Les saints gerondas de notre Église nous ont offert leurs enseignements, toujours au prix de leur vertigineuse ascèse. Il nous appartient, ainsi qu’aux hiérarques de l’Église, de les entendre et d’en tirer les conclusions. Le texte ci-dessous rapporte un témoignage de Geronda Ephrem de Katounakia auprès du Professeur de théologie Dimitrios Tselengidis, publié dans le numéro de Mars-Avril 2016 (page 42) de la revue «Περιοδικό Παρακαταθήκη». Ce texte est extrait du livre (en grec) «Le Grand et Saint Concile de l’Église Orthodoxe . Un Concile en déficit de conciliarité et de conscience orthodoxe» Trikala, Mars 2016. Ce livre est lui-même la transcription de trois heures de conversation entre le directeur de la station de radio ecclésiastique du Pirée, M. Lykourgos Markoudi et le professeur Dimitrios Tselengidis.
Dans ce qui suit, je vais évoquer ce qui constitue un témoignage personnel. Pendant plusieurs décennies, j’ai fréquenté Geronda Ephrem de Katounakia, dont l’ethos et la conscience sont renommés. Ce qui est bien connu également, c’est qu’il possédait une «télévision spirituelle». Pour ma part, je suis allé le voir à de nombreuses reprises, habité par l’intention de lui poser certaines questions, dans un ordre précis, avec mon propre vocabulaire. Quand je me retrouvais face à lui, avant que je lui demande quoi que ce soit, il répondait aux questions que j’avais l’intention de lui poser, dans l’ordre que j’avais imaginé, en recourant à mon vocabulaire. Il s’agit donc d’une expérience personnelle, mais pas d’un phénomène unique ; bien d’autres en ont également fait l’expérience.
Un jour, alors que j’étais encore jeune professeur à l’École de Théologie, voici une trentaine d’années, je lui fis part de ce qui suit. A la Faculté de Théologie, particulièrement celle de Thessalonique, fleurissait une ambiance très favorable à l’œcuménisme et dans la mesure où certains professeurs respectés prenaient position en faveur de ce courant, je souhaitais poser à Geronda les questions qui ma taraudaient à ce sujet. De façon naturelle, ma conscience et les enseignements que j’avais reçus m’incitaient à réagir contre le mouvement, mais au-delà de mon statut de scientifique, je désirais bénéficier d’une réponse d’ordre ‘charismatique’, démarche que j’avais déjà effectuée à de nombreux autres propos.
Je lui exposais donc la situation et lui demandais de m’expliquer ce qu’est l’œcuménisme. Il me répondit immédiatement, sans aucune difficulté : «Cette question, mon enfant, a déjà été posée par quelqu’un d’autre, voici quelques temps. Pour ma part, je demeure ici, sur ces rochers, depuis quarante années… J’en ai même oublié mon grec ! (notons qu’il avait terminé l’école moyenne) Je ne me suis donc pas occupé de ce genre de problèmes. Mais je devais fournir une réponse puisqu’on me l’avait demandé. Comme je ne connaissais rien à ce sujet, je me suis retiré dans ma cellule et j’ai prié le Christ de m’expliquer ce qu’est l’œcuménisme. Et je reçus Sa réponse qui disait que l’œcuménisme a un esprit mauvais et est dominé par des esprits impurs». Je lui ai alors demandé comment cela pouvait être certifié. Il me répondit «qu’après avoir prié, ma cellule était saturée d’une puanteur insoutenable qui asphyxiait mon âme ; je ne pouvais plus respirer spirituellement». Je lui demandai alors s’il s’agissait pour lui d’un événement extraordinaire ou si le Christ lui avait déjà répondu de cette façon dans des cas analogues. Il m’assura que : «dans tous les cas liés à la magie ou aux esprits impurs, Il me fait entrer dans cet état. Parfois, il y a une réponse verbale, mais dans ce cas, telle fut Sa réponse, et j’ai la certitude que l’œcuménisme n’a pas l’Esprit Saint, mais un esprit impur».
Vous pourriez dire de ce que je viens d’exposer qu’il s’agit peut-être d’une sorte impression. Mais je veux vous dire que cela m’a rempli de joie car ce que Geronda m’a raconté personnellement, j’ai vu que cela avait été repris dans un livre en son honneur, que son entourage dévoué a écrit, le concernant, lui-même, sa spiritualité et ses paroles. Ceci offrit donc une nouvelle confirmation. Mais j’eus l’occasion de le vérifier aussi auprès de théologiens dignes de foi qui l’entendirent personnellement eux aussi.
A ce jour, je n’avais jamais mentionné ceci publiquement, mais les choses ont pris une tournure telle que je me sens obligé de parler. Bien entendu, cela a joué un rôle décisif dans ma position à propos l’œcuménisme.
En ma qualité de professeur, de scientifique, je suis obligé d’examiner chaque cas à l’aide de critères scientifiques et d’étayer scientifiquement mon point de vue. C’est ce que je fais dans mes cours, pratiquant étape par étape. Toutefois, je considère le présent témoignage comme décisif car il fut produit de façon charismatique par un homme qui ne connaissait rien au problème. Il n’avait rien lu ni entendu à ce propos, mais il témoigna de son expérience spirituelle. Je pense que les choses parlent d’elles-mêmes.
Traduit de l’anglais et adapté à l’original grec.
Sources 1, 2