons souvent dans l’Acathiste, «Réjouis-toi!», mais nous ne lui donnons pas de raison de Se réjouir. Par conséquent, apprenons à ne pas attrister la Très Sainte Mère de Dieu, car Elle nous aime et croit en notre redressement. Ne La décevons pas, car Elle tient devant le Seigneur la promesse de notre transformation.
Quand nous sommes en colère, si nous apprêtons à offenser quelqu’un ou à faire quelque chose de mal, regardons l’icône de notre Très Sainte Mère de Dieu et souvenons-nous de la façon dont la Reine du Ciel verse Ses larmes pour nous, alors nous ne voudrons pas pécher. Ne multiplions pas les larmes de notre Mère aimante, ne blessons pas Son cœur couvert de blessures. Après tout, la meilleure récompense de toute mère, ce sont des enfants obéissants. Apprenons à répondre avec amour à l’amour de la Très Sainte Mère de Dieu.
Donc, connaissant le grand amour de la Très Sainte Vierge et Mère de Dieu pour chacun de nous, gardons nos sentiments du péché, ne succombons pas aux tentations de ce monde, soyons des imitateurs de la Très Sainte Mère de Dieu en toutes choses, et alors Elle intercédera éternellement pour nous. Très Sainte Mère de Dieu, aide-nous. Amen.
Traduit du russe
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