Taras Sidash, naquit en 1972; il vit à Saint-Pétersbourg. Diplômé de l’Institut de Philosophie et de Théologie de Saint-Pétersbourg, il est traducteur du grec ancien, écrivain, poète et philosophe. Une partie de ses écrits viennent récemment d’être publiés, en deux fascinants volumes de plus de mille pages chacun. Orthodoxe, il fait partie depuis 2009 des Vieux-croyants (единоверие) au sein de l’Église Orthodoxe Russe. Il a publié le texte ci-dessous sur sa page VKontakte le 29 avril et 02 mai
La Descente aux enfers
La mort est la séparation de l’âme et du corps. Dans la mesure où les âmes humaines sont faibles et peu évoluées, n’ayant pas appris à vivre des formes désincarnées de vie, pour la plupart d’entre elles, la mort, apparemment, signifie un repos dépourvu de songes. Mais pour Dieu, la mort signifiait le passage à l’existence «normale» et c’est pourquoi Son activité ne fit qu’augmenter, après l’abandon du corps: la Descente aux Enfers, quoi que cela puisse signifier, fut exactement ce que vécut l’Homme-Dieu, pendant que Ses disciples voyaient un cadavre. Notons que la Descente aux Enfers, n’a rien à voir avec la problématique du corps. Autour de cette image, je construirais plutôt une théologie de la mort du Sauveur.
La Résurrection
La Résurrection du Christ est incomparablement plus qu’un fait historique. Si vous réduisez cela à une sorte de bagatelle selon laquelle voici deux mille ans, un défunt s’est levé du tombeau et, tout en bavardant avec une douzaine d’autres personnes, s’est volatilisé dans le ciel de Jérusalem, et si c’était bien le cas, alors cela ne me serait pas plus profitable que l’envol d’Élie sur un chariot de feu vers le sein d’Abraham. Si la Résurrection n’est pas un fait cosmique, s’accomplissant maintenant, en tout temps, et en chaque chose, s’il ne se déroule pas en moi de telle sorte que je puisse le ressentir et le comprendre, alors, «Christ est ressuscité!», c’est juste une anecdote, et merci, j’en suis au courant.
Traduit du russe.