Texte du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, dont la version anglaise a été publiée le 05 janvier 2017 sur le site de la Métropole de Naupacte et Saint Blaise. Il s’agit du texte d’une conférence donnée par Despotes Hiérotheos le 9 avril 1989, second dimanche du Grand Carême, à des étudiants de l’Université d’Athènes. Compte tenu de la longueur du texte, la traduction est proposée en trois parties. En voici la troisième, en ce dimanche où nous célébrons la mémoire de Saint Grégoire Palamas.

Le Retrait de la Grâce, Traversée du Désert
L’état précité ne persiste toutefois pas longuement. La durée de la présence de la Grâce lors de sa première venue varie de l’un à l’autre ; elle dépend de facteurs multiples tels que le zèle, l’économie divine, le mode de vie, etc… Quoiqu’il en soit, au bout d’un certain temps, la Grâce diminue et se retire. Cet état est bien connu dans les œuvres des Saints Pères. La terminologie change, mentionnant un retrait, une diminution, l’abandon, l’abandon par Dieu, etc… Mais elle fait référence à un même état induit par différentes raisons.
Qu’est-ce que ce retrait de la Grâce? Consiste-t-il en un véritable retrait, un abandon? Comment Dieu peut-Il abandonner complètement l’homme? Les Pères sont clairs à ce propos. «Il ne s’agit, bien entendu, pas d’un retrait objectif et total de la Grâce, mais plutôt de l’âme qui fait l’expérience subjective d’une réduction de la puissance de la Grâce et la vit comme un abandon de Dieu». La «vision» de Dieu se réduit progressivement, et l’homme vit cette réduction comme un abandon de la part de Dieu. Saint Diadoque de Photikè parle d’une diminution pédagogique et d’une diminution par aversion. La première survient pour des raisons connues par Dieu et contribuant à notre salut et à notre éducation, la seconde étant liée à nos péchés. Ceci indique clairement que la Grâce n’est pas retirée intégralement à l’homme. Elle se dissimule, ou mieux encore, elle diminue, afin de conférer à l’homme la possibilité de se mesurer au péché, de lutter contre les passions, et de chercher avec acharnement à la faire revenir. Comme nous allons le voir, ce combat est pénible et sa durée varie de l’un à l’autre. Mais l’homme vit dans ce désert pendant plusieurs années… Il a l’impression de cheminer dans un désert spirituel, dans une contrée dépourvue du souffle de vie de la Sainte Grâce.
Quel est le sens de cette diminution de la Grâce? Saint Diadoque de Photikè écrit que dans la mesure où «…nous sommes de vrais enfants de la Grâce de Dieu, nous croyons qu’elle nous nourrit à travers de petites concessions et une intense invocation, et de cette façon, par sa bonté, nous parvenons à nous transformer en un homme bon, atteignant notre pleine mesure». Nous croissons donc spirituellement, et de l’état de nourrissons dépendants, nous passons à la plénitude en Christ, nous atteignons la communion avec le Christ. Cette communion est le salut de l’homme.
Par ailleurs, l’homme est habité par les passions et donc, incapable de retenir la Grâce de Dieu. La Grâce nous montre le chemin et le but et nous laisse ensuite nous purifier de manière à atteindre ce but. A différentes reprises au long de notre cheminement spirituel, nous sentons le corps incapable de suivre la marche de l’âme vers la Déification. «L’esprit est vaillant, mais la chair est faible» (Mat.26,41). A travers le processus d’éducation en Dieu, le corps acquiert une certaine capacité de marcher à la suite de l’âme. Faisant allusion au voyage des Mages, à leur adoration du Christ et plus particulièrement au fait qu’ils perdirent la trace de l’étoile qui les guidait, Saint Nicodème l’Athonite écrit que «…l’étoile scintillante qui guidait et consolait les Mages dans leur cheminement se cacha afin de mettre leur patience et leur bravoure à l’épreuve, pour ensuite réapparaître et leur procurer ainsi une joie plus grande qu’auparavant». Lorsqu’ils virent l’étoile, leur cœur fut rempli de joie (Mat. 2,10). La Grâce de Dieu agit de la sorte avec Ses serviteurs, Ses amis, comme le disent les Pères neptiques, et tout particulièrement Saint Diadoque. Parfois, comme une mère aimante, elle console et réjouit ses enfants de son illumination noétique, de Son énergie et de Ses dons divins ; Elle illumine ainsi leur ‘noûs’, introduisant en leur cœur la plus douce des contritions, le réchauffant et l’orientant vers l’amour de Dieu. Mais parfois, tout comme la mère se cache de ses enfants pour mettre à l’épreuve leur patience et leur bravoure, la Grâce se cache à leur vue et permet qu’ils soient visités par les tentations, afin que la traversée des péchés et de l’affliction les empêche de demeurer éternellement des nourrissons, les fasse pleurer et aspirer fortement au retour de la Grâce perdue, et leur permette ainsi de devenir adultes. Et après L’avoir retrouvée, ils s’en réjouissent plus encore, comme l’enfant, qui après avoir pleuré parce qu’il avait perdu de vue sa mère, accourt auprès d’elle dans les rires et une joie indicible et se jette dans son giron lorsqu’il la revoit.
Cette période est donc celle de l’assimilation de la Grâce à laquelle l’homme goûta lors de son premier contact avec elle. Une certaine conscience doctrinaire naît de cette assimilation. Ce processus se poursuit des années dans la vie de l’athlète de l’ascèse spirituelle. Et cette période bénie n’a rien d’une sinécure ; l’homme y vit la douleur et une grande affliction. Dans leurs ouvrages, les Saints Pères insistent sur cette dimension, évoquant leur propre expérience. Saint Isaac le Syrien la décrit de la sorte : «A un certain point, c’est comme si notre âme se noyait dans les vagues. Même quand on lit les Écritures, quand on célèbre la Liturgie, quoiqu’on fasse, quoi qu’on approche, on reçoit ténèbre sur ténèbre. On se met en marche et on ne peut même pas approcher. Et on ne croit aucunement qu’une transformation est à l’œuvre au moyen d’un processus paisible. L’heure est au désespoir, à la peur. L’espoir en Dieu, la consolation de la foi en Lui ont été éjectés de l’âme imprégnée d’hésitations et de craintes».
Grande est cette douleur. L’âme qui avait connu Dieu a maintenant perdu cette communion. Avant qu’elle ne connaisse Dieu, tout était agréable, enjolivé par les détails et les aspects plaisants de la vie humaine. Maintenant, ces derniers n’opèrent plus. La perte de la Grâce de Dieu rend inconsolable et conduit au désespoir en Dieu. Le désespoir s’installe et les pleurs deviennent un mode de vie. Le repentir est insatiable. Mais la Grâce de Dieu, qui se dissimule au plus profond du cœur de l’homme l’aide à ne pas désespérer, et il commence alors à prier en se concentrant, en soupirant, en répandant des larmes intarissables. Pénétré de douleur, l’homme crie vers Dieu. Saint Siméon le Nouveau Théologien décrit cette expérience en des termes vivants :
«Mais qu’est donc cette réalité cachée à toute essence créée ?
Qu’est donc cette lumière intelligible que nul ne voit,
Quelle est cette abondante richesse que personne au monde
Ne put découvrir ou posséder pleinement?
Elle est insaisissable et le monde ne peut la contenir.
On y aspire, plus qu’au monde tout entier.
On la désire aussi, car ce Dieu surpasse
Toute chose visible qu’Il créa.
C’est en cela que je suis blessé par Son amour.
Si je ne la vois, mon esprit se dessèche,
Mon ‘noûs’ et mon cœur brûlent et gémissent.
J’erre dans ma quête, je suis en feu.
Nulle part je ne trouve l’Amant de mon âme.
Sans cesse je jette des regards éperdus cherchant mon Aimé.
Et Lui, l’invisible, jamais ne Se montre à moi».

Notre vie personnelle devient alors le lieu où nous sommes en mesure d’évoquer les lamentations d’Adam. Nous comprenons l’affliction d’Adam après qu’il eût commis le péché. Saint Silouane ressentit la perte de la Grâce, la diminution de la Grâce, à la manière de notre ancêtre Adam et il écrivit, dolent et suppliant :
«Le silence du désert ne me donne aucune joie,
Les cimes des montagnes ne m’attirent pas,
La beauté des forêts et des prairies ne me procure aucun repos.
Le chant des oiseaux ne soulage pas ma souffrance.
Rien, rien maintenant ne me met en joie.
Mon âme s’est fendue du trop de peine.
J’ai insulté mon Dieu bien aimé.
Et si le Seigneur venait à me reprendre au paradis, je m’y lamenterais dans la tristesse et la peine
Car j’ai rempli mon Dieu d’amertume».

Chassé du Paradis, Adam versait des ruisseaux de larmes, de son cœur blessé. De même, toute âme qui connut le Seigneur se lamente et dit :
«Où es-tu, Seigneur?
Pourquoi dissimules-Tu Ta face?
Depuis si longtemps mon âme n’a vu Ta Lumière,
Pleine de tristesse, elle Te cherche.
Où est mon Seigneur?
Pourquoi ne L’ai-je vu en mon âme?
Qu’est-ce qui L’empêche de demeurer en moi?
L’humilité christique et l’amour des ennemis ne sont pas en moi.
Infini est l’amour de Dieu, et impossible à expliquer».

L’ascète fait alors l’expérience de la mort existentielle, car la véritable mort survient quand l’homme est séparé de Dieu. L’éloignement de la vie entraîne inévitablement la mort. Pendant ces moments, l’homme peut ressentir la mémoire de la mort comme un cadeau. Mais ce n’est pas un désespoir humain, c’est le désespoir en Dieu. Ce n’est pas une crainte de Dieu humaine, c’est la crainte de Dieu par Grâce. Nous prenons conscience de cela dans la mesure où dans ce second cas existe l’inspiration, la prière! Selon les Pères, la mémoire de la mort n’est pas un simple souvenir de la mort ; c’est une chose dont quiconque peut faire l’expérience à la vue de la corruptibilité du monde. Elle est aussi souvenir, mais elle est surtout un cadeau. Dieu est mort pour lui, et ainsi, l’ascète meurt pour Dieu, il vit la mort dans toute sa profondeur. Lorsqu’il vit l’expérience pascale, tout se fait lumineux autour de lui, il ressent la Grâce à l’intérieur de lui-même. Ainsi, le contraire se produit quand l’expérience de la mort domine son existence. Tout est mort, rien ne lui procure une quelconque satisfaction. Partout, il voit la mort. Il voit que tous les humains sont mortels… vision macabre d’un maître des morts et des mortels, du maître du cimetière. C’est la kénose, l’abaissement total, de l’homme, sur le modèle de la kénose du Christ. Les saints traversent véritablement cette expérience, celle de l’Hadès, de l’enfer dont les flammes dévorent tout, les dispositions intérieures, les désirs, et même le corps.
Il est important de mentionner et de tenter de comprendre cette période de la vie spirituelle car nombreux sont ceux qui la traversent sans comprendre de quoi il s’agit. Ignorant les caractéristiques de la vie spirituelle, de l’éducation en Dieu, ils en viennent au désespoir.  Ils se sentent perdus, désespérés. Certains moines ont en pareilles circonstances abandonné la vie monastique pour retourner dans le monde, violant les promesses faites à Dieu lors de leur tonsure. D’autres se précipitent chez des psychiatres pour recevoir d’eux l’explication de leur état. D’autres sombrent dans la folie. A tous nous disons qu’il s’agit d’un état naturel. Tout ceux qui mènent le bon combat passent par cette tentation. De cette manière, ils acquièrent l’expérience spirituelle. Dès lors, la patience requise est énorme, de même qu’une prière intense et dans la concentration. L’Apôtre Saint Paul écrivit : «Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils» (Héb. 12,7-9). Il s’indique d’ajouter qu’en une telle période, une courte prière vaut des heures de prière de la période antérieure. Durant ces temps difficile, on apprend les différentes voies de la prière noétique. A cause de la souffrance aiguë, du profond repentir, le ‘noûs’ de l’homme qui lutte se concentre dans le cœur. Il pleure. Tout comme l’ancre du bateau, larguée jusqu’au fond de la mer, le ‘noûs’ est envoyé dans les profondeurs du cœur, il y demeure et devient prière noétique.
Ayant appris qu’il s’agit d’un état naturel, il faut apprendre comment le traiter. Les enseignements des Pères recommandent la patience, la prière et le recours à des maîtres qui ont traversé de tels états, car ils sont de véritables pères spirituels capables de guider le peuple de Dieu. Voilà l’immense valeur des moines contemporains ; ils réconfortent, guident, inspirent et apaisent les hommes. Saint Diadoque insiste sur ce qu’il est impossible d’acquérir la perfection de la Grâce divine. Et c’est pourquoi l’âme souffre, pourquoi elle lutte, afin de recevoir cette Grâce morceau par morceau, jusqu’à ce que l’homme acquière la vie, jusqu’à ce que l’immortalité dévore la mortalité.

Le Retour de la Grâce
Après des années de combat, la Grâce revient et remplit l’homme de joie intérieure. Elle confère également la connaissance de Dieu et tout ce qu’il y a de divin. Saint Siméon le Nouveau Théologien est porteur de cette tradition et de cette vie. Il écrivit :
«Mais quand, désespéré, je commence à pleurer,
Alors, Il Se montre et me regarde, Lui qui contemple toute créature.
Émerveillé, je contemple la splendeur de Sa beauté,
Comment, ayant ouvert les portes des Cieux, le Créateur S’inclina
Et me montra Sa gloire, indescriptible, merveilleuse.
Qui donc pourrait s’approcher plus encore de Lui,
Ou serait emporté vers d’incommensurables hauteurs?
Alors que je médite ces choses, Il se dévoile en moi,
Splendide en mon cœur misérable,
M’illuminant de toutes parts de Son immortelle splendeur,
Ses rayons faisant étinceler tous mes membres.
Complètement entrelacé à moi, Il m’embrasse pleinement,
Se donne tout à moi, l’indigne,
Et je suis rempli de Sa gloire, de Sa beauté,
Rassasié de divin délice et divine douceur.
Je prends part à la Lumière, je participe à la gloire,
Mon visage resplendit comme celui de mon Aimé,
Mes membres se font porteurs de lumière.
Et enfin je deviens plus beau que ceux qui sont beaux,
Plus riche que les riches, plus puissant que les puissants,
Plus grand que les rois,
Plus précieux que tout ce qui est visible,
Bien plus que le monde des hommes du monde,
Mais plus que les Cieux et les Anges des Cieux,
Car je possède le Créateur de tout l’univers.
A Lui gloire et honneur, maintenant et toujours. Amen».

Le même Père Siméon écrivit, dans un autre poème :
«A nouveau la Lumière m’illumine, à nouveau je la vois distinctement,
A nouveau elle ouvre les Cieux, à nouveau elle tranche la nuit,
A nouveau elle donne naissance à tout,
A nouveau elle seule est vue.
A nouveau elle me sort de tout ce qui est visible…».

La nouvelle venue de la Grâce de Dieu extrait l’homme du désert spirituel dans lequel il a vécut et le libère en outre de l’Hadès spirituel dans lequel il peinait. L’Hadès est un lieu dans lequel ne pénètrent pas les rayons de la Grâce incréée, ou plutôt, où ils sont vécut comme un feu. L’Hadès de la vie personnelle est donc rempli de lumière par la venue de la Grâce du Christ. Le Christ libéra les Justes de l’Ancien Testament par Sa descente dans l’Hadès et de même, Il tire l’homme hors de sa propre mortification spirituelle. Le feu de l’enfer et du désespoir qui le brûlait est transformé en lumière de la vie éternelle. L’homme comprend pleinement la distinction entre savoir cérébral et connaissance empirique de Dieu car la connaissance de Dieu est offerte dans l’illumination du ‘noûs’ et la vision de Dieu. Il acquiert alors la paix intérieure, inébranlable, que rien d’extérieur ne peut affecter. Toute dimension psychologique est transformée en expérience spirituelle. La Grâce de Dieu s’unit à la nature de l’homme et la fait lumière.
Dans les étapes précédentes, l’homme vivait d’intenses fluctuations, des changements, parfois feu, parfois lumière. Maintenant il vit un équilibre spirituel. L’existence de l’homme a été ainsi guérie. La lute avec Dieu a pris fin. L’âme connaît bien Dieu. Tout en se considérant comme le plus grand des pécheurs, l’homme se sent né à nouveau, certain que c’est un autre corps qui pécha, un autre homme qui commit le péché. Et il est en vérité une autre personne, un homme né à nouveau. Son corps est transformé et capable de supporter sa vie nouvelle. De façon générale, il ressent une grande paix et un équilibre spirituel. Le Christ devient sa vie, son délice. En dépit de son indignité, il se sent membre du corps du Christ Ressuscité. Dans cet état, l’homme devient théologien, ou plutôt, source de théologie. La théologie jaillit et émane de toute son existence. Saint Jean Climaque écrivit : «La croissance de la crainte est le début de l’amour, mais un plein état de pureté est le fondement de la théologie. Celui qui a uni parfaitement ses sentiments à Dieu est conduit mystiquement par Lui à la compréhension de Sa parole. Mais en l’absence de pareille union, il est malaisé de parler de Dieu. Greffée, la Parole perfectionne la pureté et abat la mort par Sa présence. Après que la mort fût abattue, le disciple de la théologie est illuminé. La Parole du Seigneur, qui vient du Père, est pure et le demeure éternellement. Mais celui qui n’est pas venu à Dieu ne peut que spéculer. La pureté fait de son disciple un théologien qui saisit les dogmes de la Trinité». Selon les mots de Saint Siméon le Nouveau  Théologien, celui qui a traversé ce processus devient «pour autrui un livre inspiré de Dieu».
Les paroles de Saint Macaire, citées au début de cet exposé, rappellent que tant que l’homme n’a pas parcouru ces étapes, on ne peut le considérer comme un Chrétien. Plus encore, on ne peut être prêtre, père spirituel, sans avoir connu la venue, l’abaissement et le retour de la divine Grâce. Car sans cela, l’expérience spirituelle est une expérience mutilée. Il est évidemment possible que l’homme quitte ce monde alors qu’il est dans sa traversée du désert spirituel, cette période de retrait de la Grâce. C’est d’ailleurs ce qui arrive à la majorité des Chrétiens. Toutefois, avec la patience et la persévérance, lui aussi accédera au Règne de Dieu, comme ce fut le cas de Moïse. Il n’accéda pas à la terre promise, mais il est malgré cela le Grand Moïse habité par tant de Grâce qu’il apparut lors de la Transfiguration du Christ.
Voilà ce qu’est l’éducation en Dieu. Elle n’est pas un savoir rationnel, ou encore la mémorisation de passages de l’Écriture et des ouvrages des Pères ; elle est la connaissance personnelle de la venue et du retrait de la Grâce. Cette éducation ne dépend d’aucune école, d’aucun livre ; elle dépend de notre vie ancrée au sein même de la Tradition Orthodoxe. Nous devons prier Dieu de nous ouvrir la voie de Sa connaissance, de l’acquisition de cette éducation, même au prix de la traversée d’une grande souffrance spirituelle. En outre, demandons-Lui de ne pas nous abandonner complètement, mais de nous offrir consolation et réconfort au cours de cette période, afin que nous soyons capables de supporter le fardeau des afflictions. Le cheminement vers le Règne de Dieu parcourt de mystérieux sentiers. L’éducation en Dieu est incompréhensible à la raison de l’homme ou aux autres critères de ce monde, mais elle est le seul chemin sûr qui mène à la communion avec Dieu.

«Saint Père Grégoire Palamas, Prie Dieu pour nous»

Traduit de l’anglais.
Source.