C’est le 4 juin qu’est célébrée chaque année la mémoire de la bienheureuse Gerondissa Makrina (Vassopoulou), higoumène du Monastère de la Panagia Odigitria près de Volos, fille spirituelle du saint Geronda Joseph l’Hésychaste et de Geronda Ephrem de Philotheou et d’Arizona. A cette occasion, le site Pravoslavie.ru a mis en ligne le 1er juin 2017 le texte suivant dans sa version originale russe, préparé par Mesdames Olga Rojniova et Olga Zatouchevskaia. La traduction est proposée en deux parties.

Choisie par Dieu dès le sein de sa mère
La bienheureuse Gerondissa traversa maintes épreuves. Elle perdit ses parents dès son jeune âge, souffrit d’une maladie mortellement dangereuse, des affres de la faim et des horreurs de la guerre, et d’un labeur toujours pénible. Elle fut une élue de Dieu dès le sein de sa mère. Âgée de sept ans au plus, alors qu’elle priait avec d’autres enfants, elle entendit une voix intérieure l’appelant à la vie angélique du monachisme. A partir de cet instant, la petite fille fit l’expérience de la présence de Dieu dans son cœur et se mit à verser des larmes abondantes. Elle délaissait ses amis pour se précipiter à la maison et tomber en pleurs devant les icônes. Un soir, alors que son père venait de rentrer à la maison, Maria lui annonça qu’elle voulait devenir moniale. Quand son père lui demanda si elle savait seulement ce que devenir moniale signifiait, la petite fille ne lui répondit rien. Il comprit alors que c’était Dieu qui l’avait appelée. Il sourit à Maria et l’encouragea dans sa résolution. Il la bénit et lui dit : «Sois donc moniale, mon enfant!».

Maria guérit d’une maladie mortellement grave

Dès sa plus tendre enfance, Maria vénérait intensément la Panagia. Pendant l’occupation allemande, on lui diagnostiqua une pleurésie. Alors qu’elle se trouvait seule dans l’obscurité de sa chambre, affaiblie en outre par la faim, elle priait la Panagia, attendant paisiblement que Celle-ci vienne et l’emmène hors de cette vie. Soudain, la pièce resplendit de lumière, et Maria vit une moniale s’avancer vers elle et lui promettre avec amour de la guérir. Instantanément, la douleur et la faim disparurent et Maria se sentit rassasiée comme si elle venait juste de terminer un bon repas. Et ensuite elle guérit miraculeusement de la grave pleurésie.

Des pensées d’une pareille pureté, je n’en avais jamais rencontrées chez personne

Le saint geronda Iakovos

La bienheureuse Gerondissa était proche de plusieurs héros de l’ascèse, qui furent récemment accueillis par l’Église dans le chœur des saints. Quand elle rencontra pour la première fois Saint Païssios l’Athonite et fit une grande métanie devant lui, il lui répondit instantanément par une grande métanie et ne se redressa pas avant que l’ancienne ne se remette debout. Geronda Païssios décéda à peine deux mois après que l’âme de la bienheureuse Gerondissa Makrina ne s’en aille vers l’éternité. Apprenant la fin de Gerondissa, Saint Païssios déclara qu’il «n’y en aurait plus de pareille à elle».
Un jour que le bienheureux Geronda Iakovos (Tsalikis) d’Eubée s’entretenait avec des Chrétiens qui vivaient à proximité du monastère de Gerondissa, il leur dit : «Si j’étais à votre place, je me rendrais chaque matin à pieds au monastère pour recevoir la bénédiction de Gerondissa Makrina, et après seulement, j’irais travailler». Saint Porphyrios le Kavsokalivite et Geronda Jérôme, de bienheureuse mémoire, s’exprimaient avec le plus grand respect à propos de Gerondissa Makrina. Et Geronda Ephrem d’Arizona écrivit : «Elle était une femme extrêmement vertueuse, se distinguant par son humilité, sa douceur, sa prévenance et sa prière permanente. Elle avait un esprit d’une pureté merveilleuse. Des pensées d’une pareille pureté, je n’en avais jamais rencontrées chez personne». Grâce à Makrina, son higoumène, le Monastère de la Panagia Odigitria devint une pépinière divine, de laquelle naquirent plusieurs nouveaux monastères, entre autre aux États-Unis et au Canada. L’Archevêché grec d’Amérique du Nord compte aujourd’hui déjà dix monastères de femmes dont la lignée remonte chaque fois au saint Geronda Joseph l’Hésychaste.

Histoire de la veuve pieuse
Une veuve entendit un jour que l’on frappait à sa porte. Elle alla ouvrir et vit une jeune femme enceinte, jamais vue auparavant, qui lui dit en pleurant : «Tu es ma mère, ma protectrice, c’est toi mon salut!». Sans l’ombre d’une hésitation, la veuve accueillit la jeune femme dans sa maison et prit soin d’elle, secrètement, pendant les mois qui suivirent. Chaque jour, à la nuit tombée, elle l’emmenait promener, afin que, sans que personne ne la vît, elle eut une activité physique qui l’aidât à demeurer forte et en bonne santé. Quelques temps avant la naissance, elle trouva un couple de gens pieux qui accepta d’adopter l’enfant à naître.
Très peu de temps après, le fils de cette veuve, qui vivait aux États-Unis, l’appela et lui demanda de l’aider à trouver une pieuse jeune fille qu’il puisse prendre pour épouse. La mère répondit à son fils de venir en Grèce aussi rapidement qu’il pût, car elle avait déjà trouvé la jeune fille qu’il pourrait épouser. Avant qu’il fît connaissance de la jeune fille, la mère lui exposa la situation, depuis la première rencontre jusqu’au fait qu’elle était enceinte hors des liens du mariage. Dans un premier temps, le fils fut perturbé car il ne pouvait croire que sa mère lui avait choisi pour épouse une femme qui avait perdu sa pureté. La mère parvint toutefois à le convaincre, affirmant qu’il s’agissait de la volonté de Dieu et qu’ils s’accorderaient harmonieusement dans leur future vie commune. Et le mariage fut célébré dans le village de la veuve, à la suite de quoi le fils et sa jeune épouse partirent aux États-Unis. Au cours de l’année 1919, une pandémie de grippe frappa l’Europe. Plus de vingt millions d’hommes et de femmes y succombèrent. La pieuse veuve fut l’une des victimes. Le fils n’avait pu être présent lors des funérailles de sa mère. Il décida donc de se rendre en Grèce lors de la cérémonie célébrée au bout de trois ans, alors que, selon la tradition grecque, le corps est exhumé pour être ensuite ré-inhumé. Lorsqu’il entra dans le cimetière, il remarqua, comme le firent les autres participants, qu’un parfum merveilleux planait dans l’air. Mais ce ne fut pas le seul miracle ; Dieu avait enveloppé les os de la veuve d’une dentelle d’or pur. Lorsque l’épouse du fils le constata, elle tomba à genoux, versant des ruisseaux de larmes, et dit aux participants : «C’est parce qu’elle m’a recueillie et protégée!». Quand l’histoire se répandit, des gens venus de toute la Grèce, parmi lesquels des prêtres et des évêques, vinrent s’incliner et vénérer les reliques de la veuve pieuse.
Combien d’âmes blessées Gerondissa Makrina n’accueillit et ne protégea-t-elle pas elle-même, de son amour inconditionnel! Et elle continue à dispenser sa protection par son activité d’intercession et ses prières permanentes devant le trône céleste de Dieu.

Par les prières de la bienheureuse Gerondissa Makrina, Très Sainte Mère de Dieu, sauve nous!


Traduit du russe
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