Le texte ci-dessous a été publié dans sa version russe sur le site du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou, le 29 août 2019. Dans son livre «Voyages en ville», la moniale Porphyria, dans le monde, chauffeur de taxi, raconte les surprenantes histoires de ses rencontres. L’une d’entre elles concerne une apparition de Saint Porphyrios et la guérison miraculeuse d’une jeune femme. Ce récit confirme que la vie se prolonge après la mort, et nous ne devrions jamais perdre espoir, car notre Seigneur est le Tout-Puissant.

Il était deux heures du matin. Je me trouvais Place des Saints Anargyres, à Athènes, au milieu d’un océan de lumière artificielle. Un homme avança vers moi.
Vous pouvez me conduire à Menidi?
– Non. Répondis-je.
Je ne pouvais le faire car à trois heures, je devais aller au Pirée. L’homme se tenait e l’autre côté de la rue et attendait qu’apparaisse un autre taxi. Quelque chose me disait que je devais l’aider. J’agitai la main pour qu’il vienne. Lorsqu’il s’assit dans la voiture, l’homme cria :
– Ce n’est pas possible!
Il prit la photo de Saint Porphyrios qui était dans ma voiture et l’embrassa. A ce moment, l’éclairage changea, la voiture avançait en direction de Menidi. Je voulus reprendre la photo, mais voyant avec quel amour il la regardait, je me ravisai.Vous le connaissez ? Demanda-t-il.
– Non. Mais j’ai lu les livres de Geronda et je l’aime beaucoup.
– Voulez-vous que je vous raconte comment j’ai fait sa connaissance ?
– Évidemment! Répondis-je joyeusement.
– J’appris que mon épouse avait le cancer. Les médecins lui donnaient encore trois mois à vivre. Mon fils aîné venait seulement de terminer l’école moyenne. Il nous dit qu’il avait convenu avec ses compagnons de classe d’aller une semaine au Mont Athos. Nous donnâmes notre accord et il partit à la Sainte Montagne. Pendant ce temps, l’état de santé de mon épouse s’aggrava. Le médecin qui la surveillait annonça qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre. Nos cœurs se déchirèrent de douleur. «Docteur, est-il possible d’entreprendre une démarche qui prolongerait, fût-ce un peu, sa vie?» Il répondit : «On pourrait peut-être opérer… Dieu veuille que cela puisse vous aider!» Nous donnâmes notre accord, mais décidâmes que nous attendrions le retour de notre fils de l’Athos. Il revint tellement joyeux, tellement heureux! Jamais nous ne l’avions vu dans pareil état. Il nous raconta qu’il avait apprécié la vie là-bas, que les moines l’avaient accueilli chaleureusement, et qu’une immense paix régnait dans son âme. Il nous dit même qu’il avait senti que Dieu était tellement proche de lui qu’il en avait oublié la maladie de sa mère. Il s’en souvint seulement lorsque Geronda Porphyrios se retrouva devant lui. Notre Fils raconta alors une histoire stupéfiante au sujet de Geronda, qui lui apparut de façon miraculeuse.
Excusez-moi, quand cela se produisit-il ? Interrompis-je.
– En 1996. Les jeunes s’étaient installés sous des arbres, et ils parlaient et riaient lorsque soudain, un moine s’avança vers eux. Ils se levèrent et prirent sa bénédiction, lui embrassant la main. Le geronda commença par les désigner l’un après l’autre par leurs noms et prénoms. Comme vous pouvez l’imaginer, les garçons étaient époustouflés. Comme le geronda pouvait connaître leurs noms et prénoms? Il s’adressa à notre fils : «Dis à maman qu’elle n’a pas besoin d’opération. Déjà, elle va mieux». «Tu la connais?», l’interrogea notre fils. «Oui, je la connais, et je connais chacun d’entre vous!» «Mais qui es-tu?» «Je suis Geronda Porphyrios», dit-il. Et il disparut. Arrivés à Ouranopolis, ils entrèrent dans une pharmacie pour acheter de l’aspirine car ils avaient eu le mal de mer et ne se sentaient pas bien. A l’intérieur, ils virent une photo de Geronda Porphyrios et dirent : «C’est lui, Geronda Porphyrios que nous venons de voir sur l’Athos!». Entendant ces mots, le pharmacien surpris demanda : «Excusez-moi, vous avez vu Geronda Porphyrios sur l’Athos? Vous en êtes sûrs?». Ils répondirent : «Évidemment, nous en sommes sûrs puisque nous avons parlé avec lui. Et nous avons été tellement surpris qu’il connaisse nos noms et prénoms. Lorsque nous lui avons demandé qui il était, il a répondu qu’il était Geronda Porphyrios». «Je vous crois, vous l’avez vu, mais… n’ayez pas peur… toutefois, Geronda Porphyrios est mort voici cinq ans!». Les enfants s’écrièrent : «Mais ce n’est pas possible! Nous venons juste de parler avec lui!». Mon épouse et moi avons pensé que notre fils avait vu quelqu’un d’autre, un moine qui ressemblait à Geronda et qui s’appelait aussi Porphyrios. Tous les moines se ressemblent un peu. Notre gamin nous dit alors : «Vous ne me croyez pas?… C’est bon, mais n’oubliez pas que Geronda a dit que maman n’avait pas besoin d’opération et qu’elle allait déjà mieux». Deux jours plus tard, nous partîmes à la clinique. On devait opérer mon épouse le lendemain matin. Ce lendemain arriva. J’attendais devant la salle d’opération. Soudain, je vis qu’ils sortaient mon épouse de la salle. J’accourus vers elle et lui demandai ce qui se passait. «On ne m’opérera pas, je me sens très bien!». Le médecin sortit à son tour de la salle. «Docteur, que se passe-t-il?». «Je n’en sais rien, mais votre épouse ne veut pas être opérée!». Elle commenta alors :«J’ai dit que je me sens très bien!» «Ma chérie, tu as perdu la tête!?» J’étreignis mon épouse et tentai de la convaincre qu’elle devait accepter l’opération. Elle répliqua : «Mais je vous dis que je me sens mieux. Que l’on procède donc à des analyses, faites des tests, et vous le constaterez par vous-mêmes!». «Très bien, répondit le médecin, si elle se sent mieux, on ne va pas la forcer à passer par la table d’opération». «Vous ne croyez donc pas? Parfait! Mais procédez aux analyses, vous aurez la preuve!» On procéda aux analyses. Les résultats furent disponibles le lendemain. Le médecin nous regarda d’un air sérieux. Nous lui demandâmes : «Qu’indiquent les analyses?». Des médecins avaient examiné les résultats des analysent, et ils n’en croyaient pas leur yeux : pas de trace de cancer ! Elle n’avait jamais souffert du cancer ! Les médecins avaient comparé les anciennes analyses et les nouvelles, et ne parvenaient pas à y croire! Ils étaient stupéfaits; pareille chose était impossible. Ils prescrirent de nouvelles analyses pour le lendemain.
Quand notre fils apprit que les médecins croyaient qu’une troisième série d’analyse était nécessaire, il me dit : «Mais pourquoi ne crois-tu pas que j’ai vu Geronda Porphyrios au Mont Athos?». Ayant entendu les paroles de notre fils, le docteur réagit : «Qui as-tu vu? Geronda Porphyrios?». «Oui, et il m’a dit que maman se sentait déjà mieux et n’avait pas besoin d’opération». Alors, le docteur tira de sa poche une photo de Geronda Porphyrios et la montra à mon fils. «C’est lui que tu as vu au Mont Athos ? » «Oui, c’est lui». «Les analyses confirment que votre épouse, Monsieur, ta maman, jeune homme, se sent bien. Nous pouvons lui permettre de quitter l’hôpital. Allez et préparez-vous à rentrer chez vous ! » Les médecins avaient donné à mon épouse une espérance de vie de trois mois. Deux ans se sont écoulés depuis, et maintenant, elle se sent beaucoup mieux qu’avant la maladie. Voilà pourquoi j’aime tant Geronda Porphyrios. Nous sommes allés souvent à son monastère. Et quand une difficulté survient dans notre vie, il nous aide.
L’histoire de ce miracle de Geronda Porphyrios, que me raconta cet homme, me procura une joie indescriptible. J’étais stupéfiée. Quand il sortit du taxi, j’articulai avec douceur :
– Que Dieu vous garde!

Traduit du russe
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