La traduction ci-dessous est celle de la première partie d’un article paru le 11 décembre 2006 sur le site du magazine Pravmir. Il fut écrit par Madame Irina Dmitrieva . Il existe des centaines de types d’icônes de la Très Sainte Mère de Dieu. Et les miracles qui se sont produits en lien avec elles sont innombrables. Le texte qui suit fait découvrir l’icône appelée «Regarde l’Humilité» (Призри на смирение, ‘prizri na smirénié’). Elle date du XVe siècle et est conservée dans l’église du Monastère de l’Entrée au Temple à Kiev. Par ailleurs, le petit livre «Celle Qui avec zèle intercède. 43 prières à la Mère de Dieu devant Ses saintes Icônes» (non traduit en français), publié par les éditions Kovtcheg en 2018, indique, à la page 65, qu’on a prié et qu’on prie tout particulièrement cette icône de la Très Sainte Mère de Dieu lorsque sévissent les épidémies de maladies mortelles.
Les habitants de plusieurs villes de Yakoutie ont pu vénérer et prier devant une sainte icône. Ont-il tous compris à Qui ils s’adressaient ? Savent-ils Qui la Très Pure Vierge priera suite à leurs demandes ? Non, sans doute. Mais la joie était pareille à celle de Pâques, joie pour les croyants, les non-croyants, les convaincus, les dubitatifs, les riches, les pauvres, ceux qui sont expérimentés dans la prière, et ceux qui vinrent prier pour la première fois. Nous avons interrogé au sujet de cette Hôte exceptionnelle le Hiérodiacre Abner du Monastère de la Sainte Entrée au Temple, de Kiev. Il a accompagné l’icône dans le voyage de celle-ci.
– Père Abner, dans l’histoire du christianisme, plus d’un millier d’icônes de la Très Sainte Mère de Dieu ont été glorifiées par des miracles. Qui décide, et comment, qu’une icône est miraculeuse ?
En Ukraine, c’est une commission spéciale auprès du Saint Synode de l’Église Orthodoxe d’Ukraine, dirigée par le Métropolite, qui décide, sur base de faits nombreux, fiables et documentés, qui attestent d’une aide concrète, d’une guérison, d’un sauvetage, etc. Les miracles liés à cette icône sont très nombreux.
– Racontez-nous, s’il-vous-plaît les plus manifestes. Deux ou trois exemples, peut-être.
Sur le Dniepr, à Kiev, une femme naviguait en barque avec sa petite fille. La maman fut distraite et ne vit pas sa petite fille tomber à l’eau. Quand elle reprit ses esprit, l’enfant avait disparu sans laisser de trace. La femme pria la Très Sainte Mère de Dieu, et sur l’eau du fleuve, comme sur un miroir, se refléta l’icône «Regarde l’Humilité». La Très Sainte Mère de Dieu remonta l’enfant des profondeurs du fleuve. Elle était sauve.
Un jour, une jeune sourde-muette parla après avoir prié devant l’icône. Sa grand-mère qui l’accompagnait était stupéfaite et lui demanda comment c’était possible. «Tantine a soufflé sur moi», répondit la petite fille, en montrant l’icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu.
Et puis, il y eut le cas de la guérison d’une jeune femme souffrant d’hépatite lors de sa grossesse. Les médecins avaient expliqué que cette maladie était mortelle pour l’enfant à naître et recommandaient un avortement. La jeune femme refusa de porter le péché du meurtre de son propre enfant. Pendant trois jours, elle pria devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu, demandant Son aide. Les analyses sanguines suivantes indiquèrent l’absence du virus hépatique dans le sang de la jeune femme. La fillette qui naquit était en parfaite santé.
Mais, l’essentiel, c’est que l’icône soigne l’âme. Elle a aidé beaucoup de gens à revenir vers l’Église, à participer aux offices, aux Mystères de la Confession et de la Communion.
– Quand et comment l’icône «Regarde l’Humilité» fut-elle officiellement reconnue comme étant miraculeuse ?
A l’été 1993, l’attention de l’Higoumène Damien, Supérieur de notre communauté de l’Entrée au Temple, fut attirée par le ternissement de l’icône, qui se trouvait dans un encadrement, sous verre. On aurait dit qu’une pellicule la recouvrait. Des restaurateurs furent invités à déterminer l’origine de la modification de la couche de couleur. Toutefois, quand on ôta l’encadrement et la vitre, tous ceux qui étaient présents constatèrent que les couleurs de l’icône n’avaient absolument pas changé. Elles paraissaient assombries du fait que sur la vitre, côté icône, était apparue une impression argentée reproduisant avec exactitude les silhouettes de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant.
Ce signe produit à travers l’icône remplit d’une joie immense tous les fidèles. Mais certains affirmèrent qu’il s’agissait d’une falsification et exigèrent une étude approfondie de l’empreinte sur le verre, et de l’icône elle-même, afin d’exposer la tromperie au grand jour. Le Métropolite Vladimir de Kiev et de toute l’Ukraine donna sa bénédiction au travail d’investigation scientifique, à la condition expresse que ni la vitre portant l’empreinte ni l’icône ne soient sortis de l’église à aucun moment; c’eût été un manque de respect envers l’image de la Très Sainte Mère de Dieu. L’appareillage adéquat fut amené dans l’église. Pendant toute une année, des employés de l’Institut Médico-légal, de l’Institut Polytechnique et d’autres institutions scientifiques de Kiev se livrèrent à des recherches minutieuses. D’emblée les scientifiques émirent plusieurs hypothèses, mais finalement, ils conclurent que les sciences naturelles modernes étaient incapables d’expliquer l’apparition du reflet. Ils établirent que l’empreinte sur le verre, de couleur argentée et lumineuse, était d’origine organique et semblait ne pas avoir été faite de main d’homme. L’image de la Très Sainte Mère de Dieu et de l’Enfant apparaît sur fond noir en négatif, et sur fond blanc, en positif. Les scientifiques ukrainiens, docteurs en sciences, chefs de laboratoires et de départements, ayant à leur disposition des équipements modernes et les dernières méthodes de recherche scientifique, étaient unanimes: il s’agissait d’un miracles au XXe siècle. Le 22 novembre 1995, après avoir entendu la communication du Métropolite Nicodème au sujet de l’affichage miraculeux sur la vitre de l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu «Regarde l’Humilité» et les guérisons survenues, le Saint Synode de l’Église Orthodoxe d’Ukraine décida de considérer l’icône de Kiev de la Très Saint Mère de Dieu «Regarde l’Humilité» comme étant miraculeuse.
– J’ai vu le film du réalisateur Lessov «Miracle kiévien», qui relate ces événements. On le trouve dans les vidéothèques de nos églises. Mais pourquoi pendent devant l’icône une multitude d’ornements en or, bracelets, croix, bagues,etc. ?
La Très Sainte Mère de Dieu n’a évidemment pas besoin de nos cadeaux, mais c’est ainsi que les gens expriment leur reconnaissance. Ou insistent sur la demande exprimée dans leur prière. Par exemple, à Yakoutsk, une femme a apporté un collier ; sa fille ne peut pas avoir d’enfants et la mère veut que ce signe matériel de sa prière demeure à côté de l’icône.
Les gens prient à la fois devant l’image elle-même et devant son empreinte miraculeuse (la vitre portant le reflet a été placé à côté de l’icône pour la vénération), allument des cierges, s’agenouillent, vénèrent révérencieusement, demandant de l’aide bienfaisante dans toutes les tribulations de la vie, et, bien sûr, remercient.
Traduit du russe
Source
PS. 1) Ceux qui souhaitent accéder à une version numérique de qualité de l’icône peuvent visiter cette page.
2) Pour celles et ceux que cela intéresse, voici une traduction, non-officielle, de la prière qui est traditionnellement récitée devant l’icône miraculeuse «Regarde l’Humilité» :
Oh, Très Sainte Souveraine, Vierge Mère de Dieu, supérieure aux Chérubins et plus pure que les Séraphins, Vierge élue de Dieu ! Du haut des Cieux, abaisse ton regard miséricordieux vers nous, Tes indignes serviteurs, qui prient avec larmes et tendresse devant Ton icône toute pure. Ne nous prive pas de Ton intercession et de la protection de Ta Toute-Puissance dans nos pérégrinations sur cette terre, remplies de troubles et d’afflictions. Sauve-nous des tribulations et de la perdition, retire-nous des profondeurs de nos péchés, illumine notre raison enténébrée par les passions et guéris les plaies de notre âme et de notre corps. Oh Mère Toute Généreuse du Maître Qui aime l’homme! Émerveille-nous par Ta très riche miséricorde, affermis notre faible volonté dans l’accomplissement des commandements du Christ, attendris, par l’amour pour Dieu et notre prochain, nos cœurs endurcis , donne-nous un cœur broyé et le repentir vrai, afin que nous soyons purifiés des souillures de nos péchés, et afin que nous soyons gratifiés d’une paisible fin chrétienne, et de réponses valables lors de l’impartial et terrible Jugement Dernier de notre Seigneur Jésus Christ, à Qui reviennent, ainsi qu’à Son Père Sans Commencement et à Son Très Saint, Bon et Vivifiant Esprit, toute gloire, tout honneur et toute adoration, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.