Le Métropolite Hiérotheos de Naupacte a été interrogé en Décembre 2014 par un journaliste du journal «Ἐκκλησιολόγος» de Patras, à propos des tenants et aboutissants de la crise contemporaine, de la façon dont celle-ci affecte la société et l’Église. Voici un extrait des propos du métropolite.
C’est devenu un lieu commun que d’affirmer que la crise est surtout morale et spirituelle.
Pour la plupart des gens, leur intérêt personnel passe avant le bien commun. Ils sont possédés par l’intérêt personnel et l’amour de soi plutôt que par l’amour pour Dieu et la philanthropie. Ils sont possédés non par l’ascétisme de l’Évangile, mais par la béatitude de la consommation, et dominés par l’éthique protestante plutôt que par l’ascèse orthodoxe. Voilà où se situe le problème.
Dans la société telle qu’elle est organisée aujourd’hui, ce qui prévaut, c’est le capitalisme, la «religion de l’avarice» ainsi que la «priorité du gain financier», le «droit à la propriété privée», la «priorité des intérêts individuels». Cette «religion de l’avarice» dispose de ses propres «temples», les marchés, de ses «apôtres» et de ses «prêtres», les financiers et les économistes; elle a son propre «évangile», qui encourage les individus à accumuler les biens matériels. Et elle a aussi ses «adeptes-adorateurs», les consommateurs.
Dès lors, la question n’est pas simplement de distribuer de la nourriture aux gens, bien que cela aussi nous devions le faire, mais il s’agit surtout de lutter pour le renversement de cette «religion de l’avarice» qu’est «l’Esprit du Capitalisme». Sans cela, l’Église soutient un système corrompu et une mentalité opposée à l’évangile.
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