Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) Huit Lettres d’Occident. (13)
Il ne semble pas que jusqu’à présent, les huit Lettres d’Occident, écrites par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) aient été traduites en français. Ces huit lettres, éditées pour la première fois en 1915, sont incluses dans les Œuvres en trois volumes du Saint Hiéromartyr, au tome 3, pp 396 à 458. (Священномученик Иларион (Троицкий). Творения в 3 томах. -épuisé-), Moscou, 2004, Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre. Le texte de ces huit lettres fut également publié sur le site Pravoslavie.ru, entre le 16 et le 22 mai 2006. Ces écrits, qui ne relèvent pas d’une démarche académique, plongent le lecteur avec animation et profondeur dans l’atmosphère spirituelle, philosophique, culturelle et sociopolitique du début du XXe siècle; c’est en 1912 que l’Archimandrite Hilarion (Troïtski) effectua un périple dans les grandes villes d’Europe. La troisième lettre présente le contraste, irréductible, semble-t-il, entre l’église en Occident et l’église en Russie Orthodoxe. Voici le début de la septième lettre. Les précédentes lettres se trouvent ici.
Septième lettre. Sur le Rhin
Le Rhin, mon Ami, c’est la Volga allemande. Au Rhin convient ce qualificatif: allemand, tout comme la Volga est «le fleuve russe». Ce n’est pas un hasard si les Allemands veulent tellement que le Rhin leur appartienne jusqu’à son embouchure. Les Allemands aiment chanter «Die Wacht am Rhein» [La garde au Rhin. N.d.T.]. Les Russes chantent partout «En bas, près de Matouchka-Volga». Read more
La tomate du Père Hermogène. Croquis de Pioukhtitsa (2/2)
Le site Pravoslavie.ru a publié fin 2019 une série de quelques textes portant le sous-titre de ‘Croquis de Pioukhtitsa’, écrits par l’Archiprêtre Oleg Vrona, né en Sibérie orientale et aujourd’hui recteur de l’église Saint Nicolas à Tallinn. Ces textes, à première vue peu spectaculaires, sans doute, proposent quelques pages de la vie spirituelle dans ce célèbre monastère, situé à la frontière de l’Estonie, mais aussi des portraits de certains «justes» qui y séjournèrent. Le présent texte, dont la première partie se trouve ici, a été publié en russe le 24 décembre 2019.
Il était facile de célébrer sous la direction du Père Hermogène. Ce n’était pas un homme influencé par les humeurs, et je ne me souviens pas même l’avoir entendu une seule fois faire une remarque à quelqu’un. Mais un jour, je réalisai que je l’avais fortement chagriné par une action irréfléchie. L’époque de mon ordination en qualité de prêtre approchait, et soudain, je décidai qu’il était grand temps d’apprendre à proclamer correctement les homélies. Sans réfléchir, je m’adressai à la matouchka higoumène, qui me donna sa bénédiction pour me charger de l’homélie du dimanche suivant. C’était la semaine de Zachée. Cette fois-là, le Père Hermogène célébrait quelque part dans une paroisse qui lui avait été confiée, et il ne me vint pas à l’esprit, je ne sais pourquoi, qu’il était inconvenant de prononcer une homélie sans en avoir averti le Père Hermogène. Je ne me souviens pas du texte entier de cette première homélie, mais je me rappelle que la fin concernait la lutte contre les passions (comme si, moi, je m’y connaissais en ce domaine!). Read more
Paroles de Batiouchka (12)
Né en avril 1937, Valerian Kretchetov, prêtre de village, est le prédicateur le plus âgé de l’Éparchie de Moscou. Fils d’un prêtre, frère d’un prêtre, l’Archimandrite Valerian est père de sept enfants, dont un prêtre, et grand-père de trente quatre petits enfants. Il fut ordonné diacre en novembre 1968, et prêtre en janvier 1969. En 1974, il succéda au Père Sergueï Orlov, comme recteur de l’église du Pokrov, au village d’Akoulovo, dans la région de Moscou. Il fréquenta les plus grands starets pendant des dizaines d’années et accomplit dix-huit séjours sur l’Athos. Une quinzaine de livres ont été édités, reprenant prédications, entretiens multiples et interventions devant des groupes très divers.
«Entretiens au Pokrov d’Akoulovo», pages 56-57
La foi véritable exige du courage, elle exige que l’homme ne l’échange pas contre les choses éphémères du monde, des futilités, de la vaine gloire terrestre, semblables à des bulles de savon, qui brillent et sous le soleil, jouent avec toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et puis, éclatent. Et il n’y a plus rien.
L’homme qui perd sa vie à de telles futilités finit par ressentir un effroyable désespoir : «Mais quoi? Qu’ai-je fait? Qu’ai-je atteint?». Quand l’homme poursuit la vérité, quand cette vérité est le support de sa vie, rien ne peut le troubler. La foi est l’aspiration de l’homme à la vérité. Et elle attire à lui la grâce de Dieu. Et la grâce de Dieu dévoile la vérité à l’homme, à travers sa foi. Et au plus on s’efforce d’aller vers la vérité, au plus on reçoit. L’essentiel est d’avoir la foi et de s’efforcer de vivre selon la foi, afin d’hériter la vie éternelle.
Traduit du russe
Le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) Huit Lettres d’Occident. (12)
Il ne semble pas que jusqu’à présent, les huit Lettres d’Occident, écrites par le Saint Hiéromartyr Hilarion (Troïtski) aient été traduites en français. Ces huit lettres, éditées pour la première fois en 1915, sont incluses dans les Œuvres en trois volumes du Saint Hiéromartyr, au tome 3, pp 396 à 458. (Священномученик Иларион (Троицкий). Творения в 3 томах. -épuisé-), Moscou, 2004, Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre. Le texte de ces huit lettres fut également publié sur le site Pravoslavie.ru, entre le 16 et le 22 mai 2006. Ces écrits, qui ne relèvent pas d’une démarche académique, plongent le lecteur avec animation et profondeur dans l’atmosphère spirituelle, philosophique, culturelle et sociopolitique du début du XXe siècle; c’est en 1912 que l’Archimandrite Hilarion (Troïtski) effectua un périple dans les grandes villes d’Europe. La troisième lettre présente le contraste, irréductible, semble-t-il, entre l’église en Occident et l’église en Russie Orthodoxe. Voici la fin de la sixième lettre. Les précédentes lettres se trouvent ici.
Sur ces entrefaites, des représentants du Gouvernement de Serbie et des militaires étaient arrivés dans la cathédrale. Les ministres se tenaient au premier rang, du côté droit. Je me souviens de la silhouette impressionnante et du visage intelligent de Pachitcha. Le corps diplomatique était rassemblé derrière le chœur de gauche, tout un mélange de tribus, de costumes variés! La haute taille de l’ambassadeur austro-hongrois Forgatch le singularisait au milieu de tout le corps diplomatique. Il portait un uniforme médiéval hongrois ourlé de fourrure. Alors qu’il faisait chaud dehors. Qui donc oblige les gens à se martyriser en portant en été des vêtements chauds, et plutôt saugrenus! Read more
La tomate du Père Hermogène. Croquis de Pioukhtitsa (1/2)
Le site Pravoslavie.ru a publié fin 2019 une série de quelques textes portant le sous-titre de ‘Croquis de Pioukhtitsa’, écrits par l’Archiprêtre Oleg Vrona, né en Sibérie orientale et aujourd’hui recteur de l’église Saint Nicolas à Tallinn. Ces textes, à première vue peu spectaculaires, sans doute, proposent quelques pages de la vie spirituelle dans ce célèbre monastère, situé à la frontière de l’Estonie, mais aussi des portraits de certains «justes» qui y séjournèrent. Le texte ci-dessous a été publié en russe le 24 décembre 2019.
Un jour, pendant ces années où je servais comme diacre au Monastère de Pioukhtitsa, je fus témoin de la conversation suivante. Un évêque de passage demanda au Père Hermogène (Mourtazov):
– Vous servez ici depuis longtemps?
– Quinze ans, Vladika, répondit le Père Hermogène.
– Dans les monastère de femmes, considérez qu’un an en vaut deux, plaisanta l’évêque. Read more