Ivan Chmeliov : Chez le Starets Barnabé (2/2)

Ivan Sergueevitch Chmeliov naquit à Moscou en 1873 dans une famille de vieux-croyants. Il quitta l’URSS en 1923 et s’installa en France. Quelques-uns de ses romans ont été traduits en français. Il mourut à Bussy-en-Othe en 1950. Le Saint Starets Barnabé apparaît déjà dans le recueil de Chmeliov intitulé «Pèlerinage» (Богомолье) et daté de 1931. L’original russe du texte traduit ci-dessous fut écrit à Paris en janvier 1936. Il a été intégré à un «Recueil de récits» (Избранные рассказы ) publié à New York en 1955 aux Éditions ‘Tchekhov’.
Il m’est impossible de ne pas évoquer une rencontre mémorable avec Batiouchka Barnabé. Cette rencontre était liée au début de mon activité d’écrivain, à mon premier livre: «Sur les Falaises de Valaam». Ces débuts furent inopinés. Écrire un livre? Je n’y pensais pas. Read more

Le Saint Tsar Nicolas: Soixante faits et caractéristiques. (2/2)

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous a été publié dans sa version russe le 17 juillet 2017 sur le site «РУССКИЙ МОНАРХИСТ» (Le Monarchiste russe), sous le titre ‘Soixante faits concernant le dernier empereur russe Nicolas Alexandrovitch et son règne’. Il circule toutefois depuis des décennies, soit précisément, soit approximativement, sous la forme ci-dessous. Son intérêt réside dans sa dimension synthétique et dans sa contribution directe à l’esquisse de la personne du Saint Tsar Nicolas II et des activités qu’il mit en œuvre et caractérisèrent son règne. Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de version française, ou elle a échappé à notre attention.

28. En 1898, l’assistance médicale gratuite fut introduite. Pour en bénéficier, il suffisait simplement d’être citoyen de l’Empire. Ce citoyen n’était pas comme aujourd’hui, laissé à la rue. Il subissait un examen médical soigneux et recevait des instructions et prescriptions pour ses soins. «L’organisation médicale, créée par les zemstvo russes, fut l’une des réalisations les plus importantes de notre époque dans le domaine de la médecine sociale, comme la mise en place de l’assistance médicale gratuite, ouverte à tous, et exerçant une signification pédagogique profonde», dit le Suisse Erisman. Le collectif médical de la Russie occupait la deuxième place en Europe et la troisième au monde. Read more

Ivan Chmeliov : Chez le Starets Barnabé (1/2)

Ivan Sergueevitch Chmeliov naquit à Moscou en 1873 dans une famille de vieux-croyants. Il quitta l’URSS en 1923 et s’installa en France. Quelques-uns de ses romans ont été traduits en français. Il mourut à Bussy-en-Othe en 1950. Le Saint Starets Barnabé apparaît déjà dans le recueil de Chmeliov intitulé «Pèlerinage» (Богомолье) et daté de 1931. L’original russe du texte traduit ci-dessous fut écrit à Paris en janvier 1936. Il a été intégré à un «Recueil de récits» (Избранные рассказы ) publié à New York en 1955 aux Éditions ‘Tchekhov’.

Le 17 février 1936, ancien calendrier, il y aura juste 30 ans depuis le décès d’un remarquable homme spirituel, connu et vénéré par des millions de gens en Russie, «le maître et nourricier» Barnabé de la Laure de la Trinité Saint Serge, ou, comme on l’appelait parmi le peuple, Père-Batiouchka Barnabé. Read more

Le Saint Tsar Nicolas: Soixante faits et caractéristiques. (1/2)

Le Saint Tsar Nicolas II
Le texte ci-dessous a été publié dans sa version russe le 17 juillet 2017 sur le site «РУССКИЙ МОНАРХИСТ» (Le Monarchiste russe), sous le titre ‘Soixante faits concernant le dernier empereur russe Nicolas Alexandrovitch et son règne’. Il circule toutefois depuis des décennies, soit précisément, soit approximativement, sous la forme ci-dessous. Son intérêt réside dans sa dimension synthétique et dans sa contribution directe à l’esquisse de la personne du Saint Tsar Nicolas II et des activités qu’il mit en œuvre et caractérisèrent son règne. Jusqu’à présent, il ne semble pas y avoir de version française, ou elle a échappé à notre attention.

1.  Il connaissait cinq langues étrangères. L’éducation brillante (études supérieures militaires et études supérieures juridiques) s’unissait chez lui à une religiosité profonde et une connaissance de la littérature spirituelle. Il servit à l’armée et atteint le grade de Colonel. Lorsque les généraux et feld-maréchaux tentèrent de le convaincre de s’octroyer, fut-ce le grade de général, il répondit: «Vous, Messieurs, ne vous inquiétez pas de mon grade, pensez plutôt à votre carrière». Read more

Biographie du Starets Lazare, rédigée par son fils spirituel.

L’original du texte ci-dessous a été écrit par l’Higoumène Arsène (Galdavadzé), fils spirituel du récemment défunt Archimandrite et Starets Lazare (Abachidzé), qui était également, comme le montrent les icônes ci-dessous, un iconographe formidable. Le texte original en russe a été publié sur le site Pravoslavie.ru le 04 septembre 2018, sous le titre: «Un intrépide défenseur de l’Orthodoxie et de la morale traditionnelle».  Le texte «Les startsy s’en vont les uns après les autres. A la mémoire de l’Archimandrite Lazare» a été traduit du russe en publié en septembre 2018 ici.

Notre guide et Père Spirituel de bienheureuse mémoire, l’Archimandrite Lazare (Dans le monde Mikhaïl Petrovitch Abachidzé-Desimon), naquit le 23 juillet 1959 dans un des plus beau coin de Géorgie, l’Abkhazie, dans la ville de Garga. Read more

Journal du Saint Tsar Nicolas II 13, 14 et 15 novembre 1894

Le Saint Tsar Nicolas II
Le Saint Tsar Nicolas II a tenu un journal depuis sa jeunesse jusqu'à la veille de son assassinat. Il s'agit d'un rapport très factuel et toujours bref des événements du jour, sans commentaire ni digression, sans considérations spirituelles, philosophiques ou politique, mais émaillé tout de même d'une série «d'états d'âmes». Ceux-ci sont particulièrement présents dans les extraits ci-dessous car ils couvrent la veille, le lendemain et le jour-même du mariage du Saint Tsar avec la Sainte Tsarine Alexandra. Une semaine auparavant, le 7 novembre, avait eu lieu l'inhumation d'Alexandre III, père de Nicolas II, décédé le 20 octobre à la résidence impériale de Livadia en Crimée, à l'âge de 49 ans. Les dates sont celles du calendrier julien. A la traduction du 'journal' est ajoutée, à titre de contrepoint, la traduction de l'extrait d'une lettre du Saint Tsar Nicolas II à son frère le Grand Duc Georges1 .

13 Novembre. Dimanche.
Pour moi, jour de repos – ni rapport à étudier, ni personne à recevoir. A 11 heures, je suis allé à la Liturgie, pour la première fois, dans notre douce petite église. Quelle tristesse, quelle peine de me tenir en cet ancien lieu, sachant qu’une place y demeurera vide à jamais. Les mots ne sont pas à même d’exprimer comme cela est dur et pénible pour ma chère Maman! Nous avons déjeuné comme toujours; moi, seul dans le cabinet de travail de Papa, les autres, à la salle à manger. Nous nous sommes baladés dans le parc et avons fait une promenade avec les vélos; le soleil s’est montré et le temps a refroidi. J’ai vu ma douce Alix lors du thé; je l’ai raccompagnée et nous nous sommes séparés vers 8 heures. Nous ne pouvons plus nous voir! Jusqu’au mariage. Il me semble que ce mariage est celui de quelqu’un d’autre. Il est étrange de penser à mes noces en pareilles circonstances! J’ai dîné et passé la soirée calmement, auprès de Maman.

14 novembre. Lundi.
Jour de mon mariage! Après avoir pris le café avec les autres, je suis allé me changer; j’ai revêtu l’uniforme des Hussards. A 11.30 h, je suis allé avec Micha2 au Palais d’Hiver. Tout le long de la perspective Nevski, les soldats montaient la garde pour le passage de Maman en compagnie d’Alix. Pendant qu’elle terminait sa toilette dans la Salle Malachite, nous attendîmes tous dans la Chambre Arabe. Dix minutes plus tard, les premiers entraient dans la grande église, dont je sortis en tant qu’homme marié! Mes témoins étaient Micha, Georgie, Cyrille et Serge. Dans la Salle Malachite, on nous amena un énorme cygne d’argent, cadeau de la famille. Lorsqu’elle fût prête, Alix prit place à mes côtés sur le char harnaché à la russe et mené par un postillon et nous avançâmes en direction de la Cathédrale de Kazan. Il fallut fendre la foule dans les rues; c’était à peine si on pouvait avancer! Quand nous somme arrivés au Palais Anitchkov, nous reçûmes les honneurs du Régiment des Uhlans de la Garde Impériale de l’Impératrice. Maman nous attendait dans nos chambres avec l’offrande de pain et de sel. Nous avons passé la soirée assis à répondre aux télégrammes et nous avons dîné vers 8h. On est allé se bâcher tôt, elle souffrait d’une très forte migraine.

15 novembre. Mardi.
Ainsi donc, je suis un homme marié! Personne, heureusement, ne nous a dérangés pendant la journée, passée à répondre tranquillement aux télégrammes! Après le café, Maman nous a rendu visite. L’aménagement des nouvelles chambres lui plaît. Ce que nous préférons, c’est de nous installer dans le coin. Nous avons déjeuné à une heure. Youri également (Il est officier de garde). Nous sommes allés à la forteresse3 , prier sur la tombe de mon cher et inoubliable Papa; le peuple y était présent en masse! J’ai fait du vélo dans les jardins. A 5h, la famille est arrivée chez nous, chargée de cadeaux pour mon Alix et ils sont restés pour le thé. Avec Ernie4 , nous avons dîné à trois. Ensuite je l’ai raccompagné, ainsi qu’Irène et Henri, à la gare. Ils partirent à 8h45. Le soir, nous nous assîmes à l’étage pour lire, jusqu’à 11 h, le courrier arrivé de l’étranger.

Lettre de l’Empereur Nicolas II à son frère puiné, le Grand Duc Georges Alexandrovitch :

Alexandre III

«Le jour de la noce fut un martyr affreux tant pour elle que pour moi. La pensée que notre cher, inoubliable et bien-aimé Papa n’était pas parmi nous, et que toi, tu étais seul et loin de la famille, ne m’a pas quitté de toute la cérémonie. J’ai dû faire appel à toutes mes forces pour ne pas éclater en sanglots devant tout le monde dans l’église. Maintenant, j’ai retrouvé un peu de calme. Une vie complètement nouvelle a commencé pour moi… Je ne puis suffisamment rendre grâce à Dieu pour le trésor qu’il m’a envoyé en la personne de mon épouse. Je connais un bonheur sans mesure avec Alix et je sens que nous vivrons dans ce bonheur partagé jusqu’à la fin de notre vie.»

Traduit du russe.