Extrait d’une homélie donnée en 2014 par le Métropolite Athanasios de Limassol lors du Dimanche de l’Orthodoxie.
Le premier dimanche du Grand Carême, nous célébrons le Triomphe de l’Orthodoxie, c’est à dire la fête de la réhabilitation des saintes icônes. Par la grâce de Dieu, l’Église a vaincu l’hérésie des iconoclastes et préservé avec exactitude la foi et la tradition des Saints Pères de l’Église, telle qu’elle fut transmise à travers les âges.
Le produit de cette foi est la guérison de l’humanité, notre salut et notre déification. Vénérer les saintes icônes constitue la preuve que nous confessons que Dieu est devenu une personne descriptible, que le Verbe de Dieu s’est véritablement incarné et est devenu une personne, mais aussi que les hommes deviennent vraiment enfants de Dieu et réceptacles de l’Esprit Saint, temples de Dieu et membres du Christ. Nous vénérons les icônes des saints et les reliques de ceux-ci parce que Dieu y réside. Nous célébrons donc la réhabilitation des saintes icônes et entretenons la coutume bénie de les porter en procession, d’honorer et d’embrasser les icônes du Christ, de la Très Sainte Mère de Dieu et des Saints de l’Église.
Et puisque nous parlons d’icônes, rappelons-nous de l’icône par excellence, l’icône de Dieu, la personne humaine.Dieu fut le premier à faire une icône, une image, celle de Lui-même. Cette icône, c’est la personne humaine. Dieu a dit : «Faisons l’homme à Notre image et à Notre ressemblance» et l’homme devint effectivement une icône du Dieu trine, une icône du Dieu invisible. Nous pouvons voir cette image de Dieu. La personne humaine est la plus belle des créations de Dieu. Voulant faire ce qu’il y avait de mieux, Dieu fit ainsi. Son image, la personne humaine est la plus belle qu’il ait faite. Mais cette merveilleuse icône de Dieu, qui contenait tous les dons que Dieu lui avait conférés lors de sa création fut malheureusement fracassée, brisée; le diable parvint à la casser.
La lutte contre les iconoclastes ne fut pas un phénomène du septième siècle. Elle commença dès l’apparition de l’homme. Le diable déclencha une guerre contre l’icône de Dieu, la personne humaine, et il réussit à la casser, à la plonger dans la mort, dans le péché, à déformer cette merveilleuse image, au point qu’elle ne témoigna plus de la beauté de Dieu. Elle était devenue quelque chose de laid, rempli de passions et de péchés.
Mais Dieu ne souhaitait pas voir Son image languir dans la misère. Il ne voulait pas voir Son icône, qu’Il avait façonnée avec tant d’amour et de soin, se perdre dans la désolation de la chute et du péché. Et Il prit Lui-même la forme humaine et le modèle de notre salut. Et pour nous aider à redécouvrir la beauté et le charme de notre création lorsque nous sortîmes de Ses mains, Il créa l’Église, à travers laquelle, avant tout, Il donne la grâce de l’Esprit Saint. La tâche de l’Esprit Saint est le renouvellement de notre nature corrompue et notre renaissance. Cette renaissance est atteinte à travers deux facteurs. Le premier est la grâce de l’Esprit Saint, et le second est la liberté de l’homme. Voilà comment Dieu nous fait nouveaux, avant tout par le mystère de l’Esprit Saint. A travers le baptême s’accomplit le grand mystère de notre renouvellement ; nous nous défaisons du vieil homme et nous revêtons le Christ, l’homme nouveau. Ensuite, par la puissance de l’Esprit Saint qui nous est conférée à travers la chrismation, nous sommes énergétisé et nous recevons la force, de manière à ce que les dons reçus dans le baptême et la chrismation soient activés et produisent du fruit spirituel, nous glorifient et nous sanctifient.
Traduit de l’Anglais. Source.