Le remarquable site grec Pemptousia a publié dans ses pages en langue anglaise le texte ci-dessous, du Métropolite Hiérotheos de Naupacte, le 1er juin 2015.                                                                                                           La thérapie de l’âme est un sujet extrêmement important pour l’Église Orthodoxe car elle exprime l’essence de la vie spirituelle. Avant d’explorer plus avant ce sujet crucial, je souhaite fournir quelques explications liminaires.
Tout d’abord, lorsque nous parlons de la thérapie de l’âme, nous ne croyons pas dans le dualisme traçant une distinction claire entre le corps et l’âme, comme c’est le cas dans la philosophie grecque antique ou dans certaines religions orientales contemporaines. L’homme a deux hypostases car il est constitué de l’âme et du corps. L’âme n’est pas l’homme entier mais seulement l’âme de l’homme. Et le corps n’est pas l’homme entier mais juste le corps de l’homme. Le corps est intimement lié à l’âme et participe à tous les états de celle-ci. Le corps reçoit aussi bien la chute de l’âme que sa résurrection. Nous parlons donc de la mort du corps, qui est une conséquence de la mort de l’âme, et de la déification du corps, qui résulte de la déification de l’âme. Saint Grégoire Palamas enseigne que le «nous»¹ est le premier organe physique intelligent de l’homme et il enseigne de même que la Grâce de Dieu est convoyée à travers l’âme jusqu’au corps, qui est attaché à l’âme.

Ensuite, l’enseignement selon lequel l’Église est un hôpital spirituel et que la véritable théologie est liée à la thérapie de l’âme, ne constitue pas un élément isolé des enseignements concernant l’Église. Il s’agit plutôt de la voie nécessaire pour faire l’expérience de la vie en Église et acquérir l’esprit de l’Église orthodoxe. Bien entendu, la base de la vie de l’Église est la sainte Eucharistie, dans laquelle l’homme participe au corps et au Sang du Christ. Mais c’est l’enseignement entier des Saints Pères à propos de la thérapie de l’homme qui est un prérequis à une participation correcte à la Sainte Eucharistie. Il est bien connu, que la communion au corps et au Sang du Christ est Lumière, Royaume de Dieu et Paradis pour ceux qui sont dans les conditions spirituelles adéquates permettant à la Sainte Communion d’agir. De même elle est enfer et «condamnation» pour ceux qui ne se sont pas purifiés. L’enseignement des Pères de l’Église à ce propos est vraiment explicite. En outre, le sacrement du baptême est, et est appelé, sacrement d’introduction qui fait de nous des membres du Corps du christ. Mais dans l’Église ancienne, le catéchisme, axé sur la thérapie de l’homme, précédait le baptême, et l’ascèse suivait celui-ci. Le Christ a dit : «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit» (Mat. 28 :16-20).

Enfin, lorsque nous parlons de la thérapie de l’âme et, de façon plus générale, de la thérapie de l’homme, nous ne faisons référence à rien d’autre que l’hésychasme.

Comme on le sait, l’hésychasme orthodoxe forme la base de tous les synodes œcuméniques et locaux, parce qu’à travers l’hésychasme nous acquérons l’expérience de la Révélation par laquelle nous connaissons que le Christ est vrai Dieu, que l’Esprit Saint est Dieu, que les natures sont inséparablement, immuablement et indivisiblement unies. C’est pourquoi les synodes du XIVe siècle, qui confirmèrent l’hésychasme orthodoxe, en présence du grand théologien et Père de l’Église, Saint Grégoire Palamas, présentèrent en réalité la méthode par laquelle l’homme peut être sauvé, déifié, et passer de l’image à la ressemblance. L’hésychasme Orthodoxe consiste en la transformation des pouvoirs de l’âme, en la délivrance de l’homme, en sa libération du malin qui règne sur l’homme au moyen des passions spirituelles et physiques, en la déification de l’âme et du corps. En fait, les synodes du XIVe siècle affirment que si un chrétien n’accepte pas les enseignements de Saint Grégoire Palamas et des moines qui parlent de l’hésychasme orthodoxe comme d’une méthode de purification de l’âme, il doit être exclu de l’Église.

L’Église offre la vraie vie ; elle transforme la vie biologique, sanctifie et transforme les sociétés. Si elle est vécue correctement et fonctionne selon les préceptes des Saints Pères, l’Orthodoxie est communion de Dieu et de l’homme, du ciel et de la terre, des vivants et des morts. Dans cette communion, tous les problèmes qui apparaissent dans notre vie sont résolus.
Les autres religions, en particulier celles de l’Orient, sont de vrais opiums du peuple car elles transfèrent le problème vers la dimension transcendantale. Elles aliènent l’homme de la société, elles déchirent les relations interpersonnelles et détruisent l’homme. L’Église Orthodoxe est vraie précisément parce qu’elle guérit l’homme, elle fonctionne comme un centre thérapeutique, une infirmerie des âmes, un Hôpital. C’est la raison pour laquelle il est très moderne d’être un Chrétien Orthodoxe.
(¹)Le métropolite Hiérotheos admet l’explication selon laquelle le terme grec Nous est l’œil de l’âme, sa partie la plus pure.
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