Saint Athanase revint à la vie le deuxième jour après sa mort, et vécut ensuite douze années. Le texte ci-dessous est traduit des pages 302 à 305 du recueil «Vie et Exploit Ascétique des Saints de la Laure des Grottes de Kiev», Жития и подвиги святых Киево-Печерской Лавры, complété par des éléments recueillis sur le site Catalogue of Good Deeds, du Monastère de Sainte Élisabeth de Minsk.
Un pieux moine du nom d’Athanase vint à décéder à la suite d’une longue maladie, après une vie monastique pieuse. Deux moines lavèrent son corps, le préparèrent pour les funérailles et se retirèrent. D’autres frères vinrent le voir et ayant constaté qu’il était décédé, partirent eux aussi. Son corps demeura toute la journée là où il se trouvait sans que qui que ce fut l’emmène pour l’enterrer, car ce moine étant très pauvre, et ne possédant aucun bien, personne ne s’en occupa. Les gens aiment à servir les riches pendant qu’ils vivent et surtout à l’approche de leur mort, afin d’en tirer quelque héritage.
A la fin de la nuit suivante, l’higoumène vit arriver à lui un étranger, qui lui dit : «Tu te réjouis, alors que le corps d’Athanase l’homme de Dieu gît sans sépulture pour la deuxième journée d’affilée». Suite à cette apparition, le matin du troisième jour l’higoumène se hâta, accompagné de tous les frères, vers la cellule d’Athanase afin de procéder à l’inhumation.
Lorsqu’ils arrivèrent, ils le trouvèrent assis et pleurant. Terrifiés face à cette résurrection, ils lui demandèrent : «Mais comment as-tu pu revenir à la vie? As-tu vu ou entendu quelque chose?» Ne répondant à aucune question, il répétait sans cesse : «Sauvez-vos âmes!» Les frères l’implorèrent : «Raconte-nous, afin que cela nous soit utile à nous aussi!» Il leur dit alors : «Si je vous le dit, vous ne me croirez pas et vous ne m’écouterez pas». Ils lui promirent alors tout ce qu’il voulait. «Respecterez-vous ce que je vais vous dire?» Les frères répondirent «Nous observerons tout ce que tu nous diras». Athanasios dit alors «Obéissez à votre higoumène, vivez en permanence dans le repentir et, en respectant notre typikon, priez Notre Seigneur Jésus Christ, Sa Très Sainte Mère et nos Saints Pères, Antoine et Théodose, afin qu’il vous soit donné de finir votre vie ici et d’être inhumé dans les grottes près de nos Saints Pères Antoine et Théodose. Voilà les trois choses les plus importantes pour vous. Observez-les scrupuleusement et ne vous en vantez pas. Et maintenant, ne m’interrogez plus, et pardonnez-moi».
Ensuite, il entra dans une grotte et en ferma l’entrée. Il y vécut douze années durant lesquelles il ne prononça plus un mot à qui que ce soit. Quand vint le moment, il appela les frères et leur répéta ce qu’il leur avait dit douze ans auparavant, à propos de l’obéissance et du repentir, et il mourut.
De nombreux miracles eurent lieu devant ses reliques. Depuis des années, un des moines souffrait beaucoup des jambes. Les frères l’emmenèrent auprès des reliques de Saint Athanase, et lorsque le moine les vénéra, les serrant contre lui, il fut instantanément guéri et plus jamais il ne souffrit. Son nom était Babylas. Après sa guérison, il expliqua : «J’étais allongé et gémissais sur mon lit de souffrance. Et soudain, ce bienheureux arriva et me dit «Viens à moi, je te guérirai». J’ai voulu lui demander comment et quand je devais aller à lui, mais il avait disparu. Je vous ai donc demandé de me conduire auprès de ses reliques».
Les frères comprirent qu’Athanase avait plu à Dieu par son exploit ascétique. Pendant douze années, il vécut dans la grotte sans voir la lumière du soleil, priant avec larmes et se nourrissant de pain et d’eau, en petite quantité et pas tous les jours.
Ceux qui prétendraient que de telles choses sont impossibles doivent lire le récit de la vie de nos Saints Pères Antoine et Théodose qui fondèrent le monachisme à Kiev. La parabole du Seigneur s’est réalisée: «Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc: quand elle fut levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait point d’humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines…» Les soucis du monde étouffent les hommes. Il est écrit à leur propos : «le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux», et encore «Qui a cru à ce qui nous était annoncé? Qui a reconnu le bras de l’Éternel?» (Isaïe 53,1) Toi, mon fils, ne suis pas leur exemple…
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